
PSG : «C'est notre vie, le football est comme ça», Marquinhos fataliste sur Donnarumma
«C'est un plaisir de démarrer une saison en tant que tenant de la Ligue des champions». C'est un Marquinhos désireux de «graver encore plus (son) nom dans l'histoire du club» qui attaque la saison 2025-26, sa 13e au sein du PSG. «J'ai encore faim», martèle le Brésilien de 31 ans, à la veille de la Supercoupe d'Europe contre Tottenham, mercredi (21h), à Udine. Un match que Gigio Donnarumma regardera… depuis Paris. Malgré son poids dans la conquête de la Coupe aux grandes oreilles, le portier italien est invité à trouver un autre club d'ici à la fin du mercato estival. Place à Lucas Chevalier, recruté à Lille pour 55 M€ bonus compris.
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«C'est le choix du coach, on fait notre travail, le coach choisit les joueurs dont il pense qu'ils sont prêts pour jouer», a simplement indiqué Nuno Mendes, qui a précédé «Marqui» à la tribune ce mardi, dans le Frioul, faisant son possible pour ne pas dire de bêtise. En bon capitaine, le Brésilien s'est montré plus loquace, des mots teintés d'émotion, de respect… et de fatalisme aussi.
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«C'est toujours difficile… Cela fait 12 ans que je suis là, j'ai vu d'autres joueurs qui ont vécu la même chose. Des joueurs cadres, des joueurs importants qui ont dû partir en fin de mercato. C'est notre vie, le football est comme ça», a d'abord indiqué celui qui est le plus expérimenté à Paris. Et d'ajouter : «En tant que joueur, ce qu'on peut faire, c'est donner son maximum jusqu'à la dernière minute. C'est ce qu'on demande à tous les joueurs qui sont là. Un jour, je vais partir moi aussi, j'espère que ce sera dans les meilleures conditions. Les joueurs passent, le club reste, les supporters aussi, l'histoire va rester gravée».
Donnarumma ? Un grand ami, une belle personne, un bon leader dans le vestiaire, il était très important pour nous pendant ses années au club. Marquinhos
À noter que Marquinhos, lui, a choisi de rester. Et ce malgré le recrutement d'un défenseur central de 22 ans appelé à le concurrencer et/ou lui succéder, Illya Zabarnyi. «Gigio et d'autres qui sont passés, ils ont écrit l'histoire du club et je suis fier de ce qu'ils ont accompli. On les remercie du fond du cœur. On ne sait pas encore s'il va partir, s'il va rester. S'il devait rester, on le recevra les bras ouverts, ce qu'il a fait la saison dernière, c'est incroyable, c'est aussi grâce à lui qu'on a été en finale et qu'on a gagné ce titre, il faut le remercier pour son travail. S'il doit partir, il faudra le remercier du fond du cœur, un grand ami, une belle personne, un bon leader dans le vestiaire, il était très important pour nous pendant ses années au club», a encore expliqué Marquinhos, aussi touché que lucide du contexte et des dures lois du football professionnel.
Et de conclure, toujours sur ce même registre : «C'est le foot, le foot est comme ça. S'il part, ça me fera mal, comme le départ d'autres joueurs m'avait déjà fait mal avant. Mais d'autres arriveront, certains sont déjà là, la vie du club continue, il faut donner le maximum pendant que tu es là.»
Des parisiens «pas au top», mais...
Marquinhos a aussi évoqué «le rôle important» du capitaine auprès des nouveaux, et en l'occurrence Lucas Chevalier, afin de les aider à comprendre «la philosophie» du coach Luis Enrique et du club. «On est des compétiteurs, on veut gagner et enchaîner les victoires, travailler encore plus. C'est ce qu'on fait en tant que groupe, que club, on n'a pas atteint notre objectif final. Gagner une fois c'est très bien, mais gagner encore, ça doit être magnifique. On veut maintenir le PSG au haut niveau, continuer à se battre pour les trophées», a-t-il assuré, reconnaissant que le PSG n'est pas «au top physiquement» après une saison à rallonge, trois semaines de repos et une à l'entraînement. «Mais on sera une équipe de très haut niveau qui se battra pour ce titre», a-t-il martelé.
