«Cela m'a donné la nausée» : les révélations de l'acheteur du premier sac Birkin à 7 millions d'euros
Treize minutes, trente-trois secondes : C'est le temps qu'il aura fallu pour faire basculer la planète mode, le 10 juillet 2025. Derrière la plus spectaculaire enchère de l'année, un outsider inattendu : Shinsuke Sakimoto, ancien attaquant de la J-League (le championnat de football japonais), s'est offert pour 8,6 millions d'euros le sac le plus fantasmatique qui soit, le tout premier sac Birkin de Jane Birkin en personne, modèle emblématique de la maison Hermès.
À lire aussi Qui est Shinsuke Sakimoto, le footballeur japonais qui s'est offert le sac Birkin le plus cher du monde ?
« Il fallait être agressif »
Shinsuke Sakimoto, aujourd'hui à la tête du groupe Valuence, spécialisé dans la revente d'articles de luxe, a vécu cette vente sous haute tension depuis son bureau tokyoïte, déclarant après coup avoir eu «la nausée» tant la pression a été intense : «C'était l'achat le plus cher que j'aie jamais fait pour un seul article» a-t-il expliqué le 1er août à CNN. Sur la ligne se trouvaient neuf prétendants du monde entier : mais c'est ce PDG discret de 43 ans qui a coiffé au poteau toutes les personnalités annoncées, appliquant aux enchères des méthodes peut-être acquises sur les terrains de football : «Nous étions presque à la limite, mais durant ces quelques minutes, nous avons réfléchi à la manière d'infliger des dégâts psychologiques à nos adversaires et de les forcer à abandonner», a-t-il déclaré. «Il fallait riposter en trois ou cinq secondes. Il fallait être agressif.»
La vente aux enchères du sac Birkin de Jane Birkin. (Paris, le 10 juillet 2025.)
Julien Hekimian / Getty Images
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Fidèle à sa mentalité de compétiteur, l'ancien footballeur n'a pas vacillé lorsqu'il s'est agi de conquérir le sac le plus iconique de la planète, allant jusqu'à confier avoir rêvé à deux reprises, la veille, de cette victoire. Là où nombre de collectionneurs auraient vu l'accomplissement d'une quête personnelle, Shinsuke Sakimoto revendique une tout autre démarche : loin de toute émotion, il décrit cet achat comme un choix purement stratégique, pensé pour servir l'influence de son entreprise. Plus qu'un simple record, il s'agit selon lui d'un investissement à forte valeur symbolique et de prestige.
Un achat pour tous
Si Valuence doit sa réputation à la revente haut de gamme, Shinsuke Sakimoto douchera les espoirs de tous ceux qui imaginaient déjà une nouvelle mise sur le marché. Pas question de cadenasser ce trésor dans un coffre ni de l'intégrer à la valse spéculative, le Birkin, promet-il, sera exposé au public, manifeste d'un luxe partagé. «L'objectif de remporter cette œuvre n'est pas d'en faire la propriété des plus fortunés, mais de créer un nouveau modèle de propriété, que des entreprises comme la nôtre et la société pourraient partager ensemble», a-t-il insisté. «Nous souhaitons la préserver et la partager avec tous.»
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