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L'aéroport de Londres-Heathrow dévoile un plan d'extension à 50 milliards de livres

L'aéroport de Londres-Heathrow dévoile un plan d'extension à 50 milliards de livres

Les Echos2 days ago
L'interminable feuilleton de l'extension de l'aéroport de Londres-Heathrow entre - peut-être - dans sa dernière saison. Après 22 ans de péripéties politico-judiciaires et plusieurs tentatives avortées, Heathrow Airport Limited, la société privée en charge du plus grand aéroport international d'Europe, a dévoilé vendredi dernier, un plan d'investissement d'un montant de 49 milliards de livres (56,14 milliards d'euros), qui pourrait aboutir dès 2030, à une augmentation sans précédent de sa capacité.
Ce plan permettrait de redonner des marges de croissance au premier aéroport britannique, aujourd'hui totalement saturé. Il prévoit la construction d'une troisième piste, pour 21 milliards de livres, ainsi que d'un nouveau terminal et de diverses modernisations, pour 27 milliards de livres supplémentaires. De quoi porter la capacité d'Heathrow de 480.000 vols par an actuellement, à 756.000 en 2030 et de 84 millions de passagers à 150 millions de passagers.
La course à la taille des grands « hubs »
Selon ses promoteurs, au premier rang desquels le fonds d'investissement français Ardian, devenu en 2025 le principal actionnaire d'Heathrow avec 32,6 %, c'est le prix à payer pour permettre au premier aéroport britannique de conserver son rang, face à ses concurrents européens comme Paris-CDG, Amsterdam-Schiphol, Francfort et Istanbul, qui disposent tous d'au moins quatre pistes. Aéroports de Paris prévoit ainsi de porter le trafic annuel de Roissy-CDG de 82 à 88 millions de passagers en 2035, tandis que le nouvel aéroport d'Istanbul vise les 200 millions de passagers en 2029.
« Il n'a jamais été aussi important et urgent d'agrandir Heathrow », affirme son directeur général, Thomas Woldbye, convaincu du risque de déclin de la principale porte d'entrée des voyageurs et des marchandises (en valeur) du Royaume-Uni. Si Heathrow reste le premier aéroport européen pour le trafic international, la part du trafic en correspondance en 2024 n'était plus que 27 % de passagers, contre 37 % à Amsterdam et 49 % à Francfort.
Faute de pouvoir accepter des vols supplémentaires, Heathrow offre aujourd'hui deux fois moins de possibilités de correspondance avec des villes britanniques qu'Amsterdam-Schiphol ou que Dubaï !
Le fonds d'investissement Ardian en première ligne
Le Premier ministre britannique Keir Starmer, et sa ministre des Finances, Rachel Reeves, ont déjà apporté un soutien de principe à une extension d'Heathrow, qui s'inscrit parfaitement dans leur politique de relance de l'économie par les grands travaux. D'autant que ses promoteurs se font fort de financer l'intégralité du projet sans faire appel au contribuable. Il s'agirait ainsi du plus important projet d'infrastructure à capitaux privés d'Europe.
Cependant, ce projet doit encore obtenir le feu vert des autorités et franchir tous les obstacles juridico-administratifs, qui ne manqueront pas de se dresser sur sa route. L'extension d'Heathrow continue en effet de susciter une forte opposition d'une partie de la classe politique britannique, notamment du maire de Londres, Sadiq Khan, sans parler des associations de riverains.
Les réserves de British Airways
Le projet a également suscité une contre-proposition inattendue du patron du groupe hôtelier Arora, l'un des plus gros propriétaires fonciers de la zone aéroportuaire, qui propose de construire une piste plus courte, qui ne nécessiterait pas d'expropriations, mais qui ne serait pas en mesure d'accueillir les plus gros appareils en toutes circonstances.
L'extension d'Heathrow suscite aussi de fortes réserves de la part de son principal utilisateur : British Airways. La compagnie redoute de voir s'envoler ses redevances pour financer les travaux. Par ailleurs, British Airways s'accommode assez bien de la saturation d'Heathrow, qui empêche l'arrivée de nouveaux concurrents et préserve sa position dominante et ses marges records.

