
Mondiaux de natation : Un 800m gravé à jamais, Léon Marchand encore légendaire, le cas Yu Zidi… Les coups de cœur et de griffe de notre envoyé spécial
COUPS DE COEUR
Une finale du 800m de folie
Souvent, malheureusement, des chocs attendus dans le monde du sport accouchent de moments rapidement oubliables. Cela n'aura pas été le cas de la finale du 800m féminin, annoncée comme le point d'orgue de ces Mondiaux, et qui aura tenu bien plus que ces belles promesses. Personne ne s'attendait en effet à voir l'Australienne Lani Pallister venir se mêler au duel programmé entre la Canadienne Summer McIntosh et l'Américaine Katie Ledecky. Pendant 750 mètres, comme un formidable ballet synchronisé à la perfection et scénarisé par un roi du suspense, les trois jeunes femmes ont nagé bord à bord. Une fascinante leçon de courage et de résilience, qui aura électrisé l'ambiance et finalement souri à Ledecky, victorieuse de son 7e titre mondial uniquement sur le 800m. Une finale de rêve pour une immense championne.
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Le moment de grâce de Léon Marchand
1'52''69. Un chrono venu d'ailleurs. Mercredi 30 juillet, en demi-finales du 200m 4 nages, Léon Marchand a écrit l'une des plus belles pages de sa déjà si fabuleuse carrière. Si l'émotion ne pourra jamais être la même que celle vécue lors des Jeux de Paris 2024, lorsqu'il décrocha à moins de deux heures d'intervalle l'or du 200m papillon puis du 200m brasse, l'incrédulité, elle, était totale. Pourtant, le nageur toulousain nous avait prévenus le matin qu'il allait s'attaquer au temps de référence de l'Américain Ryan Lochte. Mais de là à le voir l'améliorer d'une seconde et trois dixièmes, la stupeur était totale à l'OCBC Arena. Avant que les frissons ne viennent en se disant : j'ai eu la chance d'assister à un incroyable moment d'histoire de la natation.
Les émotions bleues
En arrivant à Singapour, assister à quatre, voire cinq podiums français semblait déjà ambitieux. Mais dès le lundi et le titre de champion du monde de Maxime Grousset sur le 50m papillon, la machine bleu-blanc-rouge s'est mise en marche. Pour ne plus s'arrêter. Avec de jolis moments d'émotion. Comme celui de Yohann Ndoye-Brouard, qui courrait derrière son premier podium international et qui l'a enfin obtenu sur 100m dos avec une belle médaille de bronze, suivie d'une autre sur le 200m dos. Et quand celui-ci a eu une pensée pour sa grand-mère, présente en tribunes à Singapour, difficile de ne pas penser à la sienne avec une larme à l'œil… Derrière son imperturbable et franc sourire, Grousset aussi aura laissé percevoir à quel point son zéro médaille en individuel lors des Jeux de Paris 2024 lui avait fait du mal, mais aussi à quel point il a été fort pour rebondir si vite, et si haut.
Une organisation aux petits soins avec les journalistes
Hôte pour la première fois de son histoire des Championnats du monde de natation, Singapour a tout fait, ou presque, pour qu'on ait envie de revenir. Dans une salle de l'OCBC Arena de taille certes modeste, mais très bien agencée, les conditions de travail pour les journalistes auront été parfois supérieures à celles de pays aux moyens a priori plus importants. Surtout, la qualité de l'accueil et les nombreuses petites attentions de l'organisation (se voir offrir des pizzas au centre de presse relève de l'inédit) auront été particulièrement les bienvenus pour passer une agréable semaine.
COUPS DE GRIFFE
L'absence de parité en équipe de France
La femme n'est visiblement pas l'avenir de la natation française puisque, hormis Beryl Gastaldello, Marie Wattel et Albane Cachot (en séries) sur le relais 4x100m nage libre mixte, aucune nageuse tricolore n'est parvenue à monter sur le podium. Ni même ne s'en est réellement approché. Ce qui ne veut pas dire qu'elles sont toutes passées au travers, loin de là. En s'invitant en finale du 100m nage libre pour y prendre une belle 6e place, Gastaldello a largement tenu son rang. Idem pour la jeune Mary-Ambre Moluh (19 ans), qui est parvenue à s'inviter pour la première fois dans une finale mondiale lors du 100m dos (8e). Mais à côté de cela, il n'y avait aucune brasseuse, alors que le papillon a vu Lilou Ressencourt s'effondrer. Et la France n'avait même pas de relais 4x100m 4 nages féminin à présenter. Un signe qui ne trompe pas, et que confirmait Denis Auguin, le DTN français : «Sur les filles, nous sommes très à la traîne…»
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Le (très) délicat débat autour de la Chinoise Yu Zidi
À 12 ans et 9 mois, la Chinoise Yu Zidi a impressionné le monde entier à Singapour, s'imposant même lors des premiers jours comme l'attraction numéro 1 de la compétition, avant que Léon Marchand, Katie Ledecky ou encore Summer McIntosh ne remettent de l'ordre dans la hiérarchie des bassins. Si sur le plan sportif, il ne lui a manqué qu'une médaille en individuelle – elle a terminé 4e de ses trois finales (200m papillon, 200 et 400m 4 nages) – pour concrétiser son formidable talent, son cas aura en revanche alimenté les débats sur le fait de savoir si elle n'était pas trop jeune pour s'infliger de probables très lourds entraînements, ainsi que des séances de musculation à un âge où elles sont particulièrement déconseillées. La Fédération internationale elle-même a dû communiquer sur le sujet, en… bottant en touche. Une manière de dire qu'elle n'a cure de la santé de ses sportives, du moment que cela fait le buzz ?
De curieux sièges vides
Si l'accueil et l'organisation ont été une réussite, comme rien n'est jamais parfait, il y eut quand même un couac problématique en termes de remplissage de la salle, pourtant loin d'être gigantesque avec ses 3.000 sièges. Dont certains sont restés désespérément vides, alors même que chaque session nocturne était annoncée complète, certains jeunes Singapouriens cherchant même désespérément de précieux sésames dans le centre commercial jouxtant l'OCBC Arena. En vain. Et pourtant, comme pourrait le dire un sportif, «il y avait la place»…
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