
Surtourisme ? Pas aux États-Unis
Voyager aux États-Unis cette année n'aura pas été aussi bon marché depuis longtemps, mais les touristes du monde entier n'ont pas trop envie de profiter de l'aubaine pour enfin visiter New York ou le Grand Canyon.
Le taux de change est un élément qui pèse lourd dans les décisions de vacances. On n'a qu'à penser à la popularité des destinations comme le Japon, dont la devise est à un niveau historiquement faible, ou la Croatie il y a quelques années, avant son entrée dans la zone euro.
Depuis le début de l'année, le dollar américain a perdu 10 % de sa valeur, selon l'indice DXY de la Réserve fédérale qui mesure la solidité de la devise américaine vis-à-vis des principales monnaies mondiales.
L'indice qu'on appelle le Dixie a connu son déclin le plus marqué depuis 1973.
Même si le dollar est plus attrayant, les États-Unis seront le seul pays au monde à voir diminuer les revenus du tourisme international cette année, selon le World Travel & Tourism Council (WTTC), une organisation établie à Londres dont les plus récentes prévisions concernent 184 pays.
Les Canadiens, on le sait, désertent les États-Unis cette année et on sait aussi pourquoi. Les droits de douane imposés par le président Donald Trump et, surtout, ses menaces d'annexion suffisent à couper l'envie d'aller dépenser notre argent chez lui.
Diminution historique
Mais le reste du monde a aussi l'intention d'éviter les États-Unis cette année, signale le WTTC, pour des raisons qui ont toutes un lien avec Donald Trump.
Son administration a interdit l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de 12 pays et menace d'étendre cette interdiction à 36 autres pays. Ceux qui ont toujours la possibilité de visiter les États-Unis se demandent si un nom à consonance exotique ou des messages déjà échangés sur les réseaux sociaux pourraient leur valoir d'être arrêtés et détenus par la police de l'immigration.
Ce sont des risques réels, qui font pâlir rapidement les attraits touristiques américains.
Les chiffres officiels du gouvernement américain indiquent que le nombre de visiteurs étrangers était en baisse de 12 % sur une base annuelle en mars, la diminution la plus forte jamais enregistrée à l'exception de la période pandémique.
En plus des Canadiens, d'autres sources importantes de revenus touristiques pour les États-Unis se tarissent. C'est le cas des Britanniques et des Allemands, en particulier, qui sont moins nombreux à visiter le pays, selon le National Travel and Tourism Office, qui relève du département du Commerce.
Le nombre de visiteurs de l'Irlande, de la Corée du Sud, de l'Espagne et de la Colombie affiche aussi des baisses comprises entre 15 et 30 %.
L'économie américaine en souffrira. L'an dernier, les visiteurs étrangers aux États-Unis ont laissé 184 milliards US dans l'économie américaine. La prévision pour cette année est de 169 milliards, une baisse de 8 %, selon le World Travel & Tourism Council.
Contrairement aux autres destinations les plus prisées, les États-Unis, un des pays les plus visités au monde, n'ont pas à craindre le surtourisme cette année. Le Canada non plus, d'ailleurs.
Même si l'industrie touristique locale bénéficiera de la volonté des Canadiens de ne pas aller passer leurs vacances aux États-Unis, elle souffrira de la baisse prévue des visiteurs américains. Chez nos voisins du Sud, deux facteurs peuvent leur faire renoncer à visiter le Canada : la crainte d'être mal accueillis et la peur de ne pas pouvoir rentrer chez eux après leurs vacances en raison du zèle de la police de l'immigration.

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Le gouvernement maintient la pression sur la Fed
(Washington) Le gouvernement américain a maintenu lundi la pression sur la Réserve fédérale (Fed) et son président, Jerome Powell, le secrétaire au Trésor Scott Bessent estimant qu'il était nécessaire de s'assurer que l'institution « a été efficace ». Agence France-Presse « Je pense que ce que nous devons faire, c'est examiner l'institution Fed dans son ensemble et nous assurer qu'elle a été efficace », a déclaré M. Bessent sur CNBC, « ce que nous devons nous demander c'est : est-ce que l'organisation a réussi à mener sa mission ? » Comparant la Fed à d'autres agences gouvernementales, notamment la FAA, l'agence responsable de la sécurité aérienne, Scott Bessent a estimé que « si une autre agence avait fait autant d'erreurs, nous nous demanderions tous ce qui se passe ». La banque centrale américaine, dont la prochaine réunion est prévue les 29 et 30 juillet, et particulièrement son patron, Jerome Powell, sont la cible d'attaques régulières du président américain, Donald Trump, qui l'accuse de ne pas agir suffisamment et trop tard, le surnommant d'ailleurs « Trop Tard » Powell. Selon Donald Trump, la Fed devrait avoir abaissé ses taux de trois points de pourcentage d'ores et déjà, afin de soutenir l'économie américaine, estimant qu'un tel mouvement permettrait d'économiser « 1000 milliards de dollars » en intérêts sur la dette publique, sans préciser sur quelle période. Mais la Fed a jusqu'ici résisté, soutenant que l'inflation, qui avait fortement augmenté après la pandémie de COVID-19, n'était toujours pas revenue à son objectif de 2 % sur le long terme, prévu par son mandat, et que les droits de douane voulus par M. Trump avaient au contraire tiré de nouveau les prix vers le haut. L'indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites des Américains, est en effet remonté à 2,7 % sur un an au mois de juin, contre 2,4 % en mai. La Fed préfère se baser sur l'indice PCE pour sa politique monétaire, dont la composition est sensiblement différente. Il sera publié le 31 juillet. Donald Trump a menacé la semaine dernière de licencier Jerome Powell, avant de sembler finalement y renoncer. Selon le quotidien Wall Street Journal, ce recul serait intervenu après une conversation avec M. Bessent, qui a cherché à dissuader le président américain, une information démentie lundi par le secrétaire au Trésor sur CNBC.


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