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Kiev : qui était l'agent des services secrets ukrainiens tué à bout portant en pleine rue ?

Kiev : qui était l'agent des services secrets ukrainiens tué à bout portant en pleine rue ?

Le Figaro10-07-2025
Alors qu'Ivan Voronytch sortait de son appartement ce jeudi matin, aux alentours de 8 heures, il a été abattu de 5 balles par un homme armé d'un pistolet silencieux.
L'affaire est relativement rare en Ukraine. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont annoncé jeudi qu'un de leurs agents, Ivan Voronytch avait été tué à Kiev. «Une enquête criminelle a été ouverte pour le meurtre d'un employé du SBU dans le district de Golosiïvsky à Kiev», a indiqué le SBU dans un communiqué. Les services de sécurité et la police ukrainienne «prennent toutes les mesures nécessaires pour établir les circonstances du crime et traduire les responsables en justice», a poursuivi cette source.
D'après le média ukrainien indépendant Ukrainska Pravda, la victime serait le colonel Ivan Voronytch. Aux alentours de 8 heures ce matin, le suspect a tiré cinq fois à bout portant sur la victime, qui quittait son appartement, avec un pistolet muni d'un silencieux, a également affirmé le média, citant des sources au sein du SBU. Une vidéo non identifiée tirée d'une caméra de surveillance et relayée par des chaînes Telegram ukrainiennes, montre un homme cagoulé abattre un individu près d'un parking, avant de prendre la fuite. «Arrivés sur les lieux, les forces de l'ordre ont découvert le corps d'un homme présentant une blessure par balle», a précisé pour sa part la police, assurant vouloir «établir toutes les circonstances de l'incident».
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«Le tueur ennemi a accompli son sale travail»
Selon Roman Chervinsky, un ancien officier des renseignements ukrainiens, Ivan Voronytch a pris les armes contre la Russie «dès 2014» lors de l'annexion de la Crimée par Moscou et début de la guerre du Donbass. «Cinq tirs à bout portant alors qu'il quittait son domicile ce matin : le tueur ennemi a accompli son sale travail», a dénoncé l'ex-officier. Avant sa mort à l'âge de 51 ans, Ivan Voronytch aurait été le chef de la 1re division du 16e département du Centre des opérations spéciales du SBU, chargé d'opérations telles que la lutte antiterroriste, les opérations spéciales contre la Russie et les missions de sécurité. «Mémoire éternelle, respect et honneur», rend hommage Roman Chervinsky, sur Facebook. Selon l'agence de presse ukrainienne UNIAN, l'ex-officier était «expérimenté», spécialisé «dans le contre-espionnage» et dans la «sécurité face aux menaces extérieures».
«(C'était) un officier humble, patriote et honnête», souligne également Yuriy Mykhalchyshyn, officier au sein du régiment Azov et ancien employé du SBU, sur Facebook. Ce dernier salue la mémoire d'un soldat «en guerre depuis 2014 contre les occupants russes», et qui s'était insurgé dès le début de la crise ukrainienne, qui a éclaté en 2013 avec la révolution pro-européenne du Maïdan et aboutit au renversement du président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Aux côtés de Yuriy Mykhalchyshyn, Ivan Voronych faisait partie «des premiers groupes» qui sont allés se battre dans les zones occupées par la Russie. «Le colonel (...) a servi pendant de nombreuses années au Département de défense de l'État national du SBU dans la région de Lviv», relate l'ex-employé, qui ajoute que son ancien camarade était ensuite «passé au contre-espionnage».
«Frapper les personnes qui prennent les décisions»
Les Russes, eux, se réjouissent de cette nouvelle. «C'est un bon signe», s'est réjoui Alexandre Kots, journaliste de guerre de Komsomolskaya Pravda, quotidien populaire en Russie, assurant que «l'ennemi doit avoir peur sur son propre territoire». «Il ne faut pas frapper les centres de décision (des forces ukrainiennes, NDLR), mais les personnes qui prennent les décisions», a-t-il appuyé, accusant Ivan Voronytch d'être «directement lié à l'organisation d'attentats terroristes en Russie». La chaîne Telegram Rybar, proche de l'armée russe, a elle aussi affirmé que «les motifs pour éliminer cet agent du SBU (étaient) nombreux», sans «exclure une lutte interne» au sein du SBU, et évoque des prétendues opérations menées par l'ex-officier contre les infrastructures militaires et civiles russes.
Une telle attaque en plein jour est rare à Kiev, y compris depuis le début de l'invasion russe en février 2022.
En plus de trois ans, Ukrainiens et Russes se sont accusés régulièrement d'assassinats organisés notamment contre des responsables politiques et militaires, ainsi que de sabotage ou encore d'espionnage.
En août 2022, l'explosion d'une voiture avait tué Daria Douguina, la fille de l'idéologue ultranationaliste russe Alexandre Douguine.
En avril 2023, un blogueur militaire russe, Maxime Fomine, avait lui perdu la vie dans la détonation d'une statuette piégée qui lui avait été offerte dans un café de Saint-Pétersbourg.
Quelques mois plus tard, en août 2023, les rumeurs de l'implication ukrainienne dans la mort d'Evguéni Prigojine, homme d'affaires sulfureux et ultra-violent, qui s'était progressivement affranchi du Kremlin jusqu'à défier ouvertement Vladimir Poutine avant de disparaître dans un étrange accident d'avion avaient également essaimé.
Plus récemment, en décembre 2024, le commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, Igor Kirillov, a été tué par l'explosion d'une trottinette électrique piégée à Moscou, un assassinat qui avait été revendiqué par les services de sécurité ukrainiens (SBU). Enfin, le 25 avril, le général Iaroslav Moskalik, chef adjoint de la Direction générale opérationnelle de l'état-major des forces armées russes, a été tué dans l'explosion d'une voiture près de Moscou.
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