
Violences sexuelles : le groupe «jeunes» de la Ciivise demande de mieux protéger les mineurs sur les réseaux sociaux
Mieux protéger les jeunes sur les réseaux sociaux et les armer pour venir en aide aux victimes de violences sexuelles qui se confient: le groupe «jeunes» de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) présente ce mercredi 9 juillet aux députés 23 recommandations à hauteur d'enfant.
La Ciivise a constitué un «groupe miroir» de quinze adolescents de 14 à 17 ans, pour faire des propositions, nourries de leur expérience, afin de lutter contre les violences sexuelles, dont est victime selon elle un mineur sur dix.
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Victimes ou témoins d'inceste ou non, ils viennent de Paris, de banlieue, de province ou d'outre-mer. Après s'être réunis depuis janvier une fois par mois à distance, ces jeunes ont présenté mardi leur rapport à la Haute-Commissaire à l'Enfance Sarah El Haïry et à la ministre chargée du Numérique Clara Chappaz, ainsi qu'aux membres de la Ciivise. Après une conférence de presse, ils l'exposeront mercredi aux députés de la Délégation aux droits des enfants de l'Assemblée nationale.
«Sur les réseaux on ne parle pas à n'importe qui»
«Protégez-nous des réseaux sociaux », «aidez-nous à aider les autres», «intégrez-nous aux dispositifs de prévention» et «améliorez l'écoute et l'accompagnement des victimes»: tels sont les principaux messages qu'ils se sont entraînés mardi, avec des acteurs associatifs (Cofrade, E-Enfance), à présenter aux décideurs politiques.
«Lorsqu'on s'abonne à un réseau, comme Instagram, il ne faut pas plus d'une minute pour recevoir un message privé d'un inconnu. Les jeunes acceptent car ils sont fiers d'avoir des abonnés. Or un adulte de 40 ans se crée facilement un profil de fillette pour approcher des jeunes», témoigne Côme. «Ma cousine à sept ans a créé un lien amoureux avec une personne rencontrée sur un réseau social», poursuit un autre jeune.
«Sur les réseaux on ne parle pas à n'importe qui», disent-ils dans le texte qu'ils ont préparé. Ils recommandent que l'envoi de messages privés ne soit possible qu'«à partir de 13 ans» et uniquement pour des personnes mutuellement abonnées. Dans leur rapport, ils proposent d'attribuer des «labels aux plateformes répondant à certains critères de qualité» et d'interdire à celles n'ayant pas ce label d'ouvrir leurs services aux mineurs.
Un «seuil d'âge» recommandé
Les risques de la cybercriminalité devraient être intégrés dans les programmes du «permis internet» et de «PIX», deux dispositifs utilisés dans l'Éducation nationale pour sensibiliser au numérique, que les jeunes du groupe de la Ciivise jugent peu adaptés.
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Leur rapport recommande un «seuil d'âge» pour l'accès aux réseaux sociaux, avec une «méthode de vérification d'identité respectueuse des données personnelles». Ils confient y être allés eux-mêmes «trop tôt», souvent en début de collège. «Dans la classe de ma petite soeur, il y a des enfants de six ans qui ont des comptes TikTok», explique Léonie.
Une loi votée en 2023 prévoit que les mineurs de moins de 15 ans ne peuvent pas s'inscrire sur un réseau social sans accord parental. Mais elle n'est pas entrée en vigueur, dans l'attente d'une réponse de la Commission européenne sur sa conformité au droit européen.
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