
Une première crèmerie à 17 ans
Quand on arrive dans le stationnement de l'épicerie Metro de Prévost, on n'est pas trop certain de ce que l'on voit au loin, au fond. Un conteneur ?
C'est exactement ça. À la fin du mois de mai, Cime comptoir glacé s'y est installé, sans tambour ni trompette. Mais depuis, le bruit se répand : le projet est piloté par une jeune finissante… du secondaire !
C'est en fait un projet scolaire qui a mené à la création du comptoir glacé Cime.
Le nom Cime fait référence aux montagnes environnantes – nous sommes dans les Laurentides –, mais il rappelle aussi le surnom de Simonne Groleau, 17 ans.
Son travail de fin d'études lui a donné la base du projet. Lorsqu'il a été question de se lancer pour vrai, il a fallu pousser plus loin, notamment pour ce qui est des budgets.
La nouvelle entrepreneure a rapidement réalisé qu'il y aurait plusieurs imprévus en cours de route.
« Les électriciens ont réalisé que la salle électrique était à l'autre bout du Metro », raconte Simonne Groleau, qui précise que c'est finalement par le toit que le courant est arrivé. En plus de tout le matériel pour la crème glacée, il a fallu acheter un transformateur, du matériel de plomberie, de réfrigération…
Tout cela a fait monter les coûts de lancement. Le budget initial, évalué à plus ou moins 10 000 $, ce qui représentait le total des économies de l'élève accumulées de ses emplois précédents, a été doublé. La mère de Simonne, qui est à ses côtés dans l'aventure depuis le début, a complété le montage financier.
Les affaires vont bien et si la température favorise les ventes, les investissements seront remboursés avant la fin du mois.
Commerce saisonnier
Il y avait déjà un comptoir de crème glacée à Prévost et Cime voulait se différencier de la crèmerie classique en ajoutant, par exemple, du maïs éclaté au caramel dans ses coupes glacées ou de la crème de pistache pour faire un dessert au chocolat de Dubaï.
Les sorbets et crèmes glacées offertes en cornet sont faits par Shawbridge Gelato, tout près.
« Ça n'est pas facile d'estimer les quantités », concède Simonne Groleau, surtout dans un commerce où un jour de pluie fait baisser les ventes de façon draconienne. Heureusement, être à côté d'une épicerie permet d'aller se procurer des ingrédients à la dernière minute.
Le conteneur, loué, était en partie aménagé. Simonne et sa mère ont fait une finition temporaire et il quittera le stationnement de l'épicerie à la fin septembre.
Simonne, qui commence son cégep en sciences de la nature, pourra à ce moment se consacrer à ses études. D'ici là, elle perfectionne l'art du twist, car elle n'avait jamais fait de cornet professionnel avant le printemps dernier.
La crèmerie est ouverte de midi à 21 h, 7 jours sur 7, et compte six employés.
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Selon Simonne Groleau, l'épicerie de Prévost est un excellent emplacement, car elle dessert des clients qui viennent de Sainte-Anne-des-Lacs ou de Piedmont et parce qu'elle est entourée d'autres commerces.
La plupart des clients viennent parce qu'ils ont vu la crèmerie sur les réseaux sociaux, ou alors qu'ils l'ont aperçue du coin de l'œil, après avoir fait leurs courses. Ils reviennent, explique la future étudiante, car les clients qui ont les bras chargés après avoir fait leur épicerie retournent à la maison mettre tout ça au frigo.
La crèmerie attire toutefois son lot de cyclistes puisqu'elle est située juste à côté de la piste du P'tit train du Nord.
Une entreprise soutenue
Dans ce projet, Simonne Groleau a quand même eu du soutien. De sa mère, Maritchou Plamondon, d'abord, qui l'a accompagnée dans le démarrage de l'entreprise.
Elle-même entrepreneure, elle avait les ressources pour mettre la main sur le conteneur et les contacts pour la création de la signature de Cime qui se retrouve aussi (déjà !) sur des vêtements à l'image de la crèmerie.
Le soutien maternel va plus loin puisque Maritchou Plamondon passe du temps dans le conteneur à servir de la crème glacée, ce qui n'était pas dans ses plans estivaux. « Ça me fait passer de bons moments avec ma fille », dit-elle, très fière.
Ensuite, la Ville de Prévost a permis qu'on installe un conteneur dans le stationnement, elle qui l'interdit ailleurs.
Pourquoi ? Notamment pour des considérations esthétiques, nous a expliqué le maire de la municipalité, rencontré par hasard dans le stationnement de l'épicerie, alors qu'il s'apprêtait à faire ses courses.
« C'était un beau projet, positif », affirme le maire Paul Germain qui précise que dans ce cas, la Ville avait le pouvoir d'accorder une dérogation, ce qu'elle a fait.
Finalement, l'épicier avait aussi plein pouvoir puisque le Metro de Prévost appartient à la famille Thibeault, des commerçants indépendants qui ont six épiceries de l'enseigne.
« N'importe quel commerce qui a la chance d'aider un projet comme celui-là va le faire », lance Martin Thibeault, copropriétaire, qui ajoute que ses clients lui parlent beaucoup de la crèmerie.
Assez pour dupliquer l'expérience dans le stationnement de ses autres marchés ?
« Si Simonne me demande d'installer un conteneur ailleurs, c'est oui tout de suite ! »
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