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«Refonder Mayotte» : le Parlement adopte définitivement le projet de loi, sept mois après le passage du cyclone Chido

«Refonder Mayotte» : le Parlement adopte définitivement le projet de loi, sept mois après le passage du cyclone Chido

Le Figaro10-07-2025
Un ultime vote favorable du Sénat, à 228 voix contre 16, a permis à ce texte d'aboutir. Il décline notamment quatre milliards d'euros d'investissements publics sur six ans.
Sept mois après que le cyclone Chido a frappé Mayotte, le Parlement a définitivement adopté jeudi le projet de loi pour «refonder» ce territoire d'outre-mer, qui est le département le plus pauvre de France, déjà confronté avant le passage du cyclone à d'immenses défis.
Un ultime vote favorable du Sénat, à 228 voix contre 16, a permis à ce texte d'aboutir. Il décline notamment quatre milliards d'euros d'investissements publics sur six ans, inscrit dans la loi le principe d'un alignement des droits sociaux avec ceux de l'Hexagone à l'horizon 2031, et contient de nombreuses mesures de lutte contre l'immigration clandestine et l'habitat illégal, les deux principaux «fléaux» identifiés par Manuel Valls, ministre des Outre-mer.
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Cette «loi-programme» décline notamment 4 milliards d'euros d'investissements publics sur six ans et inscrit pour la première fois dans la loi la convergence sociale, c'est-à-dire l'alignement des droits sociaux avec les montants de l'Hexagone, avec pour horizon 2031. À Mayotte, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté national, et le RSA, par exemple, y est encore deux fois plus bas.
À lire aussi Immigration illégale à Mayotte : un durcissement du droit du sol aux effets incertains
Une loi fruit d'un compromis entre députés et sénateurs
Dernier texte de loi à passer les griffes du Parlement avant la pause estivale, il vient clore une session parlementaire extraordinaire assez fructueuse pour le gouvernement, qui aura réussi à faire aboutir plusieurs textes malgré son absence de majorité à l'Assemblée nationale. Cette loi pour «refonder Mayotte», fruit d'un compromis entre députés et sénateurs, avait été validée mercredi par les députés, avec le soutien de la coalition gouvernementale et de l'extrême droite. Le Rassemblement national, très mobilisé durant les débats, a même revendiqué «une victoire politique».
Mais la gauche, à l'Assemblée comme au Sénat, s'est partagée entre opposition et abstention, mettant notamment en cause «l'obsession» du projet de loi pour l'immigration, ont accusé plusieurs parlementaires. Le texte s'attaque en effet à deux «fléaux», la lutte contre l'immigration clandestine et l'habitat illégal, «sans quoi» Mayotte risque d'être reconstruite sur du «sable», selon les mots de Manuel Valls.
Il prévoit par exemple de durcir les conditions d'obtention d'un titre de séjour alors que près de la moitié de la population y est étrangère. Plusieurs dispositions permettent de faciliter la destruction des bidonvilles, alors qu'un tiers de l'habitat est informel. Une mesure permet par exemple de déroger à l'obligation d'une offre de relogement au moment d'une évacuation.
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Après vingt ans de détention, l'aboutissement du combat judiciaire pour Serge Atlaoui : l'ex-condamné à mort en Indonésie pour narcotrafic, transféré en France en février dernier, va sortir de prison ce vendredi, annonce sa femme sur RTL. « Il va respirer une liberté attendue, espérée depuis tant d'années », a-t-elle déclaré. Serge Atlaoui, condamné en Indonésie et détenu depuis 2005, sera accueilli par son avocat Richard Sédillot à sa sortie de la prison de Meaux, a-t-elle ajouté, indiquant aussi ne pas vouloir dévoiler le lieu et le moment où elle retrouvera son mari. Mardi, le tribunal d'application des peines de Seine-et-Marne, compétent pour la prison de Meaux-Chauconin où Serge Atlaoui est actuellement incarcéré, a autorisé la libération conditionnelle de l'artisan-soudeur de 61 ans, a appris l'AFP auprès de son avocat et du parquet de Meaux. >> Plus d'informations à venir

