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CGI refuse de parler de pertes d'emplois

CGI refuse de parler de pertes d'emplois

La Presse30-07-2025
CGI a réalisé un bénéfice de 408,6 millions, soit 1,82 $ par action, lors du trimestre clos le 30 juin.
(Montréal) Grâce à l'intelligence artificielle, le spécialiste des services-conseils en informatique CGI devrait générer plus de revenus par employé, mais son patron a évité de dire explicitement si ces gains de productivité entraîneront une réduction du nombre d'employés.
Stéphane Rolland
La Presse Canadienne
De nombreux PDG ne mettent plus de gants blancs pour dire qu'ils auront besoin de moins d'employés grâce à l'intelligence artificielle dans leurs déclarations publiques récentes.
Questionné sur le sujet par un analyste financier, le président et chef de la direction de CGI, François Boulanger, a été plus prudent, lors d'une conférence téléphonique, mercredi, pour discuter de ses plus récents résultats trimestriels.
« Vous pouvez vous attendre à voir les revenus par employé augmenter, a-t-il répondu. Ça va augmenter dans le futur. C'est normal puisque les gens vont devenir plus productifs, en utilisant de plus en plus ces outils. »
Sans dévoiler ses intentions sur la taille de ses effectifs, M. Boulanger a souligné qu'il fallait des professionnels pour utiliser ces nouveaux outils technologiques. « Au final, nous et nos clients allons avoir besoin d'experts pour implanter ces compétences. »
Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction de l'entreprise montréalaise, jointe plus tôt en matinée.
Depuis un an, CGI a licencié 155 employés au Québec, selon les avis envoyés au ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Les pertes d'emplois ont eu lieu dans ses bureaux de Montréal, Québec et Sherbrooke.
L'intelligence artificielle permet aux clients de CGI de réduire leurs coûts, a souligné M. Boulanger. Il a aussi indiqué qu'environ 40 % de sa propriété intellectuelle avait une composante d'intelligence artificielle intégrée.
De nombreuses cibles d'acquisition
La direction de CGI continue de tâter le terrain pour réaliser de nouvelles acquisitions, a confirmé M. Boulanger. « Le pipeline est toujours actif. Nous avons de bonnes discussions. »
Récemment, le concurrent américain Accenture a priorisé les rachats d'actions plutôt que les acquisitions, a souligné un analyste qui se demandait si les occasions étaient moins nombreuses.
Pour sa part, M. Boulanger s'est dit « optimiste » sur les occasions d'acquisitions. « C'est encore quelque chose que nous regardons de très près. Je dirais que les évaluations sont plus basses qu'auparavant. Nous avons plusieurs cibles qui sont à un point où elles doivent prendre une décision quant à leur avenir. »
Le DOGE change de priorité
Les tentatives de compressions du département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) de l'administration Trump semblent aussi s'être dissipées. « On ne se fait plus poser de questions [pour justifier nos contrats] », a raconté M. Boulanger.
La filiale CGI Federal se trouvait dans la liste des dix plus importants fournisseurs de services de consultation du gouvernement américain, selon une note de service envoyée aux fonctionnaires fédéraux en février.
CGI avait été relativement épargnée, selon une recension des données publiques du DOGE compilées par La Presse Canadienne. Au début du mois d'avril, six contrats avaient été annulés, pour des économies rapportées de 465 000 $ US. La société montréalaise s'en tirait mieux que certains concurrents qui avaient perdu des millions de dollars en contrats.
M. Boulanger a réitéré que l'efficacité gouvernementale était compatible avec les services de CGI. « Pour réduire les coûts, ils ont besoin de nouveaux systèmes. C'est le genre de conversation que nous avons avec eux. »
L'analyste Jérôme Dubreuil, de Desjardins Marché des capitaux, souligne que la direction d'IBM a fait une observation similaire. « [Elle a dit] que l'attention du DOGE s'était déplacée de la réduction de coûts vers la modernisation. »
Résultats supérieurs aux attentes
CGI a dévoilé un bénéfice supérieur aux attentes au troisième trimestre, tandis que son patron a indiqué que les tensions commerciales freinaient moins les investissements des entreprises. « On commence à voir des ententes commerciales et ça va donner un peu plus de certitudes à certains clients. »
L'activité tourne au ralenti dans le secteur manufacturier, mais le dirigeant a dit que les investissements technologiques dans le secteur bancaire étaient vigoureux.
La société a réalisé un bénéfice de 408,6 millions lors du trimestre clos le 30 juin, en baisse de 7,2 % comparativement à 440,1 millions à la même période l'an dernier. Cela représente une marge bénéficiaire de 10 % par rapport à 12 % l'an dernier.
Le bénéfice ajusté dilué par action est de 2,10 $. Les revenus, pour leur part, augmentent de 11,4 %, à 4,09 milliards. En excluant les conversions des devises, les revenus auraient progressé de 7 %.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 2,08 $ et des revenus de 4,02 milliards, selon la firme de données financières Refinitiv.
Les nouveaux contrats se sont chiffrés à 4,15 milliards. En date du 30 juin, le carnet de commandes de CGI totalisait 30,58 milliards.
« CGI a dévoilé des résultats meilleurs que ce qui était craint, avec un potentiel haussier pour les revenus et les bénéfices, a commenté l'analyste Suthan Sukumar, de Stifel. Ça reflète une certaine stabilité et une solide exécution. »
L'action de CGI perdait 1,82 $, ou 1,32 %, à 135,73 $, à la Bourse de Toronto en fin de matinée.
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