
Cet étrange «accident» fait causer à Fribourg
«L'accident», rue de Romont, à Fribourg.
Eric Lecluyse
À Fribourg, une voiture crashée contre un muret en haut de la rue de Romont n'a pas bougé depuis le vendredi 13 juin. Et pour cause: c'est une œuvre installée en hommage à Jean Tinguely , qui sera visible jusqu'à ce lundi 7 juillet.
Olivier Suter, qui l'a conçue avec François Gendre, nous parle de cet «accident», qui ne laisse personne indifférent.
La première fois qu'on s'approche de cette œuvre, on peut croire que c'est un vrai accident. C'est voulu?
Il y a eu beaucoup d'appels pour signaler un accident, plus de 100 le premier jour. La police a exigé qu'on ajoute un panneau explicatif. Nous, on aurait préféré conserver ce côté tragique, véritable.
L'hommage à Jean Tinguely n'est quand même pas évident…
C'est une référence aux fontaines de Tinguely, notamment celle dédiée à son ami le pilote de Formule 1 Jo Siffert. Et une évocation de la vitesse. Comme Jo Siffert , Jean Tinguely avait le goût de la vitesse, des bolides, avec quand même un penchant pour les accidents. Un de ses amis a raconté qu'en partance pour les 24 Heures du Mans, il avait retiré les freins de sa voiture, ne laissant que le frein à main.
C'est aussi une œuvre très joyeuse…
Oui, comme chez Tinguely , il y a ce côté clown. Les enfants étaient son public préféré. Il disait: «Ce qui a de bien avec les enfants, c'est qu'ils ne demandent pas si c'est de l'art.» Quand on s'approche de «L'accident», de l'eau sort du réservoir et de la lance du pompier, on entend un enfant rire, il y a un pigeon dans les branches, une machine à fumée, des vrombissements… Et le coffre s'ouvre pour montrer notamment des bouts de films. Il faut rester 30 minutes pour tout voir, sauf le coffre, qui ne s'ouvre qu'une fois par jour.
Certains passants se plaignent du gaspillage d'eau. Ça vous fait quoi?
Pas grand-chose. On est respectueux sur ces questions. Mais toutes les fontaines perdent leur eau. C'est juste que là, ça se voit. Les fontaines en circuit fermé, ce n'est pas possible, sinon l'eau serait polluée.
Vous avez entendu d'autres réactions?
Énormément d'échos très positifs quand on vient chaque jour recharger l'installation en eau et en bulles de savon. Les gens s'en servent en temps de canicule. Les enfants adorent. C'est assez jubilatoire.
Que deviendra l'installation après le 7 juillet?
Elle va retourner à la décharge, d'où elle vient.
Quel message voulez-vous faire passer avec «L'accident»?
On laisse aux gens le soin de voir ce qu'ils veulent, le tragique, le gaspillage, la drôlerie… Les interprétations, ça nous échappe. Ce n'est plus notre boulot.
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Eric Lecluyse est rédacteur en chef de «24 heures» et de la rédaction romande de Tamedia depuis décembre 2024. Diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ), il était auparavant rédacteur en chef du quotidien neuchâtelois «ArcInfo». Plus d'infos
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