Quand les Lions britanniques ont joué avec l'apartheid en 1974
Il existe un trait commun entre la tournée des Lions britanniques et irlandais qui sillonnaient l'Afrique du Sud en pleine période covid, début juillet 2021, et ceux de leurs prestigieux aînés partis défier les Springboks en 1974, et c'est Eddie Butler, espiègle, qui nous l'avait fait remarquer. « À l'époque déjà, les Lions avaient dû vivre dans une sorte de bulle et ne pouvaient pas sortir de leur hôtel à Londres, avant leur départ », souriait l'ancien international gallois des années 80, devenu journaliste curieux, auteur d'un documentaire sur cette épopée, et décédé en septembre 2022. Mais si en 2021, les joueurs tentaient de se préserver d'une pandémie, c'est l'opprobre publique qu'ils voulaient alors éviter : devant leurs quartiers, les manifestations anti-apartheid s'étaient multipliées, les enjoignant de renoncer à leur voyage austral.
« Depuis le milieu des années 1960, poursuivait Butler, il y avait eu en Europe une forte sensibilisation à la réalité du régime de ségrégation et les joueurs ne pouvaient pas dire qu'ils ignoraient la situation. » Certains en avaient ainsi clamé leur dégoût, comme le Gallois John Taylor, écoeuré par ce qu'il avait vu de l'Afrique du Sud en 1968, lors de la précédente tournée des Lions. Le troisième-ligne avait ensuite refusé d'affronter les Springboks avec Galles en 1969 et finalement boycotté le périple de 1974, imité ensuite par son compatriote Gerald Davies.
Surfer sur la gloire de 1971 et la tournée victorieuse en Nouvelle-Zélande
Le gouvernement britannique lui-même avait publiquement désavoué ce projet sportif. Il avait demandé à son corps diplomatique en Afrique du Sud de garder ses distances avec les rugbymen quand ils y seraient arrivés. Mais la plupart des Lions s'étaient obstinés, obnubilés par un seul et unique alibi : la quête de la gloire sportive. Ils sortaient auréolés d'une tournée victorieuse en Nouvelle-Zélande en 1971, et avec une génération dorée, emmenée par le capitaine irlandais, Willie John McBride, un colosse rocailleux, et une cohorte de Gallois surdoués, les JPR Williams ou autres Gareth Edwards - Phil Bennett à la charnière. Ils voulaient parachever leur légende contre leur autre adversaire mythique, les Boks.
Les Lions y seront parvenus, d'ailleurs, ravageant le rugby sud-africain, avec 21 victoires en 22 matches, dont trois succès pour un nul en quatre tests. Ils y auront forgé leur histoire, aussi, entre un surnom, les Invincibles, et une réputation de solidarité absolue, incarnée par leur fameux appel « 99 », ce chiffre qu'ils devaient hurler comme un signe de ralliement pour répondre aux brutalités physiques que les joueurs sud-africains se permettaient parfois. Mais près d'un demi-siècle plus tard, une question obsédante résonne encore plus fort. Auraient-ils dû, eux aussi, boycotter cette tournée pour blesser encore plus fortement le régime d'Apartheid ?
« Je voulais qu'on les expulse du terrain, ils interrompaient notre match ! »
Dugald MacDonald
Paradoxalement, c'est un joueur sud-africain de l'époque qui s'est plongé récemment dans ce puits de tourmente morale. Avant de former, à la fin des années 1970, la troisième-ligne du Stade Toulousain, encadré par Jean-Claude Skrela et Jean-Pierre Rives, Dugald MacDonald s'y était frotté, à ces Lions. Et c'est une banale valise de cuir qui l'a replongé dans l'époque, celle où son père avait religieusement collecté les coupures de presse retraçant sa carrière de numéro 8. MacDonald l'a rouverte enfin au milieu des années 2010 et ce n'est pas le rugby qui a le plus frappé son imaginaire.
