
Schneider Electric rapatrie à Brossard sa production américaine
« Au Canada et au Québec, la production et la demande d'électricité vont être au cœur de la croissance de l'économie », dit son vice-président, développement durable et initiatives stratégiques et innovation, Frederick Morency. « Notre investissement à Brossard s'inscrit dans notre reconnaissance de cette demande, qui devra être desservie pour au moins la prochaine décennie. »
Cet investissement est pour le moment minime. L'entreprise dont le siège social est en France prévoit investir au-delà de 700 millions en Amérique du Nord dans les prochaines années. L'agrandissement de ses installations à Brossard représente 1,2 million. Il va mener à la création de 70 emplois.
PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Schneider Electric se définit comme le « spécialiste mondial en gestion de l'énergie et de l'automatisation ».
Mais Schneider Electric sent le vent tourner au profit d'une plus grande optimisation dans le secteur énergétique canadien et de la volonté de plusieurs industries de décarboner leurs activités, quoi qu'en disent les promoteurs d'un certain retour aux énergies fossiles.
Le Québec qui attire
« L'efficacité énergétique est toujours à l'avant-plan de la productivité industrielle », ajoute Frederick Morency, qui explique que son entreprise est bien placée pour profiter de cet éveil soudain et probablement tardif du Canada en matière d'efficacité énergétique.
Dans d'autres pays où nous sommes présents et où la pression sur le secteur énergétique est plus grande, la technologie existe déjà. Les plans au Québec et dans les autres provinces qui mettent l'efficacité énergétique au cœur de leur croissance, c'est clairement un pas dans la bonne direction.
Frederick Morency, vice-président, développement durable et initiatives stratégiques et innovation, de Schneider Electric
Au Québec, cette transition s'exprime surtout par la volonté d'Hydro-Québec d'investir jusqu'à 185 milliards d'ici 2035 pour renforcer son réseau de distribution et pour aider les industries de la province à s'électrifier.
Sans surprise, ça attire les sociétés énergétiques connexes. Outre Schneider Electric à Brossard, Hitachi Énergie investit de son côté 130 millions à son usine de Varennes, tout juste à côté du laboratoire IREQ d'Hydro-Québec, pour développer des technologies de pointe liées à la gestion énergétique industrielle.
Hitachi Énergie prévoit également créer 70 nouveaux emplois.
Virage numérique
Cette transition énergétique, ou en tout cas la hausse de la demande en électricité, nourrit en quelque sorte sa propre cause. Les entreprises soucieuses d'optimiser leurs activités recourent à des systèmes informatisés qui génèrent beaucoup de données. Ces données, il faut bien les héberger, et les centres de données qu'il faut construire pour que tout ça fonctionne sont eux-mêmes très énergivores, explique la vice-présidente exécutive, automatisation industrielle, de Schneider Electric, Barbara Frei.
« Le boom de la demande dans les centres de données provoque la même chose dans le secteur énergétique, dit-elle. Dans les industries plus lourdes, l'automatisation qui se met en place aussi est importante, car elle permet de générer des économies. »
Au bout du compte, tout est une question de réduire sa consommation énergétique, poursuit Barbara Frei. « Pour bien faire, il faudrait doubler nos efforts de réduction de la consommation énergétique », dit celle qui a également siégé au conseil d'administration du fabricant déchu de batteries Northvolt. Pour des raisons géopolitiques et environnementales, elle voit le marché énergétique se régionaliser de plus en plus.
La tendance de produire localement pour le marché local a été amplifiée par la pandémie, et maintenant, il y a un aspect de durabilité qui s'ajoute. Produire local est plus sensé.
Barbara Frei, vice-présidente exécutive, automatisation industrielle, de Schneider Electric
Ça se traduit, notamment, par des investissements au Canada pour desservir le marché canadien. Tout ce que fabrique l'usine de Schneider à Brossard est vendu au Canada. L'entreprise compte deux autres usines au pays, et 22 aux États-Unis.
Dans sa volonté de renforcer la souveraineté économique du pays, le gouvernement Carney priorise le secteur énergétique. Comme les autres provinces, le Québec investit aussi massivement dans l'accroissement de sa production d'énergie.
Droits de douane ou pas, les multinationales étrangères ne sont pas insensibles à cette situation.
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