
Un défi du quotidien
Les surdoses d'opioïdes tiennent les paramédicaux en haleine. Leur mission, parfois difficile : amener les gens à l'hôpital.
Il n'y a pas le moindre accident de la route en vue sur le boulevard Notre-Dame en ce bel après-midi de juillet, et pourtant, un bouchon de circulation bloque l'artère. C'est qu'un important déploiement de pompiers et d'ambulanciers monopolise la voie de droite : ils interviennent auprès d'une personne visiblement sous l'influence d'opioïdes, derrière le volant d'un véhicule immobilisé.
Dans la métropole, au cours des cinq dernières années, le nombre d'interventions d'Urgences-santé pour des cas de consommation et de surdoses liés aux opioïdes a explosé. Les données rendues publiques par la Direction régionale de santé publique de Montréal, mais jamais médiatisées, en témoignent.
En 2020, les paramédicaux de Montréal et de Laval sont intervenus en moyenne 25 fois par mois dans des dossiers qui ont nécessité l'administration de naloxone, un antidote utilisé pour renverser les effets d'une surdose d'opioïdes. En 2024, ils sont intervenus trois fois plus souvent pour de tels cas, soit 81 fois par mois en moyenne. C'est près de trois interventions par jour.
Or, ces chiffres ne représentent qu'une fraction des appels liés à la consommation d'opioïdes auxquels répondent les intervenants de première ligne. De nombreuses interventions auprès de personnes aux facultés affaiblies ne sont pas comptabilisées dans ces données, notamment lorsque le patient refuse les traitements de naloxone. C'est le cas des opérations auxquelles La Presse a assisté au début du mois.
Assise dans le siège conducteur d'un VUS gris, la dame qui a fait l'objet d'un appel au 911 a les pupilles très petites et son short est taché de sang, mais elle est encore consciente, capable de s'orienter et de parler.
Le paramédical en soins avancés d'Urgences-santé, qui s'inquiète d'une détérioration imminente de son état, tente de la convaincre d'accepter des traitements, mais elle préfère apposer sa signature au bas d'un formulaire de refus de soins. Les policiers prennent le relais de l'intervention, et la femme est finalement arrêtée pour conduite avec les facultés affaiblies.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Des policières ont pris le relais d'une intervention auprès d'une femme sous l'influence d'opioïdes après que celle-ci a signé un formulaire de refus de soin.
« C'est une madame Tout-le-Monde », souligne Jean-Mari Dufresne, superviseur et porte-parole d'Urgences-santé. La crise des opioïdes touche en effet des gens issus de tous les milieux « et les produits sont de moins en moins purs », ce qui complique les interventions de ses collègues.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Jean-Mari Dufresne, superviseur et porte-parole d'Urgences-santé
« On va avoir des benzodiazépines non commercialisées au Canada qui vont être mélangées avec des opioïdes », explique Gabrielle Nadaï, agente de planification de l'équipe de lutte contre les surdoses de la Santé publique de Laval. Elle peut nommer rapidement toutes sortes de mélanges qui ont circulé au Québec et qui sont beaucoup plus difficiles à traiter, puisque la naloxone n'agit que sur les opioïdes.
Les surdoses à d'autres types de drogues préoccupent aussi les autorités. À Laval, par exemple, 90 % de la consommation de drogues dures recensée par la Santé publique concerne des stimulants. « Je soupçonne qu'il y a beaucoup d'appels aux services d'urgence pour des intoxications à diverses substances, pas uniquement aux opioïdes », souligne la Dre Catherine de Montigny, médecin en médecine des toxicomanies au CHUM.
L'antidote administré par des tiers
Sous le pont Jacques-Cartier, un peu plus tôt cette journée-là, une autre ambulance a été appelée pour traiter une femme inerte. À l'arrivée du véhicule d'urgence, une policière annonce aux paramédicaux que la femme s'est réveillée. Elle refuse d'être transportée à l'hôpital.