Il y découvre la photo d'une jeune femme, les deux yeux protégés par des compresses médicales, un étrange sourire douloureux sur les lèvres. Jenefer Shute venait d'être victime de brutalités, parce qu'avec d'autres activistes sud-africains, elle avait interrompu un match de semaine entre les Lions et une sélection des universités du Cap et de Stellenbosch, en pénétrant sur la pelouse du Newlands, bannière anti-apartheid à la main.
« Je me souvenais vaguement de cet incident », nous confesse-t-il. Il était de ce match, pourtant, ce jour-là, et on peut l'observer photographié, à l'autre bout du terrain, comme ses coéquipiers ou adversaires, une main impatiente posée sur une hanche trépignante. « Je voulais qu'on les expulse du terrain, ils interrompaient notre match ! », se souvient-il. Un demi-siècle plus tard, sa réaction a été moins épidermique : Dugald MacDonald s'est replongé dans l'épisode pour retrouver certains de ces manifestants, les comprendre, il a aussi fouillé les archives et tenté d'en mesurer la portée.
« Le rugby faisait partie de ma culture, mais je le détestais pour toute l'idéologie du mâle blanc qu'il drainait »
Jenefer Shute
C'est ainsi qu'il a remonté la trace de Jenefer Shute. Et du destin de celle qui était alors une jeune étudiante de 17 ans, il a tiré un documentaire, Blindside. « Quand Dugald m'a contactée pour reparler de cet épisode, j'ai failli m'évanouir !, nous a avoué l'élégante sexagénaire, depuis sa ville de New York. Parce que j'avais mis un voile sur cette partie de ma vie et la dernière personne à laquelle je m'attendais pour la réveiller, c'était bien un joueur ! »
Shute, devenue écrivaine, s'est réconciliée avec cette mémoire, qu'elle nous a dessinée tout en sensibilité. « J'étais en première année à l'université du Cap (UCT). Je venais d'un milieu qui, pour les standards sud-africains, n'était pas si conservateur, mais ma mère était ouvertement raciste, parce que c'était comme ça qu'elle avait été élevée, à profiter de son existence de blanche dont le confort reposait sur le travail des noirs. Moi, je me sentais coupable, je ne voulais pas vivre comme ça », se révolte-t-elle.
UCT est un bon refuge, progressiste, où elle affine peu à peu sa conscience politique. En cet hiver austral 1974, les étudiants essayent donc de suggérer à leur équipe de rugby de ne pas affronter les Lions, mais un vote balaie ce moyen d'action. Les plus décidés fomentent alors autre chose. D'autant plus facilement que le rugby est un symbole de l'oppression qu'ils veulent combattre. « Le rugby faisait partie de ma culture, mais je le détestais pour toute l'idéologie du mâle blanc qu'il drainait », réfléchit-elle. Avant de revenir à l'action : « avec ce petit groupe, on était entre 15 et 20, on a pensé à perturber ce match. J'avais 17 ans, j'étais passionnée, dans l'émotion, on ne réfléchissait pas toujours aux conséquences... ce que j'aurais peut-être dû faire ! Mais quand l'idée a surgi, j'ai accepté ! »
Une bonne partie des spectateurs s'est précipitée sur la pelouse... Pour en chasser les manifestants
Et lors de cet après-midi où l'hiver du Cap cinglait les visages de pluie et de vent, où la pelouse du Newlands n'était que boue humide, tout s'est accéléré. « Il y avait tellement d'adrénaline que tout m'a paru se dérouler dans le silence, au ralenti, comme dans un tunnel. J'étais si concentrée sur ma mission, courir et déployer la bannière... » Celle-ci crie : « We're playing with apartheid » (voir photo ci-dessous). Nous jouons avec l'apartheid.
