
Le Québec dégringole du 5e au 22e rang
Au moment où les minéraux critiques – essentiels à des créneaux comme l'énergie renouvelable, l'électronique et la défense – sont plus importants que jamais, le Québec dégringole dans un classement mondial identifiant les meilleurs endroits où investir.
La province est écartée du top-5 et glisse au 22e rang du palmarès de l'Institut Fraser au terme d'un sondage mené par le groupe de réflexion auprès de décideurs de l'industrie. Il s'agit d'une glissade de 17 échelons comparativement à la performance de 2023.
« C'est parmi les pires résultats de la province, souligne Eric Lemieux, analyste minier chez EBL Consultant. Je ne peux pas croire qu'avec la diversité de nos ressources, on va demeurer à ce niveau. »
Le Québec s'était classé au 18e rang en 2013 ainsi qu'en 2020. Il y a trois principales doléances qui ont marqué les répondants l'an dernier : le poids de la fiscalité, les chevauchements réglementaires entre les ordres de gouvernement (provincial et fédéral) ainsi que le manque de constance en matière de prévisibilité et de lois.
« Nous ne sommes pas nécessairement surpris même si ce n'est pas une bonne nouvelle, lâche la présidente-directrice générale de l'Association minière du Québec (AMQ), Emmanuelle Toussaint. Ce sont vraiment des éléments qui ont été rappelés à maintes reprises. »
L'industrie ne demande pas carte blanche, plaide-t-elle. Ce qui l'irrite, ce sont les points d'interrogation. Combien de temps faut-il patienter avant de savoir si l'on obtiendra un permis ? À quel moment les changements aux règles seront annoncés par Québec ? Ce sont des exemples évoqués par l'Association.
Même à l'échelle nationale, la province perd des plumes, passant du deuxième au cinquième rang, derrière la Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, la Colombie-Britannique ainsi que l'Ontario.
Ce constat de l'Institut Fraser survient alors que le gouvernement Legault martèle vouloir être un chef de file en matière de production et transformation de minéraux comme le lithium, le nickel et le graphite – essentiels à la filière québécoise des batteries.
« Pour bâtir une chaîne de valeur complète – de l'exploration jusqu'aux produits finis – qui profite aux PME, aux régions ressources et à l'ensemble du Québec, il faut d'abord garantir les conditions nécessaires à l'investissement et à l'innovation », affirme l'Association de l'exploration minière du Québec, dans une lettre ouverte.
La pente risque d'être abrupte à remonter, selon l'Association, qui ajoute que le portrait brossé par l'Institut Fraser ne témoigne pas du plein effet de la forme de la Loi sur les mines adoptée en novembre dernier.
Mme Toussaint abonde dans le même sens, notamment au chapitre de la prévisibilité.
« Plusieurs éléments vont être précisés par voie de règlement, souligne la PDG de l'AMQ. Le premier est en cours d'élaboration. On ne sait pas ce qu'il va y avoir là-dedans. C'est un exemple d'incertitude. »
PHOTO FOURNIE PAR L'ASSOCIATION MINIÈRE DU QUÉBEC
Emmanuelle Toussaint est présidente-directrice générale de l'Association minière du Québec.
La pièce législative du gouvernement Legault ne fait pas l'unanimité, autant du côté de l'industrie que chez les écologistes.
Si le secteur privé déplore un manque de stabilité, la Coalition Québec meilleure mine, notamment, dénonce l'absence du consentement des populations concernées par un projet avant l'émission de droits miniers et de la fin de la préséance des droits miniers sur la protection de l'eau, de l'environnement et des aires à protéger.
À l'échelle mondiale, c'est la Finlande qui obtient le meilleur score auprès de l'Institut Fraser après s'être classée au 17e rang en 2023. D'après l'enquête de l'organisme, le pays nordique a été en mesure, au fil du temps, de mettre en place des règles « prévisibles » et qui laissent peu de place à l'interprétation dans le secteur minier.
