Le gouvernement Legault doutait de ce qu'il disait à la population
Le gouvernement Legault doutait de ce qu'il disait à la population
Le gouvernement Legault a douté de ce qu'il allait dire au public après le dépôt du rapport qui a levé le voile sur le scandale SAAQclic.
À la commission Gallant, jeudi, le témoignage de l'ancien chef de cabinet du ministre des Transports François Bonnardel, Sébastien Lépine, a permis de plonger dans le jeu de coulisse qui s'est déroulé au tout début de la crise.
Le 20 février 2025, la VG révèle que le virage informatique de la SAAQ coûtera au moins 1,1 milliard de dollars, soit 500 millions de plus que prévu, et que cette information aurait été cachée « aux décideurs ».
Le rapport ne fait mention d'aucun nom et les ministres impliqués, dont François Bonnardel, brandissent le camouflet dévoilé par la VG et plaident avoir été trompés. « On nous a menti », lâche-t-il au Salon rouge.
Sauf que son équipe n'était pas certaine de cette version.
Se terrer
Au bureau du premier ministre, qui l'interroge sur la conduite à adopter, Sébastien Lépine ne peut garantir que le ministre n'a jamais été mis au courant du dépassement de coûts, révèle un échange texto présenté à la commission jeudi.
« Si on se terre derrière l'explication de la VG, on a besoin d'être solide sur le fait qu'on n'a jamais eu écho au cabinet du fling flang que la SAAQ a fait pour cacher le 300 millions », souligne-t-il en répondant à deux conseillers politiques du bureau du premier ministre.
L'un d'eux lui répond qu'ils ne peuvent alors que se fier à la « parole » du conseiller politique responsable du dossier de la SAAQ, Alain Généreux, qui martèle alors n'avoir rien su.
« La VG, dans son rapport, ne dit pas qu'il y a de l'information erronée, incomplète, inexacte, qui est montée au cabinet, mais elle ne dit pas le contraire non plus. Donc nous on pouvait uniquement, à ce moment, dire : on va y aller avec le souvenir de la mémoire de tout le monde », a expliqué Sébastien Lépine mercredi en ajoutant qu'il « aurait espérer avoir des éléments plus solides. »
« Content pour François »
La découverte, peu de temps après, d'un document envoyé par la SAAQ qui fait mention d'un coût total de 682 millions, semble lui apporter cet élément plus solide qu'il transfère aux conseillers du cabinet du premier ministre.
« Je suis telllllllement content pour François(Bonnardel), pour le PM (premier ministre) et le gouvernement », leur écrit-il.
Sébastien Lépine, qui a dirigé le cabinet de François Bonnardel de 2021 à 2022, alors qu'il chapeautait le portefeuille des Transports, a autrement fait un long plaidoyer pour assurer qu'il n'avait rien à cacher des dépassements de coûts.
Il a donné un exemple remontant à l'été 2022, lorsque le ministère des Transports l'informe d'un dépassement de coûts de 900 millions en lien avec la réfection du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
« On s'est gouverné en conséquence », a-t-il insisté. Au début du mois d'août suivant, à trois semaines du début des élections, François Bonnardel explique le tout aux médias.
« Quand on a quelque chose à ce point-là, quand c'est communiqué entièrement, on est capable d'assurer la transparence de ça », a-t-il martelé.
Le témoignage du ministre François Bonnardel est attendu jeudi après-midi.
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