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Basket : « Une manœuvre inédite de perfidie », le Mali privé de visa par la République tchèque et de Coupe du monde

Basket : « Une manœuvre inédite de perfidie », le Mali privé de visa par la République tchèque et de Coupe du monde

Le Parisiena day ago
Privées de visas par la République tchèque, les joueuses de l'équipe nationale malienne de moins de 19 ans ont été empêchées de participer à la Coupe du monde de
basket
qui a débuté vendredi, ont dénoncé samedi les autorités maliennes.
L'équipe, championne d'Afrique 2024 à Johannesburg, devait participer du 12 au 20 juillet à la Coupe du monde féminine de basket des moins de 19 ans, dans la ville de Brno, dans le sud-est de la République tchèque.
« Ce refus des autorités tchèques constitue une manœuvre inédite de perfidie consistant à exclure le Mali de la compétition », a vivement dénoncé dans un communiqué le ministère des Sports, qui a ajouté avoir saisi la fédération internationale de basket-ball (FIBA).
La République tchèque a fermé son ambassade à Bamako en 2022, en raison de « la dégradation de la situation au Mali et de l'éloignement de ce pays de l'Europe » et de son rapprochement avec la Russie et les paramilitaires russes de Wagner.
Faute d'ambassade tchèque dans sa capitale, le ministère malien des Sports avait « entrepris à temps les démarches administratives de délivrance des visas, aussi bien auprès de l'ambassade de la République tchèque à Dakar que de l'ambassade d'Espagne à Bamako, agissant en tant que relais de visas Schengen », précise-t-il dans le communiqué.
« Malgré ces dispositions prises, les autorités de la République tchèque (…) ont refusé d'accorder les visas aux basketteuses maliennes, championnes d'Afrique », a-t-il déploré.
Le Mali est dirigé par une junte militaire souverainiste arrivée au pouvoir à la suite de deux coups d'État successifs en 2020 et 2021.
Le pays a par la suite tourné le dos à la France et plusieurs de ses partenaires européens pour se tourner vers la Russie et
sa société de sécurité privée Wagner
, devenue Africa Corps en mai.
Lors de la première semaine de compétition, le Mali devait affronter l'Australie, la France - où évolue notamment Ainhoa Risacher, la sœur de
Zaccharie
- et le Brésil.
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Mélissa Diawakana, une ancienne meneuse devenue pionnière du coaching : « La folie c'est qu'il n'y ait pas d'autres femmes à occuper mon rôle »
Mélissa Diawakana, une ancienne meneuse devenue pionnière du coaching : « La folie c'est qu'il n'y ait pas d'autres femmes à occuper mon rôle »

L'Équipe

timean hour ago

  • L'Équipe

Mélissa Diawakana, une ancienne meneuse devenue pionnière du coaching : « La folie c'est qu'il n'y ait pas d'autres femmes à occuper mon rôle »