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Un an après sa 209e cape sous le maillot bleu honorée en finale olympique contre les États-Unis (87-98, le 10 août 2024), Nando De Colo (1,95 m, 38 ans) sera célébré samedi soir à Bercy, l'antre de sa der des ders, avec l'ex-capitaine et autre pilier Nicolas Batum, ainsi que les sept autres membres du club des 200 sélections (Dubuisson, Diaw, Cachemire, Pietrus, Beugnot, Senegal et Monclar). « Je n'aurais jamais imaginé ma carrière sans l'équipe de France », dit souvent le natif de Sainte-Catherine (Pas-de-Calais), l'un des plus grands talents que le basket européen ait portés - double vainqueur de l'Euroligue en 2016 et 2019 avec le CSKA Moscou, MVP 2016. Alors qu'il parachève sa carrière majuscule du côté de l'Asvel, où il entame sa 20e saison en pro, De Colo, surnommé le « Professeur » ou le « Moniteur », pourra dispenser une dernière leçon à ses héritiers, confrontés à l'Espagne samedi soir en match amical (21h, à suivre sur la chaine L'Équipe). Puis viendra l'heure de disposer ses baskets olympiques dans une large vitrine à côté de ses six médailles internationales, dont l'or européen (2013) et deux argents aux JO (2021, 2024), témoins du legs inestimable laissé par un homme aux mains d'or et au coeur bleu. 2008 : une première, un record Quand on évoque son premier souvenir en sélection, Nando De Colo met de côté ses neuf apparitions initiales en amical, pour préférer son premier match de qualification à l'Euro, le 3 septembre 2008 contre la Belgique (82-63). Ce soir-là à Nancy, il inscrit 28 points. Ce qui reste la meilleure marque de son histoire en bleu. Nando De Colo pourrait prendre sa retraite à l'issue de la saison « Dans mes années minimes, j'ai fait un court stage en équipe de France, mais en dehors de ça, avant les U20 en 2007, il n'y a rien eu. Je n'étais pas trop sélectionné chez les jeunes, alors la sélection, je n'ai jamais pris ça comme acquis. Cela n'a pas été facile tous les jours. Mes parents me disaient que le plus important était d'être chez les A. Je commençais à m'imposer avec Cholet quand Michel Gomez (le sélectionneur de l'époque) m'a appelé. La Belgique, ça m'a marqué. « C'était un été où pas grand monde voulait venir sauver l'équipe de France » Jouer un match qui compte, chanter la Marseillaise, ça me touche au coeur. J'ai inscrit mon record de points ce jour-là parce que le contexte l'a peut-être permis. On avait une équipe atypique avec, en plus de Tony (Parker) et Ronny (Turiaf) beaucoup de joueurs de Pro A, Claude Marquis, Steed Tchicamboud, William Soliman, Stephen Brun... Boris (Diaw) avait un souci d'assurance et ne pouvait pas jouer. C'était un été où pas grand monde voulait venir sauver l'équipe de France, qui risquait pourtant de glisser en D2 européenne. L'année suivante, Vincent (Collet) est arrivé. Nico Batum a intégré l'équipe. On a su créer un noyau autour des cadres, avec Flo Pietrus, Mike (Mickaël) Gelabale et nous qualifier pour l'Euro 2009. » 2009-2011 : la Grèce en trait d'union Nando De Colo a vécu deux moments marquants face à la Grèce, bourreau régulier des Français dans les matches couperets des grandes compétitions (Euro 2005, Mondial 2006). Pour son premier Euro, en Pologne en 2009, l'arrière se retrouve lors du dernier match de poules, le 15 septembre, avec la balle de match en main. Face à une défense douteuse, il crucifie la sélection hellène (71-69). Sauf que personne ne voulait vraiment gagner, le vainqueur ayant toutes les chances de retrouver l'Espagne en quarts. La France s'y cassera les dents (66-86). Deux ans plus tard, De Colo signe à l'Euro en Lituanie un de ses matches référence avec les Bleus. Pétrifiée face à la Grèce en quarts, la France est sortie du trou grâce à lui (64-56, 16 points). « J'hérite de la dernière balle. Je mets le shoot. Sur le moment, je vois que