
«On ne peut pas tirer à boulets rouges sans savoir de quoi on parle» : à Nantes, le salon du chiot dans le viseur des animalistes
Un salon du chiot est attendu ce week-end à Nantes. Depuis quelques années, un peu partout en France, ces rendez-vous sont devenus le lieu de ralliement des défenseurs de la cause animale. La Cité des Ducs ne va pas y échapper. Des opposants politiques et militants associatifs ont décidé de se relayer tout le week-end, indignés par cet événement prévu à l'hippodrome du Petit Port. «Nous ne pouvons plus ignorer les conséquences dramatiques de la commercialisation des êtres vivants», tance Karine Letellier, correspondante du parti animaliste en Loire-Atlantique.
«Ce salon, comme tant d'autres, encourage l'achat impulsif, favorise des élevages dont les conditions sont souvent opaques et contribue à la surpopulation de nos refuges. Il est temps que les animaux ne soient plus traités comme de simples marchandises», attaque-t-elle, alors que son parti souhaite l'interdiction nationale de ces salons.
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Un «business sur l'élevage des chiens» pour les opposants
Parmi les autres protestataires, la très active association de protection animale PAZ, dénonce aussi dans un communiqué des salons qui «font du business sur l'élevage de chiens». «Provoquer des envies d'acheter des animaux de compagnie alors que la France est le premier pays en termes d'abandon est choquant !», écrit-elle, demandant aux maires de refuser ces salons. PAZ assure même avoir convaincu la mairie de Nogent-sur-Oise de ne plus en accueillir. À Nantes, d'autres structures locales se sont associées à ces revendications.
Ces messages ne semblent pas faire trembler pas les organisateurs du salon (Passion Chiots Organisation), qui prévoient de maintenir l'événement. Déjà l'an dernier, quelques perturbateurs s'y étaient pressés. Sollicité par Le Figaro, son président, Bernard Moreau, répond à ses détracteurs. «C'est un combat d'extrémistes. On ne peut pas tirer à boulets rouges sans savoir de quoi on parle en face», commence-t-il, rappelant qu'un vétérinaire habilité par la Direction des services vétérinaires va contrôler la santé et l'origine des animaux.
Défendant un salon très réglementé rassemblant des éleveurs naisseurs producteurs des quatre coins de France, l'organisation précise sur son site qu'il n'y aura «pas d'animaux issus d'importation ou de négoce». Habituellement, seuls «2 à 3% des visiteurs achètent un chien», reprend Bernard Moreau, alors qu'un peu moins de 2000 personnes sont attendues. «La plupart sont des grands-parents qui viennent avec leurs petits-enfants. Il y a un côté ludique».
Certificat d'engagement et de connaissance à signer
«Nous allons refaire un comptage ce week-end pour voir le nombre de chiots qui sortent», rétorque Karine Letellier, la correspondante du parti animaliste. Lors d'un précédent salon à Saint-Herblain, en périphérie nantaise, elle avait déjà procédé de la sorte. «Nous allons interroger les acheteurs pour savoir comment ils en sont arrivés à acheter un chien et s'ils ont bien pris connaissance du certificat d'engagement et de connaissance qui doit être signé sept jours avant. Sur place, les éleveurs peuvent l'antidater. Bien souvent, les familles viennent avec des enfants, ont un coup de cœur, et ressortent avec un chiot comme si c'était un jouet», déplore-t-elle, se référant aux images d'une caméra cachée tournées lors d'un salon à Perpignan en 2023 montrant que le document demandé, inscrit dans la récente la loi de 2021 contre la maltraitance animale, n'était pas toujours établi dans les règles.
Ce n'est pas pour autant que tout le monde contourne cette réglementation. L'organisateur du salon nantais assure qu'il propose aux participants de le signer avant. En effet, les acheteurs potentiels sont invités à le télécharger en amont. «C'est aussi dans cette optique que nous faisons un salon à Rennes huit jours après celui de Nantes. Pour que les gens viennent chercher leur chien», assure le responsable.
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Il suggère aux associations de s'en prendre davantage aux particuliers qui achètent par exemple sur internet leur animal. «Sur Leboncoin par exemple, personne ne va demander des informations pour savoir si tout se passe bien. Les éleveurs, eux, reçoivent des photos des chiens. Le but est que tout se passe pour le mieux. Vous pouvez retourner chez l'éleveur». L'expert en événements canins assure que «le pourcentage d'abandon de chiens vendus dans les salons et chez les éleveurs est très faible». Face à la montée des critiques, il prévoit de mettre prochainement des affiches pédagogiques à l'entrée pour expliquer la provenance et rassurer le public.
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