Ancienne joueuse professionnelle de basket, Mélissa Diawakana (32 ans) s'est lancée dans le coaching personnel alors qu'elle se voyait plutôt devenir humoriste. Depuis 2022, elle diffuse ses conseils à des joueuses et joueurs de plus en plus nombreux et espère que la profession va se féminiser dans les années à venir. De l'ombre peut parfois jaillir la lumière. Mélissa Diawakana (32 ans) a fait sien ce mantra depuis une mise à l'écart subie au sein du club polonais de Torun, au cours de la saison 2018-2019. « À deux semaines de la reprise, j'apprends qu'un nouveau coach arrive et ne veut pas de moi, se remémore l'ancienne meneuse de jeu. Mais j'ai un contrat et ne peux pas signer ailleurs avant l'hiver. Ça a été cinq longs mois au placard. Le club voulait me laisser partir sans indemnités et faisait tout pour me faire craquer. » Jusqu'à lui interdire de s'entraîner avec le reste du groupe, et même de faire du footing ou de la musculation, au risque de voir son contrat rompu pour faute grave. « Donc, je m'entraînais seule sur le côté à dribbler et shooter pendant plusieurs semaines, pour me tenir en forme pour la suite », pose celle qu'on surnomme « Mel ». Une période difficile, propice aux réflexions sur son avenir, qui lui a sans le vouloir permis de lancer sa reconversion en tant qu'entraîneuse individuelle pour joueurs et joueuses professionnels. « Une coéquipière canadienne qui évoluait aussi en WNBA m'a proposé qu'on s'entraîne ensemble, raconte Diawakana. Ça m'a surpris, mais j'ai accepté vu que j'avais du temps. On l'a refait et toutes les étrangères de l'équipe sont venues s'ajouter à elle. Ça a allumé une nouvelle flamme en moi. » Alors sa partenaire à Torun, l'Australienne Alice Kunek faisait partie des premières clientes. « Mélissa était une coéquipière incroyable. Elle a une personnalité solaire et est très portée sur les autres, détaille l'ailière de 34 ans, également passée par l'ASVEL. Elle m'a beaucoup aidée à un moment où j'avais besoin de bosser plus. Elle avait fait un plan personnalisé pour moi et m'entraînait presque chaque jour. » Et si, une fois extirpée de son bourbier polonais, Diawakana a poursuivi sa carrière pro sur les parquets encore deux saisons, en Belgique puis avec le club de Villeneuve-d'Ascq-Lille, la graine était plantée et n'a cessé de grandir, au détriment du premier plan de reconversion. « À l'époque, je voulais devenir humoriste, s'exclame Diawakana. J'allais déjà dans les comedy clubs et les soirées stand-up. Je me voyais remplir l'Olympia dans quelques années. » Les blagues au micro et les rires du public ont laissé place à la sueur et le bruit du ballon sur le parquet de gymnases souvent déserts. Un point commun toutefois : l'ambition. Un mot qui n'est pas tabou dans la bouche de Diawakana. « C'est une aventurière », salue François Gomez, ancien entraîneur de Tarbes, qui a rencontré Diawakana il y a plus de vingt ans, à ses débuts au Red Star Champigny (Val-de-Marne). « Dès toute petite, elle a fait preuve d'une grande détermination. On conserve un lien, avec cette image paternaliste que j'ai envers elle. Elle exprime une gratitude et un respect qui me rappellent pourquoi j'ai fait ce métier. » « J'ai commencé par l'élite du basket. Si mon métier consistait à nettoyer des toilettes, je le ferais au château de Versailles ou à la Maison Blanche » Mélissa Diawakana Une fois décidée à se lancer définitivement dans le coaching et diplômée en 2022, la Franco-Congolaise, née à Kinshasa en 1992, a tout fait pour se faire une place dans un milieu très concurrentiel. « J'ai commencé par l'élite du basket. Ça fait partie de ma personnalité. Si mon métier consistait à nettoyer des toilettes, je le ferais au château de Versailles ou à la Maison Blanche », image Diawakana, qui anime également des conférences. Grâce au réseau tissé au fil de sa carrière de joueuse, qui l'a mené de l'Euroligue au Mexique, la néo-retraitée multiplie les messages et coups de fil, pour présenter son rôle, qu'elle décrit comme « complémentaire des joueurs, des coachs, des structures et aussi des agents ». « Mon plan est et a toujours été le travail très bien fait, avec tout le monde. Je fais une analyse complète avec un visionnage des matches, avant de personnaliser le plan. Le bouche-à-oreille s'occupe du reste », assure-t-elle. Au bout de trois ans, plusieurs talents français (Juhann Begarin, Janelle Salaün, Sidy Cissoko...), la légende WNBA DeWanna Bonner ou encore l'ancien champion NBA Serge Ibaka ont notamment bénéficié de ses conseils. La tâche est toutefois ardue pour l'une des rares femmes à s'être lancée à son compte dans ce domaine. « Quand je l'ai fait, ça n'était pas dans le but d'inspirer. Je voulais juste faire ce que j'aime sans me fixer de limites. La folie c'est qu'il n'y ait pas d'autres femmes dans mon rôle, constate avec regret Diawakana. En tant que femme, on ne me juge pas dépendante ou on me regarde de haut. Je dois me battre deux fois plus et bosser comme une dingue. Si ça peut inspirer quelqu'un, c'est mon but. » À lire aussi Batum : «J'ai un rôle à jouer jusqu'au bout» Wembanyama : «On a besoin d'une variété de choses pour pouvoir grandir» Pourquoi Yabusele a choisi les Knicks : «Ils me ressemblent : des bagarreurs» Des Knicks enfin «sexy» sous Mike Brown ?

