
Le milieu des affaires s'inquiète d'une possible interruption
(Toronto) L'interruption potentielle des vols de la plus grande compagnie aérienne du Canada en raison d'un conflit de travail suscite l'inquiétude du milieu des affaires quant aux dommages qu'elle pourrait causer à une économie déjà fragile.
Ian Bickis
La Presse Canadienne
« Retirer la principale compagnie aérienne nationale est tout simplement brutal, surtout en ce moment », a soutenu Dan Kelly, président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).
Air Canada a déjà commencé à annuler des vols, prévenant que quelque 500 vols seraient supprimés vendredi, alors que plus de 10 000 agents de bord sont prêts à débrayer peu avant 1 h samedi si les deux parties ne parviennent pas à un accord.
La compagnie aérienne et le syndicat se rejettent mutuellement la responsabilité de l'impasse.
Une interruption perturberait les déplacements des entreprises qui cherchent de nouveaux clients et partenaires commerciaux dans le contexte des droits de douane américains, selon M. Kelly.
« De nombreuses entreprises travaillent d'arrache-pied pour diversifier leurs marchés au Canada ou pour établir de nouvelles relations commerciales à l'étranger et avec d'autres partenaires commerciaux, et cela pourrait avoir un impact très direct sur ces activités », a-t-il ajouté.
Le secteur du tourisme, qui peine encore à trouver la stabilité, sera immédiatement touché, a soutenu Matthew Jelley, président de l'Association de l'industrie touristique du Canada.
« Nous sommes en pleine saison touristique et de nombreuses entreprises touristiques sont saisonnières. Par conséquent, ce qui peut être une journée civile peut en réalité représenter l'équivalent d'une semaine d'activité », a-t-il expliqué.
Il a ajouté que l'industrie subit déjà les effets des droits de douane et de l'évolution de la demande, ce qui rend l'ajout d'une grève particulièrement difficile à gérer.
« Malheureusement, l'industrie du tourisme a connu de nombreuses perturbations ces dernières années, et, chaque fois que nous pensons avoir un moment de répit, nous sommes confrontés à une autre situation », a-t-il affirmé.
Il espère que toutes les parties se réuniront pour trouver une solution et, dans le cas des représentants du gouvernement, qu'ils ne négligeront aucun aspect pour protéger les entreprises et faire avancer les choses.
« À un moment où le Canada fait face à des pressions sans précédent sur ses chaînes d'approvisionnement économiques essentielles, la perturbation des services nationaux de transport aérien de passagers et de cargaison causerait un préjudice immédiat et considérable à tous les Canadiens », a déclaré Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, dans un communiqué publié vendredi.
La Chambre de commerce du Canada a publié des avertissements et des appels similaires, tout comme la Chambre de commerce de la région de Toronto, qui a souligné l'importance des activités d'Air Canada pour l'économie, notamment pour les 130 000 voyageurs qui voyagent quotidiennement avec Air Canada, ainsi que pour le fret.
Outre le transport de passagers, une interruption potentielle affecte les expéditions de fret. Air Canada a averti que toutes les réservations existantes sont susceptibles d'être retardées ou annulées.
La compagnie aérienne a fait savoir qu'elle n'accepte plus de nouvelles réservations pour diverses divisions de fret, notamment AC Chevaux, AC Pharmacair et AC eCommerce, tandis que sa division AC Fraîcheur autorise toujours les réservations vers plusieurs capitales européennes.
La compagnie aérienne a précisé qu'elle met en place un horaire de vols cargo modifié afin d'atténuer certaines perturbations. Le transporteur a indiqué que cette mesure protégerait environ 20 à 25 % des volumes habituels, mais pas toutes les destinations habituellement desservies par le réseau pour passagers d'Air Canada.
Air Canada a demandé à la ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu, d'intervenir et d'ordonner aux parties de recourir à un arbitrage exécutoire. La composante Air Canada du SCFP a quant à elle indiqué vouloir éviter un arrêt de travail, mais a exhorté le gouvernement fédéral à ne pas intervenir et à permettre la poursuite des négociations collectives.
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