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Des jeunes qui osent boursicoter

Des jeunes qui osent boursicoter

La Presse06-07-2025
Entre deux lignes de code, l'étudiant en génie logiciel à l'Université McGill David Vo a également appris à déchiffrer les graphiques boursiers. À seulement 20 ans, il gère déjà un portefeuille de plusieurs dizaines de milliers de dollars.
« J'aime voir que mes efforts commencent à payer avec le temps », affirme David avec un sourire.
Il a commencé à investir en Bourse à 17 ans, pendant la pandémie, en testant des applications de simulation de marché. Aujourd'hui, il consacre quelques heures par semaine à suivre les tendances et à ajuster son portefeuille. Ce n'est pas une source de revenus, mais plutôt une façon de faire fructifier les économies qu'il met de côté grâce à son emploi étudiant.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
David Vo, 20 ans
Ce qui me pousse vraiment, c'est [le désir] d'atteindre l'indépendance financière, surtout à un jeune âge. C'est important de commencer tôt.
David Vo, 20 ans
Comme David, de plus en plus de jeunes de la génération Z se lancent sur le marché boursier, souvent sans aucune formation scolaire en finance. Ils investissent en parallèle de leurs études, souvent de manière autodidacte.
Depuis la pandémie, cet engouement ne cesse de croître, explique Laurence Amann, vice-présidente et directrice générale de Desjardins Courtage en ligne. « Il y a eu un accroissement notable de l'intérêt de l'ensemble de la population pour l'investissement à la Bourse, mais notamment chez les jeunes. »
Selon elle, environ le tiers de la nouvelle clientèle accueillie depuis 2020 a entre 18 et 30 ans. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la majorité ne vient pas du domaine financier. « Ce sont des étudiants, de jeunes travailleurs ou des professionnels, précise-t-elle. Ce sont des jeunes qui s'intéressent à l'investissement qui veulent gérer eux-mêmes leur portefeuille. »
Investir n'est toutefois pas sans risque. Le danger est l'ombre du casino caché derrière les graphiques colorés.
« Le problème est qu'avec cette démocratisation, il y a la possibilité d'investir dans des niaiseries et d'essayer de faire un coup d'argent rapide, explique Martin Boyer, professeur de finance de HEC Montréal. Ce n'est pas un casino, la Bourse. C'est un endroit qui permet, avec beaucoup de patience, de faire beaucoup d'argent. »
À 21 ans, Ziad Jahouri étudie en biochimie et médecine moléculaire à l'Université de Montréal. Bien qu'il ait souvent les yeux rivés à un microscope, il prend aussi le temps de suivre les fluctuations du marché. Il partage un compte d'épargne avec son frère, dans lequel ils ont accumulé maintenant environ 45 000 $ au fil des trois dernières années.
« Pour moi, c'est plus un passe-temps qu'autre chose. C'est drôle à dire, mais c'est une sorte de jeu », explique-t-il.
Un jeu sérieux qu'il aborde de façon réfléchie et patiente. Un jeu auquel il peut se permettre de jouer. lui qui « n'a pas énormément de dépenses » et dispose donc de « l'argent qu'il est prêt à perdre ».
Je pense que la plupart des jeunes ne sont pas assez patients. Tu ne deviens pas millionnaire du jour au lendemain. Quand tu leur parles de Bourse, ils l'associent à une façon de faire de l'argent rapide.
Ziad Jahouri, 21 ans
De son côté, étudiant en techniques de services financiers et d'assurances au cégep de Saint-Hyacinthe, Jacob Chrétien baigne dans les chiffres. Pour lui, c'est la cryptomonnaie qui a servi de porte d'entrée à cet intérêt financier, tant pour ses études que sur le plan personnel.
Au début, lorsqu'il a plongé dans le milieu, il pouvait consacrer jusqu'à 15 heures par semaine à s'informer sur ses placements de quelques milliers de dollars.
« Je faisais des recherches et j'investissais, raconte-t-il. Et là, j'ai commencé à faire de l'argent. Donc, j'ai eu la piqûre et j'ai investi encore plus d'argent. »
La finance à portée de doigt
Ce type de discours ne surprend pas M. Boyer. Selon lui, la génération Z est plus exposée à l'idée d'investir dès un jeune âge.
Naviguer avec prudence et ambition, voilà le défi pour de nombreux jeunes, peu exposés à une éducation financière. Selon M. Boyer, la grande majorité de la population, surtout les jeunes, ne possède pas les connaissances de base en finance comme l'impact de l'inflation ou des intérêts composés.
