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« Les joueurs s'entraînaient avec la peur au ventre » : Feio, l'erreur de casting de Dunkerque

« Les joueurs s'entraînaient avec la peur au ventre » : Feio, l'erreur de casting de Dunkerque

L'Équipe19 hours ago
Climat anxiogène, coups de sang à l'entraînement : le Portugais Gonçalo Feio a quitté, après trois semaines à peine, son poste d'entraîneur de Dunkerque. Retour sur une séquence étonnante que le club entend assumer pour grandir.
Le soleil s'était à peine levé sur Dunkerque. Depuis la veille, les valises de Gonçalo Feio étaient bouclées. Sans direau revoir à ses joueurs ni alimenter le WhatsApp du groupe, l'éphémère entraîneur de l'USLD a quitté son hôtel. La fin d'une aventure de trois semaines. La fin de l'un des épisodes les plus rocambolesques de cet été 2025. Nommé le 20 juin, le technicien portugais (35 ans), arrivé du Legia Varsovie, sera resté moins d'un mois dans le Nord.
Au moment de tirer le bilan de cette séquence étonnante, Demba Ba tente de se refaire le film de ce casting raté : « Il n'y a pas de regret à avoir. Nous étions convaincus que Gonçalo avait la capacité de faire encore grandir l'équipe, de structurer encore mieux notre organisation, de développer nos jeunes et de donner, à travers un projet de jeu ambitieux, du plaisir à nos supporters et à nos joueurs, détaille le coprésident. Nous avions étudié avec précision la personnalité de Gonçalo, nous savions que c'était quelqu'un de passionné, de sanguin. Il y avait un risque dont nous étions conscients. Mais, dans nos échanges, nous avions été très clairs sur des notions essentielles d'unité et d'humilité. Avec un pacte moral qu'il avait accepté. J'ai voulu croire en lui. Cela m'a donné tort. Mais je ne veux pas condamner un homme. Chacun a ses traumas. »
Les dirigeants dunkerquois, après avoir choisi Feio au bout d'un processus de plusieurs jours, avaient décidé de le faire venir sur place avant qu'il signe. Pour qu'il puisse appréhender le contexte local. « Il venait en connaissance de cause, poursuit Ba. Et nous avions agrandi son espace de travail pour qu'il se sente à l'aise. »
« Les joueurs s'entraînaient avec la peur au ventre »
Un témoin des séances
Les premiers jours ont diffusé une impression déjà étonnante. Si l'intensité, la précision et l'ambition (3-2-5 très haut) des séances plaisaient, les mots employés par le Portugais détonnaient : « Les joueurs avaient l'habitude d'un Luis Castro dans un management bienveillant, très précis dans ses consignes mais dans une approche presque familiale. Là, c'était l'opposé », témoigne le représentant d'un titulaire.
Les reproches étaient réguliers. Sur le niveau, sur ces passes qui n'arrivaient pas et sur certaines imprécisions. Les insultes - en anglais - n'étaient jamais très loin. L'exigeant et professionnel Feio, arrivé vers 5 ou 6 heures du matin, ne s'embarrassait pas de manières. Les promesses d'humilité se sont vite dissipées : « J'ai battu Chelsea il y a trois mois (*) », a-t-il, lâché un jour, très ferme à un salarié.
« Rapidement, il y a eu une forme de chape de plomb autour des séances, témoigne un témoin des scènes. Un climat hyper négatif. Les joueurs s'entraînaient avec la peur au ventre. » Comme cette fois où un membre du staff (pas technique) - dans le cadre de son travail - a osé répondre au téléphone et s'est fait rabrouer par Feio. Dans ses consignes, les « Ça, c'est le foot ! » enthousiastes sont devenus l'exception et Feio leur a préféré de vocaux « On dirait une équipe d'amateurs ! »
Le match amical face à Boulogne-sur-Mer (1-5), samedi, a donné lieu à des scènes improbables comme quand Feio a lâché, en plein match, un « Vous m'avez menti ! » presque menaçant à l'égard d'un des dirigeants. La sortie de trop. Lundi, l'historique adjoint Benjamin Rytlewski a repris en main le groupe : « On sentait les joueurs libérés, soulagés », témoigne un salarié.
Les dirigeants vont se mettre en quête d'un nouveau technicien : « Je ne baisserai pas mon niveau d'exigence », prévient Ba, décidé à continuer à miser sur un entraîneur innovant. Avec une part de risques ? : « Il ne s'agit pas de prendre des risques ou de ne pas en prendre. Il s'agit de continuer à faire grandir notre équipe et notre club. »
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L'Équipe

