
Tahar Rahim sidérant dans «Alpha» un de ses rôles les plus intenses à ce jour
Jamais il n'avait été aussi loin. L'acteur français offre une incarnation sidérante d'un toxico dans «Alpha», de Julia Ducournau.
Fabienne Bradfer - «Le Soir» Publié aujourd'hui à 09h33
Tahar Rahim était à Cannes, en mai 2025, pour présenter «Alpha», de Julia Ducournau.
Miguel Medina/AFP
Révélé à Cannes avec «Un prophète» de Jacques Audiard en 2009, en jeune délinquant mis en prison, ce qui lui vaut le César du meilleur espoir et le César du meilleur acteur (doublé historique et unique puisqu'il n'est plus possible d'être nommé dans les deux catégories), Tahar Rahim est un des acteurs les plus doués de sa génération. Performeur à la manière de Robert De Niro, une de ses idoles, il est capable de bien des choses pour devenir le personnage. Encore récemment avec «Aznavour».
Ces jours-ci, il est un toxico décharné dans «Alpha», de Julia Ducournau – Palme d'or cannoise avec «Titane» – et avec Golshifteh Farahani , Léopard d'honneur à Locarno il y a quelques jours. Pour son rôle de toxico dans cette dystopie sur fond de virus et de morts-vivants, le comédien français a perdu 20 kilos et a basculé dans une autre dimension spirituelle. Sur la terrasse d'un palace cannois lorsqu'il présentait le film en mai 2025 sur la Croisette, Tahar Rahim racontait – jovial, affable – l'expérience singulière qu'il avait vécue. Mais au-delà de l'acteur, c'est le père qu'il est qui se révèle dans cet entretien.
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On vous découvre dans une nouvelle performance physique sidérante pour «Alpha», de Julia Ducournau. Qu'est-ce qui vous pousse à aller aussi loin physiquement, alors que la réalisatrice ne l'exigeait pas à ce point-là?
C'est vrai qu'à un certain stade de l'amaigrissement, ça marchait. On n'avait pas besoin d'aller plus loin. Mais moi, j'en ai eu besoin. J'en ai eu besoin parce que j'ai toujours une tendance à essayer d'aller caresser une forme de vérité, au moins du bout des doigts, pour la ressentir un peu. Et le seul moyen pour moi était d'aller au plus loin dans cet amaigrissement – mais j'ai fait attention, j'avais une équipe médicale. Ce n'est pas que physique, parce que quand on maigrit autant, il se passe quelque chose. Dans la privation, certaines choses n'ont plus d'importance. Et c'est autre chose qui vient s'installer pour vous nourrir. Je voulais toucher cette espèce de vide que les gens qui souffrent de toxicomanie ou d'addiction vivent, parce que ça, je ne peux pas l'inventer. Et en allant si loin, j'ai pu le ressentir, pour ensuite le remplir du personnage.
Avez-vous l'impression d'avoir changé de dimension à ce moment-là?
Un petit peu, oui, parce que c'est très dur de se concentrer sur deux choses quand on est dans cet état-là. Il y a comme un sens intérieur presque spirituel, qui vous connecte très fort aux éléments, aux sensations. Le monde vous touche autrement.
Diriez-vous que cette expérience physique vous a transformé dans votre rapport aux autres, au monde?
J'aime que vous disiez «expérience», car c'est vraiment ça. Mais là, il est un peu trop tôt pour savoir si cela m'a transformé. Par contre, il est vrai que spirituellement, ça m'a ouvert à un endroit. Avant, il y a pas mal de choses auxquelles je m'accrochais qui étaient sympas, mais futiles, et ça, j'ai lâché. De manière générale, je sais mieux utiliser mon temps, je sais bien être dans le présent. Je suis très croyant, et là, je me suis rapproché encore plus de Dieu et de la création. J'ai beaucoup plus réalisé à quel point c'était un miracle, tout ce qui nous entoure. On ne le regarde plus, on ne prend plus le temps de le faire et, finalement, on ne se rend plus compte du sublime que c'est, la nature, les éléments, l'océan… Une feuille, c'est un miracle… Il faut y revenir, se reconnecter à cette beauté, qui n'est pas là pour rien, sinon on finit par se refermer. Car via nos téléphones, les réseaux sociaux, les images, on prend un tas d'informations en pleine tête tous les jours qu'on n'a même pas le temps d'intégrer. C'est important en tant acteur, mais d'autant plus que je suis papa de quatre enfants. Bien sûr, je suis très passionné par mon métier, je suis très obsessionnel quand je le fais, mais ça n'est pas le centre névralgique et le cœur de ma vie. Ça, c'est ma famille. Mon travail me nourrit profondément, ça me fait grandir, mais ce n'est pas ce qui prime sur tout. J'ai toujours eu cette ligne-là, ce socle-là, consciemment, en termes de principe moral. Et maintenant, c'est complètement installé.
Vous présentez «Alpha» à Cannes, où un hommage a été rendu à Robert De Niro, Palme d'or d'honneur. En quoi cet acteur-là a-t-il été inspirant pour vous?
