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Land Art: Saype est de retour à Villars, grandeur nature

Land Art: Saype est de retour à Villars, grandeur nature

24 Heures21-07-2025
Événement Land Art

Saype est de retour à Villars, grandeur nature
L'artiste-graffeur sur herbe a posé une nouvelle empreinte sur les pentes du Chamossaire. C'est la quatrième fois qu'il y œuvre.
Florence Millioud
«Vers l'horizon», la nouvelle fresque éphémère de Saype a été réalisée sur 2500 m² dans la région du Grand Chamossaire à Villars.
Saype
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En bref : L'artiste Saype crée sa quatrième fresque éphémère sur les pentes du Chamossaire.
Pendant quatre jours, avec son équipe, il a travaillé intensément de 8h à 21h.
Les visiteurs reviennent chaque année pour découvrir ses créations biodégradables.
L'adrénaline n'est pas encore redescendue: à l'autre bout du fil Saype est toujours sous stress, dans son trip. On le comprend à ses petits rires où se mêlent la fierté, l'enthousiasme et le relâchement d'un coureur de fond qui vient de franchir la ligne d'arrivée. Le look hip-hop en plus – il graffait déjà à 14 ans – il vient de livrer le quatrième chapitre de son histoire avec les hauteurs de Villars. «Vers l'horizon», un petit aventurier, prêt au départ, peint sur l'une des pentes du Grand Chamossaire.
En 2023, au Parc Bourget à Lausanne, Saype répète les traits de l'oeuvre qu'il va ensuite peindre.
CHRISTIAN BRUN
«C'est vrai, quand on a terminé, plein de choses se mélangent dans l'esprit. Je suis d'abord content de voir l'œuvre finie, réussie, et de constater qu'elle raconte bien l'histoire qu'elle doit raconter. Mais c'est sûr, ajoute-t-il, il y a aussi de la fatigue. Du relâchement. Parce qu'on est toujours un peu sous pression. Entre la météo. Le matériel. Le temps qui file.» Et plus encore quand Saype le prend pour échanger avec les promeneurs. «Ce matin encore (ndlr: samedi), je dirais qu'une bonne trentaine de personnes se sont arrêtées pour discuter. Et comme je suis plutôt bon client pour ça, je prends du retard dans le boulot.»
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Une fois lancé, son pistolet à peinture en mains, l'artiste a des repères, toute sa concentration et des gestes maintes fois répétés sur papier, comme dans sa tête. Et l'œuvre devient! Elle se dessine grandeur nature. Magique. Telle une empreinte venue d'ailleurs, en catimini. Sans souffler mot du timing serré de sa création, ni de la réalité du terrain en pente qui y ajoute un côté sportif. Saype en rit. Juste avant de décliner ses horaires de stakhanoviste: quatre jours in situ, pistolet à peinture en mains de 8 heures à 21 heures. «ça fait vite de belles journées», rigole-t-il.
A Villars, la famille est nombreuse
Même si à Bretaye, il joue en terre de connaissance. Et pas uniquement parce qu'il ne cille pas comme n'importe quel Français fâché avec la toponymie étrangère lorsqu'on lui demande s'il se sent… Villardou. Pour un chalet? Il verra. Se marre. «Pourquoi pas?» À force de revenir année après année, l'intégration est en cours comme cette saison 4 d'une histoire lancée en 2022. Souvenez-vous de «Vers l'équilibre», la jeune fille concentrée sur la réalisation d'un cairn. Puis des deux dessinateurs du «Soleil a rendez-vous avec la lune» chacun posté sur une montagne (2023). Ou encore de la rêveuse de «L'étoile polaire» (2024).
Une famille qui s'annonce nombreuse, paritaire, heureuse: bien dans ses baskets, le petit dernier part à l'aventure dans «Vers l'horizon» nourrit des savoirs et des expériences de ses aînés. Bien sûr la question taraude l'artiste, il a conscience qu'on l'attend, toujours surprenant. Même s'il s'est trouvé un langage singulier, même s'il sait laisser une trace tout en œuvrant avec l'éphémère, la pression ne retombe pas. Au contraire!
«C'est tout le défi de l'artiste, tenir le cap, savoir se renouveler sans complètement changer d'univers. J'essaie, souffle-t-il, d'apporter une touche nouvelle tout en restant dans une sorte de continuité.» A Villars, la constance s'affirme thématique, autour de l'enfant qui se construit avec, en sous-texte, le monde plus sincère qu'il aimerait pour futur. Mais aussi géographique. Et temporelle.
Saype, peintre de l'éphémère
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Le monde pour musée – et pour décor de sa chaîne de mains qui se serrent ou de ses histoires humaines – Saype revient dans les Alpes Vaudoises attiré par cet aimant… le Grand Chamossaire. «C'est un lieu dingo, la vue, les autres montagnes, les couchers de soleil magnifiques. On se réjouit à chaque fois de revenir et c'est aussi devenu la logique de fond de ce projet, un travail qui s'inscrit dans la durée avec une histoire qui se suit d'année en année.» Et c'est un peintre vivant avec l'éphémère de ses œuvres biodégradables… qui le dit!
En août 2016, Saype avait imaginé un berger au repos sur 10 000 m² de pâturages à Leysin, du côté de la Berneuse. Il a mis au poiint une peinture biodégradable à base de caséine (une protéine laitière).
Chantal Dervey
«J'avoue, poursuit-il, avoir un peu hésité quand la station m'a demandé de revenir après le succès de la première édition. Il y avait la peur de lasser. Mais c'est comme si on avait créé un rendez-vous: les gens reviennent, ils me le disent. C'est un truc de dingue auquel je ne m'attendais pas.» La spontanéité de Saype est presque juvénile! La parenté avec les gosses qu'il peint, évidente. «Peut-être. On dit que les œuvres qu'on crée sont une extension de nous. Alors oui… je me revois devant mon cairn. Ou avec mon bloc de dessins.»
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Florence Millioud a rejoint la rubrique culturelle en 2011 par passion pour les gens de culture, après avoir couvert dès 1994 la politique et l'économie locales. Historienne de l'art, elle collabore à la rédaction de catalogues d'exposition et d'ouvrages monographiques sur des artistes. Plus d'infos
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Maintenant, place aux festivals, suivis d'une tournée des clubs en automne. De nouveaux morceaux sont également à l'horizon. J'ai 30 chansons déjà prêtes sur mon Soundcloud qui n'attendent que d'être publiées. Pourquoi limitez-vous vos concerts uniquement à la Suisse? L'Eurovision attire l'attention mondiale. Ne pourriez-vous pas en tirer avantage? La tournée était planifiée avant même que je sache que je participerais à l'Eurovision. Je souhaite me produire rapidement à l'étranger, notamment en France, en Allemagne et dans tous les pays francophones et germanophones. Toutefois, nous avons besoin d'une certaine assurance que le public sera au rendez-vous. Nous sommes en quête des partenaires adéquats. Zoë Më et son groupe au Stäcketöri Festival fin juin, à Zäziwil (BE). Simon Boschi ( Quel est pour vous le plus grand changement depuis l'Eurovision? Tout est allé très vite cette année. J'ai obtenu mon diplôme à la Haute École pédagogique, en hiver 2024. Peu après, j'ai eu l'opportunité de me présenter à l'Eurovision. Aujourd'hui, je travaille à temps plein comme musicienne, mais ce n'est pas encore suffisant pour en vivre. Malgré des millions de streams et une grande visibilité? J'habite encore chez moi, c'est la seule raison qui rend cela possible. C'est la réalité. On ne devient pas riche après l'Eurovision. On gagne en visibilité, notre public s'agrandit. Mais cela ne se traduit pas automatiquement par beaucoup d'argent. Vous pouvez néanmoins générer des revenus grâce à cette nouvelle audience sur les réseaux sociaux. Oui, j'ai plusieurs idées. Mais je dois évaluer celles que je peux réellement concrétiser. Si l'objectif est de vivre de la musique, c'est une possibilité. Il est nécessaire de se faire connaître sur différentes plateformes pour bâtir une carrière durable. Participeriez-vous de nouveau à l'Eurovision? Oui, mais pas en tant qu'artiste. C'était une belle expérience, avec une équipe formidable. 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Rencontre avec le réalisateur Matias Carlier, primé à Visions du Réel
Rencontre avec le réalisateur Matias Carlier, primé à Visions du Réel