Pas de finale pour les Bleuets, éliminés par les Baby Blacks en Coupe du monde U20
Pas de finale pour les Bleuets, éliminés par les Baby Blacks en Coupe du monde U20

L'Équipe

timean hour ago

  • L'Équipe

Pas de finale pour les Bleuets, éliminés par les Baby Blacks en Coupe du monde U20

Désillusion pour l'équipe de France des U20. Les Bleuets, pourtant dominateurs, ont été éliminés ce lundi en demi-finales de la Coupe du monde par la Nouvelle-Zélande (26-34). Pas de cinquième finale consécutive pour l'équipe de France des U20. En raison notamment d'une entame ratée (14-0 après seulement 9 minutes), même s'ils ont réussi à revenir dans la partie, les Bleuets ont couru après le score durant toute cette demi-finale. Malgré une grosse domination, les hommes de Cédric Laborde ont manqué d'efficacité ce lundi. Ils se sont finalement inclinés (26-34) face à des Baby Blacks très réalistes. Le début de match a été animé. Après un quart d'heure de jeu, les deux formations avaient déjà inscrit quatre essais. Les Baby Blacks ont réussi la meilleure entame en prenant à froid les Bleuets avec un premier essai dès la 2e minute de jeu. La faute à un mauvais jeu au pied de Luka Keletaona. L'arrière Stanley Solomon en profitait pour filer dans l'en-but. Rebelote 7 minutes plus tard. Cette fois, les Néo-Zélandais faisaient apprécier leur jeu à la main. Pris de vitesse, les Tricolores encaissaient un nouvel essai par Mosese Bason (9e). À 14-0, ils se retrouvaient déjà dos au mur. Mais comme face aux Gallois en match de poule, les hommes de Cédric Laborde sont revenus dans la partie. D'abord par le centre Kalvin Gourgues, cette fois sur un petit par-dessus bien dosé par Luka Keletaona (13e). Puis sur le coup d'envoi, Fabien Brau-Boirie a remonté quasiment tout le terrain, de ses vingt-deux mètres aux vingt-deux mètres adverses, avant que les avants ne passent la ligne sur un ballon porté avec à la conclusion Baptiste Britz (12-14, 16e). Les Bleuets pouvaient souffler. Mieux, après une pénalité passée par les Baby Blacks (12-17), ils repartaient à l'attaque. Mais leurs temps forts étaient stériles avec un essai refusé à Xan Mousques pour une dernière passe en-avant (26e) puis deux touches à cinq mètres de la ligne qui n'ont rien donné (29e et 31e). À l'inverse, les Néo-Zélandais, sur une attaque en première main, ont transpercé la défense française pour inscrire un nouvel essai par Jack Wiseman et reprendre le large (24-12, 34e), tout en efficacité. Mais les Bleuets actionnaient eux le mode réactivité. Sur la dernière action du premier acte, ils inscrivaient eux aussi un essai en première main après une grosse mêlée par Fabien Brau-Boirie (40e+ 2), ce qui leur permettait de revenir à cinq longueurs (24-19). Les Baby Blacks ont marqué à 13 contre 15 Malheureusement, le scénario de la première période s'est reproduit lors de la seconde. Les Bleuets ne parvenaient pas non à percer le verrou adverse malgré une forte domination. Et comme les « NZ » s'étaient mis à l'abri d'un essai transformé sur une pénalité de Rico Simpson (49e, 19-27), les Tricolores ont couru après le score en cherchant absolument à marquer. Mais sans succès, comme sur ce nouveau ballon porté sur lequel Lyam Akrab n'a pas réussi à aplatir (56e). Le salut des hommes de Cédric Laborde allait-il passer par le carton jaune reçu par Jack Wiseman (57e) ? On y a cru. La persévérance des Français était récompensée et Jon Echegaray redonnait espoirs aux siens (63e, 26-27), d'autant que l'ailier Frank Vaenuku écopait lui aussi d'un carton jaune. Mais contre toute attente, les Baby Blacks, pourtant à 13, ont inscrit un essai par Aisake Vakasiuola (68e) pour reprendre le large (26-34). Le coup de grâce. Les Bleuets s'arrêtent donc au stade des demi-finales. Ils joueront le match pour la 3e place (samedi, 18h).