Les soignants passeront tout de même une trentaine de minutes à ses côtés avant qu'elle ne quitte les lieux par ses propres moyens, dans une intervention qui sollicite davantage leurs compétences sociales que leurs connaissances en intervention d'urgence.
« Nous, notre objectif, c'est d'amener les gens à l'hôpital, mais on n'a pas l'autorité de les retenir », explique Jean-Mari Dufresne, dont les collègues paramédicaux œuvrent souvent de concert avec des pompiers, des policiers ou des travailleurs de rue.
Fait intéressant, la collaboration entre ces différents partenaires et la distribution de trousses de naloxone au grand public ont considérablement changé la nature des interventions d'Urgences-santé auprès des personnes en surdose d'opioïdes. De plus en plus, la naloxone est administrée au patient avant même l'arrivée des paramédicaux, ce qui maximise les chances de survie de la personne en état de surdose.
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De plus en plus, la naloxone est administrée par des tiers.
En moyenne, en 2020, ce sont les intervenants d'Urgences-santé qui ont donné l'antidote à leur arrivée sur les lieux dans près de 65 % des interventions nécessitant de la naloxone. En 2024, ils n'ont administré eux-mêmes le médicament que dans environ 35 % des interventions, montrent des données obtenues par La Presse. Dans les autres cas, il a été injecté au patient par d'autres premiers répondants, par des travailleurs communautaires ou encore par de simples citoyens.
« Ça, c'est une bonne nouvelle. Ce qu'on veut, c'est que la naloxone soit tellement connue et distribuée que les intervenants et le grand public puissent en administrer en premiers soins le plus rapidement possible pour éviter des dommages qui pourraient être permanents », indique la Dre de Montigny.
Elle ajoute que, même si la personne intoxiquée a reçu une dose de naloxone, l'appel au 911 demeure une bonne pratique, puisque les effets de cet antidote sont temporaires. « Ça se pourrait que la dose administrée ne soit pas suffisante. »
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Des experts s'inquiètent de la montée des influenceurs du sommeil
Quant à se scotcher la bouche pour ne respirer que par le nez et éviter de ronfler et d'avoir mauvaise haleine, aucune étude médicale ne vient le corroborer, critique aussi un récent papier de l'université George Washington. Des experts s'inquiètent de la montée des influenceurs du sommeil (Washington) Se scotcher la bouche pour dormir, n'avaler aucun liquide avant d'aller au lit, mais se gaver de kiwis : des influenceurs en « sleepmaxxing », conseillers en « optimisation du sommeil », inondent les réseaux sociaux de leurs vidéos, mais sans aucun résultat médical avéré, dénoncent des experts. Caleigh KEATING et Anuj CHOPRA, avec Rachel BLUNDY à Londres Agence France-Presse Cette tendance « bien-être » et « santé » sur X et TikTok et dans la presse magazine spécialisée a émergé à l'automne, suivie d'une explosion de dizaines de millions de publications en tous genres qui promettent aux mauvais dormeurs de « maximiser » la quantité et la qualité de leur sommeil. Des influenceurs conseillent donc de prendre des compléments de magnésium et de la mélatonine, d'avaler des kiwis, de s'endormir la bouche scotchée – à 22 h au plus tard –, de ne surtout rien boire deux heures avant l'heure du coucher, une garantie pour faire de beaux rêves. Il faut aussi dormir dans une chambre très sombre, bien fraîche, avec un dessus de lit pesant lourd sur tout le corps. Et pour lutter contre l'un des troubles psychologiques du sommeil les plus graves, le cercle vicieux de l'insomnie et du stress, une vidéo à 11 millions de vues sur X suggère même de garder la tête suspendue au-dessus de l'oreiller grâce à une corde attachée à la tête de lit. Mais en Chine, après que la presse d'État s'est émue cette année qu'une personne soit morte dans son sommeil des suites d'une « pendaison par le cou », des experts tirent la sonnette d'alarme. « Ridicule et dangereux » Ce genre de pratiques