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Québec accorde une subvention de 8,8 millions à deux entreprises

Québec accorde une subvention de 8,8 millions à deux entreprises

La Pressea day ago
Le gouvernement du Québec donne un solide coup de pouce financier à deux constructeurs locaux d'appareils de surveillance téléguidés.
Québec accorde une subvention de 8,8 millions à deux entreprises québécoises qui produisent des drones et des hélicoptères téléguidés. Laflamme Aéro et Ara Robotique investiront cet argent pour perfectionner des systèmes d'intelligence artificielle à bord des appareils et leur permettre d'opérer en réseau.
Ces drones améliorés sont destinés à surveiller la frontière, des mines, des infrastructures pétrolières ou la progression d'incendies de forêt. À terme, ils pourraient même remplacer certains hélicoptères utilisés par différents corps de police.
Le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie rendra publique ce jeudi cette aide financière qui s'étale sur quatre ans. Il s'agit d'une « contribution financière non remboursable », indique le Ministère sur son site web.
« La subvention va nous permettre d'augmenter de 50 % à 100 % notre budget de recherche et de développement », indique en entrevue à La Presse le cofondateur et président d'Ara Robotique, Pascal Chiva-Bernard, dont l'entreprise produit des drones.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Le cofondateur et président d'Ara Robotique, Pascal Chiva-Bernard
L'entreprise cherche à s'établir en tant qu'acteur sur la scène internationale dans les prochaines années. Elle voit grand : de 30 employés, elle pourrait passer à 100 d'ici quelques années, selon les « scénarios les plus optimistes » de l'entreprise.
Mais Pascal Chiva-Bernard le reconnaît lui-même, Ara Robotique joue gros avec une telle croissance. « L'appât du gain est intéressant, mais il faut être capable de s'y rendre. C'est une gestion du risque. »
L'équipe de direction de Laflamme Aéro n'était pas disponible pour une entrevue. L'entreprise produit des hélicoptères téléguidés fonctionnant à l'essence, avec une plus grande autonomie et plus onéreux.
Un marché à développer
Le professeur de l'École nationale d'administration publique (ENAP) Stéphane Roussel, spécialisé dans les questions militaires, estime que le marché canadien a le potentiel de permettre le développement d'entreprises locales.
« Il y a probablement une demande qui va se créer, c'est encore un domaine relativement nouveau, dit le professeur. Il n'y a pas d'entreprises établies depuis des décennies dans ce domaine-là. »
« C'est cohérent avec le discours des derniers mois du gouvernement Legault », estime quant à lui le professeur-chercheur du Centre d'études et de recherche internationales de l'Université de Montréal, David Grondin.
Pour l'heure, Ara Robotique vend principalement au secteur de la défense et aux compagnies minières. L'entreprise est aussi en discussion avec « plusieurs corps de police nationaux ».
Des drones en réseau
De différentes tailles et poids, les drones d'Ara Robotique partagent deux caractéristiques principales : voler et faire de la surveillance. L'entreprise cherche à perfectionner ces modèles existants, notamment les capteurs et l'intelligence artificielle opérée à bord de l'appareil, afin d'« améliorer la détection automatique ».
« Ce qu'on veut développer, c'est le partage d'information pour les drones. Au lieu d'avoir un appareil qui est géré par une personne, on va avoir une personne qui va gérer dix appareils », explique Pascal Chiva-Bernard.
Il explique que ce fonctionnement par réseau permettrait de couvrir de grandes surfaces, un important atout pour surveiller les incendies de forêt ou les frontières, par exemple.
« On veut avoir une synergie de plusieurs types de drones qui travaillent ensemble. Les appareils plus gros de Laflamme Aéro peuvent être des points de relais ou même aller décharger des neutralisants pour feux », dit M. Chiva-Bernard.
Frontière et police
En plus des incendies de forêt, les drones comme ceux développés par Ara Robotique peuvent aussi servir à surveiller la frontière, important enjeu dans les relations canado-américaines.
« La frontière est énorme, surveiller ça c'est à peu près impossible. Les drones vont certainement aider beaucoup à ce niveau-là », dit Stéphane Roussel de l'ENAP.
Il soulève toutefois quelques questions quant à l'utilisation des drones par les corps de police pour surveiller la population : « C'est aussi toutes les informations qu'on va accumuler sur les déplacements des gens. C'est l'éternel débat entre le respect de la vie privée et le minimum de surveillance par l'État pour détecter les activités illégales. »
Le professeur David Grondin croit qu'il y aurait un intérêt des corps de police pour une telle technologie : « Dans toutes les manifestations, c'est pratique de pouvoir observer les foules. »
Les drones seraient dans la continuité des opérations de surveillance déjà en place, selon lui. « On a déjà des caméras de surveillance dans le métro et on les oublie », illustre David Grondin.
Prendre la place de la Chine
Le marché des drones est dominé par les acteurs chinois, qui en contrôlent environ 90 %, dit Pascal Chiva-Bernard. « Le contexte géopolitique nous donne un souffle intéressant », dit-il, alors que le secteur de la défense cherche à accroître son autonomie.
« Il y a des craintes de l'espionnage chinois », dit David Grondin en mentionnant notamment le scandale des téléphones de la compagnie Huawei, accusée d'espionnage au profit de Pékin.
« Le secteur de la défense est très sensible au contexte géopolitique, c'est intéressant pour eux que la propriété intellectuelle parte d'une initiative canadienne », estime le président d'Ara Robotique.
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C'est l'éternel débat entre le respect de la vie privée et le minimum de surveillance par l'État pour détecter les activités illégales. » Le professeur David Grondin croit qu'il y aurait un intérêt des corps de police pour une telle technologie : « Dans toutes les manifestations, c'est pratique de pouvoir observer les foules. » Les drones seraient dans la continuité des opérations de surveillance déjà en place, selon lui. « On a déjà des caméras de surveillance dans le métro et on les oublie », illustre David Grondin. 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