« On a besoin d'une variété de choses pour pouvoir grandir » : Victor Wembanyama déterminé à effectuer un retour tonitruant après sa blessure
« On a besoin d'une variété de choses pour pouvoir grandir » : Victor Wembanyama déterminé à effectuer un retour tonitruant après sa blessure

L'Équipe

time3 hours ago

  • L'Équipe

« On a besoin d'une variété de choses pour pouvoir grandir » : Victor Wembanyama déterminé à effectuer un retour tonitruant après sa blessure

Débarrassé de sa thrombose à l'épaule droite, Victor Wembanyama est réapparu transformé à Las Vegas, où il participe à un stage d'été avec les San Antonio Spurs. Entre les doutes traversés et les enseignements tirés de sa première longue blessure, le jeune intérieur français s'est longuement confié à « L'Équipe », déterminé à revenir encore plus fort en NBA. Les Spurs n'auraient pas pu choisir meilleur lieu de résidence que le Fontainebleau à Las Vegas, gigantesque hôtel casino 5 étoiles d'inspiration française, récemment ouvert au coeur du célèbre Strip. Au 4e étage, une salle de réception aux lustres rutilants a été transformée en terrain de basket pour accueillir les joueurs de San Antonio. Les plus jeunes d'entre eux participent à la Summer League NBA, un tournoi d'été organisé à cinq kilomètres de là, tandis que les autres, Victor Wembanyama y compris, ont été convoqués dans le Nevada pour un stage d'entraînement et de cohésion d'équipe. « On sort d'un après-midi chez les Raiders (l'équipe locale de football américain). On a pu s'envoyer quelques balles, mais c'est vraiment pas facile », assure le jeune intérieur français (21 ans), qui nous a donné rendez-vous vendredi dans une salle de réunion avec vue sur la ville et les sommets du Red Rock Canyon, en fond. Attendu comme une superstar en NBA, le natif du Chesnay, dans les Yvelines, premier Français de l'histoire drafté en première position, en 2023, répondait aux attentes, décrochant le titre de meilleur rookie à l'unanimité en mai 2024, avant de connaître sa première sélection au All-Star Game le 16 février, pour sa deuxième saison dans la Ligue nord-américaine. Quatre jours plus tard, les médecins des Spurs lui détectaient une thrombose profonde à l'épaule droite, soit la formation d'un caillot sanguin dans une veine. Une blessure très sérieuse qui précipitait la fin de sa saison et amorçait le début d'une longue rééducation loin des terrains. « Ma tête a pas mal tourné au début. Jamais je n'avais passé autant de temps sans pouvoir jouer au basket », confie le géant de 2,24 m, qui a récemment été contraint de déclarer forfait pour l'Eurobasket avec l'équipe de France (27 août-14 septembre). Ces dernières semaines, il les a passées à voyager à travers le monde, à la fois pour « profiter de la vie » mais aussi travailler sur son corps, « pour lui permettre de faire des choses dont il n'était pas capable jusqu'ici ». Son initiation au kung-fu et à la méditation dans un temple Shaolin en Chine, le mois dernier, a notamment été fondatrice. Façonné par l'adversité, « Wemby » se dit déterminé à revenir encore plus fort avec les Spurs dans les prochains mois. Sa blessure : « Quand on a un problème de santé aussi grave dans la vie en général, pas forcément en tant que basketteur, on ne peut pas se permettre de prendre des risques » « RC Buford, le président des San Antonio Spurs, expliquait récemment dans nos colonnes que vous étiez très proche d'un retour à l'entraînement collectif. Qu'en est-il aujourd'hui ?Ça y est, je suis officiellement autorisé à reprendre. C'est tout frais, j'ai eu la validation du staff médical des Spurs il y a seulement quelques heures (vendredi). Ouf, je vais enfin pouvoir rejouer un peu au basket (rires) ! Ma blessure aura été une aventure, évidemment, mais le plus dur est passé. Je vais beaucoup mieux aujourd'hui, physiquement et mentalement. Un peu moins de cinq mois se seront écoulés entre la découverte de votre blessure, le 20 février, et votre retour "officiel" au basket. Où vous situez-vous par rapport au plan de rétablissement imaginé par les Spurs ?Je suis dans les temps de passage par rapport à ce qui avait été imaginé. Et bien en avance quand on regarde l'historique des joueurs NBA qui ont eu ce type de problème (*). On peut dire aujourd'hui que cette thrombose est officiellement derrière moi. Normalement, ça ne se reproduira pas. Maintenant, je dois continuer un travail spécifique pour mon épaule, et puis surtout reprendre tout ce qui concerne mes habitudes de basket. Ça fait cinq mois que je n'ai pas fait d'opposition à 5 contre 5. Si je devais avoir un match demain, ce serait risqué. Il y a plein de réflexes à retrouver, à la fois conscients et liés à la mémoire musculaire. « La première pensée qui vient, c'est : "j'ai été trahi par mon corps, il m'a laissé tomber." Mais ce n'est pas du tout la bonne vision à avoir » Victor Wembanyama Lorsque vous avez appris que vous souffriez d'une thrombose, comment encaisse-t-on une blessure aussi imprévisible quand on a façonné son corps à devenir une machine de perfection ?La première pensée qui vient, c'est : "j'ai été trahi par mon corps. Il m'a laissé tomber." Mais ce n'est pas du tout la bonne vision à avoir. Ce serait oublier tout ce que mon corps a fait pour moi dans le passé. Il vaut mieux réorienter la question en se demandant si j'ai trop tiré dessus, ou si j'en ai assez pris soin. Ai-je assez bien mangé ? Assez bien dormi ? J'aurais sans doute pu faire tout ça d'une meilleure manière pour éviter à mon corps de souffrir. Dans les jours qui suivent, la recherche de l'origine de la blessure doit également être sûr. On se pose la question et on essaie même de trouver un coupable. Mais même si on fait du mieux qu'on peut pour essayer de trouver une raison, il ne faut pas trop s 'attarder là-dessus. Après l'annonce de la blessure, je me suis très vite mis dans la planification de tout ce que j'allais devoir faire pour revenir le plus vite possible. Revenir d'abord en bonne santé, avant même de penser au basket. Certains sportifs ont été contraints d'arrêter leur carrière à cause de thromboses (Chris Bosh a disputé son dernier match en NBA à 31 ans en raison de caillots de sang à répétition). Est-ce que cela vous a traversé l'esprit ?Évidemment. J'ai eu la peur de ne plus pouvoir jouer au basket. Je pense qu'il nous arrive tous, parfois, d'avoir des réflexions irrationnelles sur les sujets qui nous tiennent le plus à coeur. Mais ce type de pensées te fait aussi changer en tant que personne, dans le bon sens. « Sans certitudes, je ne pouvais pas participer à l'Euro » Vous avez été contraint de renoncer à l'Euro avec l'équipe de France. Était-ce votre décision ? Celle des Spurs ?C'est une décision que j'ai officialisée tout seul auprès des coaches de l'équipe de France. Mais je l'ai prise après avoir consulté tous les staffs médicaux. L'idée, dès le départ, quand je suis sorti du gros de ma blessure et que j'ai commencé ma rééducation, c'était de prendre une décision qui ne laisserait place à aucune forme de doute. Quand on a un problème de santé aussi grave dans la vie en général, pas forcément en tant que basketteur, on ne peut pas se permettre de prendre des risques. J'aurais beaucoup aimé que ma rééducation se passe plus vite. Mais sans certitudes, je ne pouvais pas participer à l'Euro. En restant si discret sur la nature de votre blessure alors que le public français vous voyait actif ces dernières semaines, entre voyages, pratique du kung-fu et du football, n'avez-vous pas rendu plus difficile la compréhension de votre forfait pour l'Euro ?Bonne question... (Il réfléchit longuement.) Je pense qu'il y aurait eu du bon et du mauvais à donner plus d'informations. Mais les gens avec qui je communique régulièrement, au sein des Spurs et de l'équipe de France, comprennent totalement la situation. Je n'ai pas joué au basket depuis longtemps. Et ça ne revient pas comme ça. Même s'il y avait une finale NBA à jouer demain, je ne pense pas que je serais en état de la faire. Je reste convaincu qu'on peut gagner le tournoi, même sans moi, Evan (Fournier) et Rudy (Gobert) (les deux ont également déclaré forfait pour l'Euro). Je n'ai aucun doute sur le fait que ce soit leur but à tous, au sein de l'équipe. Sans aucune hésitation. Son intersaison : « Avec ce qui m'est arrivé, même si mes jours n'étaient pas en danger, ma vision a changé sur beaucoup de choses » Votre intersaison originale, entre le Costa Rica, la Chine et le