time11 minutes ago

  • L'Équipe

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Sixième du général, maillot blanc pendant une journée et personnage phare de ce début de Tour de France côté français, Kévin Vauquelin est revenu ce lundi lors de la journée de repos sur sa première semaine très chargée en termes d'émotions. Sa première semaine « C'est en courant pour la gagne que je me suis retrouvé en très bonne place pour le général » « Non, je n'y aurais pas cru (si on lui avait prédit ses résultats en première semaine). J'espérais faire un bon début de Tour, on visait les victoires d'étape avec l'équipe et finalement, tout s'est un peu bousculé. À la jambe, sur des parcours un peu punchy, j'ai vu que j'étais dans les 10-15 premiers. Il fallait saisir ces opportunités. C'est en courant pour la gagne que je me suis retrouvé en très bonne place pour le général. C'était du bonus. J'avais à coeur d'arriver sur mes terres, en Normandie, chez mes parents, avec aucun regret sur le déroulement de la première semaine et c'est ce qu'il s'est passé. J'ai été très satisfait des sensations. Physiquement, ça va vraiment bien. Les courses d'avant (Tour de Suisse, 2e du général, et les Championnats de France, 2e du chrono, 3e de la course en ligne) m'ont permis d'être encore mieux. Là, sur la première journée de repos, la fatigue se fait un peu ressentir. Les jambes étaient un peu dures et fatiguées hier (dimanche, au Mont-Dore), le corps est un peu vide. Il s'est passé beaucoup de choses émotionnellement et physiquement. Il faut réussir à gérer la récupération. » La suite du Tour et le regard des favoris « Si ça va moins bien un jour, je déciderai peut-être de me relever » « Je vais courir pour gagner une étape et on verra ce que ça donnera. Aujourd'hui, je suis encore peut-être trop proche au général (6e à 2'26 de Ben Healy et 1'57 de Tadej Pogacar) pour pouvoir jouer. Le parcours va être difficile maintenant, il y a aussi un chrono en col (la 13e étape entre Loudenvielle et Peyragudes vendredi). Si ça va moins bien un jour, je déciderai peut-être de me relever et ensuite, j'aurais peut-être ma carte dans les échappées. Les opportunités seront relativement rares dans les prochains jours. Jouer les premiers rôles, c'est toujours une bonne spirale. Ça permet d'être plus exigeant, d'être plus légitime pour le placement. Hier (dimanche), je me suis battu jusqu'au bout parce que j'étais troisième du général. Quinzième, je n'aurais peut-être pas fait le même effort. On verra comment vont récupérer les jambes. Je profite des jambes au jour le jour car je ne sais pas quand ça va s'arrêter. On a un objectif, et on ne l'a toujours pas atteint : c'est une victoire d'étape. Avec moi mais aussi tous les équipiers. Faire top 10 du général sur le Tour de France, c'est énorme, c'est une course tellement exigeante... Mais je préférerais presque faire 11e en ayant fait une très bonne échappée, en ayant peut-être gagné une étape, que faire 8e en ayant juste suivi pendant deux semaines. » Son changement de statut « Mes coéquipiers me disent de croire en moi, que ce que je fais n'est pas rien » « J'ai senti à des moments que l'insouciance partait un peu. En début d'année, je voulais retrouver des courses d'un niveau un peu moindre pour jouer les premiers rôles d'une manière différente, de retrouver cette insouciance, sans trop de pression. Là, elle part, mais c'est aussi un rôle que j'ai toujours eu envie d'avoir. Chaque coureur a envie d'être dans les premiers rôles. Mais l'instinct reste là, j'ai envie de le garder. C'est un travail de plusieurs années, j'ai commencé à m'affirmer et mes équipiers m'ont permis de m'affirmer. Ils m'ont dit ''rends-toi compte de ce que tu fais !'' Je pense à Anthony Delaplace, à Maxime Bouet et Laurent Pichon, qui sont maintenant directeurs sportifs, Amaury Capiot ou Arnaud Démare, qui ont un peu plus d'expérience, ils me disent de croire en moi, que ce que je fais n'est pas rien. Ils m'ont poussé à être très exigeant avec moi-même. Maintenant, je leur dis ''faites-moi confiance''. Depuis un an et demi, je vois que mes coéquipiers sont vraiment dedans et impliqués, qu'ils sentent qu'il y a quelque chose à jouer. Ça commence en stage, il faut montrer l'exemple, le travail, c'est ça le rôle d'un leader, de travailler encore plus dur quand on a des ambitions. » La relation avec le public « Ce sont eux qui me poussent, qui font que j'en suis là à la première journée de repos » « Je crois que j'ai toujours été un peu showman. Quand on n'a pas les caméras braquées sur nous, on ne le voit peut-être pas, mais ça a toujours été ça. C'est juste que je profite au maximum. Parce que j'ai été sur le bord de la route, j'ai vécu des moments moi aussi du Tour, un chrono sur le bord, et quand tu as un coureur qui te prête attention... Ce sont ces moments-là que tu veux voir, c'est pour ça que tu es venu, tu veux les voir réagir. Quand j'arrive à réagir à une pancarte avec mon nom dessus et que les enfants crient mon nom, je sais qu'ils vont se coucher le soir avec des étoiles plein les yeux parce que je leur ai prêté attention. C'est ce que je veux donner à la foule. Ce sont eux qui me poussent, qui font que j'en suis là, à la première journée de repos. C'est ma manière de les remercier. Plus que des mots, ce sont des gestes, comme donner un bidon, signer un truc, faire une photo... C'est une ambiance stade du foot où il faut donner, car eux donnent. »

