
Des jeunes qui osent boursicoter
« J'aime voir que mes efforts commencent à payer avec le temps », affirme David avec un sourire.
Il a commencé à investir en Bourse à 17 ans, pendant la pandémie, en testant des applications de simulation de marché. Aujourd'hui, il consacre quelques heures par semaine à suivre les tendances et à ajuster son portefeuille. Ce n'est pas une source de revenus, mais plutôt une façon de faire fructifier les économies qu'il met de côté grâce à son emploi étudiant.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
David Vo, 20 ans
Ce qui me pousse vraiment, c'est [le désir] d'atteindre l'indépendance financière, surtout à un jeune âge. C'est important de commencer tôt.
David Vo, 20 ans
Comme David, de plus en plus de jeunes de la génération Z se lancent sur le marché boursier, souvent sans aucune formation scolaire en finance. Ils investissent en parallèle de leurs études, souvent de manière autodidacte.
Depuis la pandémie, cet engouement ne cesse de croître, explique Laurence Amann, vice-présidente et directrice générale de Desjardins Courtage en ligne. « Il y a eu un accroissement notable de l'intérêt de l'ensemble de la population pour l'investissement à la Bourse, mais notamment chez les jeunes. »
Selon elle, environ le tiers de la nouvelle clientèle accueillie depuis 2020 a entre 18 et 30 ans. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la majorité ne vient pas du domaine financier. « Ce sont des étudiants, de jeunes travailleurs ou des professionnels, précise-t-elle. Ce sont des jeunes qui s'intéressent à l'investissement qui veulent gérer eux-mêmes leur portefeuille. »
Investir n'est toutefois pas sans risque. Le danger est l'ombre du casino caché derrière les graphiques colorés.
« Le problème est qu'avec cette démocratisation, il y a la possibilité d'investir dans des niaiseries et d'essayer de faire un coup d'argent rapide, explique Martin Boyer, professeur de finance de HEC Montréal. Ce n'est pas un casino, la Bourse. C'est un endroit qui permet, avec beaucoup de patience, de faire beaucoup d'argent. »
À 21 ans, Ziad Jahouri étudie en biochimie et médecine moléculaire à l'Université de Montréal. Bien qu'il ait souvent les yeux rivés à un microscope, il prend aussi le temps de suivre les fluctuations du marché. Il partage un compte d'épargne avec son frère, dans lequel ils ont accumulé maintenant environ 45 000 $ au fil des trois dernières années.
« Pour moi, c'est plus un passe-temps qu'autre chose. C'est drôle à dire, mais c'est une sorte de jeu », explique-t-il.
Un jeu sérieux qu'il aborde de façon réfléchie et patiente. Un jeu auquel il peut se permettre de jouer. lui qui « n'a pas énormément de dépenses » et dispose donc de « l'argent qu'il est prêt à perdre ».
Je pense que la plupart des jeunes ne sont pas assez patients. Tu ne deviens pas millionnaire du jour au lendemain. Quand tu leur parles de Bourse, ils l'associent à une façon de faire de l'argent rapide.
Ziad Jahouri, 21 ans
De son côté, étudiant en techniques de services financiers et d'assurances au cégep de Saint-Hyacinthe, Jacob Chrétien baigne dans les chiffres. Pour lui, c'est la cryptomonnaie qui a servi de porte d'entrée à cet intérêt financier, tant pour ses études que sur le plan personnel.
Au début, lorsqu'il a plongé dans le milieu, il pouvait consacrer jusqu'à 15 heures par semaine à s'informer sur ses placements de quelques milliers de dollars.
« Je faisais des recherches et j'investissais, raconte-t-il. Et là, j'ai commencé à faire de l'argent. Donc, j'ai eu la piqûre et j'ai investi encore plus d'argent. »
La finance à portée de doigt
Ce type de discours ne surprend pas M. Boyer. Selon lui, la génération Z est plus exposée à l'idée d'investir dès un jeune âge.