Japon, répond-elle à un besoin de déconnexion ou à une volonté d'enrichir votre préparation mentale et physique en vue de la saison prochaine ?Un peu des deux. La première chose à dire, c'est que quand je m'entraînais réellement, il n'y avait pas de caméras. Ça se faisait à l'abri des regards. Par contre, quand je sortais et que j'allais m'amuser, c'est là qu'il y avait des vidéos qui circulaient (il sourit). Avec ce qui m'est arrivé, même si mes jours n'étaient pas en danger, ma vision a changé sur beaucoup de choses. J'ai eu envie de profiter de la vie, d'expérimenter plein de choses sans me demander à chaque fois s'il y avait des caméras autour de moi. Et pour ce qui est de mon choix de découvrir le kung-fu en Chine, c'est parce que j'étais persuadé qu'il y aurait des bienfaits physiques à faire une activité sportive aussi éloignée que possible de mes habitudes. C'était l'occasion d'améliorer les capacités de mon corps, la palette de mouvements qu'il était capable de faire. « On découvrait des mouvements qu'on n'avait jamais faits dans nos vies. C'était plus de 1 000 coups de pied à faire par jour, des sauts, des exercices d'équilibre, des étirements... » Victor Wembanyama à propos de son séjour dans un temple Shaolin Vous vous y êtes initié lors d'une retraite de dix jours dans un temple Shaolin à Zhengzhou. À quoi ressemblait votre quotidien là-bas ?J'y suis allé avec Guillaume (Alquier, son préparateur physique français chez les Spurs). On a été initiés sur place à la vie de moine guerrier, qui allie le bouddhisme et la pratique intensive du kung-fu. C'était très dur. On découvrait des mouvements qu'on n'avait jamais faits dans nos vies. C'était plus de 1 000 coups de pied à faire par jour, des sauts, des exercices d'équilibre, des étirements... On utilisait des muscles qu'on sollicitait rarement et qui étaient rapidement surchargés. J'ai eu certaines des plus grosses courbatures de ma vie (rires). C'était même trop à un moment donné. Il a fallu ralentir. Heureusement, mon shifu (terme chinois qui signifie "maître" ou "enseignant") était compréhensif. On a quand même pu vivre l'expérience jusqu'au bout, et on est devenus des moines à la fin. On fait officiellement partie de la 34e génération des moines guerriers du temple. Il y avait également une dimension spirituelle à cette expérience, avec beaucoup de méditation à la clé ?Énormément. On en faisait tous les soirs, et la plus longue session qu'on a faite a duré deux heures. Je n'ai pas eu d'effet eurêka, mais comme je le disais tout à l'heure, ça m'a permis encore plus de comprendre qu'on n'a pas toute la vie pour faire certaines choses. Sans trop rentrer dans les détails, c'est un peu cette idée qu'il faut se libérer des chaînes qu'on s'attache à soi-même. « Si on veut être considéré comme le plus grand de tous les temps au basket, on doit aussi être une icône culturelle en dehors. Et pour moi, personne n'incarne mieux ça que Michael Jordan » Le bouddhisme est-il la religion dont vous vous sentez le plus proche ?Non. Même si c'était très enrichissant, je ne peux pas dire que je suis devenu bouddhiste. J'ai d'ailleurs beaucoup appris sur le sujet lors de mon voyage en Chine, en général. En tant qu'Occidentaux, on n'a pas beaucoup d'informations sur leur façon de vivre et leurs croyances. En demandant à plusieurs personnes quelle était leur religion, je me suis rendu compte que la réponse n'était pas forcément claire. Contrairement à nous, ils ne se basent pas sur un livre religieux avec des règles bonnes ou mauvaises à suivre. Pour les Chinois, la religion est plus une philosophie de vie que quelque chose de très défini. Votre curiosité et vos expériences en dehors du basket font de vous un sportif touche-à-tout. En quoi est-ce important d'être "multidimensionnel", selon votre propre terme ?Même si ce n'est pas prouvé scientifiquement, de manière très claire, je sais qu'il y a des bénéfices à faire plein de types d'activités. Que ce soit en tant qu'enfant ou adulte. Je sais que ça développe beaucoup de choses chez l'être humain, et je vois que c'est quelque chose de très sous-estimé et sous-développé dans le sport. On a besoin d'une variété de choses pour pouvoir grandir, pour pouvoir développer ses différents