
Yeux crevés et lacérations profondes sur des chevaux en Normandie : le suspect dit avoir «obéi à des pulsions»
En à peine trois mois, quinze chevaux ont été victimes de graves mutilations dans la région du Havre, en Normandie. Certains ont eu les yeux crevés, d'autres des fractures et des lacérations profondes, pouvant aller jusqu'à 8 centimètres. Cinq équidés sont morts des suites de ces blessures qui, selon l'enquête, ont été causées par la main de l'homme. Un élément déterminant à permis à la gendarmerie de remonter à un potentiel suspect, interpellé le 4 août : une trace de sang humain laissée dans l'enclos d'un animal à Saint-Martin-du-Manoir. «Le prélèvement a été analysé et un homme, enregistré au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), a été identifié», a indiqué ce jeudi la procureure de la République du Havre, Soizic Guillaume précisant qu'il était blessé à la main au moment de son arrestation. Il sera jugé le 26 septembre prochain pour «sévices graves ou actes de cruauté infligés à un animal», certains ayant entraîné la mort. Il encourt jusqu'à cinq ans de prison.
Le prévenu, placé en détention provisoire, est un jeune homme d'une vingtaine d'années condamné par le passé pour des faits de violences. Il habite à proximité des lieux des faits qui se sont déroulés entre le 6 mai et le 31 juillet, à chaque fois la nuit, à Angerville-l'Orcher, Fauville-en-Caux, Saint-Martin-du-Manoir, Notre-Dame-du-Bec et Saint-Vaast-Dieppedalle. Dans sa voiture, les gendarmes des brigades de recherches ont découvert un «cutter portant des traces de sang séché, une clé à griffe et des vêtements avec des taches rougeâtres ainsi qu'un monoculaire à vision nocturne et des biscuits pour chevaux», a déroulé la procureure. Des cordes «achetées à proximité de la date des faits» ont également été retrouvées, correspondant aux traces de serrage sur les cous des animaux. De plus, l'exploitation de son téléphone a mis en évidence des recherches internet sur l'ensemble des événements relayés dans la presse.
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Des mutilations au «procédé similaire»
Lors de sa garde à vue, le mis en cause, présenté comme un homme inséré socialement et professionnellement, a expliqué avoir «obéi à des pulsions» sans être en mesure d'apporter plus de détails. Il a reconnu sa présence sur les lieux pour deux des sept agressions retenues contre lui par l'accusation. «Il n'explique pas clairement les sévices mais il admet qu'il était présent dans l'enclos pour deux des sept faits imputés. Ce n'est pas une reconnaissance totale, il donne peu d'explications de manière générale», a précisé Soizic Guillaume soulignant qu'il n'a pas avancé de «mobile fiable pour se dédouaner sur le reste». Une expertise psychiatrique a été demandée afin d'éclairer la personnalité de cet homme «qui n'a aucun lien avec le milieu de l'équitation» et que sa petite amie décrit comme «bagarreur».
Cette série d'attaques rappelle la psychose qui s'était répandue sur l'ensemble du territoire au printemps 2020 quand plusieurs chevaux avaient été mutilés. Leurs oreilles semblaient prélevées comme des trophées. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Gérald Darmanin, avait dénoncé des «actes ignobles» tandis que des propriétaires de chevaux effectuaient des rondes de nuit avec leur fusil afin de les protéger d'obscurs mouvements sectaires ou de fétichistes. Finalement, la majorité des cas s'est avérée être liée à des morts naturelles, des charognards étant les auteurs des mutilations. Sur les 524 cas ayant fait l'objet d'enquête, seuls 80 ont été reliés à des agissements malveillants.
«Compte tenu de l'âge du mis en cause actuel, il est peu probable qu'il soit impliqué dans les affaires de 2020», a insisté le colonel Pierre Egret, du groupement de la gendarmerie de Seine-Maritime. Et la procureure d'ajouter : «La difficulté est de différencier l'accident des actes de cruautés. Donc on reste très prudent, mais sur chacun des faits retenus, nous avons des éléments qui permettent de caractériser les agissements qui à chaque fois présentent un procédé similaire.»
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