Un demi-siècle plus tard, Shute s'interroge encore, comme une auteure qui a appris le poids des mots : « je me demande pourquoi on n'a pas écrit « vous jouez avec l'apartheid ! » Mais le message était passé : pour la première fois, sur une pelouse sud-africaine, une rencontre sportive, de la discipline reine, était interrompue par un acte politique. Les Sud-Africains avaient reçu l'écho du harcèlement activiste qui avait accompagné les Springboks lors de leur tournée au Royaume-Uni en 1969-1970. Mais pour la première fois, ils l'avaient sur leur propre terre, sous leurs propres yeux. D'abord sidérés. Puis coléreux.
Parce qu'après un moment de stupeur, une bonne partie des spectateurs s'est précipitée sur la pelouse... Pour en chasser les manifestants (voir photo ci-dessous) !
« Ils nous ont aussi agressés physiquement puis la police les a suivis et une partie de la foule les encourageait de la voix, poursuit Shute. À ce jour, je ne sais pas qui m'a frappée. Un spectateur avec un parapluie, ou un policier ? J'aimerais savoir. Mais en tout cas, on allait quitter la pelouse quand, BAM, dans mon visage... Je n'ai rien vu venir. » Le nez fracturé et un oeil sévèrement touché, qu'elle a failli perdre, la jeune femme doit passer dix jours à l'hôpital. Dix jours où se met en branle l'impitoyable machinerie policière du régime d'apartheid, celle qu'avaient choisi d'ignorer les Lions.
« Ma mère était venue à mon chevet et se sentait déjà honteuse de mon geste »
« On n'a pas été arrêtés à ce moment-là, ce qui est assez surprenant ! Mais un policier est allé rendre visite à ma mère, qui était venue à mon chevet et se sentait déjà honteuse de mon geste, comme si j'avais jeté la disgrâce sur notre famille. Le policier lui a offert un verre d'alcool, elle qui ne buvait jamais, pour la faire parler. Puis un policier est venu m'interroger. » La pression de la Special Branch, cette section de l'arsenal répressif, se met en place, insidieuse et obscène : « les gens ne s'en rappellent plus, mais tous les mouvements anti-apartheid étaient interdits et il était illégal de participer à une manifestation de plus de quatre personnes. La presse était censurée. Et la police n'était pas subtile du tout, elle pouvait ouvrir votre courrier ou s'installer sur une simple boîte en face de chez vous pour vous observer. » Ostensiblement. « Depuis cette période, j'ai peur de la police sud-africaine. » Qui a fini par prendre contre elle une autre de ses classiques mesures de pression : lui confisquer son passeport. Et la résoudre, en 1978, à s'exiler aux États-Unis.
Shute y vit toujours, plus apaisée. À faire preuve d'empathie envers ces jeunes hommes qui ne pensaient qu'ovale : « Parce qu'où allez-vous tracer la ligne ? Chaque pays est coupable d'une forme d'injustice voire d'une atteinte aux droits de l'homme. Qui décide lequel est si mauvais qu'on ne doit plus y mettre le pied ? Qui décide lequel est si pur que vous pouvez y aller ? » Le questionnement a fini par tourmenter les Lions de l'époque, aussi.
Deux rencontres contre des sélections de « Coloured »
Et toujours Dugald MacDonald, qui n'en a tiré qu'une certitude : « si les Lions avaient boycotté, le régime aurait été sous pression, oui. Mais en venant, ils ont aussi produit cet effet ! » Peut-être pas en jouant deux rencontres contre des sélections de « Coloured », les métis, ou de Noirs. Dans un documentaire irlandais de 2009 sur les Invincibles, le capitaine des Proteas, l'équipe des Coloured, assurait : « le match nous a fait prendre conscience qu'on était de bons joueurs, et pas une sorte de sous-espèce de qui que ce soit ! » Mais dans un autre documentaire, de la BBC, Gareth Edwards, rugby, apartheid and me, un joueur qui avait refusé sa sélection dans une de ces deux équipes qu'il considérait, comme de nombreux coéquipiers, comme un alibi offert au régime, a expliqué au demi de mêlée gallois : « si vous n'étiez pas venus en tournée, notre réunification et notre transformation seraient arrivées plus vite ! »
Ce dilemme-là, MacDonald l'écarte donc. Pour mieux se replonger dans des faits qu'il a pu vivre lui-même. Il y a d'abord le soutien des populations non-blanches qui, en 1974, dans le ciel ouvert des stades comme dans l'horizon obscur des geôles, avaient fait des Lions leurs favoris. Les Lions eux-mêmes avaient d'abord été surpris de voir les spectateurs Coloured et noirs, parqués dans leurs propres gradins, nouvelle dégradation de la ségrégation, les supporter ouvertement.