Naviguer avec prudence et ambition, voilà le défi pour de nombreux jeunes, peu exposés à une éducation financière. Selon M. Boyer, la grande majorité de la population, surtout les jeunes, ne possède pas les connaissances de base en finance comme l'impact de l'inflation ou des intérêts composés.
Comprendre le risque dans un manuel, c'est une chose. Le ressentir avec son propre argent en est une autre. La courbe d'apprentissage est plus abrupte lorsque ça touche directement le compte bancaire.
« L'une des erreurs les plus fréquentes, c'est de surestimer sa tolérance au risque », observe Benjamin Croitoru, professeur associé en finance de l'Université McGill.
Trop souvent, insiste-t-il, des jeunes plongent dans des placements risqués, convaincus de comprendre ce qu'ils font.
Ils perdent une somme importante, se retirent du marché, deviennent trop prudents et, au final, ça leur coûte de l'argent.
Benjamin Croitoru, professeur associé en finance de l'Université McGill
Pour lui, la clé n'est pas d'avoir les bons instincts, mais plutôt les bons réflexes. Diversifier, comprendre son niveau de risque, ne pas courir après les hausses et surtout ne pas tout apprendre sur YouTube. « Il y a trop [de contenu] qui est disponible. C'est trop facile de se perdre dans les détails qui ne sont pas importants. »
Investir jeune, ce peut être un tremplin bénéfique, mais aussi un piège selon la manière dont on s'y prend. Des jeunes comme David l'ont bien compris.
« Pour finir, il y a un risque. Par contre, ce n'est pas comme au casino, où c'est 51-49 en faveur de la maison. »
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10 hours ago
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Lion Électrique racheté pour une bouchée de pain
Les nouveaux propriétaires de Lion Électrique n'ont eu qu'à mettre 6 millions sur la table afin de racheter le constructeur d'autobus scolaires électriques, a appris La Presse. Cela confirme qu'il ne reste rien pour ses créanciers, une liste sur laquelle figurent les contribuables québécois. Gardée secrète devant la Cour supérieure du Québec, qui supervisait la restructuration judiciaire en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), l'information a récemment été dévoilée dans un document judiciaire. La somme est inférieure au financement intérimaire de 16 millions obtenu par Lion en se plaçant à l'abri de ses créanciers, le 18 décembre dernier. Malgré l'équivalent de 70 autobus scolaires électriques déjà achevés et l'équivalent de 215 millions US en stocks en date du 30 septembre dernier, le groupe notamment formé de Vincent Chiara, président et fondateur du promoteur immobiliser Groupe Mach, de l'entrepreneur Pierre Wilkie et du financier Claude Boivin a obtenu l'ex-étoile montante pour une bouchée de pain. Le prix payé est bien loin de la valeur boursière de Lion au début du mois de juin 2021, quelques semaines après son arrivée à Wall Street et à Bay Street. La valeur boursière du constructeur avait brièvement frôlé les 4,7 milliards. Comment cela a-t-il pu être possible ? Deloitte, qui agit à titre de contrôleur dans le dossier, avait offert quelques pistes pour comprendre cette chute de valeur dans le cadre d'une séance de questions-réponses avec d'ex-salariés de Lion, le mois dernier. Essentiellement, les 6 millions offerts par les repreneurs québécois étaient supérieurs à ce qui aurait été récolté avec une liquidation en pièces détachées — un scénario où pratiquement aucune valeur n'était accordée aux stocks. « Quand il n'y a pas de service après-vente et personne pour entretenir les autobus […] un acheteur peut se retrouver sans aide, a expliqué Jean-François Nadon, spécialiste en restructuration de la firme. C'est pour cela que les actifs sont aussi dévalorisés. » Il s'agit aussi de l'analyse de Yan Cimon, professeur titulaire à la faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval. PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE C'est à Saint-Jérôme, dans les Laurentides, que les activités de Lion Électrique ont été recentrées. « Dans la situation où elle est, l'entreprise n'est pas encore en mesure de