extrêmes du « sleepmaxxing » sont à la fois « ridicules et potentiellement dangereuses » et n'apportent « aucune preuve » médicale et scientifique, s'insurge auprès de l'AFP Timothy Caulfield, qui travaille sur la désinformation à l'université de l'Alberta au Canada. « C'est un bon exemple de la manière dont les réseaux sociaux normalisent l'absurde », décrypte-t-il. D'autant que l'insomnie et l'anxiété peuvent être « traitées efficacement de manière non médicamenteuse », souligne le professeur de psychiatrie et spécialiste du sommeil à Harvard, Eric Zhou. « La thérapie cognitive comportementale peut réduire de manière spectaculaire les symptômes de l'insomnie en l'espace de quelques semaines », a-t-il écrit en mars dans un article de la faculté de médecine de la prestigieuse université en banlieue de Boston. Quant à se scotcher la bouche pour ne respirer que par le nez et éviter de ronfler et d'avoir mauvaise haleine, aucune étude médicale ne vient le corroborer, critique aussi un récent papier de l'université George Washington. Cette pratique serait de surcroît dangereuse pour les personnes souffrant, parfois sans le savoir, d'apnées du sommeil. Kathryn Pinkham, spécialiste au Royaume-Uni de l'insomnie, se dit également « inquiète » de ces « conseils en 'sleepmaxxing' partagés sur des plateformes comme TikTok et qui peuvent être au mieux inutiles, au pire dangereux pour les gens ayant de véritables troubles du sommeil ». « Sommeil parfait » Certes, reconnaissent des scientifiques, vouloir bien dormir fait partie de la quête légitime de notre époque pour le bien-être et la santé. Mais, pointe le professeur Zhou, « l'orthosomnie », recherche, qui peut tourner à l'obsession, d'un « sommeil parfait », et qui « s'inscrit dans cette culture du 'sleepmaxxing' », pose « problème ». « Même les bons dormeurs ont des nuits irrégulières », écrit-il. Quant à prendre de la mélatonine contre l'insomnie, cela est déconseillé par l'académie américaine de médecine du sommeil qui explique dans un article de 2015 que ce produit pharmaceutique est destiné aux voyageurs adultes en avion afin de réduire les effets néfastes du décalage horaire. Le « sleepmaxxing » rappelle une autre tendance sur les réseaux : le « looksmaxxing » ou quand des influenceurs vantent des pratiques censées « maximiser » une forme supposée de beauté masculine. « Beaucoup de ces conseils et 'trucs' viennent de novices et n'ont aucun fondement médical », dénonce l'experte britannique Kathryn Pinkham.


La Presse
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La Fonderie Horne a-t-elle raison de contester la norme québécoise ?
Le complexe industriel de la Fonderie Horne, expoloité par l'entreprise Glencore, à Rouyn-Noranda La multinationale Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda, a préoccupé beaucoup de citoyens quand elle a annoncé ne plus vouloir atteindre la norme québécoise pour la concentration d'arsenic dans l'air de 3 nanogrammes par mètre cube. Glencore demande au gouvernement du Québec de la laisser exploiter sa fonderie de cuivre à long terme avec une norme de 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m3), a révélé l'entreprise à notre collègue Jean-Thomas Léveillé le mois dernier1. En 2023, l'entreprise disait pourtant vouloir « atteindre les objectifs » fixés par Québec. Glencore conteste même les travaux de la Santé publique du Québec. Regardons ce dossier complexe de plus près, en analysant les faits. Ce qu'exige Québec Depuis 2011, la limite légale de concentration d'arsenic dans l'air au Québec est de 3 ng/m3 (c'est une moyenne annuelle). En théorie, la norme s'applique partout au Québec. En pratique, environ 100 projets industriels existants, dont la Fonderie Horne, ont une autorisation du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs de dépasser ce seuil. Lors de sa dernière autorisation, accordée en 2023, Québec a forcé la Fonderie Horne à diminuer de façon importante ses émissions d'arsenic dans l'air : le seuil annuel maximal d'arsenic dans l'air devait passer graduellement