«Ici on ne manifeste pas» : l'État refuse d'ouvrir une nécropole de tirailleurs sénégalais pour un hommage jugé trop politique
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«Ici on ne manifeste pas» : l'État refuse d'ouvrir une nécropole de tirailleurs sénégalais pour un hommage jugé trop politique

L'Office national des combattants et des victimes de guerre (OnacVG) a refusé d'ouvrir la nécropole dite du Tata sénégalais de Chasselay (Rhône), dédiée aux tirailleurs africains, à une délégation de militants voulant y tenir une cérémonie d'hommage jugée trop politique. Ils sont restés à la porte de la nécropole. Ce vendredi 20 juin, une délégation de militants associatifs parisiens s'est déplacée jusqu'au Tata sénégalais de Chasselay (Rhône), ce cimetière où reposent 196 tirailleurs africains massacrés par les nazis en 1940. Issus des collectifs Coordination 75 des sans-papiers et La Marche des solidarités, ils n'ont pu accéder à l'intérieur de ce lieu de mémoire, leur demande ayant été refusée par l'Office national des combattants et des victimes de guerre (OnacVG), en raison de la coloration politique cet hommage. Cette décision a été jugée inadmissible par plusieurs élus La France Insoumise, dont Aurélien Taché, député du Val d'Oise et président du groupe d'amitié France-Sénégal à l'Assemblée nationale. «C'est avec une profonde tristesse et un sentiment de honte pour la France que j'ai appris que vous aviez délibérément interdit l'accès au Tata sénégalais de Chasselay, le 20 juin dernier, à un groupe de personnes venues s'y recueillir», a-t-il écrit à la directrice de l'OnacVG, exigeant des excuses publiques. «L'État a délibérément humilié les personnes présentes, ajoute un élu local de la commune de L'Arbresle, Sébastien Majerowicz, sur laquelle a eu lieu une partie du massacre du 20 juin 1940. L'objectif de ces personnes, pour certaines descendantes de soldats, était de se recueillir avec gravité et dignité sur les tombes du Tata sénégalais». Dans les messages annonçant l'évènement, les militants parisiens et Sébastien Majerowicz (LFI) ont aussi critiqué le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau (LR), accusé de «rafles» au lendemain du lancement de son opération anti-migrants pour laquelle 4000 policiers, gendarmes, douaniers et militaires ont été déployés dans les gares. C'est justement cette coloration politique qui a motivé le refus de l'OnacVG. Publicité Un hommage trop politique ? «Le Tata sénégalais est ouvert à l'occasion de cérémonies commémoratives mais pas dans le cadre de manifestation, indique la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, dans un courrier adressé au député l'ayant interpellée ainsi qu'à ses collègues LFI du Rhône. En effet, une manifestation à caractère officiellement politique, présentée par ses organisateurs comme une mobilisation générale en solidarité avec les 'tirailleurs d'aujourd'hui qui résistent contre le racisme au pouvoir' ne peut être considérée comme une cérémonie d'hommage ou une commémoration.» «Ici on ne manifeste pas, il y a un devoir de mémoire pour ces soldats sacrifiés pour la France», a déclaré le maire Jacques Pariost qui a accueilli les militants dans sa commune. Il les a conduits devant la nécropole, leur a présenté le lieu et son histoire, et a promis de déposer la gerbe de fleurs laissée à l'extérieur. Il a aussi évoqué un précédent en 1996, quand une cérémonie similaire s'était «très mal passée». «C'est peut-être pour ça que le gouvernement n'a pas voulu», a-t-il esquissé. À lire aussi «Honte et indignité» : Macron s'insurge après des dégradations dans une nécropole dédiée aux tirailleurs sénégalais Les militants ont quant à eux regretté de ne pas avoir pu entrer dans la nécropole pour leur cérémonie d'hommage, finalement tenue devant les grilles du Tata. «Les organisateurs de la manifestation ont été prévenus en amont de cette fermeture», précise la préfecture du Rhône. Elle rappelle aussi que l'OnacVG a déjà eu l'occasion de fermer des lieux de mémoire à des manifestations politique, notamment au Mont Valérien.

