
Droits de douane : vers un maintien de l'accord à 15% pour les vins et spiritueux
Les vins et spiritueux européens seront soumis à des droits de douane de 15 % à leur entrée aux États-Unis à partir du 1er août, ont déclaré jeudi des responsables et diplomates européens à l'agence Reuters. Ce taux va rester en vigueur jusqu'à ce que les négociateurs parviennent à un accord différent lors des pourparlers qui devraient se poursuivre à l'automne, indiquent ces mêmes sources. Les droits de douane américains sur les vins et spiritueux européens s'élèvent actuellement à 10 %, mais l'Union européenne souhaite réduire ce taux à zéro. Ou, au moins pour le vin, selon la clause de «la nation la plus favorisée» (NPF), fixée sur la base d'un coût fixe par litre, plutôt qu'en pourcentage.
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Interrogé sur le droit de douane auquel seront soumis les producteurs de vins et spiritueux de l'UE à partir du 1er août, à moins qu'un autre accord ne soit conclu, un responsable européen proche des négociations a confirmé les 15 %. Les discussions sur les droits de douane spécifiques au vin vont se poursuivre après que l'UE et les États-Unis auront finalisé leur déclaration commune sur l'accord-cadre commercial conclu dimanche dernier entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, a indiqué à Reuters un diplomate familier des négociations. «(Cela aura lieu) probablement à l'automne. D'après ce que j'ai compris, ils opteraient pour un taux forfaitaire de 15 %. La situation est moins claire pour les spiritueux, pour lesquels je sais qu'il existe un ancien accord qui devrait toujours être en vigueur pour les droits de douane nuls ou NPF», a déclaré le diplomate.
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La France pousse pour exempter les vins et spiritueux
Les spiritueux bénéficient de droits de douane nuls entre les États-Unis et l'Union européenne depuis un accord conclu en 1997 qui incluait également d'autres pays tels que le Canada et le Japon. «On continue les négociations avec nos partenaires américains. Notre objectif, c'est d'avoir des exemptions sur ces produits», a souligné jeudi Olof Gill, un porte-parole de la Commission européenne. «On comprend que ça ne sera pas dans la première tranche» de produits non taxés à partir de vendredi, mais «on continue le travail», a-t-il ajouté lors d'un point presse à Bruxelles.
En France, une partie du gouvernement était réunie mercredi autour du sujet des droits de douane. «Ce que nous poussons de façon très claire, c'est une exemption pour le secteur (...) des vins et des spiritueux, en plus de l'aéronautique», a déclaré Éric Lombard, ministre de l'Économie. Son homologue à l'Agriculture Annie Genevard, présente également, n'a pas caché le flou entourant les négociations. «Je suis réduite à un niveau d'information qui n'est pas loin du vôtre», a-t-elle lancé aux journalistes lors d'une conférence de presse.
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La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) estimait lundi que «la catastrophe (était) évitée» avec cet accord de 15% qui «évite l'application de droits de 30% à compter du 1er août» initialement prévu. Interrogée sur la possibilité que l'État vienne en aide aux secteurs, notamment des vins et spiritueux, particulièrement impactés par les nouveaux droits de douane, Mme Genevard a répondu «qu'avant de parler d'aide, il faut déjà parler des termes de cet accord, (...) qui n'est pas encore signé.» «Mais l'État ne s'est jamais dérobé dans son soutien aux filières», a-t-elle ajouté.
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