systèmes, physiologiques comme psychologiques. Pour faire un lien avec le basket, l'appellation "GOAT" (acronyme de greatest of all time, le plus grand de tous les temps) n'enveloppe pas que le domaine sportif. Si on veut être considéré comme le plus grand de tous les temps au basket, on doit aussi être une icône culturelle en dehors. Et pour moi, personne n'incarne mieux ça que Michael Jordan. Ses ambitions : « Pour la saison prochaine, j'espère qu'on se qualifiera en play-offs. Et ça sans avoir besoin d'attendre la dernière journée » Sans vous, les Spurs ont manqué l'objectif des play-offs en avril. Depuis, le meneur Chris Paul est parti et seuls deux nouveaux joueurs sont arrivés (l'intérieur Luke Kornet et l'ailier-fort Kelly Olynyk), en plus des deux jeunes sélectionnés à la draft (le meneur Dylan Harper et l'ailier Carter Bryant). L'équipe a-t-elle besoin de renforts supplémentaires ?Pour moi, le plus gros de notre progression cet été se fera sur le noyau de joueurs actuels. On est tous en train de grandir, de vivre des expériences diverses. Est-ce que ce sera assez pour la saison prochaine ? Je pense que oui. Je fais confiance à la direction des Spurs et à Brian (Wright, le manager général). En tout cas, quand je regarde l'effectif actuel, je trouve ça très intéressant. « Les Spurs sont quand même des maîtres dans l'art de construire des équipes sans avoir à aller chercher des trop gros joueurs, ni avoir à sacrifier l'équilibre du groupe » Ces dernières semaines, plusieurs stars de la NBA ont été associées à San Antonio, comme Kevin Durant, finalement parti à Houston, ou Giannis Antetokounmpo, toujours à Milwaukee. Ne fallait-il pas recruter un joueur de ce calibre ?Non, je ne pense pas. Briser tout ton noyau pour un seul joueur fonctionne rarement. Et les Spurs sont quand même des maîtres dans l'art de construire des équipes sans avoir à aller chercher des trop gros joueurs, ni avoir à sacrifier l'équilibre du groupe. En mars 2024, au cours de votre première saison NBA, vous évoquiez l'objectif de remporter un titre dans les cinq ans. Aujourd'hui, l'équipe semble encore en chantier, et votre blessure a sans doute ralenti cette je pense au contraire que ma blessure a accéléré les choses. Même si je ne souhaite ça à personne, les réflexions et les remises en question causées par une telle blessure ne s'achètent pas. Je pense que c'est une expérience dont on va bénéficier dans le futur. Pour la saison prochaine, j'espère qu'on se qualifiera en play-offs. Et ça sans avoir besoin d'attendre la dernière journée. « Je sais que ce ne sont pas les ambitions de tout le monde en NBA, mais c'est évidemment mon rêve de faire toute ma carrière dans une seule franchise » Gregg Popovich n'est plus l'entraîneur des Spurs et reste convalescent aujourd'hui, après avoir souffert d'un AVC en novembre. Son absence doit laisser un gros vide à San Antonio. Comme un gouffre impossible à combler...(Il réfléchit longuement.) Un gouffre, je ne dirais pas ça. On le voit régulièrement et même de plus en plus. On voit également les progrès qu'il fait, et il continue à nous parler et à nous inspirer. C'est comme s'il nous forçait à tirer le positif de tout ce qu'il s'est passé la saison dernière. Un peu comme ma blessure, mais à un autre niveau, je pense que ça va nous forcer à devoir faire sans lui en tant que coach, à nous adapter et donc à devenir meilleurs, au final. Vous serez éligible à une prolongation de contrat juteuse l'été prochain, autour de 300 millions de dollars sur cinq ans (257 millions d'euros). Comptez-vous toujours vous inscrire à long terme chez les Spurs, voire passer toute votre carrière là-bas ?Pour être honnête, je n'ai pas encore réfléchi à cette prolongation de contrat, ni à son montant. Mais, oui, bien sûr. Je sais que ce ne sont pas les ambitions de tout le monde en NBA, mais c'est évidemment mon rêve de faire toute ma carrière dans une seule franchise. » À lire aussi La retraite spirituelle de Wemby décryptée par des moines Shaolin Batum : «J'ai un rôle à jouer jusqu'au bout» Pourquoi Yabusele a choisi les Knicks : «Ils me ressemblent : des bagarreurs» Des Knicks enfin «sexy» sous Mike Brown ?

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