
« J'ai gagné énormément en maturité » : Julien Épaillard estime être mieux préparé avant les Championnats d'Europe de saut d'obstacles
Il a longtemps couru après la victoire, toutes les victoires. Aujourd'hui, Julien Épaillard se veut plus sélectif et avec son cheval Donatello, il espère décrocher une médaille lors du Championnat d'Europe de saut d'obstacles en Espagne, son « deuxième pays » (sa femme est espagnole). Il revient sur son année très riche, marquée notamment par les JO à Paris et le titre à Bâle lors de la finale de la Coupe du monde.
« Vous avez vécu une année très dense (bronze aux Championnats d'Europe et aux JO par équipes, vainqueur de la finale de la Coupe du monde). Qu'en retenez-vous ?Que du positif. C'est vrai que je suis passé à chaque fois pas très loin. On a eu cette petite médaille par équipes. En individuel, je fais une faute, ce n'est vraiment pas de chance. On peut refaire le film, j'ai regardé cent fois la vidéo et parfois, il n'y a pas d'explication. On essaie d'arriver à 120 % sur un événement.
Ces dernières années, j'ai gagné énormément en maturité de ce côté-là. J'arrive à faire abstraction sur certains concours pour réellement préparer un événement et amener mon cheval de façon optimale pour un Championnat. Je sais que maintenant, j'arrive à le faire. C'est peut-être ce qui péchait un peu chez moi dans ma jeunesse, à vouloir trop gagner au jour le jour et moins préparer un gros événement. Une fois qu'on est prêt, il faut que toutes les planètes soient alignées.
Lors de la finale de la Coupe du monde, comment avez-vous géré la pression ? C'est l'accumulation de tous les Championnats de ces dernières années et j'adore cette pression positive. J'ai passé quand même une grande partie de ma carrière à gagner, gagner, gagner. Aujourd'hui, ce n'est plus ce qui me nourrit. Ce qui me nourrit, c'est de préparer un gros événement, d'être là le jour J et d'avoir cette pression. C'est la satisfaction du travail bien fait.
« Les chevaux sont un peu comme nous, ils ont besoin de donner un sens à leur vie. C'est un peu ma quête aujourd'hui, donner un sens à leur vie »
Pour qu'un cheval se donne, qu'il soit en confiance, il ne faut pas qu'on ait fait d'erreurs, en tout cas, le moins possible. Ça, on le sait qu'une fois qu'on est arrivé à la compétition. À la maison, on est tous champions du monde. C'est la compréhension du cheval qui me nourrit aujourd'hui, être à son écoute. Les chevaux sont un peu comme nous, ils ont besoin de donner un sens à leur vie. C'est un peu ma quête aujourd'hui, donner un sens à leur vie.
Comment travaillez-vous avec Donatello ? Il est assez fainéant à la maison (sourire). Il faut arriver à l'amuser, à lui trouver une occupation. Ce n'est pas un cheval qui aime la routine. Il a besoin de changement. Si on va tous les jours dans la carrière, à un moment, il ne veut plus avancer, il s'ennuie, il a besoin d'aller faire de la piste de galop, d'aller brouter de l'herbe avec moi, d'aller au paddock avec ses copines.
Parfois, à la maison, je me demande s'il n'est pas malade. On prend la température et tout, mais il ne veut plus rien faire. Par contre, quand il arrive au concours, il se réveille. Quand il est dans son paddock et qu'il voit le camion partir au concours, ça le rend fou de ne pas être dedans. En concours, c'est un lion.
Vous aussi, on a l'impression que c'est la compétition qui vous anime ?Oui, bien sûr, je suis un gagneur. Mais je ne suis plus dans gagner à tout prix aujourd'hui. Je suis davantage dans la construction. Une relation avec un cheval, ça prend énormément de temps et on peut la perdre en une fraction de seconde. C'est une relation de confiance.
Si je lui demande d'aller sauter une maison, il faut qu'il ait confiance en moi. Si je lui demande d'aller sauter une maison alors qu'il n'est pas encore prêt, je vais perdre toute sa confiance. Ça se construit étape par étape. De temps en temps, il faut savoir redescendre si on sent son cheval un peu trop dans l'émotion. C'est beaucoup d'expérience et d'écoute du cheval.
Les JO sont encore loin, mais est-ce que ceux de Paris vous ont donné envie de continuer ?Franchement, c'est loin. Ça a été merveilleux à Paris, j'ai vu les yeux des enfants briller. Ça a été une expérience incroyable. Après, c'est vraiment beaucoup de sacrifices. On doit arrêter pratiquement tout le reste. C'est-à-dire de faire tourner mon entreprise. J'ai besoin aussi de faire tourner mon entreprise, d'autres chevaux à commercialiser, à valoriser. C'est vraiment quelque chose qu'on fait pour le sport, pour la gloire. Économiquement, il faut mettre son entreprise en stand-by.
Pendant deux ans, on a parlé que de ça, c'est quand même très intrusif. Pour l'instant, je ne vais pas me focaliser là-dessus. Si pour Los Angeles (les JO 2028), je vois que j'ai un cheval qui a le potentiel de vraiment bien figurer, une chance de podium, on verra. D'ici-là, il peut se passer beaucoup de choses.
« Ce n'est pas une fin en soi dans ma carrière d'être champion olympique »
Vous n'écartez pas la possibilité ?Je ne l'écarte pas, mais ce n'est pas une fin en soi dans ma carrière d'être champion olympique. Si ça doit se faire, c'est bien. Pour moi, un titre de champion du monde a pratiquement autant de valeur... Surtout à Aix-la-Chapelle (en Allemagne, l'an prochain). Même si le titre olympique, ça me fait encore aussi un peu vibrer. Puis je ne serai plus tout jeune (47 ans aujourd'hui) pour Los Angeles, mais bon, il restera un seul événement.
Ça valorise beaucoup un cheval ?Je ne suis pas sûr. On vend plutôt les chevaux avant les Jeux aux pays émergents. J'ai vendu Dubaï après les Jeux et je l'ai vendu exactement le même prix que j'aurais pu la vendre après le Championnat d'Europe. Oui, je l'ai gardé un an de plus parce que je voulais faire les Jeux. J'ai eu beaucoup de demandes après le Championnat d'Europe pour des pays émergents qui voulaient aller aux Jeux.
C'est dur de se séparer, mais c'est aussi mon métier. C'est valorisant aussi, ça veut dire que vous avez bien fait votre métier. Évidemment, il y a toujours une petite larme quand ils partent. Donatello, par exemple, il fait partie de la famille et ne sera jamais vendu.
Dans cette équipe de France, beaucoup de jeunes arrivent, avez-vous aussi un rôle de conseiller ?Avec les jeunes, je suis disponible, mais je ne vais pas m'imposer. Par contre, s'il y a la moindre question, on échange. Ce n'est pas un sport dans lequel on se tire dans les pattes. Dans ce sport, il y a beaucoup d'entraide. Après, une fois dans la piste, on essaye tous de gagner. »
Programme
Mercredi 16 juillet à partir de 15 h : la chasse (vitesse)
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