de 65 ng/m3 en 2023 à 15 ng/m3 en 2027. D'ici à décembre 2027, Glencore doit aussi déposer un plan pour atteindre la norme québécoise de 3 ng/m3 (il n'y a pas d'échéancier pour atteindre la norme). L'entreprise partait de très loin. La concentration d'arsenic dans l'air dans le quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda était de 134 ng/m3 en 2015, 73 ng/m3 en 2022 et 39 ng/m3 en 2024. Glencore trouve aujourd'hui la norme de 3 ng/m3 trop sévère. Elle est effectivement stricte. L'Union européenne suggère une cible de 6 ng/m3. Les États-Unis n'ont pas de norme nationale. « C'est une norme qu'on adopte en vue de limiter les risques de cancer du poumon », explique Maryse Bouchard, professeure de santé environnementale à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS). Cela dit, Québec ne veut idéalement pas forcer des usines et d'une fonderie de cuivre à fermer. À Rouyn-Noranda, une ville de 43 000 habitants, la Fonderie Horne emploie 908 personnes. Pour protéger la population, le gouvernement établit donc un niveau de risque qu'il estime acceptable près des usines. Lorsqu'il est question de matières potentiellement cancérigènes, un risque considéré comme acceptable en Occident, par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA) notamment, est généralement 1 cas additionnel de cancer pour 100 000 personnes2, 3, 4. Pour les fonderies de cuivre aux États-Unis, l'EPA estime que le niveau de risque acceptable est trois fois plus élevé, soit de 3 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes5. Selon l'INSPQ, pour le quartier Notre-Dame, tout près de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda6 : une concentration d'arsenic dans l'air respectant la norme québécoise de 3 ng/m 3 générerait 1,8 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes exposées durant 70 ans (risque prospectif total de l'arsenic, du cadmium et du nickel) ; générerait 1,8 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes exposées durant 70 ans (risque prospectif total de l'arsenic, du cadmium et du nickel) ; un taux d'arsenic dans l'air de 5 ng/m 3 générerait 2 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes ; générerait 2 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes ; un taux de 15 ng/m 3 générerait 3 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes, soit le niveau de risque considéré comme acceptable pour les fonderies de cuivre par l'EPA ; générerait 3 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes, soit le niveau de risque considéré comme acceptable pour les fonderies de cuivre par l'EPA ; un taux inférieur à 15 ng/m3 protégerait aussi les enfants contre les effets de l'arsenic sur leur développement cognitif. Le risque est moins élevé dans d'autres secteurs de la ville, plus loin de la fonderie. Ce que demande Glencore Avant d'investir 300 millions, Glencore veut obtenir l'assurance que Québec l'autorisera à long terme à émettre 15 ng/m3, et ne lui demandera pas de respecter la norme de 3 ng/m3. « Quinze nanogrammes par mètre cube, c'est une situation sécuritaire pour la communauté. On s'est engagés dans l'amélioration de l'environnement, mais c'est techniquement impossible de se rendre jusqu'à 3 ng/m3 », dit en entrevue Vincent Plante, directeur général pour la filière cuivre en Amérique du Nord de Glencore. En mars 2023, Glencore semblait pourtant plus optimiste : « On va mettre tous les efforts, les gens sont mobilisés et on veut atteindre les objectifs », disait alors Marie-Élise Viger, directrice de l'environnement de Glencore7. Pour contester la norme québécoise, Glencore s'appuie sur un rapport de septembre 2022 commandé à un expert américain, Christopher Martin, professeur à l'École de santé publique de l'Université de Virginie-Occidentale. Glencore avait présenté ce même rapport à Québec en 2022. M. Martin estime entre autres que Québec aurait dû mesurer le taux d'arsenic dans l'urine des citoyens, et non dans leurs ongles. Maryse Bouchard est fortement en désaccord avec les conclusions de ce rapport. De nombreuses