Ce sont deux États américains, le Nevada ainsi que l'Alaska, qui complètent le podium.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
41 minutes ago
- La Presse
Les droits de douane passeront de 25 % à 35 %
Les droits de douane passeront de 25 % à 35 % Contrairement au Mexique, le Canada n'a pas été en mesure d'obtenir un autre sursis tarifaire auprès de l'administration Trump pour éviter le tour de vis qui entrera en vigueur ce vendredi. Le prix de consolation pour les entreprises canadiennes : la plupart des entreprises pourront continuer de s'y soustraire. Malgré des négociations entre Ottawa et Washington dans la capitale américaine, les droits de douane sur les exportations canadiennes passeront de 25 % à 35 % dès vendredi, a confirmé la Maison-Blanche, jeudi en soirée. Plutôt que d'identifier ce qui achoppait dans les négociations entre les deux pays, le décret présidentiel blâme plutôt les efforts canadiens pour enrayer « l'afflux continu de fentanyl et d'autres drogues illicites » en territoire américain, sans toutefois fournir d'exemples concrets. Il évoque aussi les contre-mesures canadiennes aux droits américains. La tournure des évènements n'est guère surprenante. En fin d'après-midi, jeudi, le 47e locataire de la Maison-Blanche paraissait peu enthousiaste d'en arriver à une entente commerciale. Le plus récent irritant émanant du Canada était l'intention du premier ministre Mark Carney de reconnaître un État palestinien en septembre prochain – à l'instar de la France et du Royaume-Uni. PHOTO PATRICK DOYLE, REUTERS Mark Carney Le président américain avait envoyé une lettre au premier ministre canadien le 10 juillet dernier dans laquelle il menaçait de faire passer à 35 % les droits de douane sur les exportations canadiennes, faute d'un accord commercial d'ici vendredi. Jusqu'ici, Washington a annoncé des accords avec le Royaume-Uni, l'Union européenne, les Philippines, l'Indonésie, le Vietnam, le Japon et, in extremis dans la nuit, avec la Corée du Sud. Les produits coréens, japonais et européens seront ainsi désormais taxés à hauteur de 15 %. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a aussi affirmé, jeudi, que des accords avaient aussi été trouvés avec le Cambodge et la Thaïlande, sans donner plus de précisions. Un bouclier Malgré cette nouvelle salve tarifaire de Washington, les exportateurs canadiens devraient pouvoir encaisser le coup. La raison ? Les produits conformes à l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) demeurent exemptés de droits de douane, confirme le décret présidentiel. Même si des secteurs comme l'aluminium et l'acier, du bois d'œuvre ainsi que de l'automobile font l'objet de droits de douane sectoriels, la plupart des exportations canadiennes ont échappé, jusqu'à présent, aux taxes douanières. Selon une étude publiée en juillet par la Banque Royale, qui citait des données du Bureau du recensement des États-Unis, 91 % des exportations canadiennes à destination des États-Unis avaient franchi la frontière sans droit de douane. Être conforme à l'ACEUM, qu'est-ce que ça veut dire ? Il s'agit d'un produit qui respecte un ensemble complexe de critères qui décrivent le niveau de production qui doit être réalisé en Amérique du Nord pour qu'il soit admissible à un traitement préférentiel. Toutes les règles entourant l'origine des produits se trouvent dans un volumineux document de 245 pages. Affaires mondiales Canada donne l'exemple d'une bicyclette. Si elle contient 63 % de pièces nord-américaines, elle satisfait aux règles d'origine – le seuil minimal de production en Amérique du Nord. Pour d'autres produits, un processus spécifique doit se faire au pays. Une chemise doit par exemple être « coupée et cousue » sur le continent nord-américain, illustre le gouvernement fédéral. Le directeur général chez Courtage BGL, Nicolas Dolbec, l'a remarqué. « On pourrait dire que le dernier mois a été l'un des moins occupés en ce qui a trait aux demandes de nos clients sur la question des droits de douane, illustre-t-il. La notion [des exemptions prévues à l'ACEUM] semble avoir été bien assimilée. » N'empêche, l'incertitude qui découle des tensions commerciales laisse des traces, selon la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). Selon l'organisation, les investissements ont par exemple fléchi de 318 millions dans le créneau