Comprendre le risque dans un manuel, c'est une chose. Le ressentir avec son propre argent en est une autre. La courbe d'apprentissage est plus abrupte lorsque ça touche directement le compte bancaire.
« L'une des erreurs les plus fréquentes, c'est de surestimer sa tolérance au risque », observe Benjamin Croitoru, professeur associé en finance de l'Université McGill.
Trop souvent, insiste-t-il, des jeunes plongent dans des placements risqués, convaincus de comprendre ce qu'ils font.
Ils perdent une somme importante, se retirent du marché, deviennent trop prudents et, au final, ça leur coûte de l'argent.
Benjamin Croitoru, professeur associé en finance de l'Université McGill
Pour lui, la clé n'est pas d'avoir les bons instincts, mais plutôt les bons réflexes. Diversifier, comprendre son niveau de risque, ne pas courir après les hausses et surtout ne pas tout apprendre sur YouTube. « Il y a trop [de contenu] qui est disponible. C'est trop facile de se perdre dans les détails qui ne sont pas importants. »
Investir jeune, ce peut être un tremplin bénéfique, mais aussi un piège selon la manière dont on s'y prend. Des jeunes comme David l'ont bien compris.
« Pour finir, il y a un risque. Par contre, ce n'est pas comme au casino, où c'est 51-49 en faveur de la maison. »
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Les assurés peuvent par exemple décider de désinfecter eux-mêmes leur maison et prioriser l'achat de nouveaux meubles avec le montant de l'indemnisation. Anne Morin met l'accent sur l'importance de vider l'eau rapidement et de sécher les zones inondées, afin de limiter les dommages matériels, mais surtout les risques sanitaires que peuvent causer des champignons ou de la moisissure. Les assurés doivent aussi prendre des photos des biens endommagés, pour contribuer à l'estimation des dégats. La compagnie d'assurance enverra pour sa part un expert en sinistre, qui estimera l'ampleur des dommages et les rénovations nécessaires. Vous pouvez envoyer une réclamation à la Ville de Montréal à la suite d'une inondation, jusqu'à 15 jours après les pluies, indique le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin. Mais dans les faits, la Ville n'indemnise jamais les propritaires sinistrés. À la suite de la tempête Debby, elle a reçu 4479 réclamations, toutes refusées, comme lors de tous les épisodes précédents ces dernières années. Pour être indemnisé, un citoyen devrait démontrer qu'il y a eu négligence de la part de la Ville. Les propriétaires ayant fait une réclamation ont cependant reçu, au cours de la dernière année, une offre pour la visite d'un inspecteur municipal qui peut leur suggérer les meilleures mesures à prendre pour se prémunir contre les inondations. En 2023, la Ville de Montréal a accepté de régler à l'amiable une action collective intentée par un groupe de citoyens du quartier Rosemont inondés quatre fois en 2009 et 2011. Environ 200 citoyens ont reçu des dizaines de milliers de dollars pour des dommages matériels et moraux. Mais Est-ce que vos primes d'assurance grimperont demain matin ? L'augmentation de la fréquence des refoulements d'égouts, « c'est une tendance lourde depuis plusieurs années », dit Anne Morin. 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La Ville, acteur clé de la prévention Les municipalités jouent un rôle central dans la prévention des dommages issus des pluies torrentielles. « Avoir plus de végétation et de bassins de rétention, bien entretenir le réseau d'égouts domestiques et détourner autant que possible l'eau de pluie du réseau d'égouts domestiques, défavoriser la construction en sous-sol », voilà autant d'actions que peut prendre la Ville de Montréal pour s'attaquer à ce problème, selon Danielle Pilette. Plusieurs arrondissements limitent déjà la possibilité d'aménager des logements ou des chambres en sous-sol, parfois seulement dans les zones de cuvettes, ou encore sur tout leur territoire, et d'autres s'apprêtent à adopter des règlements semblables. Montréal exige aussi que les développements immobiliers soient conçus pour retenir une partie des eaux pluviales sur leur terrain, plutôt que de les diriger vers les canalisations municipales. 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Wall Street termine en hausse, fait fi des nouvelles menaces douanières de Trump
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time17 hours ago