Les spectateurs Coloured et noirs parqués dans leurs gradins et salués par les Lions après les matches
Ils avaient fini par en jouer, en allant les saluer, sachant aussi qu'ils blessaient ainsi les Springboks. Qui avaient aussi un autre ennemi heureux de savoir les Lions triomphants : Madiba. L'anecdote a plusieurs versions qui lui donnent un accent apocryphe mais Ian McGeechan a livré la sienne au Guardian. Lui, le centre de 1974, raconte qu'à son arrivée en Afrique du Sud en 1997, alors qu'il était devenu entraîneur, il a reçu la visite du ministre des Sports, Steve Tshwete. Il lui a confié qu'il n'avait pas raté une minute des retransmissions radiophoniques des matches des Lions, avec son compagnon de cellule à Robben Island, Nelson Mandela. « Et Tshwete a dit à McGeechan, nous ajoute Dugald MacDonald : ''ne sous-estimez jamais ce que les victoires des Lions ont fait pour ce pays'' ».
Voilà ce à quoi croit MacDonald, pour l'avoir vécu dans sa chair de joueur, pour sa seule et unique sélection de Springbok. Il était titulaire lors du deuxième test, au Loftus, à Pretoria. Une déroute, la plus sévère défaite des Boks à l'époque, 28-9 : « Le commentateur l'avait alors décrit comme le match le plus important de l'histoire du rugby sud-africain. Les Lions avaient instillé cette peur dans nos coeurs : ils pouvaient détruire notre crédibilité rugbystique !
Le rugby sud-africain victime de son isolement
J'ai joué ce match et je peux témoigner de l'effet traumatisant qu'il a eu sur chacun de nous. Une foule de 65 000 spectateurs réduite au silence... Un choc psychologique. Le rugby, c'était là où on pouvait encore triompher. Le monde pouvait bien nous critiquer pour le reste mais le rugby, c'était encore là où on pouvait prétendre battre n'importe qui. Mais là, voir cette équipe venir ici, nous égorger dans notre cathédrale... »
Une cathédrale ébranlée et une prise de conscience pour le rugby sud-africain. Son isolement érode peu à peu sa compétitivité. Alors, une première pierre bouge dans cet édifice ultra-conservateur, fierté afrikaner où même les Sud-Africains d'origine anglaise sont suspects.