personne ne réagit, ne sourit. Mais la consigne, c'était de gagner ! Si on m'avait dit de le rater, je l'aurais raté ce shoot » Au sujet du match de poules contre la Grèce à l'Euro 2009 « En 2009, on se dit qu'on joue et qu'on verra comment ça évolue, avec l'idée que si on perd (contre la Grèce) ce n'est pas grave. À la mi-temps, on se réunit, et il est décidé qu'on fait tout pour gagner. J'hérite de la dernière balle. Je mets le shoot. Sur le moment, je vois que personne ne réagit, ne sourit. Mais la consigne, c'était de gagner ! Si on m'avait dit de le rater, je l'aurais raté ce shoot. Il faut savoir ce qu'on veut. Les moments mémorables des 200 sélections de Nando De Colo en images C'est terrible car on gagne tous nos matches sur cet Euro, à l'exception du quart de finale (contre l'Espagne). Deux ans plus tard, on retombe sur la Grèce, avec le poids de l'histoire entre les deux nations. En interne, beaucoup de choses étaient ressorties. Le quart de finale était le plafond de verre. Mike (Gelabale) est blessé, mais quand même titulaire. Tony (Parker) est bien tenu et dans un mauvais soir. On prend 10-12 points de retard. N'ayant pas vécu moi-même les traumatismes passés, j'ai peut-être pu aborder plus sereinement ce match. J'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai débloqué le match offensivement en sortant du banc et j'ai un peu sauvé l'équipe. C'est un sentiment spécial. Derrière, j'ai plus de temps de jeu, ma relation avec Nico (Batum) a continué à s'étoffer. » 2019 : une casa de papel bleue Deux ans après l'Euro 2017, resté comme une tache dans l'histoire des Bleus (élimination 84-81 en huitièmes de finale par l'Allemagne), l'équipe de France doit se réinventer, la génération Parker étant partie après les JO de Rio en 2016. À la Coupe du monde 2019 en Chine, l'équipe se soude autour du thème du braquage, choisi par Vincent Collet dans son discours inaugural. Nando De Colo s'inspire de la série télévisée La Casa de papel pour créer un groupe et des visuels. Comment les Bleus se sont inspirés de La Casa de Papel à la Coupe du monde 2019 Chaque joueur prend le nom d'une ville, comme dans la série espagnole. Lui prend celui de la ville portugaise Porto. Le succès médiatique se répercute sur le terrain, où les Bleus battent les États-Unis en quarts (89-79) et décrochent un bronze inattendu face à l'Australie (67-59) avec De Colo irrésistible (16,5 points, 3,4 passes). « Cette médaille est l'acte de naissance de notre génération après le départ des grands anciens. Tout est parti du discours de Vincent (Collet). Tout le monde en parlait à table et on a commencé à se vanner sur qui ferait quoi dans ce hold-up. J'ai cherché des pseudos à tout le monde. Amath (M'Baye) passait son temps à Vegas, Vincent (Poirier) à Dubaï, Evan (Fournier) a choisi Alger de par ses origines maternelles... Mon agent Wassim Boutanous a fait des montages de nos portraits avec le masque de Dali. On parlait tout le temps de notre "mission" sur notre groupe WhatsApp. Et après les matches, dans le vestiaire, où Andrew (Albicy) et Nicolas (Barth, le kiné) jouaient la chanson titre, Bella Ciao. Cela dit quelque chose de ce qu'on avait créé, qui n'était pas là en 2017. C'est la dynamique du groupe, le lien réparé entre staff et joueurs aussi, qui ont permis qu'un truc comme ça arrive. Ces histoires, comme celle de la porte de la chambre qu'Evan avait ramenée du village olympique de Tokyo, ça marque. » 2021 : banco à Tokyo En plein Covid, dans l'assourdissant huis clos de la Super Arena de Saitama, les Bleus vivent une campagne olympique de rêve à Tokyo en 2021. Alors que les observateurs n'en font pas des favoris à la médaille, ils font tomber les États-Unis dès l'entame (83-76 lors de la phase de poules). Nando De Colo prend les rênes comme meneur titulaire. Jusqu'à ce moment hors du temps suivant le