
Comment le rêve d'une Europe sans frontières s'est peu à peu fracassé après les attentats du 11 septembre 2001
ANALYSE - Trente ans après l'entrée en vigueur de l'accord de Schengen, la réalité de la pression migratoire, la poussée populiste et la guerre hybride de Poutine forcent les nations européennes à renationaliser dans l'urgence la gestion de leurs frontières faute de création d'une frontière extérieure crédible.
Peu à peu, sans crier gare, se brise le rêve de l'Europe sans frontières. Trente ans après l'entrée en vigueur de l'accord de Schengen, les nations européennes, inquiètes d'une immigration qui ne faiblit pas et d'une Russie qui les teste, redessinent des barrières, sous la pression des peuples et de gigantesques défis de sécurité et d'intégration.
Près de 14.000 policiers sont actuellement déployés sur les frontières de l'Allemagne, le nouveau chancelier Merz ayant renforcé le dispositif à son arrivée en mai, sous la pression de l'AfD. À la frontière avec la Pologne, cette politique a provoqué un contre-déploiement en miroir de centaines de gardes polonais destinés à endiguer le flot inverse des illégaux. Même chose entre la Pologne et la Lituanie, Varsovie craignant la guerre migratoire hybride suscitée par Moscou. Aujourd'hui, quand on prend le train de l'Autriche vers l'Allemagne, on peut aussi avoir l'impression que Schengen n'a jamais existé. Une fois la frontière franchie, le long…

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31 minutes ago
- Le Figaro
Allemagne : une voiture s'encastre dans le toit d'une grange après avoir percuté un enfant
En Allemagne, une voiture a fini sa course dans le toit d'une grange. Deux personnes sont grièvement blessées, dont un enfant de 11 ans, et quatre autres légèrement. Les images pourraient provenir d'un film d'action. À Bohmte, en Allemagne, un spectaculaire accident routier s'est produit samedi 19 juillet, a rapporté l'agence de presse allemande dpa. Une voiture s'est encastrée dans le toit d'une grange située à trois mètres de hauteur après avoir percuté deux haies et renversé un enfant qui jouait sur un trampoline dans un jardin. L'enfant de sept ans percuté par la voiture a été grièvement blessé dans l'accident. Son état de santé restait critique ce mardi, a précisé le porte-parole de la police au média allemand FOCUS. Publicité Un test d'alcoolémie négatif Dans le véhicule se trouvait le conducteur de 42 ans, son épouse de 43 ans, leurs deux fils de 11 et 12 ans, et un garçon de 13 ans. L'homme a été grièvement blessé, les autres occupants n'ont subi que des blessures légères, selon l'agence dpa. Tous les passagers ont été transportés à l'hôpital. Un test d'alcoolémie a été effectué sur le conducteur et s'est révélé négatif, a précisé FOCUS. Le permis de conduire du conducteur lui a été confisqué. «Cette opération est bien sûr très inhabituelle», a souligné un porte-parole des pompiers auprès de l'agence dpa.


Le Parisien
2 hours ago
- Le Parisien
Dîner entre Macron et Merz à Berlin, les droits de douane de Trump au menu
Face au compte-à-rebours pour les exportations européennes menacées de surtaxes américaines massives, les consultations s'accélèrent : Emmanuel Macron retrouve Friedrich Merz mercredi à Berlin pour un dîner de travail auquel s'inviteront également les questions de défense. La France et l'Allemagne ont beau rappeler que c'est la Commission européenne qui mène au nom des Vingt-sept les négociations commerciales avec le gouvernement de Donald Trump, le président français et le chancelier allemand entendent peser sur la stratégie de l'UE. Après des « échanges » sur le sujet le week-end dernier, les dirigeants des deux premières économies européennes en reparleront mercredi soir, un rendez-vous qui illustre, selon l'Élysée, « la relance de la relation franco-allemande » liée à l'arrivée du conservateur Friedrich Merz à la chancellerie. C'est le premier déplacement du chef de l'État français à Berlin depuis l'investiture de Friedrich Merz, qui s'était quant à lui rendu à Paris début mai, dès le lendemain du jour où il avait pris ses fonctions. Cette rencontre, organisée dans le cadre bucolique d'une villa du nord de Berlin, doit permettre de finaliser les préparatifs du Conseil des ministres franco-allemand prévu pour fin août en France, une nouvelle démonstration de la coopération renforcée entre les deux pays. Ce dialogue bilatéral nourri n'a cependant pas effacé par miracle toutes les dissonances. Face à l'intransigeance de Washington qui menace l'UE de surtaxes douanières de 30 % au 1er août, Paris prône « une position de fermeté » de la part de Bruxelles. Une posture réaffirmée par le ministre français de l'Industrie Marc Ferracci, allé lundi rencontrer son homologue allemande à Berlin. L'Allemagne a régulièrement plaidé pour une approche « pragmatique », offrant des concessions pour sauver des secteurs clés de son industrie exportatrice, dont les États-Unis sont le premier client. Pour autant, les gouvernements français et allemand soutiennent les mesures de représailles préparées par la Commission en cas d'absence d'accord avec Washington. Et alors que Paris et Berlin veulent être les moteurs du réarmement de l'Europe , pour affronter le désengagement américain et la menace russe, le développement commun de l'avion de combat du futur (SCAF), un projet phare pour la défense du continent, patine. Le groupe aéronautique Dassault, qui représente la France dans ce projet, a clairement mis en doute son avenir et sa viabilité alors qu'il est encore loin de toute phase de prototype. Friedrich Merz insiste sur la nécessité de « respecter les accords conclus », tout en se montrant optimiste sur la possibilité de rapidement éliminer les « divergences » avec la France. Les ministres de la Défense des deux pays se rencontreront en Allemagne jeudi. En difficulté sur le plan intérieur, où sa coalition est confrontée à ses premières turbulences, le chancelier allemand continue de vouloir renforcer le poids de l'Allemagne sur la scène internationale. Très critique d'une Union européenne freinée par ses règles et ses querelles internes, il mise sur le renforcement d'un axe avec Paris et Londres, où il s'est rendu en juillet - comme Emmanuel Macron - pour faire avancer des initiatives communes sur la sécurité ou l'immigration.


Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
Une « famine de masse » se propage à Gaza, alertent une centaine d'ONG
La situation humanitaire est au-delà de l'urgence dans la bande de Gaza. Plus d'une centaine d'organisations humanitaires avertissent ce mercredi qu'une « famine de masse » se propage dans cette enclave dévastée par la guerre . Israël fait face à une pression internationale croissante concernant Gaza. Il a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars et qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité. Mardi, un hôpital de Gaza a cependant affirmé que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim en 72 heures dans le territoire assiégé, ravagé par plus de 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. « Alors qu'une famine de masse se propage dans la bande de Gaza, nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent », indiquent des ONG (organisations non gouvernementales), dont Médecins sans frontières, plusieurs branches de Médecins du monde et Caritas, Amnesty international, ou encore Oxfam international. Elles appellent à un cessez-le-feu immédiat, à l'ouverture de tous les points de passage terrestres et à la libre circulation de l'aide humanitaire. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU (Organisation des Nations unies) a accusé l'armée israélienne d'avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près de centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Cette organisation soutenue par les États-Unis et Israël organise des distributions alimentaires et son financement est opaque. Israël accuse de son côté le mouvement islamiste Hamas d'exploiter la souffrance des civils, notamment en volant la nourriture distribuée pour la revendre à des prix exorbitants ou en tirant sur les personnes qui attendent l'aide. La GHF fait elle aussi porter la responsabilité de la situation humanitaire sur le Hamas. Les autorités israéliennes affirment régulièrement laisser passer des quantités importantes d'aide, mais les ONG dénoncent de nombreuses restrictions. « Juste à l'extérieur de Gaza, et même à l'intérieur, dans des entrepôts, des tonnes de nourriture, d'eau potable, de fournitures médicales, de matériel d'hébergement et de carburant restent inutilisées, les organisations humanitaires étant empêchées d'y accéder ou de les livrer », indiquent les organisations humanitaires. Mardi, le patron de l'ONU, Antonio Guterres a parlé d'« horreur » pour décrire la situation, « avec un niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l'histoire récente ». « La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes. » À l'hôpital Nasser (sud de Gaza), des images de l'AFP (Agence France presse) ont montré des parents pleurant sur la dépouille de leur fils de 14 ans, Abdel Jawad al-Ghalban, mort de faim, dont le corps squelettique venait d'être enveloppé dans un sac mortuaire blanc. Dans ce contexte, l'émissaire américain Steve Witkoff se rend cette semaine pour une destination européenne non dévoilée, selon des responsables américains sous couvert d'anonymat, qui ont précisé qu'il pourrait se rendre ensuite au Moyen-Orient. Selon la porte-parole du département d'État, le ministère américain des Affaires étrangères, son objectif est de parvenir à « un nouveau cessez-le-feu, ainsi qu'à un corridor humanitaire pour l'acheminement de l'aide ». Après plus de 21 mois de guerre, Israël continue de bombarder au quotidien le territoire situé à sa frontière sud et où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007. Les dernières négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'une trêve n'ont pas enregistré de progrès. Israël dit vouloir libérer les otages, chasser le Hamas de Gaza et prendre le contrôle du territoire. Le Hamas réclame le retrait israélien de Gaza, l'entrée d'importantes aides et l'arrêt définitif de la guerre. L'attaque du 7-Octobre a entraîné, côté israélien, la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée. En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne militaire qui a coûté la vie à près de 60 000 personnes au moins, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.