
Une vedette de la finance poursuit son ancienne firme
Le planificateur financier et auteur, qui intervient régulièrement dans divers médias du Québec, réclame à la firme Assante Capital Management un dédommagement pour sa conduite « abusive et préjudiciable » à la suite de la résiliation de leur entente professionnelle, indique la requête judiciaire.
Fabien Major souhaite obtenir 1 427 807,33 $ pour des dommages pécuniaires, 170 000 $ pour des dommages moraux et 50 000 $ en dommages punitifs.
Le conseiller vedette allègue qu'Assante Capital Management a fait une « attaque calculée » contre son « intégrité » et sa « réputation en vue de s'emparer de sa clientèle ».
Les allégations n'ont pas été prouvées devant le tribunal et Assante a souhaité commenter la poursuite.
« Assante Capital Management est au courant de la réclamation de Fabien Major. Cette réclamation déforme les faits et nous pouvons affirmer avec certitude qu'elle est dénuée de fondement. L'affaire étant maintenant devant les tribunaux, nous ne ferons pas d'autres commentaires pour le moment », a écrit par courriel à La Presse Murray Oxby, vice-président, communications d'entreprise.
Une relation d'affaires qui s'est mal terminée
Fabien Major avait un revenu annuel d'environ 2 millions, indique le document judiciaire, qui précise que grâce à des décennies de travail, il s'est bâti une réputation solide et respectée.
À partir d'octobre 2019, Fabien Major était le propriétaire de l'ancienne succursale Équipe Major Gestion de capital Assante, à Outremont.
En juillet 2022, il a recruté au sein de son équipe deux jeunes planificateurs financiers, Antoine Chaume et Geneviève Lavigueur, dans le but de les former et de leur vendre un jour son entreprise. Or, en juillet 2024, un litige est survenu entre les deux parties.
Fabien Major « a reçu une proposition des conseillers Antoine Chaume et Geneviève Lavigueur pour acquérir sa clientèle pour 11 280 000 $ », indique la requête. Fabien Major l'a refusée.
M. Chaume et Mme Lavigueur ont décidé de quitter l'Équipe Major pour se joindre à la succursale Assante de Brossard.
Quelques jours plus tard, le 5 août 2024, Fabien Major a publié un communiqué dans lequel il laissait entendre que les anciens membres de son équipe ne respectaient pas les pratiques professionnelles et les normes éthiques attendues.
Un communiqué qu'il a dû rapidement retirer de l'espace public à la demande d'Assante Capital Management.
À la mi-août, Fabien Major apprend dans une chaîne de courriels échangés entre des membres de la haute direction à laquelle il avait été ajouté en copie conforme invisible par une personne inconnue que la direction d'Assante est en train de délibérer sur la résiliation de sa relation d'affaires avec lui et la révocation de son accès au système.
Finalement, il décide de prendre les devants et demande lui-même la résiliation de la relation d'affaires.
Selon le résumé fourni dans le document judiciaire, Éric Lauzon, vice-président au développement des affaires chez Assante, a proposé de ne pas signaler sa prétendue « inconduite » dans le dossier à la condition qu'il accepte de lui vendre sa clientèle.
M. Lauzon a proposé un montant égal à quatre fois son revenu annuel, soit 8 millions de dollars, « ce qui était entièrement inapproprié en tant que tentative de contraindre le demandeur à vendre sa clientèle pour moins que sa valeur », est-il écrit dans la poursuite de M. Major.
Pertes financières importantes
Le demandeur évalue que ce montant était « nettement inférieur à la valeur réelle de sa clientèle », puisque Antoine Chaume et Geneviève Lavigueur lui avaient offert 11 280 000 $ quelques semaines auparavant.
Les actifs sous gestion de l'Équipe Major totalisaient 742 millions, indique le document. La succursale générait plus de 4 millions de revenus annuels, dont la moitié provenait directement de la clientèle de Fabien Major.
Le 27 août 2024, la licence de Fabien Major a été transférée à sa nouvelle firme, iA Gestion de patrimoine. Selon la poursuite, Assante Capital Management a entravé le transfert de ses clients vers sa nouvelle firme de gestion en plus de propager des déclarations fausses et diffamatoires à son sujet.
« En tant que professionnel financier rémunéré exclusivement par des commissions, le demandeur a subi une perte de revenus due à une perte significative de la clientèle générée par son portefeuille due à la faute [d'Assante] ». Ses pertes financières de commissions et de profits sont ainsi estimées à 1 400 000 $.