garantir les mêmes niveaux de service d'il y a quelques trimestres, quand les choses allaient mieux, souligne-t-il. Dans ce contexte, c'est très difficile de vendre les stocks à leur valeur comptable. » Encore des défis Lion a peut-être de nouveaux propriétaires, mais l'entreprise n'est pas encore sortie de l'auberge. Le trio d'investisseurs québécois n'a pas fini de délier les cordons de la bourse pour renflouer les coffres du constructeur. Il y a beaucoup de risques liés à Lion 2.0. Il va y avoir un besoin assez exceptionnel de fonds de roulement. Jean-François Nadon, spécialiste en restructuration chez Deloitte À cela s'ajoutent les efforts nécessaires pour « rebâtir la crédibilité » du constructeur, ses relations avec les fournisseurs et les autres partenaires, ajoute M. Cimon. Il n'avait pas été possible de s'entretenir avec M. Chiara, au moment d'écrire ces lignes. Selon nos informations, environ 120 personnes – des employés d'usine ainsi que du côté administratif – ont été rappelées au cours des dernières semaines à Saint-Jérôme, où les activités ont été recentrées. 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Un ancien hôpital sauvé de la démolition
Un édifice emblématique de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a évité la démolition grâce à deux promoteurs immobiliers, qui l'ont restauré afin de créer un immeuble résidentiel de 299 unités locatives. Malgré ce que son nom laisse croire, le manoir Grace Dart n'était pas une résidence de luxe. C'était plutôt un hôpital pour soigner les victimes de la tuberculose au début du XXe siècle. Son fondateur, le pharmacien Henry J. Dart, l'avait nommé en l'honneur de sa fille Grace, morte auparavant. Ouvert en 1907, l'établissement de santé a fonctionné pendant plus d'un siècle. À sa fermeture il y a 10 ans, ce bel édifice de style néo-géorgien avait été identifié comme un immeuble doté d'une valeur patrimoniale exceptionnelle. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Les promoteurs ont voulu mettre en valeur l'héritage architectural du bâtiment. 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De son côté, TGTA a notamment à son crédit la transformation d'une ancienne usine de textile en bureaux de type loft dans le secteur Mile-Ex. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un nouvel aménagement paysager met en valeur le bâtiment. De la rue, les passants ne remarqueront pas immédiatement le changement, à l'exception du nouvel aménagement paysager. Une large allée en pavés, qui a conservé quelques éléments décoratifs du temps, mène désormais à l'entrée principale du complexe. Le vieux bâtiment a conservé son charme d'époque, avec ses murs de brique artisanale, sa toiture en cuivre, ses finitions en fer forgé, ainsi que certains encadrements métalliques originaux. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Le site a été densifié à l'arrière avec l'ajout d'un immeuble de six étages. Le petit bâtiment au premier plan est l'ancien pavillon des infirmières. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Les papiers peints aux motifs paysagers et autres éléments du décor rappellent le style Art nouveau, comme ici dans le hall d'entrée. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE On voit aussi les portraits du fondateur du manoir, le pharmacien Henry J. Dart, et de sa fille Grace, qui rappellent l'histoire des lieux. 1 /3 Le site a été densifié à l'arrière du terrain. Dessiné par les architectes de Provencher_Roy, un immeuble contemporain de six étages a été érigé comme un écrin qui épouse la forme de l'ancien sanatorium. Ses lignes, ses ouvertures et ses teintes de briques renforcent la cohésion architecturale du nouveau complexe. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un exemple d'appartement dont les espaces communs sont à aire ouverte. La décoration intérieure sert aussi de trait d'union et rend hommage à l'histoire de l'édifice d'origine. Ses papiers peints aux motifs paysagers ainsi que ses tapisseries et ses revêtements de plancher aux dessins floraux rappellent le style Art nouveau, très en vogue au tournant du XXe siècle. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un joli espace de travail partagé, qui peut aussi servir de lounge, a été aménagé dans l'ancien pavillon des infirmières. Sentiment de communauté Maître Carré possède deux autres complexes multirésidentiels, appelés « Mellem », à Montréal et à Gatineau. Le terme « Mellem » provient du livre Livet mellem husene de l'urbaniste danois Jan Gehl. Il peut être traduit par « la vie entre les bâtiments » ou encore « vivre ensemble autrement ». Nous visons la mixité sociale dans nos immeubles. Nous voulons attirer les clientèles de tout âge. C'est ainsi que l'on crée une vraie vie communautaire. David Fernandez, chef des finances et des opérations chez Maître Carré « Par exemple, des parents et des grands-parents pourraient habiter ici, tout près les uns des autres, tout en gardant une distance qui leur convient dans leurs vies respectives », croit David Fernandez. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Il y a 299 logements en tout. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE La majorité des appartements comptent une ou deux chambres, mais certains en ont trois. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Des studios sont aussi offerts. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un autre exemple de chambre 1 /4 C'est dans cette optique de cohabitation intergénérationnelle que le Mellem Grace Dart a été imaginé. Si la majorité de ses appartements comptent une ou deux chambres à coucher, une trentaine d'autres en possèdent trois. Une vingtaine de studios sont aussi offerts. 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Paniquer n'a servi à rien, et 5 autres leçons de 2025
Le président des États-Unis, Donald Trump, annonçant l'entrée en vigueur d'une série de droits de douane, le 2 avril dernier. L'investisseur avisé est un investisseur patient qui ne se laisse pas influencer par les aléas quotidiens de l'actualité internationale, soutient notre journaliste. Car, dans les marchés, tout ce qui tombe se relèvera. Il suffit d'attendre assez longtemps. Et puis, aimez-vous 2025 jusqu'ici ? Plus de la moitié de l'année est déjà derrière nous. Elle a été assez chaotique, merci. Il y a six mois, c'était la lointaine époque où Joe Biden occupait la Maison-Blanche. Où Mark Carney était travailleur autonome. Où l'on planifiait avec abandon nos vacances d'été aux États-Unis. Et où personne ne s'inquiétait de la provenance du brocoli ou du pays de fabrication des lingettes humides. Six mois qui ont plutôt l'air de six ans, en fait. Voici ce que l'année nous a appris jusqu'ici. 1) Vous ne pouvez pas prédire la direction des marchés J'aime garder en banque les prédictions des experts sur la direction des marchés en début d'année, et les revisiter à la fin de l'année. Une fois que vous effectuez cet exercice, vous ne lisez plus les analyses de la même façon. Je sens que la cuvée 2025 va être bonne. Mais il est trop tôt pour faire l'exercice. Il y a quelques mois, le ciel nous tombait sur la tête, avec des chutes quotidiennes de 5 %. Bien des investisseurs faisaient un copier-coller mental, et s'imaginaient que leurs placements allaient atteindre zéro. L'indice du S&P/TSX, qui suit les 250 plus grandes sociétés à la Bourse de Toronto, a chuté de 11 % en quelques jours au début d'avril. Depuis, il est en hausse de 20 %, et a atteint plusieurs sommets historiques. Même chose du côté du S&P 500 aux États-Unis, en hausse de 26 % depuis avril. « Il y a quelques mois, cela aurait semblé impossible, a écrit cette semaine Charlie Bilello, stratège en chef de la firme Creative Planning. Mais rien n'est impossible sur les marchés. » 2) Réagir à l'actualité internationale ne nous enrichira pas Vous souvenez-vous de la guerre entre les États-Unis et l'Iran ? Celle qui a débuté il y a deux semaines, et dont votre beau-frère répétait sur Facebook qu'elle allait faire exploser le prix du baril de pétrole et mener à la Troisième Guerre mondiale ? Eh bien, le prix du baril de pétrole est en baisse de 9 % depuis l'attaque américaine en Iran. L'indice MSCI ACWI, qui suit un panier d'actions diversifié