
Football: Tsunemoto de Servette à Bâle: les dessous d'un transfert
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Les dessous du transfert de Tsunemoto de Servette à Bâle
Le Japonais sous contrat qui quitte les Grenat pour la concurrence, cela fait jaser. On explique pourquoi et pour combien cela s'est fait.
Daniel Visentini
Keigo Tsunemoto a quitté Servette pour Bâle, soit la concurrence.
BASTIEN GALLAY/GALLAYPHOTO
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En bref : Keigo Tsunemoto a quitté Servette pour renforcer Bâle: problématique ou pas?
On parle de près de 1,8 million pour le transfert. Le Japonais aurait été libre en fin de saison.
Tsunemoto voulait partir et Bâle était la seule offre ferme sur la table.
Dans l'absolu, tout choque dans le transfert de Keigo Tsunemoto au FC Bâle. Il y a là un latéral droit confirmé qui quitte Servette, avec qui il était sous contrat jusqu'en 2026, pour renforcer le concurrent direct des Grenat. Drôle de séquence, donc, qui n'existe pas dans l'autre sens: par exemple, quand Jean-Pierre Nsame ou Donat Rrudhani étaient proches de Servette, YB avait clairement refusé net tout transfert à Genève, alors que Kastriot Imeri, lui, avait été transféré à YB (pour près de 3,5 millions, c'est vrai). Servette n'est pas encore Bâle ou YB, c'est la première conclusion.
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Cela explique pourquoi Keigo Tsunemoto est aujourd'hui au FCB: parce que le club rhénan a posé près de 1,8 million sur la table pour s'attacher ses services, selon nos informations. Les Grenat n'ont pas encore les moyens d'ignorer une telle offre, ce que YB ou Bâle peuvent faire.
Il voulait partir de Servette
Dans le cas du Japonais, il faut être clair: il voulait quitter Servette depuis plusieurs mois déjà. Le club a reçu une offre ferme du Slavia Prague cet hiver. Elle était supérieure à ce qu'a proposé Bâle cet été. Mais René Weiler, encore directeur sportif à l'époque, avait mis son veto en janvier.
Cet été, plus d'offre du Slavia. La seule existante était celle du FC Bâle. Le dilemme est là: soit Servette gardait Tsunemoto en sachant que celui-ci finirait par partir gratuitement l'été prochain, ou avec une indemnité très basse dès janvier, soit il accédait à la demande de Bâle, pour ne pas se retrouver le bec dans l'eau dans quelques mois.
Le calcul est là. Encore une fois, Servette n'est pas Bâle ou YB, il lui est difficile de refuser une offre sérieuse, surtout quand elle l'est, que c'est la seule et qu'il y a un pourcentage sur une possible revente du joueur.
Faire de la place aux jeunes
L'autre élément de réflexion est moins financier que stratégique. Servette veut donner de la place à ses jeunes joueurs.
Loun Srdanovic, 18 ans, un jeune de l'académie sur lequel Servette peut compter pour le poste de latéral droit.
BASTIEN GALLAY/GALLAYPHOTO
Pour le poste de Tsunemoto, latéral droit, il y a un jeune déjà confirmé, Théo Magnin, et un jeune très prometteur, Loun Srdanovic. Le club doit bien mieux miser sur ses meilleurs jeunes pour ne pas les laisser filer (comme Botelli, Manzambi, Athekame, Tsimba et autres ces dernières années), mais il doit aussi envoyer un signal: qu'il est prêt à compter sur son académie.
Le troisième point relève de la planification à moyen et à long terme d'un contingent et de l'image que renvoie Servette dans un sens général. Venir au Servette FC est, pour un joueur, un choix. On passe sur les infrastructures, indignes d'un club de l'élite, avec des Servettiens qui se changent au stade avant de partir en voiture s'entraîner, à Vessy désormais, voire ailleurs parfois.
Une image à construire
Mais l'intérêt existe. Et en filigrane, parfois, une sorte d'accord tacite. Venir à Servette, pour un joueur étranger par exemple, c'est y arriver pour se mettre en valeur, avant de tenter sa chance ailleurs. Si Servette ferme toute possibilité de départ, comme ce fut le cas l'été passé pour plusieurs joueurs, ou cet hiver pour Tsunemoto, il laissera l'image d'un club où l'on vient sans pouvoir repartir. Ou rarement. Et cela ne favorise pas Servette comme destination potentielle auprès des agents de joueurs.
Le départ de Tsunemoto, c'est une porte qui s'ouvre dans ce sens, un an avant la fin de son contrat. C'est une porte qui s'ouvre aussi en direction des jeunes formés par Servette. C'est enfin une porte qui s'ouvre vers un nouveau fonctionnement: la perspective de pouvoir utiliser les fruits de ces choix.
Pouvoir se développer à Bâle
On sait tout l'effort de guerre fourni depuis 2015 par la Fondation 1890 (dotée par des mécènes comme la Fondation Hans Wilsdorf), qui garantit saison après saison une santé et une stabilité financière au Servette FC. Mais qui pouvait aussi revoir son apport à la baisse quand le club avait des rentrées plus importantes que prévu (vente de joueurs, campagne européenne).
Cela semble évoluer, pour le bien du club. Objectif: que Servette puisse bénéficier, pour se développer, de tout ou partie de l'argent des transferts ou des rentrées en cas de campagne européenne réussie, par exemple.
Keigo Tsunemoto est parti à Bâle pour toutes ces raisons. Il va peut-être briller au Parc Saint-Jacques, voire contre Servette. Ce sera sans doute frustrant, le cas échéant, dans la forme. Mais pas choquant dans le fond.
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Daniel Visentini est journaliste pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Il a été durant sept ans le chef de la rubrique Sports de la Tribune de Genève. Il suit de près l'actualité du football, notamment celle du Servette FC et de l'équipe de Suisse. Il est juré du Ballon d'or pour la Suisse. Plus d'infos
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