études concluent que [la mesure de l'arsenic dans les ongles] est un excellent biomarqueur de l'exposition chronique. Maryse Bouchard, professeure de santé environnementale à l'INRS Glencore souligne que le taux d'arsenic dans l'air sans les activités de la Fonderie Horne a été estimé à 4,1 ng/m3 en 2022 par le ministère de l'Environnement. Dans ce contexte, impossible de respecter la norme de 3 ng/m3, estime l'entreprise. Québec juge toutefois que la concentration d'arsenic excluant les activités de la fonderie est probablement moins élevée actuellement en raison des « mesures de mitigation mises en place » depuis 2023. Glencore relève aussi que Québec exige que la concentration d'arsenic soit mesurée à l'endroit où elle est le plus élevée (dans la « station légale » située dans le stationnement de la fonderie), alors que l'Union européenne suggère de le mesurer là où vit la population en général. Il est vrai que le taux d'arsenic dans l'air est plus élevé près de l'usine qu'ailleurs à Rouyn-Noranda. En 2024, il était de 39,1 ng/m3 dans le stationnement de la fonderie, de 7,8 ng/m3 à l'aréna Glencore (le domicile des Huskies) et de 5,3 ng/m3 à l'hôtel de ville. Existe-t-il une voie de passage ? Afin d'échapper à une norme plus stricte, Glencore reprend des arguments qui datent de 2022. Or, l'étude de l'INSPQ qui soutient la décision de la Santé publique et du ministère de l'Environnement en 2023 est solide et détaillée. Elle se base sur 10 autres études d'organismes crédibles, dont trois agences de protection de l'environnement aux États-Unis, Santé Canada et l'Organisation mondiale de la santé. En contestant les travaux de la Santé publique, Glencore n'aide pas au débat et ne sert pas sa cause. Au-delà de ces considérations, devrait-on permettre à Glencore de se voir imposer une norme de 15 ng/m3 pour toujours ? Ça me semble malavisé. Un seuil de 15 ng/m3 à long terme, c'est trop élevé, on est trop près du seuil acceptable défini par l'EPA. Mieux vaut appliquer le principe de précaution et viser plus bas. Glencore doit-elle pour autant absolument atteindre 3 ng/m3 d'ici cinq ans ? C'est le cœur du débat en cours. Quand on regarde les chiffres et les rapports d'experts de plus près, ce qui me semble le plus important, c'est de passer le plus vite possible sous le seuil européen de 6 ng/m3. À 5 ng/m3, le taux de cancer du poumon attribuable à l'arsenic dans l'air est de 2 cas pour 100 000 personnes. À 3 ng/m3, c'est 1,8 cas. Bref, il est plus important de passer de 15 à 6 ng/m3 rapidement que de passer de 6 à 3 ng/m3. Surtout si on considère que la concentration d'arsenic dans le quartier Notre-Dame est à un niveau dangereusement élevé depuis des décennies. En plus, le taux d'arsenic dans l'air sans les activités de la fonderie est évalué quelque part entre 2 et 4,1 ng/m3. Peut-on vraiment exiger d'atteindre 3 ng/m3 dans ces conditions ? Ma suggestion pour Québec : exiger une diminution à une concentration d'arsenic dans l'air comprise entre 3 et 6 ng/m3 d'ici cinq ans. En tenant compte des circonstances et des avis d'experts, il me semble que ce niveau de risque est acceptable. 1. Lisez l'article « La Fonderie Horne refuse de respecter la limite provinciale » 2. Consultez une étude de Carex Canada sur l'estimation du risque excédentaire de cancer sur toute la vie (en anglais) 3. Consultez un sondage sur les pratiques actuelles à Santé Canada en matière d'évaluation des risques de cancer 4. Consultez un chapitre sur l'évaluation des risques et des dangers de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (en anglais) 5. Consultez une décision de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (en anglais) 6. Consultez un rapport d'évaluation du risque de l'Institut national de santé publique du Québec 7. Lisez l'article « Québec ignore les besoins des résidants qu'il veut déplacer » Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


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Le mouton attendant son berger
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