Succès français, ambition d'intégrer le WCT, absence d'impact des JO 2024… Retour sur la 44e édition du Lacanau Pro
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Le Figaro

time22 minutes ago

  • Le Figaro

Succès français, ambition d'intégrer le WCT, absence d'impact des JO 2024… Retour sur la 44e édition du Lacanau Pro

Alors que la compétition s'est achevée dimanche sur un titre pour le Landais Sam Piter, Laurent Peyrondet, le maire de Lacanau et président de l'Office de tourisme de Médoc-Atlantique, dresse le bilan d'une «très belle semaine». Quel bilan vous faites de cette 44e édition du Caraïbos Lacanau Pro ? Laurent Peyrondet : Concernant la compétition en elle-même, cela a été un peu compliqué parce qu'on n'a pas eu des vagues incroyables. Dimanche, heureusement, il y en avait suffisamment pour terminer mais quand on voit ce qu'on a eu les trois mois avant ou même le lendemain, c'est un peu frustrant. Mais c'est la nature, c'est comme ça, il faut s'adapter. Ce n'est pas la seule compétition au monde qui rencontre ce type de difficultés. Cela n'a pas empêché les surfeurs d'être très contents. Et puis cela nous a permis de lancer idéalement la haute saison touristique. On a eu un monde de fou pendant la semaine et sur le week-end du 14 juillet, c'était juste incroyable. Le changement de date a-t-il permis d'attirer plus de monde qu'en août ? Non, pas plus qu'au mois d'août, mais sur cette période de la première quinzaine de juillet, toujours compliquée, cela nous a permis de démarrer beaucoup plus fort. On ne sera jamais au taux d'occupation du mois d'août, qui est au sommet partout en France, mais cela nous a permis de faire venir une clientèle peut-être différente, plus métropolitaine et girondine. D'autant plus que la météo nous a bien aidés. Cela a été beaucoup plus facile de loger ceux qui s'intéressent au surf ainsi que nos partenaires, à des tarifs un peu moindres. Cela a été une très très belle semaine pour tout le monde, et on peut s'en féliciter. Nous restons plus que jamais une station très attractive et de décaler le Lacanau Pro en juillet ne fait que renforcer cela. Le titre olympique de Kauli Vaast n'a pas amené un gros engouement vers le surf. Laurent Peyrondet Publicité Estimez-vous aussi qu'il y a eu un effet JO 2024, avec le titre olympique du Français Kauli Vaast qui aurait engendré plus d'intérêt ? L'effet est bien moindre que celui qu'on a connu en sortie de crise Covid, où il y a eu un gros engouement pour les sports de glisse, en particulier pour le surf, dans notre commune. Aujourd'hui, nous disposons d'une vingtaine d'écoles de surf, ce qui constitue une belle activité économique, mais le titre olympique de Kauli Vaast n'a pas amené un gros engouement vers le surf. On se maintient avec une activité très importante mais je ne pense pas que l'on puisse parler d'effet JO. Est-ce que le succès rencontré à cette nouvelle date peut vous donner d'autres ambitions, comme celle d'intégrer le World Championship Tour à court ou moyen terme ? Je suis très heureux déjà de pouvoir maintenir cette compétition, qu'on n'a pas laissée mourir car elle fait partie de l'ADN de la ville depuis 1979. Je ne serai pas le fossoyeur du Lacanau Pro. En juillet, on a réussi à mobiliser plus de partenaires tout en créant des événements pour eux sur le site de la compétition. Donc ce changement de date est une réussite. Après, c'est vrai que depuis 2-3 ans, je travaille pour le retour du WCT en France. Je ne parle pas bien sûr à la place des élus régionaux, mais quand on regarde ce que rapporte aujourd'hui le tourisme, et en particulier les sports de glisse sur le territoire de Nouvelle-Aquitaine, mais aussi en Bretagne où l'activité s'est beaucoup développée ces dernières années, il faudrait que les pouvoirs publics prennent