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Wall Street termine en hausse, fait fi des nouvelles menaces douanières de Trump

(Washington) La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, les investisseurs pariant sur une négociation à la baisse des derniers droits de douane annoncés par Donald Trump, qui souhaite imposer 30 % de surtaxes supplémentaires à l'Union européenne et au Mexique. Agence France-Presse Le Dow Jones a gagné 0,20 %, l'indice NASDAQ a avancé de 0,27 % et l'indice élargi S&P 500, de 0,14 %. « Le marché a globalement minimisé » les nouvelles menaces douanières de Donald Trump, explique auprès de l'AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities. Le président américain a annoncé samedi l'imposition dès le 1er août de droits de douane de 30 % sur les produits provenant du Mexique et de l'Union européenne importés aux États-Unis. Malgré les menaces de M. Trump sur un possible relèvement des surtaxes américaines en cas de rétorsion, la Commission européenne a proposé lundi aux 27 pays de l'UE une liste de représailles possibles à hauteur de 72 milliards d'euros. Toutefois, « le marché parie que ces droits de douane ne seront pas appliqués à ces niveaux d'ici le 1er août », selon M. Cardillo, d'où la hausse des indices lundi. « Wall Street a décidé d'ignorer (c)es menaces » et « se concentre plutôt sur une semaine chargée en données économiques », souligne dans une note Jose Torres, d'Interactive Brokers. La place américaine attend notamment la publication mardi de l'inflation côté consommateurs (CPI) et producteurs (PPI), mercredi. « La répercussion des droits de douane et la hausse éphémère des prix de l'énergie pendant la guerre entre l'Iran et Israël devraient avoir poussé les prix à la consommation et à la production à la hausse en juin », avance dans une note Bill Adams, de Comerica Bank. Ces données pourraient donner des informations quant au cap privilégié par la Réserve fédérale (Fed). La grande majorité des investisseurs estiment que la banque centrale américaine va maintenir ses taux à leur niveau actuel à l'issue de sa prochaine réunion le 30 juillet, selon l'outil CME, FedWatch. Mais ils sont de moins en moins à anticiper une baisse de taux en septembre. Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt américain à dix ans se tendait à 4,43 % vers 16 h 25 (heure de l'Est), contre 4,41 % vendredi en clôture. Côté entreprises, « la saison des résultats démarre demain, […] la séance pourrait être très intéressante et volatile », commente M. Cardillo. Le secteur banquier sera à l'honneur mardi : les investisseurs surveilleront notamment les résultats de Wells Fargo (+1,07 % à la clôture lundi), JP Morgan (+0,64 %) et Citigroup (+0,89 %). A la cote, le groupe pharmaceutique Kenvue (+2,25 % à 21,83 dollars), fabricant du Tylenol et des produits Neutrogena, a été recherché après avoir annoncé la démission de son patron, Thibault Mongon. Les valeurs associées au secteur des cryptomonnaies ont été poussées par le nouveau record du bitcoin, à l'image des plateforme d'échange Coinbase (+1,80 % à 394,01 dollars) et Robinhood (+1,65 % à 99,96 dollars). Le distributeur d'alcool Constellation Brands a perdu 4,42 % à 164,58 dollars, les investisseurs s'inquiétant de l'impact des menaces douanières de Donald Trump sur les importations des bières Corona et Modelo depuis le Mexique. Le spécialiste de la distribution alimentaire US Foods a progressé de 1,76 % à 81,97 dollars suite à des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles le groupe pourrait racheter son concurrent Performance Food Group (+2,61 % à 97,28 dollars).

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