Les défis Vulcains, le rite de présaison de Christophe Urios pour intégrer les recrues et faire émerger des leaders
Depuis quatorze ans maintenant, le team building à la sauce Urios rythme les présaisons des équipes que l'entraîneur héraultais dirige. Chaque samedi matin, pendant trois semaines, les joueurs sont divisés en quatre équipes et s'affrontent sur des épreuves façon classe verte, avec un accent mis sur l'effort collectif et la connaissance du terroir. Cette année, au programme pour les joueurs de l'ASM : coutellerie et bûcheronnage sportif, avant le spectacle coutumier de la finale, ce samedi.
« J'ai commencé à faire ça en 2007 à Oyonnax, raconte Christophe Urios. Cette année-là, le championnat démarrait après la Coupe du monde, donc on avait juillet, août et septembre à occuper les mecs. Il fallait qu'on invente quelque chose pour rendre cette intersaison extrêmement longue intéressante pour tout le monde. » À l'époque uniquement axées sur le rugby ou l'effort physique, les épreuves se sont diversifiées pour se rapprocher du terroir local. Nommées Olympiades à Oyonnax et Castres, elles ont été rebaptisées Bacchus à Bordeaux puis Vulcains à Clermont, pour coller au territoire.
Christophe Urios y tient, « les Vulcains font partie intégrante du projet sportif ». Avec trois objectifs affichés : « travailler la cohésion et surtout l'intégration des nouveaux », « apprendre à souffrir en équipe », et « identifier les leaders ». Un dernier point d'autant plus crucial cet été que le manager montpelliérain a perdu son principal relais sur le terrain, son fidèle ouvreur Benjamin Urdapilleta (39 ans, 47 matches en jaune et bleu), qui l'avait rejoint à Clermont après leurs aventures communes à Castres et Oyonnax. Les cadres Fritz Lee (36 ans, 274 matches), Peceli Yato (32 ans, 190 matches) et Alexandre Fischer (17 ans, 101 matches) ont aussi fait leur valise.
1995, le rugby passe professionnel
Thibaud Lanen, au club depuis ses 15 ans et sous contrat jusqu'en 2027, est devenu l'un des visages du projet clermontois. « Je ne me considère pas forcément comme un leader, mais c'est vrai que quand je donne mon avis c'est souvent écouté, donc c'est agréable », confie le deuxième ligne de 27 ans. Son équipe a remporté tous les défis à la scierie des Combrailles, au pied du Puy de Dôme. « On a des jeunes qui sont très investis et on a un noyau d'anciens avec Pierre Fouyssac, Lucas Dessaigne, Etienne Fourcade et Alivereti Raka, explique-t-il. C'est un peu nous qui guidons le truc pour le moment. »
Des recrues déjà en vue
La composition des quatre groupes n'est pas laissée au hasard. « C'est toujours un vrai casse-tête, admet Christophe Urios. Pour que les Vulcains marchent, il faut que les leaders passent devant et qu'il y ait suffisamment de combattants derrière. Tu as toujours dix à quinze pourcents des joueurs qui n'accrochent pas, donc ils sont sur le porte-bagage et ils se laissent guider, mais c'est vrai pour toutes les équipes et pour tous les groupes. Il y a des années où ça prend plus que d'autres. »
Le programme des matches amicaux des clubs de Top 14
Cet été, plusieurs recrues ont déjà brillé. Selevasio Tolofua, arrivé de Toulon, s'est montré habile lors de l'atelier de coutellerie sur le marché de Thiers : « il a même gardé son couteau, j'ai le souvenir qu'il était très beau », raconte Thibaud Lanen. À la scierie des Combrailles, c'est Alivereti Loaloa, arrivé de Nevers, qui était « très à l'aise sur la poutre » lors de la course en relais. « Il y a des garçons qui émergent effectivement », confirme le coach de l'ASM en restant évasif.
La préparation est aussi jalonnée de temps conviviaux : visite de la ville de Riom, dégustation de vins d'Auvergne en présence de l'ancien jaunard Rémi Lamerat (devenu vigneron), visite en famille d'une ferme à Saint-Nectaire... « Tu découvres des trucs de ton territoire que tu ne connais pas, le bûcheronnage sportif, je ne savais même pas que ça existait, confie Thibaud Lanen, a priori pas un habitué de la chaîne L'Equipe. L'année dernière, j'ai le souvenir d'une course de tracteurs, c'était très cool. » Mais ne demandez pas à Christophe Urios le lieu de la finale, ce samedi, car le secret est bien gardé jusqu'à la dernière heure.
L'ambition retrouvée de Clermont après une saison chaotique
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