Notre-Dame de Paris : les bourdons Emmanuel et Marie résonnent pour la première fois depuis l'incendie
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timean hour ago

  • Le Parisien

Notre-Dame de Paris : les bourdons Emmanuel et Marie résonnent pour la première fois depuis l'incendie

Il est un peu plus de 19 heures, ce jeudi 17 juillet, sur le parvis de Notre-Dame (IVe), lorsqu'un son de tintement de cloche fait soudainement taire les conversations et lever les yeux vers le haut de la cathédrale. Sans le savoir pour la majorité, les touristes qui font encore la queue en cette fin de journée viennent d'assister à un événement. Eux pensent avoir entendu les habituels carillons de la tour sud sonnant les messes, les heures, les quarts d'heure et les demi-heures. Pourtant, c'était l'une des immenses cloches de la tour sud de la cathédrale, celle qui borde la Seine, qui sonnait pour la première fois depuis la réouverture au public des lieux, le 7 décembre dernier. Quelques curieux ont bien filmé ce retour d'Emmanuel, nom donné au bourdon de 13,3 tonnes qui date de 1686, invisible car situé à l'intérieur. Plus de six ans après l'incendie du 15 avril 2019 qui a ravagé la cathédrale, celle-ci retrouve donc « sa voix », commente Rémi Fromont, un des trois architectes en chef des monuments historiques chargés de superviser la sécurisation et la reconstruction de Notre-Dame. Petit à petit, toutes les pierres de l'immense édifice sont restaurées et recollées. La suite de la soirée est encore plus symbolique : la sonnerie des deux bourdons en cœur. Emmanuel s'élance en premier. Son système, électrique depuis 90 ans, est activé. Puis c'est au tour de Marie, sa voisine placée à ses côtés en 2013 à l'occasion du 850e anniversaire de la cathédrale. Les deux sonnent à la volée durant dix minutes, sous le regard des campanistes, les artisans chargés de la conception, de l'installation, du fonctionnement, du mouvement et de l'entretien des cloches. Les axes en bois auxquels ils sont suspendus viennent d'être complètement reconstruits. Ces jougs, trois immenses pièces de bois massif de plus de 3 mètres de longueur, ont été choisis avec précaution et assemblés pour soutenir le poids des deux bourdons. Si cette tour, contrairement à celle du nord, n'a pas été touchée par l'incendie, son état nécessitait différents travaux, dont la restauration de la base du beffroi en bois, le remplacement des jougs. Ou encore la construction d'un escalier qui permettra au public de venir admirer l'intérieur des deux tours, fin septembre. Un circuit touristique du centre des monuments nationaux qui n'était plus proposé depuis l'incendie. Philippe Jost, président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame, salue « le talent » de ceux qui ont rendu ce moment possible. « C'est la voix de tous les artisans qui résonne », ajoute-t-il. Des artisans venus d'entreprises des quatre coins de la France, de l'Indre-et-Loire à la Corrèze en passant par la Haute-Saône, le Bas-Rhin, l'Allier, le Pas-de-Calais et les Hautes-Pyrénées. L'un d'eux, qui a passé six semaines sur le chantier, assure, sourire en coin, que si le son est impressionnant, c'est le « mouvement » des bourdons qui l'a frappé. « C'est une émotion sonore… On se dit que Quasimodo devait être sourd », sourit Mgr Laurent Ulrich, l'archevêque de Paris, alors que l'artisan vient tout juste d'immobiliser les bourdons après dix minutes de sonnerie. « La cloche est faite pour avertir, rassembler, chanter la louange, dire la peine… C'est important qu'on puisse porter attention à ces cloches que l'on entend souvent de loin », poursuit-il. Un son unique et pas si courant, puisque ces bourdons, désormais 100 % fonctionnels, ne retentissent qu'à des occasions très précises : fêtes catholiques, armistice et Libération de Paris ou encore décès de l'archevêque ou du Pape. Mais il faudra s'armer encore davantage de patience pour les entendre à nouveau, puisque les deux bourdons ne retentiront que lorsque les travaux de la tour seront terminés. Pour l'heure, du haut du beffroi, on entend les huit carillons sonner 20h30, dans la tour d'en face.

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