manufacturier parce que les entreprises préféraient demeurer sur les lignes de côté dans le contexte actuel. À cela s'ajoute une diminution des exportations au sud de la frontière et une baisse du niveau d'emploi dans plusieurs secteurs. Et jeudi, le Canada n'avait toujours pas été en mesure d'imiter le Mexique, qui, in extremis, a été en mesure d'obtenir un sursis de 90 jours avec son Washington pour poursuivre les négociations. M. Trump avait préalablement menacé le Mexique de rehausser à 30 % les droits de douane sur les exportations en provenance de ce pays. Malgré le report, les droits sectoriels sur l'acier et l'aluminium, le cuivre et le secteur automobile restent en place. « En outre, le Mexique a accepté de mettre fin immédiatement à ses barrières commerciales non tarifaires, qui étaient nombreuses, a souligné le président américain, sur sa plateforme Thruth Social. Nous nous entretiendrons avec le Mexique au cours des 90 prochains jours dans le but de signer un accord commercial au cours de cette période, ou plus tard. » Légitimes, les droits de douane ? À quelques heures de l'entrée de ce qui avait les allures d'une suite au « Jour de la libération » du 9 avril dernier, où des droits de douane avaient été annoncés à l'endroit de 180 pays, une Cour d'appel fédérale américaine commençait à se pencher sur la légitimité de ces barrières tarifaires. L'administration Trump conteste une décision rendue en mai dernier par un tribunal commercial américain, qui avait tranché que le président américain ne pouvait imposer des droits de douane quand bon lui semble. Ce jugement bloquait une des principales stratégies de la Maison-Blanche, qui s'appuie sur une loi de 1977 (International Emergency Economic Powers Act), qui permet au président d'imposer les sanctions économiques nécessaires en cas d'urgence. Jusqu'au retour de Donald Trump dans le bureau Ovale, cette loi n'avait jamais été utilisée par un président pour imposer des droits de douane. Aucune décision n'avait été rendue, jeudi. Cela pourrait prendre plusieurs semaines, voir des mois. Avec La Presse Canadienne et l'Agence France-Presse


La Presse
an hour ago
- La Presse
Pas de sursis pour le Canada
Contrairement au Mexique, le Canada n'a pas été en mesure d'obtenir un autre sursis tarifaire auprès de l'administration Trump pour éviter le tour de vis qui entrera en vigueur ce vendredi. Le prix de consolation pour les entreprises canadiennes : la plupart des entreprises pourront continuer de s'y soustraire. Malgré des négociations entre Ottawa et Washington dans la capitale américaine, les droits de douane sur les exportations canadiennes passeront de 25 % à 35 % dès vendredi, a confirmé la Maison-Blanche, jeudi en soirée. Plutôt que d'identifier ce qui achoppait dans les négociations entre les deux pays, le décret présidentiel blâme plutôt les efforts canadiens pour enrayer « l'afflux continu de fentanyl et d'autres drogues illicites » en territoire américain, sans toutefois fournir d'exemples concrets. Il évoque aussi les contre-mesures canadiennes aux droits américains. La tournure des évènements n'est guère surprenante. En fin d'après-midi, jeudi, le 47e locataire de la Maison-Blanche paraissait peu enthousiaste d'en arriver à une entente commerciale. Le plus récent irritant émanant du Canada était l'intention du premier ministre Mark Carney de reconnaître un État palestinien en septembre prochain – à l'instar de la France et du Royaume-Uni. PHOTO PATRICK DOYLE, REUTERS Mark Carney Le président américain avait envoyé une lettre au premier ministre canadien le 10 juillet dernier dans laquelle il menaçait de faire passer à 35 % les droits de douane sur les exportations canadiennes, faute d'un accord commercial d'ici vendredi. Jusqu'ici, Washington a annoncé des accords avec le Royaume-Uni, l'Union européenne, les Philippines, l'Indonésie, le Vietnam, le Japon et, in extremis dans la nuit, avec la Corée du Sud. Les produits coréens, japonais et européens seront ainsi désormais taxés à hauteur de 15 %. