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Pierre Poilievre sera de retour aux Communes

Pierre Poilievre sera de retour aux Communes

La Pressea day ago
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, est accueilli par ses partisans à Camrose, en Alberta, après avoir remporté l'élection partielle dans la circonscription de Battle River–Crowfoot.
(Ottawa) Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, pourra finalement faire son entrée à la Chambre des communes à la mi-septembre après avoir remporté la victoire, lundi soir, lors de l'élection partielle dans la circonscription de Battle River–Crowfoot, en Alberta.
Lisez Pierre Poilievre remporte la partielle dans Battle River—Crowfoot
Ce retour sur le parquet des Communes, après avoir subi l'humiliation de perdre son propre siège aux élections fédérales du 28 avril dans Carleton – une circonscription qu'il détenait depuis deux décennies –, lui permettra de mitrailler le premier ministre Mark Carney de questions dès la reprise des travaux parlementaires.
Les sujets brûlants de l'actualité ne manquent pas. La guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis qui se poursuit de plus belle, la crise du logement qui continue de sévir dans plusieurs villes du pays, un budget fédéral qui se fait toujours attendre sont autant de dossiers qui vont émailler les débats.
Il ne fait aucun doute que Pierre Poilievre maîtrise à souhait la joute politique aux Communes. Il l'a abondamment démontré durant les années de pouvoir de Justin Trudeau.
Mais son retour dans l'enceinte du Parlement ne signifie pas que son supplice est terminé. Car il devra maintenant relever des défis plus périlleux encore au cours des cinq prochains mois que celui de se faire élire dans le bastion conservateur de Battle River–Crowfoot.
PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE
Pierre Poilievre étreint sa mère Marlene.
D'ailleurs, cette élection partielle a été un véritable parcours du combattant pour le chef conservateur qui, il y a huit mois à peine, semblait filer vers une victoire écrasante. Son parti détenait alors une avance de plus de 20 points de pourcentage dans les sondages nationaux. C'était avant la démission de Justin Trudeau, avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et avant l'entrée en scène de Mark Carney.
En tout, M. Poilievre a dû affronter 213 candidats lors de cette élection partielle – un record – et se plier à un débat rassemblant une dizaine de candidats où il s'est fait accuser d'être parachuté dans la circonscription pour satisfaire ses ambitions personnelles de diriger le pays un jour. Il l'a néanmoins emporté aisément avec 79,2 % des suffrages, selon les résultats préliminaires disponibles au moment de publier.
Les appuis du Parti conservateur chutent
Il pourra maintenant tourner la page sur cette campagne forcée en plein cœur de l'été et se consacrer à la tâche de relancer son parti.
Car depuis le dernier scrutin fédéral, le Parti conservateur a vu ses appuis chuter dans les intentions de vote. Si les troupes de Pierre Poilievre ont terminé la soirée électorale du 28 avril avec 41,31 % des suffrages, contre 43,76 % des voix au Parti libéral, les libéraux de Mark Carney détiennent aujourd'hui, en moyenne, une avance de sept points de pourcentage dans les intentions de vote (45 % à 38 %), selon l'agrégateur de sondages 338Canada. Certaines firmes de sondage, notamment la firme Nanos, accordent plus de 10 points d'avance au Parti libéral.
Depuis qu'il a pris les commandes du Parti libéral, en mars, Mark Carney a pris soin de tirer le tapis sous les pieds de Pierre Poilievre en reprenant à son compte certaines des politiques qui font partie de l'ADN du Parti conservateur.
Ainsi, le gouvernement Carney a aboli la taxe sur le carbone pour les particuliers, a annulé la hausse du taux d'inclusion de la taxe sur le gain en capital, a ouvert la porte à la construction de nouveaux pipelines afin de permettre à l'Alberta d'exporter son pétrole vers d'autres marchés que les États-Unis et a mis en chantier des peines plus sévères pour les criminels endurcis.
Et maintenant, le gouvernement libéral jongle avec l'idée de suspendre l'obligation imposée à l'industrie automobile qu'au moins 20 % des nouveaux véhicules légers vendus au pays soient des véhicules zéro émission en 2026, une cible qui est fixée à 60 % d'ici 2030 et à 100 % d'ici 2035. Le Parti conservateur prépare une campagne nationale contre cette politique, tandis que les fabricants automobiles demandent à Ottawa de faire marche arrière devant la chute des ventes de véhicules zéro émission depuis quelques mois en raison de la guerre tarifaire et de la fin des incitatifs gouvernementaux.
Le recentrage du Parti libéral n'est pas passé inaperçu auprès des électeurs, même en Alberta, une province qui, historiquement, a été hostile aux libéraux1.
Dans un tel contexte, le retour de Pierre Poilievre aux Communes doit marquer le début d'une croisade pour reprendre le terrain perdu aux mains des libéraux de Mark Carney au cours des dernières semaines. Le chef conservateur devra plaider à nouveau devant les électeurs qu'il représente toujours la meilleure option. La tâche s'annonce ardue, surtout si le gouvernement libéral continue de s'approprier les politiques proposées par les conservateurs.
Vote de confiance
Parallèlement, Pierre Poilievre doit aussi convaincre les membres de sa propre formation politique qu'il demeure la meilleure personne pour mener les troupes lors du prochain scrutin. En janvier, il devra soumettre son leadership à un vote de confiance des militants lors d'un congrès national qui doit avoir lieu à Calgary. Pour l'heure, personne ne conteste ouvertement son leadership.
Mais depuis l'ère de Stephen Harper, la patience des conservateurs envers leur chef n'a pas été une vertu. Andrew Scheer et Erin O'Toole ont été éjectés rapidement de leur poste après une seule défaite électorale.
D'ici la tenue de ce vote de confiance, au début de 2026, Pierre Poilievre n'aura pas droit à l'erreur. Après le supplice d'une campagne durant une élection partielle en plein cœur de l'été, le chef conservateur sera soumis à une sorte de période d'évaluation. En somme, un autre supplice l'attend déjà.
1. Lisez le texte « Carney approval sits at 68 %, 59 % in Alberta » (en anglais)
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