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Washington déplore la « détérioration » des droits de la personne en Europe

Washington déplore la « détérioration » des droits de la personne en Europe

La Presse2 days ago
Washington déplore la « détérioration » des droits de la personne en Europe
(Washington) Les États-Unis déplorent la « détérioration » des droits de la personne dans de nombreux pays en Europe visant notamment les restrictions à la liberté d'expression, selon un rapport annuel très attendu du département d'État rendu public mardi.
Léon BRUNEAU
Agence France-Presse
En Allemagne, au Royaume-Uni ou en France, le département d'État souligne que « la situation des droits de la personne s'est détériorée au cours de l'année » passée, selon ce rapport sur les droits de la personne dans le monde en 2024 qui est censé refléter les nouvelles priorités de politique étrangère du président américain Donald Trump.
S'agissant de la France, le rapport cible notamment « des informations crédibles faisant état de restrictions graves à la liberté d'expression ». Il y dénonce également une recrudescence des actes d'antisémitisme.
Au Royaume-Uni, Washington s'inquiète d'une nouvelle loi sur la sécurité en ligne, qui doit servir à mieux protéger les enfants, qui avait suscité les vives critiques du réseau social X d'Elon Musk.
Un haut responsable américain avait indiqué la semaine dernière, sous le couvert de l'anonymat, que le gouvernement américain entendait avoir des « discussions franches avec nos partenaires et alliés sur ce que nous considérons comme de la censure ou défavorisant certaines voix, qu'elles soient politiques ou religieuses ».
PHOTO JULIA DEMAREE NIKHINSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Le vice-président J.D. Vance
Le vice-président américain J.D. Vance avait consterné les Allemands et, plus généralement, les Européens, lors d'un discours à Munich en février dans lequel il avait affirmé que la liberté d'expression « reculait » en Europe, et épousé les vues des partis comme l'AfD, récemment classé « extrémiste de droite » par les renseignements intérieurs allemands.
Brossant un tableau de la situation des droits de la personne dans le monde, pays par pays, le rapport annuel du département d'État, qui heurte bien souvent nombre de gouvernements, est généralement publié au printemps. Mandaté par le Congrès américain, il est considéré par les experts comme faisant référence.
Mais il a été en partie rédigé sous la précédente administration du démocrate Joe Biden, amenant le département d'État à l'amender et le restructurer afin d'y intégrer les priorités de l'administration Trump, par exemple contre les politiques favorisant les programmes de diversité ou encore l'avortement.
« Les rapports de cette année ont été simplifiés afin d'être plus utiles et accessibles sur le terrain et par les partenaires, et afin de mieux répondre au mandat législatif sous-jacent et de s'aligner sur les décrets de l'administration », peut-on y lire.
Des élus de l'opposition démocrate, ainsi que des ONG, se sont inquiétés que le rapport s'aligne sur la politique de Donald Trump et ne dresse pas un tableau sincère des violations des droits de la personne dans le monde.
« Les mesures prises par l'administration Trump pour édulcorer et politiser ces rapports compromettent leur objectif même et nuisent à la crédibilité du département d'État lui-même », a fustigé la semaine dernière le sénateur démocrate Chris Van Hollen, selon un communiqué.
Pas d'abus au Salvador
Ainsi, s'agissant du Salvador, proche allié de l'administration Trump, le département d'État assure n'avoir « pas d'informations crédibles faisant état d'abus significatifs des droits de la personne ».
Le Salvador est notamment pris à partie par nombre d'ONG pour sa guerre sans merci contre les « maras », les gangs qui terrorisaient la population, ainsi que le Centre de confinement du terrorisme (Cecot).
Les États-Unis avaient expulsé vers le Salvador plus tôt cette année des centaines de Vénézuéliens, détenus dans cette prison de haute sécurité et qui y ont fait part d'abus.
À l'inverse, le gouvernement américain tire à boulets rouges sur deux pays avec qui il entretient des relations très tendues, l'Afrique du Sud et le Brésil.
« La situation des droits humains en Afrique du Sud s'est considérablement détériorée au cours de l'année », relève Washington, qui estime que Pretoria « a franchi une étape très inquiétante vers l'expropriation des Afrikaners et de nouvelles violations des droits des minorités raciales dans le pays ».
Le président américain a dénoncé avec virulence cette récente loi qui vise à faciliter la redistribution des terres, héritée de l'apartheid, l'ex-régime de la minorité blanche.
Quant au Brésil, le département d'État y dénonce le fait que les tribunaux « ont pris des mesures excessives et disproportionnées pour porter atteinte à la liberté d'expression […] et au débat démocratique en restreignant l'accès aux contenus en ligne jugés 'nuisibles à la démocratie' », selon le rapport. Le juge de la Cour suprême brésilienne, Alexandre de Moraes, est visé par de multiples sanctions américaines.
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100 jours dominés par les affaires étrangères
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La Presse

