
Droits TV : «Une banque à la disposition de LFP Media avec des droits de citoyen de troisième classe», beIN SPORTS sort les griffes
Le torchon brûle. Patron de beIN Média Group, Yousef Al Obaidly a adressé ce vendredi, peu après midi, un mail incendiaire à Nicolas de Tavernost, tête de LFP Média. Courriel révélé par L'Equipe et dont Le Figaro a eu connaissance, dans lequel Yousef Al Obaidly répond à une précédente «lettre déconnectée de la réalité actuelle». A beIN SPORTS, on s'estime «traité comme une banque à la disposition de LFP Media et, plus encore, avec des droits de citoyen de troisième classe».
Rappelons qu'après le retrait de DAZN, la LFP a pris le parti de lancer sa propre plate-forme, Ligue1 +, pour diffuser le championnat de France. BeIN conserve la diffusion du match du samedi après-midi à raison de 78,5 M€ par saison. La prochaine traite, la première de la campagne 2025-26, est prévue pour le 5 août. Les relations sont tellement tendues que la chaîne franco-qatarienne n'exclut pas de se retirer !
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Contraintes de sélection injustifiées et abusives
«Les clubs seraient-ils prêts à perdre le soutien de beIN SPORTS uniquement pour maintenir des contraintes de sélection injustifiées et abusives ? Je réitère donc ma demande de levée totale des contraintes de sélection imposées à beIN SPORTS, sans contrepartie. Sans confirmation écrite de LFP Media à ce sujet avant le 5 août, beIN SPORTS n'aura d'autre choix que de reconsidérer entièrement ses investissements actuels et futurs en Ligue 1 et en Ligue 2», lance Yousef Al Obaidly dans un autre courrier, adressé à Nicolas de Tavernost et au président de la LFP Vincent Labrune, auquel Le Figaro a eu accès.
En fait, beIN SPORTS dispose du premier ou du second choix, mais avec un certain nombre de contraintes. Du temps de DAZN, c'était naturel. Ça l'est beaucoup moins désormais aux yeux des dirigeants de la chaîne franco-qatarienne, s'estimant victimes d'un «traitement injuste». «Alors que LFP Media fait la leçon à beIN Sports sur le respect des contrats, nous trouvons curieux qu'une multitude d'autres diffuseurs aient été autorisés, ces dernières années, à réécrire, à déchirer et à se soustraire à leurs engagements contractuels, portant ainsi atteinte à la valeur du football français», explique-t-on dans le premier mail évoqué.
Et de poursuivre, au sujet du contrat de sponsoring qui devait rapporter 20 M€ aux clubs : «Il est également curieux que la LFP et LFP Media cherchent désormais à imposer un débat de bonne volonté autour de la levée de fonds supplémentaires de sponsoring. beIN Sports a fait l'objet de protestations constantes dans les stades, dans les médias et dans tout le pays pour cette suggestion de sponsoring et pour notre investissement en Ligue 2. Ni la LFP ni LFP Media n'ont défendu leur diffuseur ni notre personnel lors de ces événements. Et il est tout à fait ironique que LFP et LFP Media sermonnent sur l'application scrupuleuse des contrats, alors qu'aucun contrat de sponsoring n'est en place».
En fait, c'est l'agence Pitch qui doit servir d'intermédiaire entre la LFP et Qatar Tourism. Du côté qatarien, on souligne que certains clubs ont refusé d'être sponsorisé par Qatar Tourism tandis que d'autres n'auraient pas tenu leurs engagements en termes de visibilité. Du coup, Qatar Tourism juge que les retours ne sont pas en rapport avec les sommes imaginées au départ.
Retards de paiement
Au sujet des retards de paiement sur les droits internationaux, Yousef Al Obaidly plaide non coupable. «Je n'en connais pas les raisons. Il s'agit d'un accord distinct de notre protocole d'accord», glisse-t-il. «L'ironie majeure est que la valeur du football français a baissé en flèche ces dernières années, en grande partie parce que la LFP et LFP Media n'ont pas entretenu leurs relations les plus précieuses : celles des diffuseurs, et en particulier le partenariat le plus stable entre beIN Sports et Canal+, qui a si bien servi le football français pendant près de dix ans», lâche Yousef Al Obaidly, rappelant qu'il «n'existait aucun marché» pour le match que beIN SPORTS a fait le choix de diffuser et qui constitue «la seule garantie de revenus nationaux pour la Ligue 1».
Nous suggérons à LFP Media de tirer les leçons des erreurs répétées du passé. Yousef Al Obaidly
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Et de poursuivre : «BeIN SPORTS demande fondamentalement un traitement équitable – pas de nouveaux droits importants ni de renégociations de contrats – simplement un traitement équitable pour l'investissement exceptionnel que nous réalisons actuellement (et depuis près de deux décennies) dans les droits de la Ligue 1, de la Ligue 2 et des matchs internationaux français. Nous demandons simplement la levée des contraintes de programmation. Ces restrictions injustifiées et disproportionnées imposées à beIN Sports ne sont plus nécessaires compte tenu de la résiliation anticipée du contrat de LFP Media avec DAZN. (…) Nous suggérons à LFP Media de tirer les leçons des erreurs répétées du passé : préserver sa seule relation de diffusion et source de revenus garantie restante et construire un partenariat pour l'avenir».
Yousef Al Obaidly conclut son email en espérant que «LFP Media reviendra rapidement à la réalité et reconsidérera sa position déconcertante et injustifiée, avant de mettre en péril une nouvelle – et même la dernière – relation de diffusion nationale». La Ligue 1 cuvée 2025-26 débutera sur Ligue1 + le vendredi 15 août à 20h45 avec une affiche entre Rennes et l'Olympisue de Marseille. BeIN SPORTS diffusera la rencontre Lens-Lyon le lendemain à 17h.
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