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L'entaille est impressionnante, mais il faut la rapporter à la taille du géant à qui elle est infligée. Toyota a annoncé jeudi que les droits de douane de Donald Trump allait lui coûter 9,5 milliards de dollars (8,3 milliards d'euros) sur son exercice décalé 2025-2026. C'est presque autant que l'impact que devront supporter les trois constructeurs allemands réunis, BMW, Mercedes et VW. L'incertitude demeure cependant sur le niveau des taxes à l'importation qui seront appliquées aux voitures japonaises. A cause de cette blessure, le premier constructeur automobile mondial a dévoilé un objectif de résultat opérationnel abaissé à 3.200 milliards de yens (18,6 milliards d'euros) sur l'exercice, ce qui correspond à une marge opérationnelle de 6,6 % (contre 7,8 % précédemment. Le nouvel objectif acte le retour sur terre de Toyota, qui retrouverai cette année un niveau de profits du même ordre que certains de ses concurrents européens par exemple. Une production très américaine Toyota, premier constructeur au monde, écoule 2,3 millions de voitures aux Etats-Unis, soit un quart de ses ventes mondiales. L'impact des « tariffs » de Donald Trump serait encore plus douloureux si le japonais ne produisait pas déjà 1,2 million d'unités directement aux Etats-Unis, ce qui lui permet de n'y exporter qu'un demi-million de voitures fabriquées au Japon. Quand bien même, Toyota réfléchit, pour adoucir la douloureuse, à assembler la future version de SUV à succès le Rav4, aux Etats-Unis. Afin d'amadouer Donald Trump, le géant japonais a également proposé en mai dernier d'ouvrir ses concessions aux voitures américaines. Il n'est pas certain que cette proposition sera réellement suivie d'effets concrets. En attendant, elle a tapé dans l'oeil de Donald Trump. Le président s'est félicité mercredi que Ford pourrait vendre au Japon ses gros pick-ups F-150 … complètement inadaptés aux routes japonaises. Gains de parts de marché C'est qu'avec plus de 9 millions de véhicules vendus par an, le japonais a de quoi encaisser les coups durs. « La forte compétitivité de Toyota aux Etats-Unis l'aide à surmonter l'impact des droits de douane, observe Yoshitaka Ishiyama, analyste chez Mizuho Securities. L'entreprise a adopté la stratégie de ne pas paniquer en réponse aux droits de douane et les ajustements de prix devraient rester limités et avoir des conséquences limitées sur les volumes vendus. » Donald Trump n'a donc pas réussi à complètement déstabiliser le maître sumo de l'automobile mondiale, à ce stade. En juillet, Toyota a encore vu ses parts de marché aux Etats-Unis progresser de 1,4 point, ce qui est considérable dans l'automobile. En 2024, le japonais occupait la deuxième marche du podium, derrière General Motors (17 %) et devant Ford (13 %), grâce notamment à une très bonne image qualité.

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La période du Covid révolue, Qiagen, l'un des géants mondiaux des tests PCR aux côtés de Roche et de Thermo Fisher qui a tenté de le racheter en 2020, se devait d'impressionner la Bourse avec des relais de croissance à deux chiffres. Cette semaine, l'entreprise allemande de diagnostic moléculaire, basée aux Pays-Bas mais cotée à Wall Street, a publié des résultats trimestriels à fin juin « excellents » du point de vue de la banque d'investissement Jefferies. A partir d'un chiffre d'affaires meilleur que prévu de 534 millions de dollars (+6% à taux de change constants), Qiagen a dégagé une marge opérationnelle de 29,9%, en hausse de 1,5 point de pourcentage. Invest Securities parle de résultats de « bonne facture » mais regrette néanmoins que les objectifs annuels de croissance n'aient été relevés que « modestement » et que les prévisions de bénéfices par action aient été laissées inchangées. « Ce relèvement est prudent et ne traduit pas une confiance excessive dans la dynamique au second semestre. » L'analyste Jan Koch de Deutsche Bank retient surtout que la copie rendue démontre la « forte dynamique de sa solution QIAstat-Dx », destinée notamment à la détection et à l'identification des agents pathogènes associés aux maladies gastro-intestinales ou à la méningite. Il constate que « la croissance s'est accélérée pour atteindre un impressionnant 41% en termes organiques, alimentée par les récentes extensions de la gamme de tests, un volume élevé de placements d'instruments [au-delà de l'objectif trimestriel de 150], ainsi qu'une croissance à deux chiffres des panels respiratoires », pour la grippe, les adénovirus ou la pneumonie en plus du coronavirus. Le PDG de l'entreprise, Thierry Bernard, a précisé lors d'une conférence téléphonique que QIAstat-Dx connaissait « une présence croissante à l'échelle mondiale. » Un quart des ventes « Cette solide performance de Qiagen est de bon augure pour les résultats du deuxième trimestre de bioMérieux [qui publiera ses comptes le 4 septembre], d'autant plus que les rapports actuels des pairs et les attentes du marché indiquent une baisse en glissement annuel des tests respiratoires Biofire (qui représentent 21% des ventes du groupe en 2024) », explique Jan Koch chez Deutsche Bank. bioMérieux, entreprise qui a atteint des record à la Bourse de Paris en 2020, est spécialisée dans le diagnostic in vitro. Elle conçoit et développe des solutions (machines, réactifs, logiciels) utilisées principalement pour le diagnostic des maladies infectieuses ainsi que pour la détection de micro-organismes dans les produits agroalimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques. Les tests BioFire de bioMérieux interviennent, comme ceux de Qiagen, au niveau du diagnostic moléculaire : détection de l'ADN ou de l'ARN d'un virus ou d'une bactérie là où un test sérologique, par exemple, recherche des traces d'anticorps (et répond à la question « avez-vous été infecté récemment » plutôt qu'à celle « êtes-vous infecté en ce moment »). Deutsche Bank relève ses prévisions de résultats du deuxième trimestre pour BioMérieux et table désormais sur une croissance organique de 3% pour les tests respiratoires (contre -3% précédemment). Plus globalement, Jan Koch prévoit une croissance organique des ventes de 7% (contre +5 % précédemment) et, sur le semestre, une progression organique de 19% du bénéfice opérationnel (contre 18 % précédemment), ce qui représente une marge de 16,6% (+50 points de base en glissement annuel). Pierre Boulud, le PDG de BioMérieux, a déjà expliqué que la saison des maladies respiratoires se retranscrivait dans les comptes des premier et quatrième trimestres (d'octobre à mars). Aussi, généralement, le deuxième trimestre est une période de retour à la normale de l'activité. Sauf que la saison grippale tend maintenant à jouer les prolongations et que la baisse du taux de vaccination favorise la propagation des virus.