mondialement, est en hausse de 5 % depuis cette date. Investir en fonction des actualités internationales et des analyses macroéconomiques (l'étude du fonctionnement global de l'économie) est plus susceptible de nous appauvrir que de nous enrichir, a écrit la semaine dernière l'économiste et stratège en investissement Joachim Klement. « La plupart des modèles macroéconomiques sont tellement peu fiables dans leurs prévisions qu'ils sont inutiles pour les investisseurs. Ils sont efficaces pour prévoir quelques éléments à évolution lente, comme la croissance du PIB, entre autres. Mais en matière d'investissement, la plupart des modèles macroéconomiques ne vous aident en rien. » 3) Paniquer n'a servi à rien Ce n'est pas toujours le cas. Mais, historiquement, les baisses fortes et rapides du marché sont suivies par des reprises fortes et rapides. Et les périodes baissières lentes sont habituellement suivies par des périodes haussières lentes. Au fait, vit-on une année complètement folle ? Les données nous disent que non. Par exemple, au cours des 45 dernières années, la Bourse américaine a subi des baisses moyennes de 14,1 % en cours d'année, selon J. P. Morgan. Pourtant, les rendements annuels ont été positifs pendant 34 de ces 45 années. En avril, la baisse de la Bourse américaine depuis le début de l'année était de 15 %. Et les rendements jusqu'ici sont en territoire positif pour l'année. Et ceux qui croient que les sommets historiques sont des territoires dangereux pour le marché devraient regarder ce que l'histoire nous enseigne à ce sujet. Les sommets tendent à être suivis… par d'autres sommets. Depuis 1929, le S&P 500 a grimpé de 10 % en moyenne au bout d'une année après avoir fait un sommet historique, selon les calculs de Creative Planning. 4) La vie nous offre un cadeau Étiez-vous stressé lors de la chute au printemps ? Aviez-vous du mal à dormir ? Si c'est le cas, la vie vient de vous offrir un cadeau. Vos placements ont repris la taille qu'ils avaient avant le « Jour de la libération » de Donald Trump. Le moment est bon pour revoir le niveau de risque avec lequel vous êtes à l'aise. Si les chutes vous effraient, c'est signe qu'il faut peut-être diminuer la part allouée aux actions dans votre portefeuille, et augmenter la part allouée aux obligations. Depuis le début de l'année, un portefeuille indiciel « équilibré » composé à 60 % d'actions, et à 40 % d'obligations est en hausse de 4,5 %. Pour un portefeuille « croissance » (80 % d'actions, 20 % d'obligations), on parle d'un rendement de 5,5 % jusqu'ici. Bref, malgré les crises, les guerres, l'incertitude, l'investisseur patient a été récompensé. 5) Les actions canadiennes ont battu les actions américaines Depuis plusieurs années, vous êtes nombreux à me dire que vous n'investissez qu'aux États-Unis. Or, même si la Bourse américaine a historiquement bien fait, elle a souvent sous-performé pendant de longues périodes. Par exemple, depuis le début de l'année, et malgré les attaques économiques répétées de Donald Trump, la Bourse canadienne est en hausse de 10 %, contre 6 % pour la Bourse américaine, en incluant le réinvestissement des dividendes. Une des raisons, c'est que le marché intègre extrêmement bien les attentes. Vous croyez que les entreprises américaines sont plus innovantes, dynamiques, et feront plus de profits dans l'avenir que les entreprises canadiennes ? Des millions d'autres investisseurs le pensent aussi. C'est déjà reflété dans les prix. Et donc cette information ne nous dit rien de certain sur les rendements à venir. 6) Laisser la politique influencer nos décisions de placement coûte cher Un sondage Gallup réalisé aux États-Unis au printemps a montré que 59 % des républicains s'attendaient à une hausse du marché boursier au cours des six prochains mois, contre seulement 12 % des démocrates. Difficile de croire que ce sentiment n'a pas d'impact sur le comportement des investisseurs. L'histoire nous enseigne que la meilleure approche face aux changements de gouvernement et aux crises politiques est de les ignorer. Une leçon qu'on doit souvent apprendre à la dure, malheureusement.