time29 minutes ago

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100 jours dominés par les affaires étrangères

(Ottawa) Après 100 jours de mandat, Mark Carney comptait bien se reposer un peu. C'était sans compter sur les turbulences déclenchées par la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, en prévision de laquelle il s'est notamment entretenu avec Volodymyr Zelensky. Une semaine à l'image des premiers mois du mandat du premier ministre. Ses proches collaborateurs ont avisé les médias dimanche soir que le premier ministre aurait un horaire allégé cette semaine afin de prendre quelques jours de vacances dans la région de la capitale fédérale. Mais ils prenaient soin de préciser que le premier ministre ne serait jamais bien loin de son téléphone. Les dossiers liés à la sécurité et à l'économie pourraient nécessiter son attention. 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Le typhon Podul rétrogradé en tempête tropicale
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Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. (Kaohsiung) Le typhon Podul, qui a touché Taïwan mercredi, a été rétrogradé jeudi matin en tempête tropicale au moment où il touchait terre en Chine continentale. Akio WANG Agence France-Presse Il est arrivé en Chine dans la ville de Zhangzhou, dans la province du Fujian, a indiqué l'agence officielle Chine nouvelle, avec des vents soufflant à plus de 100 km/h. A Taïwan, des rafales de vent de 178 km/h avaient été enregistrées peu de temps avant que le typhon ne touche terre et ne frappe le comté de Taitung (sud-est) a déclaré l'Agence centrale de météorologie (CWA). Une personne est portée disparue après être partie pêcher et avoir été emportée, tandis que 112 personnes ont été blessées, ont déclaré les responsables des services de secours. Plus de 8000 personnes ont été évacuées de leur domicile. Plus de 63 000 foyers subissent des pannes de courant. PHOTO CNA, FOURNIE PAR L'AGENCE FRANCE-PRESSE Les vagues générées par le typhon Podul déferlent sur la côte de Taitung, à Taïwan, le 13 août 2025. Alors que Podul balayait les régions centrales et méridionales de Taïwan, il a renversé des dizaines d'arbres et provoqué des inondations. Tous les vols intérieurs sur l'île de 23 millions d'habitants ont été annulés pour mercredi, ainsi que des dizaines de vols internationaux. Plus de 30 000 soldats mobilisés Les services ferroviaires à grande vitesse sur la côte ouest ont été réduits, tandis que les services ferroviaires dans le sud-est ont été annulés. De nombreux services de traversiers ont également été suspendus, et les entreprises et les écoles du sud ont fermé leurs portes. Plus de 31 500 soldats étaient prêts à participer aux opérations de sauvetage et de secours, ont déclaré les responsables des services de secours. Certaines écoles du Guangdong, dans le sud de la Chine continentale, ont suspendu leurs cours, tandis que les services ferroviaires et maritimes ont été temporairement interrompus. D'autres provinces, comme le Hunan et le Jiangxi, dans le centre de la Chine, connaîtront également des pluies abondantes à torrentielles, a-t-elle encore précisé. Une grande partie du centre et du sud de Taïwan se remet encore des effets du typhon Danas et de pluies diluviennes ces dernières semaines. Danas, qui a frappé Taïwan début juillet, a fait deux morts et des centaines de blessés après avoir déversé plus de 500 millimètres de pluie sur le sud de l'île en un week-end. Taïwan est habitué à de fréquents passages de tempêtes tropicales entre juillet et octobre. Les scientifiques estiment que le changement climatique d'origine humaine provoque des phénomènes météorologiques plus intenses, augmentant le risque d'inondations dévastatrices.

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