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a aussi affirmé, jeudi, que des accords avaient aussi été trouvés avec le Cambodge et la Thaïlande, sans donner plus de précisions. Un bouclier Malgré cette nouvelle salve tarifaire de Washington, les exportateurs canadiens devraient pouvoir encaisser le coup. La raison ? Les produits conformes à l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) demeurent exemptés de droits de douane, confirme le décret présidentiel. Même si des secteurs comme l'aluminium et l'acier, du bois d'œuvre ainsi que de l'automobile font l'objet de droits de douane sectoriels, la plupart des exportations canadiennes ont échappé, jusqu'à présent, aux taxes douanières. Selon une étude publiée en juillet par la Banque Royale, qui citait des données du Bureau du recensement des États-Unis, 91 % des exportations canadiennes à destination des États-Unis avaient franchi la frontière sans droit de douane. Le directeur général chez Courtage BGL, Nicolas Dolbec, l'a remarqué. « On pourrait dire que le dernier mois a été l'un des moins occupés en ce qui a trait aux demandes de nos clients sur la question des droits de douane, illustre-t-il. La notion [des exemptions prévues à l'ACEUM] semble avoir été bien assimilée. » N'empêche, l'incertitude qui découle des tensions commerciales laisse des traces, selon la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). Selon l'organisation, les investissements ont par exemple fléchi de 318 millions dans le créneau manufacturier parce que les entreprises préféraient demeurer sur les lignes de côté dans le contexte actuel. À cela s'ajoute une diminution des exportations au sud de la frontière et une baisse du niveau d'emploi dans plusieurs secteurs. Et jeudi, le Canada n'avait toujours pas été en mesure d'imiter le Mexique, qui, in extremis, a été en mesure d'obtenir un sursis de 90 jours avec son Washington pour poursuivre les négociations. M. Trump avait préalablement menacé le Mexique de rehausser à 30 % les droits de douane sur les exportations en provenance de ce pays. Malgré le report, les droits sectoriels sur l'acier et l'aluminium, le cuivre et le secteur automobile restent en place. « En outre, le Mexique a accepté de mettre fin immédiatement à ses barrières commerciales non tarifaires, qui étaient nombreuses, a souligné le président américain, sur sa plateforme Thruth Social. Nous nous entretiendrons avec le Mexique au cours des 90 prochains jours dans le but de signer un accord commercial au cours de cette période, ou plus tard. » Légitimes, les droits de douane ? À quelques heures de l'entrée de ce qui avait les allures d'une suite au « Jour de la libération » du 9 avril dernier, où des droits de douane avaient été annoncés à l'endroit de 180 pays, une Cour d'appel fédérale américaine commençait à se pencher sur la légitimité de ces barrières tarifaires. L'administration Trump conteste une décision rendue en mai dernier par un tribunal commercial américain, qui avait tranché que le président américain ne pouvait imposer des droits de douane quand bon lui semble. Ce jugement bloquait une des principales stratégies de la Maison-Blanche, qui s'appuie sur une loi de 1977 (International Emergency Economic Powers Act), qui permet au président d'imposer les sanctions économiques nécessaires en cas d'urgence. Jusqu'au retour de Donald Trump dans le bureau Ovale, cette loi n'avait jamais été utilisée par un président pour imposer des droits de douane. Aucune décision n'avait été rendue, jeudi. Cela pourrait prendre plusieurs semaines, voir des mois. Avec La Presse Canadienne et l'Agence France-Presse


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Minuit moins une pour le Canada
(Washington) Contrairement au Mexique, le Canada n'avait pas été en mesure d'obtenir un autre sursis tarifaire auprès de la Maison-Blanche alors que le tour de vis doit entrer en vigueur ce vendredi. Le prix de consolation pour les entreprises canadiennes : la plupart devraient pouvoir s'y soustraire. Même si les négociations entre Ottawa et Washington se poursuivaient, jeudi, dans l'espoir de trouver un terrain d'entente avant l'échéance fixée au 1er août par nos voisins du sud, le président américain Donald Trump n'a pas semblé enthousiaste, dans le bureau Ovale. Pour le 47e locataire de la Maison-Blanche, le plus récent irritant émanant du Canada était l'intention du premier ministre Mark Carney de reconnaître un État palestinien en septembre prochain – à l'instar de la France et du Royaume-Uni. PHOTO PATRICK DOYLE, REUTERS Mark Carney « Je n'ai pas aimé ce qu'ils [le Canada] ont dit, a affirmé M. Trump, en point de presse, jeudi, en fin d'après-midi. Ce