contre de Nicolas Batum sur Klemen Prepelic qui propulse les Bleus en finale après leur succès sur la Slovénie (90-89). On voit alors celui qui a débuté le basket à 5 ans à Arras, expert en poker face, s'effondrer, secoué par des émotions trop puissantes pour les réprimer. « C'était un moment de lâcher-prise absolu » « J'exprime rarement mes émotions. Ce moment reste gravé. Rudy (Gobert) récupère le rebond après le contre de Nicolas (Batum) et me passe la balle. On est à + 1, mais pour une raison que j'ignore, je pense qu'on part en prolongation. Pourtant, je n'essaie pas de marquer ou de shooter. Peut-être qu'inconsciemment je n'arrivais pas encore à y croire. Une médaille olympique, on courait après depuis vingt ans et l'argent en 2000 à Sydney. Tu veux l'or bien sûr, mais tu ne sais pas de quoi demain sera fait. C'était un moment de lâcher-prise absolu. Les Bleus sans Poirier ni Risacher face à l'Espagne J'ai pensé à ma femme, mes filles. Je ne voulais pas rentrer à la maison sans médaille. Le premier qui vient vers moi est Evan (Fournier). L'accolade est intense. Derrière je veux trouver Nico, qui vient de nous sauver. Je ne le trouve pas. Il était en train de consoler Luka Doncic. On en a parlé après dans le vestiaire. On était déjà champions d'Europe ensemble en 2013, à Ljubljana, et je place ce titre, le premier de l'histoire du basket français, en haut de mes souvenirs en bleu. Mais ce sentiment à Tokyo était autrement extraordinaire. Venait s'y ajouter le fait que, pour la première fois, c'était un truc à nous, notre exploit, sans les 1982 (la génération Parker). J'aurais aimé qu'on y arrive plus tôt, et en 2012 on avait ce qu'il fallait (aux JO de Londres, défaite en quarts contre l'Espagne), mais on s'était vus trop beaux trop tôt. Ce succès nous a permis de nous émanciper. Il a beaucoup compté dans ce qu'on a réussi à construire par la suite. » 2024 : une der en majesté Après une ultime campagne olympique mitigée, sa douzième phase finale internationale, où il aura peu été utilisé par Vincent Collet (3 minutes en quarts et en demi-finales en cumulé), De Colo vit une sortie inespérée et retrouve sa superbe en finale contre les États-Unis (87-98) avec 12 points, 2 rebonds, 3 passes, 2 interceptions en 18 minutes. « S'il n'y avait pas eu les JO à Paris, j'aurais sans doute disputé l'Euro 2022 et arrêté. J'ai décidé de faire une pause cet été-là, le seul sans équipe de France depuis 2008 hors 2014 (blessé à une main pour la Coupe du monde), dans l'espoir d'aller jusqu'à Paris. J'ai bien vécu ces JO, même si je pensais jouer plus. Je savais que j'avais un rôle à jouer en dehors, avec mon expérience, auprès de Kenny (Atkinson), Victor (Wembanyama), lors des réunions pour se remobiliser, comme avant le quart de finale contre le Canada (82-73)... « Je savais que contre les Américains j'avais une carte à jouer, les ayant déjà joués en 2021. Mon jeu pouvait les perturber, je connais leurs failles » En sélection, la gestion des rôles est toujours complexe. Chacun a son truc à dire, mais au final il faut faire corps. Je suis heureux d'être sorti de la compétition la tête haute. Je savais que contre les Américains j'avais une carte à jouer, les ayant déjà joués en 2021 (victoire en poules 83-76, défaite en finale 82-87 à Tokyo). Mon jeu pouvait les perturber, je connais leurs failles. On aurait pu faire mieux collectivement, c'est mon seul regret. J'échangerais sans hésiter mon temps de jeu contre la médaille d'or, mais on peut être fiers de ce qu'on a accompli toutes ces années. À la fin du match, beaucoup d'émotions sont remontées. C'est seulement là que tu réalises que c'est fini. 200, c'est un beau cap à passer. On a connu des très hauts, des très bas, mais on a installé quelque chose, qui peut être perpétué, quand je vois ce qu'a montré notre jeune génération en Espagne jeudi (75-67). »