Il m'a inspiré en tant que spectateur. Quand j'étais enfant, je ne voyais pas ses films, mais on savait qui il était parce que les générations précédentes étaient très admiratives. Donc De Niro, pour nous, c'était une sorte d'entité pour qui on avait beaucoup de respect. Quand je commence à avoir envie d'être acteur, je regarde ses films et là, je suis fasciné par ce que je ressens en le regardant. Je me prends en pleine tête «Taxi Driver». Et je rentre dans le cinéma du Nouvel Hollywood. Pour moi, ça reste la plus grande période de cinéma en tant que spectateur et la plus inspirante en tant qu'acteur. Ils (ndlr: ces films) deviennent des modèles de référence parce qu'ils sont venus bouleverser le cinéma et, surtout, le jeu. Ils ont installé un mouvement qui, depuis, perdure. Il perdure depuis plus de cinquante ans, et ça, c'est quand même impressionnant. Moi, je ne me reconnaissais pas, je ne m'identifiais pas dans ce que je voyais dans le cinéma français. Quand j'ai vu les films du Nouvel Hollywood, même si on n'a pas la même langue ni des origines communes, socialement, il y avait quelque chose. Je reconnaissais les gens que je voyais par la fenêtre, l'ambiance, l'humeur, la nourriture, les chansons.
Dans «Alpha», Julia Ducournau exprime ses peurs. Vous, quelles sont vos peurs aujourd'hui?
Mes peurs d'aujourd'hui s'axent principalement sur mes enfants. J'aurai toujours peur pour mes enfants, parce que je vois le monde, je vois comme il part à l'envers. Tout y est injuste, ça devient presque normatif et ça me fait peur pour les enfants. Moi, je me sens consolidé, tout va bien, je me sens en paix avec moi-même, mais pour mes enfants, j'ai peur. On lève les yeux, le ciel est bleu, voilà, il y a des choses qui sont indéniables. Puis, il y a la manière dont le monde part, cette espèce d'inhumanité qui s'installe, avec une violence inouïe, avec une arrogance. Là, ce qui se passe à Gaza actuellement, c'est quoi ça? C'est une extermination entière d'un peuple, sous les yeux de tout le monde. On crie et il ne se passe rien… Bien sûr que j'ai peur pour mes enfants quand je vois ça. Je me dis: «L'humanité, qu'est-ce qui se passe?» Il est où, le cœur des gens? Le cœur des gens a disparu. Ce n'est pas une histoire de territoire, de religion. Pas du tout. C'est une histoire de cœur, d'humain. Or, qu'est-ce qui se passe?
On sent dans le film que votre personnage a eu du mal à trouver sa place dans la famille. Vous êtes issu d'une famille de dix enfants. Contrairement à votre personnage, avez-vous la sensation d'être né au bon endroit?
Totalement. Je suis très, très heureux d'avoir grandi dans ma famille parce que j'ai été très, très aimé, je le suis encore, je les aime profondément. Ma mère était une héroïne. Ce qui est génial quand on est le petit dernier, c'est que les aînés sont déjà dans l'adolescence, en mode adulte, et vous, petit, vous recevez les choses de la société, des mouvements. Ça nourrit beaucoup. Et ça apporte, je crois, une forme d'introduction à la sagesse. Moi, j'ai d'abord reçu l'amour, la sécurité affective. Et des valeurs simples, qui sont des armes fortes pour avancer dans un monde parfois compliqué. Mon héritage est de tenir cette ligne de bienveillance, de droiture et de travail.
Vous allez tourner une adaptation des «Misérables», de Victor Hugo, réalisé par Fred Cavayé. Vous jouerez le commissaire Javert et Vincent Lindon sera Jean Valjean. Qu'attendez-vous de ce genre de film, inspiré d'un monument de la littérature, mais aussi marqué par des grands noms du cinéma?
Je suis heureux face à cet immense classique qu'est «Les Misérables», avec des personnages iconographiques, universels et quasiment intemporels qui jalonnent ce récit. Il y a le fait aussi que, malheureusement, ce chef-d'œuvre est encore d'actualité. Tous les personnages cherchent à sortir de leurs conditions, ils sont tous des misérables à un endroit ou à un autre et ça, c'est encore très présent. Ensuite, de manière cinématographique et artistique, il y a eu tellement d'adaptations que j'ai envie qu'on arrive à trouver notre imprimatur pour pouvoir non pas le réinventer, mais en tout cas l'adapter pour que ça parle à notre génération.
Vous avez également un beau parcours dans le cinéma hollywoodien. Cela rencontre-t-il une part de rêve du gamin que vous étiez?
La part du gamin qui s'est formé dans sa tête en rêvant d'être acteur, forcément. Je suis toujours le spectateur de cinéma, j'ai été nourri par tous les types de films, c'est sans doute pour cela que j'aime me promener partout et que j'aime faire des films que j'aimerais voir comme spectateur. Et oui, il y a le rêve d'enfant, mais il y a aussi une accessibilité à des genres et des rôles qui m'attirent là-bas et qu'on n'a pas forcément ici pour des raisons culturelles, mythologiques. Et puis, j'aime tourner dans d'autres langues. J'affectionne particulièrement le jeu en anglais, parce qu'on respire différemment, on appuie sur les mots différemment. Cela donne accès à une expression physique et émotionnelle un peu différente. Et puis, je pense que c'est lié profondément à mon enfance, où, à défaut de pouvoir m'acheter un billet d'avion, j'appuyais sur un bouton de l'ascenseur pour aller visiter les contrées de ce monde. Dans le quartier, mes amis étaient originaires d'Afrique subsaharienne, asiatiques, gens du voyage, portugais, français, tout. C'est aussi ça qui m'a nourri depuis toujours. Je pense que mon goût pour la non-frontière et l'addition des cultures vient de là.
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Cet article sur Tahar Rahim a été écrit par Le Soir , membre belge du réseau d'information LENA.
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