n'est pas un brise-négociation [dealbreaker]. Nous n'avons pas parlé au Canada aujourd'hui. Nous verrons bien. » Le président américain avait envoyé une lettre au premier ministre canadien le 10 juillet dernier dans laquelle il menaçait de faire passer à 35 %, comparativement à 25 % actuellement, les droits de douane sur les exportations canadiennes faute d'un accord commercial d'ici vendredi. Jusqu'ici, Washington a annoncé des accords avec le Royaume-Uni, l'Union européenne, les Philippines, l'Indonésie, le Vietnam, le Japon et, in extremis dans la nuit, avec la Corée du Sud. Les produits coréens, japonais et européens seront ainsi désormais taxés à hauteur de 15 %. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a aussi affirmé, jeudi, que des accords avaient aussi été trouvés avec le Cambodge et la Thaïlande, sans donner plus de précisions. Un bouclier En principe, les exportateurs canadiens devraient pouvoir encaisser le coup. La raison ? Des responsables de la Maison-Blanche avaient indiqué à différents médias que les produits conformes à l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) resteraient exemptés de droits de douane, comme c'est actuellement le cas. Même si des secteurs comme l'aluminium et l'acier, du bois d'œuvre ainsi que de l'automobile font l'objet de droits de douane sectoriels, la plupart des exportations canadiennes ont échappé, jusqu'à présent, aux taxes douanières. Selon une étude publiée en juillet par la Banque Royale, qui citait des données du Bureau du recensement des États-Unis, 91 % des exportations canadiennes à destination des États-Unis avaient franchi la frontière sans droit de douane. Le directeur général chez Courtage BGL, Nicolas Dolbec, l'a remarqué. « On pourrait dire que le dernier mois a été l'un des moins occupés en ce qui a trait aux demandes de nos clients sur la question des droits de douane, illustre-t-il. La notion [des exemptions prévues à l'ACEUM] semble avoir été bien assimilée. » N'empêche, l'incertitude qui découle des tensions commerciales laisse des traces, selon la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). Selon l'organisation, les investissements ont par exemple fléchi de 318 millions dans le créneau manufacturier parce que les entreprises préféraient demeurer sur les lignes de côté dans le contexte actuel. À cela s'ajoute une diminution des exportations au sud de la frontière et une baisse du niveau d'emploi dans plusieurs secteurs. Et jeudi, le Canada n'avait toujours pas été en mesure d'imiter le Mexique, qui, in extremis, a été en mesure d'obtenir un sursis de 90 jours avec son Washington pour poursuivre les négociations. M. Trump avait préalablement menacé le Mexique de rehausser à 30 % les droits de douane sur les exportations en provenance de ce pays. Malgré le report, les droits sectoriels sur l'acier et l'aluminium, le cuivre et le secteur automobile restent en place. « En outre, le Mexique a accepté de mettre fin immédiatement à ses barrières commerciales non tarifaires, qui étaient nombreuses, a souligné le président américain, sur sa plateforme Thruth Social. Nous nous entretiendrons avec le Mexique au cours des 90 prochains jours dans le but de signer un accord commercial au cours de cette période, ou plus tard. » Légitimes, les droits de douane ? À quelques heures de l'entrée de ce qui avait les allures d'une suite au « Jour de la libération » du 9 avril dernier, où des droits de douane avaient été annoncés à l'endroit de 180 pays, une Cour d'appel fédérale américaine commençait à se pencher sur la légitimité de ces barrières tarifaires. L'administration Trump conteste une décision rendue en mai dernier par un tribunal commercial américain, qui avait tranché que le président américain ne pouvait imposer des droits de douane quand bon lui semble. Ce jugement bloquait une des principales stratégies de la Maison-Blanche, qui s'appuie sur une loi de 1977 (International Emergency Economic Powers Act), qui permet au président d'imposer les sanctions économiques nécessaires en cas d'urgence. Jusqu'au retour de Donald Trump dans le bureau Ovale, cette loi n'avait jamais été utilisée par un président pour imposer des droits de douane. Aucune décision n'avait été rendue, jeudi. Cela pourrait prendre plusieurs semaines, voir des mois. –Avec La Presse Canadienne et l'Agence France-Presse