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Face à « l'entrisme » des Frères musulmans, voici le plan d'Emmanuel Macron

Face à « l'entrisme » des Frères musulmans, voici le plan d'Emmanuel Macron

POLITIQUE - Emmanuel Macron est habitué à mettre en scène ses colères. Le 21 mai, à l'issue d'un Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) consacré à la lutte contre l'entrisme islamiste, il s'en était vertement pris au gouvernement, à qui il reprochait son manque d'ambition et de sérieux sur le sujet. Ciblant notamment Bruno Retailleau à l'Intérieur et Gérald Darmanin à la Justice, le président leur avait demandé de revoir leur copie et de lui faire de nouvelles propositions.
C'est désormais chose faite. La réunion de ce lundi 7 juillet a été plus vertueuse. « J'ai félicité le gouvernement du très bon travail fourni. Ce que j'ai demandé à creuser a été fait », s'est réjoui Emmanuel Macron auprès de plusieurs médias à la sortie du Conseil de défense. Il a aussi « invité les ministres à ne pas relâcher l'effort ».
Le rapport sur les Frères musulmans, publié fin mai, avait surpris de nombreux élus qui ont reconnu, pour beaucoup, avoir sous-estimé le phénomène. Il était notamment fait état d'une « menace pour la cohésion nationale » avec le développement d'un islamisme « par le bas » de la part des Frères musulmans, une organisation née en 1928 en Égypte.
Le chef de l'État explique désormais souhaiter qu'un texte de loi soit examiné « à la fin de l'été » pour une entrée vigueur d'ici « la fin d'année ». À l'automne, il devrait recevoir les représentants du Forif (Forum de l'islam de France). Bien qu'il n'ait plus la main sur les textes de loi soumis par le gouvernement, presque tout entier consacré à la gestion des dossiers internationaux, Emmanuel Macron compte marquer de son empreinte ce sujet d'intérêt majeur.
Éviter à tout prix « l'amalgame »
D'autant que les prochaines élections municipales, prévues dans moins d'un an, font craindre le pire. « Il va falloir surveiller cela car aujourd'hui, le droit électoral ne nous permet pas de nous opposer à une candidature » étiquetée communautaire, déplore le président de la République. Désormais, les préfectures pourront mêler leurs fichiers et ainsi alerter sur la dangerosité éventuelle de candidats.
Emmanuel Macron a enfin annoncé la création de nouveaux outils de sanctions financières. Le gel des avoirs monétaires et financiers, aujourd'hui réservé aux affaires de terrorisme, devrait ainsi être élargi à toute association soupçonnée d'entrisme islamiste. De même que les sanctions pour toute structure qui ne respecte pas le « contrat d'engagement républicain » devraient bénéficier d'une mise en œuvre plus rapide.
Avec cette ribambelle de nouvelles mesures, Emmanuel Macron assure vouloir éviter de tomber dans le « piège » de l'amalgame. Celui qui consisterait à dire que « la lutte contre l'islamisme aboutisse à rejeter l'islam et les musulmans ». Mais désireux de ne pas apparaître non plus trop « naïf », le locataire de l'Élysée appelle à ne pas « relativiser le danger de l'entrisme et du séparatisme ». Son credo : « un discours d'apaisement à l'égard de tous nos compatriotes dont la religion est l'islam » et « qui respectent totalement les règles de la République ».
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Dans un communiqué de presse, le procureur de la République de Chartres indique que l'ancien patron du groupe Les Républicains «traversait une période de dépression, aux causes multiples - sentimentales, intimes et professionnelles». L'enquête sur les causes de la mort du député LR Olivier Marleix, le 7 juillet dernier, est désormais terminée. Dans un communiqué, la cour d'appel de Versailles et le tribunal judiciaire de Chartres confirment la piste du suicide par pendaison du député d'Eure-et-Loir. «Les constatations, les examens médico-légaux, les auditions et l'analyse du téléphone portable permettent de comprendre la cause de la mort de Monsieur Olivier Marleix : il s'agit d'un suicide par pendaison. L'enquête est aujourd'hui clôturée», écrit le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, dans son communiqué ce mercredi. Olivier Marleix a mis fin à ses jours à son domicile d'Anet, suscitant la stupéfaction et une vague d'hommages dans l'ensemble de la classe politique. De grande stature, fossette au menton et le front dégarni, l'ancien patron du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale (2022-2024), âgé de 54 ans, était père de deux filles. Il était le fils de l'ancien secrétaire d'État et baron politique du Cantal Alain Marleix. Publicité Une dizaine d'auditions des membres de sa famille, de ses proches, amis et collègues ont démontré qu'il «traversait une période de dépression, aux causes multiples - sentimentales, intimes et professionnelles». L'autopsie réalisée le 9 juillet sur le corps de l'ancien maire d'Anet de 2008 à 2017, découvert dans sa chambre, a permis de confirmer le décès par pendaison, notent la cour d'appel de Versailles et le tribunal judiciaire de Chartres. Les conclusions de l'analyse toxicologique démontrent «'une alcoolémie positive mais modérée', témoignant d'une 'prise récente et modérée, proche du décès'». En revanche, aucune autre substance toxique, médicamenteuse ou stupéfiante n'a été relevée par l'expert toxicologue. «Contexte morose» «Il consultait depuis quelques mois un psychiatre, s'adonnait à la course à pied de manière quotidienne et très inhabituelle, avait perdu beaucoup de poids», ajoute le parquet, mais «personne n'avait soupçonné que Monsieur Marleix pourrait ainsi mettre fin à ses jours». Selon l'enquête, «dans ce contexte morose, l'élément déclencheur du passage à l'acte autolyse est une dernière conversation entretenue avec sa compagne, et retrouvée lors de l'exploitation du téléphone portable de monsieur Marleix», poursuit le communiqué de presse. Entré en politique au mitan des années 90, Olivier Marleix s'était ensuite implanté en Eure-et-Loir, loin de la circonscription auvergnate de son père. Conseiller général de ce département de 2008 à 2014, il s'était retrouvé il y a un an en ballottage défavorable face à un candidat du RN au premier tour des législatives anticipées, avant de s'imposer au second. Près d'un millier de personnes, dont de nombreux responsables politiques nationaux et locaux, ont rendu un dernier hommage au député en l'église d'Anet le 11 juillet.

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