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Le Parisien
19-07-2025
- Politics
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Loi Duplomb : une pétition opposée au texte dépasse les 500 000 signatures
C'est un record qui pourrait mettre du plomb dans l'aile de la « loi Duplomb ». Une pétition demandant l'« abrogation immédiate » de la proposition de loi, qui a été définitivement adoptée par l'Assemblée nationale le 8 juillet, a dépassé ce samedi 15 juillet à 16 heures le seuil des 500 000 signatures sur le site de l'Assemblée nationale. Lancée le 10 juillet par une étudiante de 23 ans, la pétition veut s'attaquer au texte qui prévoit la réintroduction de l'acétamipride , un pesticide controversé. Elle réclame notamment « la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée », ainsi que « la consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l'agriculture, de l'écologie et du droit ». En dépassant le seuil des 500 000 signatures (le compteur s'est emballé en quelques jours seulement), le manifeste peut espérer se frayer un chemin et se réimposer dans l'agenda très chargé de l'Assemblée nationale. À condition que les signataires soient « issues d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer », la procédure prévoit effectivement que la conférence des présidents de l'Assemblée nationale (les présidents de groupe et la présidente de la chambre basse) « peut décider d'organiser un débat en séance publique ». Un débat qui ne signifierait pas pour autant un nouveau vote mais qui inquiète déjà les soutiens à la loi « Duplomb » avec le retour de ce texte très clivant à la rentrée. La procédure est d'autant plus inédite que jusqu'ici aucune pétition n'avait atteint un tel stade de soutien sur la plate-forme de l'Assemblée nationale, le record de appartenant jusqu'ici à un texte réclamant la dissolution de la force de police Brav-M, qui avait récolté 264 000 signatures citoyennes. « La représentation nationale a déjà décidé », réagit le sénateur LR Laurent Duplomb, à l'origine de la proposition de loi. L'élu de Haute-Loire, bien qu'il considère « normal » que les opposants aient recours à une pétition pour s'exprimer, pointe le caractère « disproportionné » des réactions, en justifiant que la réintroduction de l'acétamipride ne « concernera que 500 000 hectares en France, soit 1,7 % de la surface agricole utilisée ». Un propos repris par une source gouvernementale : « le Parlement c'est quelque chose de sacré dans une démocratie, il y a déjà eu un vote » : « Est-ce que l'on considère que 500 000 signatures valent plus que 50 millions d'électeurs ? » De son côté, le syndicat agricole FNSEA se dit « inquiet » devant une pétition, qui, selon son secrétaire général adjoint Thierry Coué, « démontre une méconnaissance totale de notre métier, en particulier de la part des jeunes, et la persistance de mensonges ». Bien qu'il soit « évidemment d'accord » avec le fait de faire un usage « raisonnable » de l'acétamipride, le représentant syndical pointe une loi qui « a déjà été très édulcorée », au gré des différentes versions votées par l'Assemblée nationale et le Sénat. Et il met en garde : « Cette loi Duplomb, c'est l'aboutissement de deux ans de révolte agricole. Il est inenvisageable pour nous de revenir en arrière ». Une préoccupation partagée par un proche de l'exécutif : « il faut donner une réponse aux agriculteurs et que cette parenthèse se termine… qu'est-ce qu'on aurait fait s'il n'y avait pas eu cette loi ?


Le Figaro
09-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Violences sexuelles : le groupe «jeunes» de la Ciivise demande de mieux protéger les mineurs sur les réseaux sociaux
La Ciivise a constitué un «groupe miroir» de quinze adolescents de 14 à 17 ans, pour faire des propositions, nourries de leur expérience, afin de lutter contre les violences sexuelles, dont est victime selon elle un mineur sur dix. Mieux protéger les jeunes sur les réseaux sociaux et les armer pour venir en aide aux victimes de violences sexuelles qui se confient: le groupe «jeunes» de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) présente ce mercredi 9 juillet aux députés 23 recommandations à hauteur d'enfant. La Ciivise a constitué un «groupe miroir» de quinze adolescents de 14 à 17 ans, pour faire des propositions, nourries de leur expérience, afin de lutter contre les violences sexuelles, dont est victime selon elle un mineur sur dix. Publicité Victimes ou témoins d'inceste ou non, ils viennent de Paris, de banlieue, de province ou d'outre-mer. Après s'être réunis depuis janvier une fois par mois à distance, ces jeunes ont présenté mardi leur rapport à la Haute-Commissaire à l'Enfance Sarah El Haïry et à la ministre chargée du Numérique Clara Chappaz, ainsi qu'aux membres de la Ciivise. Après une conférence de presse, ils l'exposeront mercredi aux députés de la Délégation aux droits des enfants de l'Assemblée nationale. «Sur les réseaux on ne parle pas à n'importe qui» «Protégez-nous des réseaux sociaux », «aidez-nous à aider les autres», «intégrez-nous aux dispositifs de prévention» et «améliorez l'écoute et l'accompagnement des victimes»: tels sont les principaux messages qu'ils se sont entraînés mardi, avec des acteurs associatifs (Cofrade, E-Enfance), à présenter aux décideurs politiques. «Lorsqu'on s'abonne à un réseau, comme Instagram, il ne faut pas plus d'une minute pour recevoir un message privé d'un inconnu. Les jeunes acceptent car ils sont fiers d'avoir des abonnés. Or un adulte de 40 ans se crée facilement un profil de fillette pour approcher des jeunes», témoigne Côme. «Ma cousine à sept ans a créé un lien amoureux avec une personne rencontrée sur un réseau social», poursuit un autre jeune. «Sur les réseaux on ne parle pas à n'importe qui», disent-ils dans le texte qu'ils ont préparé. Ils recommandent que l'envoi de messages privés ne soit possible qu'«à partir de 13 ans» et uniquement pour des personnes mutuellement abonnées. Dans leur rapport, ils proposent d'attribuer des «labels aux plateformes répondant à certains critères de qualité» et d'interdire à celles n'ayant pas ce label d'ouvrir leurs services aux mineurs. Un «seuil d'âge» recommandé Les risques de la cybercriminalité devraient être intégrés dans les programmes du «permis internet» et de «PIX», deux dispositifs utilisés dans l'Éducation nationale pour sensibiliser au numérique, que les jeunes du groupe de la Ciivise jugent peu adaptés. Publicité Leur rapport recommande un «seuil d'âge» pour l'accès aux réseaux sociaux, avec une «méthode de vérification d'identité respectueuse des données personnelles». Ils confient y être allés eux-mêmes «trop tôt», souvent en début de collège. «Dans la classe de ma petite soeur, il y a des enfants de six ans qui ont des comptes TikTok», explique Léonie. Une loi votée en 2023 prévoit que les mineurs de moins de 15 ans ne peuvent pas s'inscrire sur un réseau social sans accord parental. Mais elle n'est pas entrée en vigueur, dans l'attente d'une réponse de la Commission européenne sur sa conformité au droit européen.