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Accueil | Culture | Cinéma & séries | Ce jeune Français issu des écoles d'art suisses raconte la genèse de son documentaire «Toute ma vie» et discute du métier de réalisateur en Suisse. Publié aujourd'hui à 09h33 Matias Carlier, réalisateur de 27 ans primé à la dernière édition du festival Visions du Réel. STEEVE IUNCKER-GOMEZ En bref: Avril 2025, Matias Carlier , un jeune réalisateur français ayant fait ses études en Suisse romande, reçoit la Mention spéciale au festival du film documentaire Visions du Réel pour «Toute ma vie», un long métrage produit par Bande à Part Films, qui suit pendant trois ans la trajectoire compliquée de Noah, un jeune lausannois passionné de vélo en rupture avec son environnement. Un thème qui lui est cher, et qui est récurrent dans son œuvre. Portrait. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. De la science au cinéma Une année d'études en faculté d'astrophysique à Paris aura suffi à Matias Carlier. Après avoir étudié la Terre et les planètes, c'est sur sa passion première qu'il jette son dévolu: le cinéma. Direction la Suisse romande, et plus précisément l'École cantonale d'art de Lausanne. Après trois ans d'études, et comme il est de coutume à la fin du bachelor, il réalise en 2021 son premier film: «La fièvre» . «Au départ, je ne connaissais pas grand-chose au format documentaire, et encore moins à la thématique de l'adolescence, explique le jeune réalisateur. C'est durant ma deuxième année d'études que j'ai découvert les deux, en réalisant un documentaire sur une dizaine de jeunes. 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