« Je vois deux objectifs un tout petit peu plus lointains... » Et maintenant, quelles nouvelles conquêtes pour Pauline Ferrand-Prévôt ?
Elle s'était donné trois ans pour y arriver, la voilà déjà comblée en neuf jours. Avoir remporté le Tour de France femmes fait-il pour autant de Pauline Ferrand-Prévôt une championne repue ? « Ah ça, c'est à elle qu'il faut poser la question », s'exclamait Marion Bunel, la jeune coéquipière (20 ans) de la Française chez Visma-Lease a bike, devant le podium à Châtel. Si les jours prochains seront occupés à récupérer chez elle, renouer avec proches et amis et partir en vacances, la suite se dessine sur plusieurs plans.
Dans son futur immédiat, la championne « ne sait pas encore quelle sera [sa] prochaine course ». Que ce soit les Championnats d'Europe en Drôme-Ardèche en octobre, ou les Mondiaux à Kigali (Rwanda) deux semaines auparavant, elle n'a rien programmé. Sa sélection ne serait pas un problème, mais encore faut-il en avoir l'envie. Car ces objectifs impliquent de replonger dans une sérieuse préparation, alors qu'« on espère que cette fois, elle va prendre le temps d'en profiter », glissent ses proches.
Ferrand-Prévôt a encore deux ans et demi de contrat avec son équipe néerlandaise. Elle qui s'était donné trois ans pour remporter le Tour de France femmes a déjà rempli sa feuille de route personnelle en une saison. Remettre cela, ce serait devenir la première de l'histoire récente à en accrocher deux ; enchaîner victorieusement jusqu'en 2027, ce serait égaler Jeannie Longo et ses trois succès de rang (1987 à 1989).
Les secrets de Pauline Ferrand-Prévôt pour passer du VTT au Tour de France
Au soir de sa victoire, la star du cyclisme mondial relatait toute la difficulté et l'abnégation qu'avait exigé la préparation qui l'a menée à ce succès. Des sacrifices, « une vie de moine » dans laquelle elle peine à se projeter à nouveau pour l'année prochaine. Il y aura toutefois un maillot jaune à défendre, sur ce qui est la plus grande course du monde, et une image incontournable de locomotive du cyclisme féminin - et du cyclisme tout court - à porter.
Le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège sur sa liste de souhaits
Dans l'éventail de courses qu'il lui reste à conquérir, Ferrand-Prévôt cite spontanément le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège. Sur la première, qu'elle a disputée pour la première fois au printemps, elle a terminé 2e, seulement battue par Lotte Kopecky au sprint. À Liège, elle a terminé 12e, mais au bout d'un enchaînement printanier conséquent, alors que sur le papier, cette course lui correspond à bien des égards.
Pour les disputer, il sera bien temps de réorienter un peu sa préparation : en ciblant un travail sur de longues ascensions, la Française reconnaissait durant ce Tour avoir perdu un peu de punch - on l'a notamment vu au cinquième jour dans la dernière bosse avant Guéret, lorsqu'elle coinça légèrement (« À la fin, tout le monde était au sprint, et c'est peut-être moins dans mes qualités en ce moment », détailla-t-elle).
Pauline Ferrand-Prévôt, le rêve d'une vie
« Je vois deux objectifs un tout petit peu plus lointains. Évidemment les Championnats du monde 2027, chez nous en Haute-Savoie. Et les Jeux Olympiques 2028. Pourquoi pas les faire sur route et réussir cette performance qui serait vraiment au-dessus de tout ? », imagine Michel Callot, le président de la Fédération française de cyclisme.
Los Angeles représente un futur très hypothétique. La Française aura 36 ans et sa dernière année de contrat dans l'équipe néerlandaise derrière elle. En 2022, aux Gets, elle avait remporté son quatrième titre mondial de VTT ; il y a à peine plus d'un an, elle décrochait le titre olympique à Paris ; et en traversant la France de part en part la semaine dernière, elle a ajouté le Tour à son palmarès.
Serait-elle tentée d'y ajouter un autre sacre à domicile, cette fois sur route ? En 2027, le parcours des Mondiaux en Savoie passera vingt fois par la côte de Domancy, où avait triomphé Bernard Hinault en 1980. « J'y ai déjà pensé, oui, acquiesce-t-elle. Je pense que ça sera un bel objectif de fin de carrière. Cela peut être quelque chose de vraiment beau. Terminer là-bas (à Sallanches) peut être extraordinaire. » Une possible dernière victoire qui ravirait immensément son père Dany, qui révère le Français : « Ce serait tellement beau : gagner à Sallanches avec le maillot de championne du monde remis par Bernard Hinault », confie-t-il.
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