conscience que ne plus avoir qu'une compétition professionnelle de surf en France professionnelle est une aberration. Et pour tout vous dire, j'espère faire revenir une grosse compétition 0 Lacanau. Je suis en recherche d'un sponsor majeur. J'ai deux contacts avec qui je communique régulièrement et à un moment, il faudra que les partenaires publics s'investissent aussi pour créer une dynamique autour des sports de glisse. Êtes-vous optimiste ? J'ai une petite date en tête avec 2027. On a encore deux ans pour travailler pour ce retour. Il faudra aussi que ça matche avec la WSL (Fédération internationale de surf). Mais sur ce plan, je suis confiant car ce qu'ils ont vécu pendant huit jours à Lacanau les a enchantés, en termes d'accueil mais aussi en termes d'état d'esprit. Parce que le surf c'est aussi ça, c'est un sport populaire qui se véhicule à travers cet esprit famille, sport et fête. Les meilleurs ambassadeurs du territoire, ce sont nos habitants aujourd'hui, qui sont présents sur toutes les manifestations, ainsi que les associations qui se sont engagées avec nous sur ces développements. La ville est immense, avec ses 22.000 hectares, c'est la 6e de France. Du coup, vous pouvez être au centre de l'animation puis faire cinq minutes à vélo et être seul au monde. Le surf est donc une porte d'entrée vers d'autres activités… Bien sûr. Aujourd'hui, les surfeurs vont aussi faire quelques parcours de golf. Ils s'essayent également à d'autres nouveaux sports sur le lac, en particulier le foil. On organise des triathlons sur le territoire, des traversées du lac à la nage, on s'engage sur un semi-marathon pour l'année prochaine, donc c'est vraiment une ville sportive. L'économie du surf se décline aussi toute l'année à travers des partenariats, comme celui qu'on a construit depuis trois ans un partenariat avec l'EuroSIMA (l'association qui fédère toutes les entreprises autour de la glisse en Nouvelle-Aquitaine) ainsi qu'avec la Fédération de cyclisme. Être ville olympique, cela aurait changé beaucoup de choses. Laurent Peyrondet Que représente le Lacanau Pro pour la municipalité ? C'est tout simplement un événement incontournable. J'ai voyagé un peu dans le monde et quand on me demande d'où je suis et que je réponds de Lacanau, beaucoup de gens connaissent cette compétition ou tout du moins savant que c'est une ville de surf. Notre devoir est bien sûr de pérenniser cet événement, mais aussi, comme je le disais d'entretenir cette ambition de pouvoir - dans les deux ou trois prochaines années - faire revenir les 40 meilleurs surfeurs et surfeuse du monde. Publicité Regrettez-vous encore que Lacanau n'ait pas été choisi comme site de compétition pour le surf lors des JO 2024 ? Être ville olympique, cela aurait changé beaucoup de choses. On a digéré ce choix, mais ce que l'on a surtout critiqué, c'est finalement l'attribution et le cahier des charges. On a travaillé un an et demi sur ce dossier-là, on était plutôt en tête des sondages et est apparu Teahupo'o. C'est une vague magique et française, on n'a rien à dire là-dessus, même si elle est beaucoup moins technique que les nôtres. Sauf que quand on impose un cahier des charges au candidat, il faut que tout le monde le respecte. En toute franchise, la notoriété, nous l'avons, nous la cultivons, nous la travaillons chaque jour, mais être site olympique, c'est quand même un cran au-dessus. Mais je ne suis pas déçu parce que les Jeux olympiques ont été un succès tout à fait incroyable, y compris pour le surf. C'était une très belle réussite pour le pays, qui je pense a fait beaucoup de bien. Maintenant, je pense qu'on a du mal à capitaliser sur cet événement et que malheureusement, on est vite revenu à nos vieilles habitudes où tout est compliqué.

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