Les activistes mettent toujours autant la pression sur les entreprises cotées
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Les activistes mettent toujours autant la pression sur les entreprises cotées

Les actionnaires activistes ne lèvent pas le pied après une année 2024 record. Ces investisseurs, qui tentent d'influencer la gouvernance ou la stratégie des entreprises, ont été très combatifs depuis janvier. Harley Davidson, Hewlett Packard, Bausch Health, Warner Bros, Victoria's Secret: les sociétés cotées sont nombreuses à avoir été visées. La banque Lazard a recensé 150 nouvelles campagnes d'activisme dans le monde. Ce chiffre est comparable aux 153 campagnes des six premiers mois de 2024 et dépasse de 23 % la moyenne historique sur cinq ans. Le record de l'année dernière (avec au total 255 campagnes) pourrait donc être battu. Avec 70 campagnes, les Etats-Unis restent, comme souvent, le terrain de chasse privilégié des activistes. Les secteurs de la technologie, de l'industrie et de l'immobilier ont été particulièrement visés. L'Asie-Pacifique, un territoire attractif Le fonds Land & Buildings s'est montré particulièrement actif et a réalisé un quart des campagnes totales. Il a été remarqué pour, en février, avoir réussi à remporter 3 sièges au conseil d'administration de la firme NHI, société de placement immobilier, bien qu'il ne détenait que 1 % des parts avant la campagne. L'Asie-Pacifique est également un territoire attractif. Lazard note que les activistes ont été dynamiques sur le marché japonais avec 34 campagnes, le double du total habituel. Les fonds spéculatifs occidentaux, jusque-là peu présents sur le marché nippon, s'y découvrent un appétit nouveau. Dalton Investments a demandé à Fuji Media Holdings de nommer de nouveaux administrateurs, de scinder ses activités immobilières et de réformer la gouvernance d'entreprise, tout en cherchant à éviter une lutte pour le contrôle de l'entreprise. Baisse des nouvelles campagnes en Europe En Europe, a contrario, les données font ressortir une baisse de 23 % du nombre de nouvelles campagnes (30) par rapport au premier semestre 2024. Le Royaume-Uni est resté la juridiction la plus ciblée, représentant 33 % des nouvelles campagnes, bien qu'en baisse par rapport à la moyenne historique de 39 %. Pour la première fois depuis plusieurs années, la santé a été le secteur le plus visé. Le fond Elliott Management reste, avec 7 campagnes, le champion de l'activisme actionnarial. Fort de son expérience, le fonds d'investissement américain est même le seul acteur à avoir réalisé au moins une campagne dans chaque zone géographique. Le fonds de Paul Singer continue d'aligner les coups d'éclat : il est parvenu en février à contraindre le pétrolier britannique BP à changer de cap et de direction, après une arrivée au capital remarquée. Aux Etats-Unis, il s'est intéressé à Phillips 66, le raffineur texan qui avait tapé dans l'oeil de Warren Buffett il y a quelques années. Les nouvelles structures peinent, en revanche, à se faire une place sur un marché si compétitif : à peine un quart des campagnes lancées au premier semestre ont été le fait de nouveaux entrants sur le marché.

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