
«L'Allemagne est de retour» : les grands patrons allemands vont investir 631 milliards d'euros dans leur économie
Deutsche Bank, Siemens, Made, Volkswagen, Zalando... Une soixantaine de grandes entreprises allemandes ont annoncé lundi vouloir investir au moins 100 milliards d'euros en Allemagne dans de nouveaux projets visant à relancer la croissance du pays lors d'une initiative coordonnée avec le gouvernement de Friedrich Merz.
Les géants bancaire et industriel Deutsche Bank et Siemens mènent cette opération baptisée «Made in Germany» visant à promouvoir l'attractivité de la première économie européenne pour les investissements nationaux et étrangers après deux années de récession et des secteurs phares, comme l'automobile, enlisés dans une crise de compétitivité.
Publicité
Les entreprises membres de cette initiative se sont engagées à investir une enveloppe totale de 631 milliards d'euros «dans la croissance économique de l'Allemagne d'ici 2028», comprenant des dépenses déjà connues ainsi que des nouveaux projets pour un montant d'au moins 100 milliards d'euros, selon un communiqué commun. «Cet engagement témoigne de la forte confiance dans le potentiel de l'Allemagne» après les «sorties d'investissements importantes auxquelles le pays a été confronté ces dernières années, qui ont atteint des niveaux de plusieurs centaines de milliards d'euros», soulignent les participants, parmi lesquels les principaux noms de la bourse de Francfort, de Volkswagen à BASF en passant par Zalando et Rheinmetall.
À lire aussi En Allemagne, Friedrich Merz souhaite s'attaquer à l'État-providence
Soutenir «le programme de réforme et d'investissement»
«C'est l'une des plus grandes initiatives d'investissement des dernières décennies», a assuré à la presse Friedrich Merz qui y voit «le signal» que «l'Allemagne est de retour». Le redressement de l'économie allemande, qui stagne depuis plus de sept ans, est l'une des priorités de la coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates au pouvoir depuis début mai.
Les industries clés du pays, notamment l'automobile, la chimie et les machines-outils, sont confrontées à des coûts énergétiques élevés par rapport à leurs concurrents étrangers, ainsi que, selon leurs dirigeants, à une bureaucratie coûteuse à laquelle le gouvernement a promis de s'attaquer.
L'initiative «Made for Germany» dit soutenir «le programme de réforme et d'investissement» du chancelier conservateur, familier des milieux financiers pour avoir présidé le conseil de la filiale allemande du gestionnaire d'actifs américain BlackRock. Outre des baisses de taxes et un allègement de la réglementation, le gouvernement Merz mise sur un effort budgétaire conséquent, avec une enveloppe de plusieurs centaines de milliards d'euros programmée pour moderniser la défense et les infrastructures du pays. Il a pour cela brisé un tabou en assouplissant les règles nationales strictes encadrant les déficits publics.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
32 minutes ago
- Le Figaro
La loi Duplomb, ou l'éternel conflit entre le citoyen et le consommateur
Réservé aux abonnés ANALYSE - Les crispations sociétales et politiques autour du texte illustrent les demandes contradictoires croissantes des Français sur leur alimentation. Au risque de fragiliser définitivement nos filières agricoles. « Achetez français ! » Quelques heures après la censure partielle de la loi Duplomb, et la bronca d'une partie des Français contre ce texte censé lever les contraintes au métier d'agriculteur, jamais cet appel lancé vendredi par la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, n'aura semblé autant à propos… et urgent. Le monde agricole français va ainsi devoir continuer à composer avec des situations de concurrence déloyale au sein même de l'Union européenne et à une forme de jusqu'au-boutisme écologique. Face à ces freins, seul un appel au patriotisme alimentaire semble donc en mesure de faire sortir les paysans de l'équation infernale posée par une partie de la société française. En s'opposant fermement - entre autres - à la réintroduction sous conditions de l'acétamipride, un insecticide controversé, plus de deux millions de Français ont ainsi fait réapparaître au grand jour les demandes contradictoires permanentes faites aux bataillons de la première puissance agricole européenne


Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Acétamipride censuré dans la loi Duplomb : en Seine-et-Marne et dans l'Oise, des betteraviers accusent le coup
Comme beaucoup d'agriculteurs, l'exploitant accuse le coup à la suite de la décision du Conseil constitutionnel, ce jeudi 7 août, de rejeter le retour de l'acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes. « Il est interdit en France depuis 2018 mais il est autorisé à l'étranger. C'est de la concurrence déloyale, s'agace-t-il. Si on veut tuer le local, il faut le dire ! »


Le HuffPost France
an hour ago
- Le HuffPost France
Après le revers sur la loi Duplomb, le gouvernement enjoint les consommateurs à « acheter français »
POLITIQUE - À défaut d'avoir soutenu la loi Duplomb, soutenez les agriculteurs. Voici, en substance, le message de la ministre de l'Agriculture Annie Genevard adressé ce vendredi 8 août aux consommateurs, après la décision du Conseil constitutionnel de censurer le retour de l'acétamipride. La ministre de l'Agriculture, issue des Républicains, a toujours été favorable au texte tel qu'adopté par le Parlement et qui prévoyait une dérogation à l'interdiction de ce pesticide, utilisé notamment dans la filière betterave, mais non sans risque pour la santé et l'environnement. « Ma position reste inchangée : accélérer les transitions vers des alternatives, sans exposer nos filières à une concurrence inéquitable qui les mène parfois à l'extinction », écrit-elle en référence à l'utilisation de l'acétamipride par d'autres pays de l'UE. La ministre a promis aux agriculteurs de ne pas les laisser « sans solution » et a missionné l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) pour identifier les filières « en situation d'impasse », citant notamment la noisette. Mais en attendant, elle a renvoyé la balle aux consommateurs. « Sursaut de patriotisme alimentaire » Disant « ne pas pouvoir se résoudre » à une délocalisation des productions françaises vers des pays où les règles sont moins strictes, elle a appelé à « un sursaut de patriotisme alimentaire. » « Sans solution rapide, certaines cultures risquent de disparaître. Dans ce combat, notre force, ce sont les consommateurs. Achetez français. Soutenez les filières locales pour éviter une dépendance à des produits importés, souvent moins exigeants. La souveraineté alimentaire commence dans le caddie », insiste-t-elle dans son communiqué. En parallèle, et à défaut de pouvoir changer la règle en France, Annie Genevard veut inscrire à l'ordre du jour des prochains Conseils européens « l'harmonisation des règles phytopharmaceutiques en Europe. » « La France a déjà obtenu ces dernières semaines sur cette proposition le soutien d'une dizaine d'Etats membres. Je poursuivrai le combat », assure-t-elle. En attendant en France, le sénateur Laurent Duplomb n'a pas exclu de déposer une nouvelle proposition de loi pour réintroduire l'acétamipride, cette fois en l'encadrant plus strictement pour corriger les faiblesses du premier texte censuré par le Conseil constitutionnel.