« En 1974, il y avait eu le projet d'une première équipe multiraciale pour affronter les Lions, à travers les Quaggas, des Barbarians sud-africains, explique MacDonald. Mais après avoir accepté un temps l'idée, le ministre des Sports l'avait enterrée. L'année suivante, pour combattre l'isolement, Danie Craven, le président de la Fédération, avait demandé à la France de venir en Afrique du Sud. Albert Ferrasse avait accepté, à une condition : que les Bleus puissent affronter une équipe multiraciale. Craven est alors revenu à la charge auprès du premier ministre et a obtenu satisfaction. Le match a bien eu lieu, en 1975, et j'en étais. La première équipe multiraciale depuis l'instauration de l'apartheid. C'était extraordinaire ! » Et peut-être, un an après leur passage, la vraie victoire inattendue des Lions.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes

L'Équipe
6 hours ago
- L'Équipe
Les défis Vulcains, le rite de présaison de Christophe Urios pour intégrer les recrues et faire émerger des leaders
Comme chaque année depuis ses débuts de manager, Christophe Urios organise pour ses joueurs des épreuves ludiques et sportives lors de la préparation estivale à Clermont, insistant sur l'effort collectif et le lien avec le territoire auvergnat. Depuis quatorze ans maintenant, le team building à la sauce Urios rythme les présaisons des équipes que l'entraîneur héraultais dirige. Chaque samedi matin, pendant trois semaines, les joueurs sont divisés en quatre équipes et s'affrontent sur des épreuves façon classe verte, avec un accent mis sur l'effort collectif et la connaissance du terroir. Cette année, au programme pour les joueurs de l'ASM : coutellerie et bûcheronnage sportif, avant le spectacle coutumier de la finale, ce samedi. « J'ai commencé à faire ça en 2007 à Oyonnax, raconte Christophe Urios. Cette année-là, le championnat démarrait après la Coupe du monde, donc on avait juillet, août et septembre à occuper les mecs. Il fallait qu'on invente quelque chose pour rendre cette intersaison extrêmement longue intéressante pour tout le monde. » À l'époque uniquement axées sur le rugby ou l'effort physique, les épreuves se sont diversifiées pour se rapprocher du terroir local. Nommées Olympiades à Oyonnax et Castres, elles ont été rebaptisées Bacchus à Bordeaux puis Vulcains à Clermont, pour coller au territoire. Christophe Urios y tient, « les Vulcains font partie intégrante du projet sportif ». Avec trois objectifs affichés : « travailler la cohésion et surtout l'intégration des nouveaux », « apprendre à souffrir en équipe », et « identifier les leaders ». Un dernier point d'autant plus crucial cet été que le manager montpelliérain a perdu son principal relais sur le terrain, son fidèle ouvreur Benjamin Urdapilleta (39 ans, 47 matches en jaune et bleu), qui l'avait rejoint à Clermont après leurs aventures communes à Castres et Oyonnax. Les cadres Fritz Lee (36 ans, 274 matches), Peceli Yato (32 ans, 190 matches) et Alexandre Fischer (17 ans, 101 matches) ont aussi fait leur valise. 1995, le rugby passe professionnel Thibaud Lanen, au club depuis ses 15 ans et sous contrat jusqu'en 2027, est devenu l'un des visages du projet clermontois. « Je ne me considère pas forcément comme un leader, mais c'est vrai que quand je donne mon avis c'est souvent écouté, donc c'est agréable », confie le deuxième ligne de 27 ans. Son équipe a remporté tous les défis à la scierie des Combrailles, au pied du Puy de Dôme. « On a des jeunes qui sont très investis et on a un noyau d'anciens avec Pierre Fouyssac, Lucas Dessaigne, Etienne Fourcade et Alivereti Raka, explique-t-il. C'est un peu nous qui guidons le truc pour le moment. » Des recrues déjà en vue La composition des quatre groupes n'est pas laissée au hasard. « C'est toujours un vrai casse-tête, admet Christophe Urios. Pour que les Vulcains marchent, il faut que les leaders passent devant et qu'il y ait suffisamment de combattants derrière. Tu as toujours dix à quinze pourcents des joueurs qui n'accrochent pas, donc ils sont sur le porte-bagage et ils se laissent guider, mais c'est vrai pour toutes les équipes et pour tous les groupes. Il y a des années où ça prend plus que d'autres. » Le programme des matches amicaux des clubs de Top 14 Cet été, plusieurs recrues ont déjà brillé. Selevasio Tolofua, arrivé de Toulon, s'est montré habile lors de l'atelier de coutellerie sur le marché de Thiers : « il a même gardé son couteau, j'ai le souvenir qu'il était très beau », raconte Thibaud Lanen. À la scierie des Combrailles, c'est Alivereti Loaloa, arrivé de Nevers, qui était « très à l'aise sur la poutre » lors de la course en relais. « Il y a des garçons qui émergent effectivement », confirme le coach de l'ASM en restant évasif. La préparation est aussi jalonnée de temps conviviaux : visite de la ville de Riom, dégustation de vins d'Auvergne en présence de l'ancien jaunard Rémi Lamerat (devenu vigneron), visite en famille d'une ferme à Saint-Nectaire... « Tu découvres des trucs de ton territoire que tu ne connais pas, le bûcheronnage sportif, je ne savais même pas que ça existait, confie Thibaud Lanen, a priori pas un habitué de la chaîne L'Equipe. L'année dernière, j'ai le souvenir d'une course de tracteurs, c'était très cool. » Mais ne demandez pas à Christophe Urios le lieu de la finale, ce samedi, car le secret est bien gardé jusqu'à la dernière heure. L'ambition retrouvée de Clermont après une saison chaotique


Le HuffPost France
9 hours ago
- Le HuffPost France
Gaza : Suleiman Al-Obeid, « le Pelé du football palestinien », a été tué lors d'une distribution d'aide
GAZA - L'horreur à Gaza n'épargne personne, pas même ce footballeur qui faisait la fierté du territoire palestinien. L'association palestinienne de football a annoncé la mort du joueur Suleiman Al-Obeid, surnommé le « Pelé palestinien », tué par des tirs israéliens lors d' une distribution d'aide dans le sud de Gaza mercredi 6 août. « L'ancien joueur national et star du Khadamat Al-Shati, Suleiman Al-Obeid, a été tué à la suite de tirs par l'occupation israélienne ayant visé des personnes qui attendaient de l'aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza mercredi », a indiqué l'association sur son site. Le joueur, originaire de la ville de Gaza, était âgé de 41 ans, marié et père de cinq enfants, selon la même source. Surnommé « La gazelle », « La perle noire » ou encore « Le Pelé du football palestinien », il avait démarré sa carrière au sein de son club local, le Khadamat Al-Shati. Ses talents impressionnants et sa vitesse sur le terrain lui avaient valu une place au sein de l'équipe nationale où il avait joué 24 matchs internationaux. Avec plus de 100 buts marqués au cours de sa longue carrière, il était considéré comme une star du football palestinien. Plus de 300 morts parmi les membres de l'association palestinienne de football « Israël vient de tuer la star de l'équipe nationale palestinienne Suleiman Al-Obeid alors qu'il attendait de l'aide à Rafah (...). COMBIEN DE TEMPS ENCORE ALLONS-NOUS LES LAISSER COMMETTRE CE GÉNOCIDE ??? LIBÉREZ LA PALESTINE », a réagi sur Instagram l'ancien international français Éric Cantona (voir son post ci-dessous). Le Club Deportivo Palestino, basé au Chili, a quant à lui envoyé « une étreinte fraternelle en ce moment difficile à tout le football palestinien et à tout un peuple qui résiste à une situation inhumaine ». « Nous exhortons les instances dirigeantes du sport à revoir cette situation, car ces crimes graves contre le sport ne devraient jamais être tolérés », a ajouté le club. Selon l'association palestinienne de football, sa mort porte à 321 le nombre de membres de l'association de football - dont des joueurs, entraîneurs, arbitres, administrateurs et membres du conseil d'administration - tués dans la guerre déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Les représailles israéliennes ont déjà fait 61 258 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Du côté israélien, l'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.


Le Parisien
13 hours ago
- Le Parisien
Algérie - Afrique du Sud : à quelle heure et sur quelle chaîne TV voir le match de la 2e journée du CHAN ?
Après leur belle victoire contre l'Ouganda (3-0) avec des buts d'Ayoub Ghezala, Abderrahmane Meziane Bentahar, et Soufiane Bayazid, les Algériens affrontent l'Afrique du Sud ce vendredi 8 août lors de la 2e journée du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) de football. Finalistes malheureux du dernier CHAN en 2022, qui est une compétition où seuls les joueurs évoluant dans un club du continent africain peuvent participer, les Verts voudront cette fois remporter le titre pour la première fois de leur histoire. Pour ce faire, ils devront déjà sortir de leur groupe, également composé du Niger, de la Guinée et l'Ouganda.