Joint au téléphone par La Presse, Fabien Major a indiqué qu'il devait suivre la recommandation de son avocat de ne pas commenter la poursuite qui sera débattue devant les tribunaux.
Avec la collaboration de Louis-Samuel Perron, La Presse
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
17 hours ago
- La Presse
iA Groupe financier sauve 31 millions
iA Groupe financier a dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 327 millions, en hausse de 53 %, par rapport à 214 millions à la même période l'an dernier. (Montréal) Moins de morts, moins de maladies et moins de sinistres : iA Groupe financier a dévoilé des résultats meilleurs que prévu, tandis que le malheur a moins côtoyé ses clients ce printemps. Stéphane Rolland La Presse Canadienne iA Groupe financier a dévoilé des résultats meilleurs que prévu tandis que le taux de mortalité, les maladies et les sinistres étaient inférieurs aux prévisions. L'assureur de Québec a mentionné qu'il a réalisé un gain d'expérience de 31 millions, ce qui veut dire que les réclamations ont été moins élevées que ses hypothèses. Le chef des finances, Éric Jobin, a expliqué, mercredi, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, que l'assurance-vie, l'assurance collective et l'assurance dommages ont toutes réalisé de petits gains d'expérience qui se sont accumulés. L'entreprise, qui portait anciennement le nom d'Industrielle Alliance, a annoncé, en même temps, une augmentation de son dividende trimestriel de 10 % à 0,99 $. iA Groupe financier a dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 327 millions, en hausse de 53 %, par rapport à 214 millions à la même période l'an dernier. Le bénéfice ajusté par action a bondi à 3,49 $, en hausse de 27 %. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 3,09 $, selon la firme de données financières Refinitiv. L'action gagnait 0,54 $, ou 0,39 %, à 138,99 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.


La Presse
17 hours ago
- La Presse
Les cas d'insolvabilité chez les consommateurs sont en hausse
LACPIR souligne dans un communiqué qu'un Canadien a déposé un dossier d'insolvabilité toutes les quatre minutes environ. (Montréal) Les cas d'insolvabilité chez les consommateurs ont légèrement augmenté au deuxième trimestre, selon les dernières statistiques du Bureau du surintendant des faillites publiées mercredi, tandis que ceux d'entreprise ont un peu reculé. La Presse Canadienne Un total de 36 392 dossiers d'insolvabilité en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité (LFI) ont été déposés au deuxième trimestre de 2025. Parmi eux, 35 114 concernent des particuliers et 1278 des entreprises. Pour l'Association canadienne des professionnels de l'insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), cette hausse pour les consommateurs de 2,6 % par rapport au trimestre précédent – mais de 0,1 % en glissement annuel – reflète les tensions financières au pays. L'association souligne dans un communiqué qu'un Canadien a déposé un dossier d'insolvabilité toutes les quatre minutes environ. Selon l'ACPIR, le volume trimestriel d'insolvabilités des consommateurs demeure supérieur de 4,9 % aux valeurs d'avant la pandémie pour le deuxième trimestre, ce qui confirme le niveau élevé de détresse financière que continuent de vivre des ménages. Le président du conseil d'administration de l'ACPIR, le syndic autorisé en insolvabilité André Bolduc soutient que la hausse du coût des produits de première nécessité, les paiements hypothécaires de plus en plus élevés et l'augmentation des dépenses courantes des ménages représentent un fardeau pour les consommateurs. Au Québec, le nombre de dossiers d'insolvabilité déposés par des consommateurs a reculé de 2,6 % au deuxième trimestre, comparativement à la même période l'an dernier, pour totaliser 8 372. L'Ontario a enregistré le plus grand nombre de cas, soit 13 292, un chiffre qui demeure stable par rapport au deuxième trimestre de 2024. Terre-Neuve-et-Labrador, la Colombie-Britannique et le Manitoba ont enregistré d'importantes hausses en glissement annuel, respectivement de 20,2 %, de 7,0 % et de 5,3 %. Du côté des entreprises, le nombre de dossiers d'insolvabilité a reculé de 17,1 % au deuxième trimestre comparativement à l'an dernier. L'ACPIR souligne néanmoins que les volumes de dépôts restent supérieurs de 33,4 % à la moyenne du deuxième trimestre avant la pandémie, ce qui constitue un reflet des difficultés persistantes dans le milieu des affaires. Les industries les plus touchées, en nombre de dossiers déposés, sont la construction, les services d'hébergement et de restauration ainsi que le commerce de détail. Cependant, les dossiers d'insolvabilité déposés dans le secteur de l'agriculture, foresterie, pêche et chasse ont grimpé de 29,2 % en glissement annuel. L'ACPIR rappelle que les insolvabilités dans ces secteurs peuvent avoir d'importantes conséquences sur de petites communautés.


