
«Tempête » : Gérald Darmanin, sabre au clair
En septembre 2024, le ministre de l'Intérieur fait ses adieux à la place Beauvau et ses quatre ans passés dans la « tempête », pour reprendre le titre de ce documentaire. Son portrait vient s'ajouter à ceux de ses prédécesseurs sur un mur, où l'on aperçoit Gaston Defferre et Charles Pasqua. « Vous remarquerez que, contrairement aux autres, je ne suis pas mort », badine Gérald Darmanin . Christophe Castaner appréciera… Ce sens de l'humour mâtiné de mauvais esprit, cette franchise qui alterne jugements faciles et formules malignes caractérisent le style Darmanin, aujourd'hui garde des Sceaux.
Le réalisateur Yann L'Hénoret, qui a suivi la campagne macroniste de 2017 ou le Tour de France pour Netflix, a filmé pendant trois mois le ministère de l'Intérieur. Il sait se glisser dans la mêlée sans déranger les athlètes. Sans, aussi, trop les inquiéter par sa présence. Il a, d'ailleurs, l'intelligence de montrer les coulisses des coulisses. Ces moments où le ministre, happé par une affaire grave, doit fermer la porte sur les caméras. Rendons-lui le mérite de le faire rarement. Tempête, 100 jours dans les tourments du ministère de l'Intérieur ne ressemble pas à un portrait policé. La liberté de ton de l'ex-maire de Tourcoing serait même de nature à étonner.
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Cinquante ans après 1974, une partie de campagne, dont Valéry Giscard d'Estaing avait empêché la diffusion pendant des années, les piliers de la République semblent parier sur le documentaire. Parce qu'ils trouvent de moins en moins de lecteurs pour les ouvrages qu'ils publient ? Édouard Philippe a eu le droit à son portrait sur France 5, entre 2015 et 2021. Éric Dupond-Moretti, en 2024, sur la même chaîne. Gabriel Attal, en janvier dernier, sur C8. Bruno Retailleau, plus récemment, sur CNews. En tombant la veste, les hommes politiques cherchent à donner le sentiment de tomber le masque.
Mécanique du pouvoir
Les réunions défilent à l'écran. Celles de l'organisation des JO - Tony Estanguet s'inquiète de fuites du ministère dans la presse -, de l'attentat de la synagogue de Rouen ou de la bataille des législatives post-dissolution. Entre ces rendez-vous, Darmanin textote, serre des mains, évite les coléreux, relit les slogans de sa campagne dans le nord de la France. Il est notamment question d'attraper les voix de la gauche. « Sur les tracts, valeurs humaines ou humanistes ? », demande son équipe. « Humaines. » Le patron tranche en moins de temps qu'il n'en faut pour se faire huer à l'Assemblée.
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Monsieur le ministre 100 000 volts a eu également fort à faire avec le dossier néo-calédonien. « Il faut un message de fermeté », lance-t-il, mécontent du peu d'incarcérations, à son collègue de l'époque Éric Dupond-Moretti. Celui-ci qualifie son discours de « caricatural ». Gabriel Attal tente de jouer les arbitres : « Il faut effectivement qu'on arrive à une espèce de bascule psychologique. » Leurs différences de tempérament se révèlent à l'écran. La mécanique du pouvoir prend, ici, une épaisseur humaine.
Les critiques visant Darmanin semblent couler comme l'eau sur le dos d'un canard. Son entrain ressemble tantôt à de la volonté, tantôt à de la hardiesse. Les policiers portent leur main à leur casquette sans visiblement se forcer. En bref, l'ex-premier flic de France apparaît dans ce film avec ses qualités et ses défauts. Et lancé dans une course dont il ne dit pas encore où elle doit le mener. À l'Élysée, pour devenir un « zigoto » à son tour ? C'est ainsi que son tout jeune garçon renomme, dans un rire d'enfant et peut-être un éclair de perspicacité, le président de la République…
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