La Presse
a day ago
- La Presse
La Cour devra se pencher sur les assurances étudiantes
La Cour supérieure du Québec devra se pencher sur ces questions, a tranché la juge Florence Lucas le 31 juillet dernier. Une demande d'action collective concernant potentiellement des centaines de milliers d'étudiants et ex-étudiants vient d'être autorisée par le tribunal. Est-il légal de faire en sorte que les étudiants soient automatiquement inscrits à un régime d'assurance maladie, médical ou dentaire, dont les primes sont prélevées à même leurs droits de scolarité ? L'option de se retirer de ce régime d'assurance, à condition de respecter une plage horaire bien précise, est-elle actuellement bien communiquée ? Est-elle même légale ? La Cour supérieure du Québec devra se pencher sur ces questions, a tranché la juge Florence Lucas le 31 juillet dernier. Une demande d'action collective à ce sujet avait d'abord été déposée en juin 2023 par un étudiant de l'Université de Montréal, mais elle a été modifiée depuis – ce sont maintenant deux demanderesses ayant étudié à Concordia et à McGill qui représentent le groupe. Celles-ci se sont retrouvées automatiquement assurées par Desjardins, par l'entremise d'un cabinet montréalais nommé l'Alliance pour la santé étudiante au Québec (ASEQ), une procédure classique dans les établissements d'enseignement au Québec. Elles soutiennent essentiellement que l'adhésion automatique à un tel régime est illégale, qu'elles n'ont pas été informées des options de retrait et que le délai pour ce faire, d'une durée de quelques semaines, est trop court, peut-on lire dans les documents judiciaires. Elles demandent pour tous les étudiants dans la même situation qu'elles l'arrêt de cette procédure de style « opt-out » (de laquelle on doit se désinscrire plutôt que d'avoir à s'y inscrire), le remboursement des primes payées ainsi que des montants compensatoires, notamment pour le partage d'informations personnelles à l'assureur ainsi qu'en dommages punitifs. Entités mises en cause L'avocat des demanderesses, Me Joey Zukran, du cabinet LPC Avocats, a mentionné à La Presse qu'il espère réussir à s'entendre avec Desjardins et l'ASEQ au cours des deux prochains mois pour éviter d'impliquer toutes les institutions d'enseignement une par une dans un processus judiciaire. Les entités mises en cause pour le moment sont Desjardins sécurité financière et l'ASEQ ainsi que les universités Concordia et McGill, étant donné qu'il s'agit des établissements d'enseignement auxquels les demanderesses sont liées. Un nouveau document a été déposé lundi pour demander d'ajouter à l'action collective les étudiants de 32 autres établissements d'enseignement postsecondaire qui se trouvent dans une situation similaire. Selon le document, plus de 400 000 étudiants seraient couverts par l'ASEQ dans une année donnée et pourraient donc être concernés par l'affaire. Comme tous les contrats d'assurance qui ont été conclus après le 19 décembre 2019 sont visés par l'action collective, le nombre de personnes faisant partie du groupe est encore plus élevé. L'enjeu des assurances pour étudiants a fait couler de l'encre dans les dernières années. Des parents ont déploré le fait d'avoir eu à payer ces primes alors que leurs enfants étaient déjà couverts par leurs propres assurances collectives. De leur côté, les associations étudiantes mentionnent que c'est ce système d'« opt-out » qui leur permet d'offrir des assurances à aussi bas prix à des étudiants qui, pour certains, pourraient avoir de la difficulté à se faire assurer. L'Autorité des marchés financiers (AMF) s'était penchée sur le dossier et avait d'abord interdit en 2022 la procédure d'« opt-out ». Desjardins avait alors annoncé qu'elle n'offrirait plus ces assurances aux étudiants. La mobilisation des associations étudiantes qui déploraient l'ingérence de l'AMF dans leurs affaires avait poussé l'organisation à revoir sa position, et les assurances avaient pu continuer de fonctionner avec l'« opt-out ». Lisez « Les étudiants assurés en bloc » Lisez « Les étudiants partent en guerre contre l'AMF »