
Un footballeur a-t-il le droit de se plaindre ? Jules Koundé a déclenché une tempête
Deux messages qui ont suscité de nombreuses réactions et parmi elles, cette idée qu'il serait indécent de se plaindre quand on est un footballeur professionnel, que l'on vit de sa passion et que l'on gagne des millions d'euros pour taper dans un ballon.
On peut bien sûr regretter que ces prises de parole régulières contre les cadences infernales (pour une minorité de joueurs évoluant dans les meilleures équipes, en tout cas dans les cinq grands championnats) ne soient pas accompagnées d'actes concrets ou de mouvements collectifs de joueurs qui finissent toujours par se plier à la volonté de leurs employeurs, désireux de remplir leurs caisses et de prendre les millions, quitte à enchaîner les compétitions.
Pour autant, faut-il exiger des joueurs qu'ils se taisent ? Doivent-ils seulement être bons à se présenter sur un terrain, jouer au foot et la fermer dans la vie de tous les jours ? À une époque où la communication ultra-contrôlée est à la mode, partager son avis devrait être encouragé. « Il est tout à fait légitime de critiquer cette compétition, il est dans son droit de le faire, pose Johan Djourou, l'ancien défenseur devenu consultant. Et même s'il ne participe pas directement à la compétition, il est l'un des principaux concernés par ce calendrier surchargé. Pourquoi il n'aurait pas le droit de se plaindre ? »
75 matchs pour Hakimi depuis les JO
En se qualifiant pour la finale du Mondial des clubs avec le Paris-Saint-Germain, Achraf Hakimi a disputé pas moins de 75 matchs depuis juillet 2024, entre le PSG, le Maroc et la sélection olympique marocaine. « Il faut être honnête, quand on est joueur, on préfère jouer tous les trois jours plutôt que de s'entraîner cinq fois dans la semaine et jouer un match par semaine », estime Djourou. Mais pour l'ancien latéral d'Arsenal, cette Coupe du monde des clubs est de trop : « Quand tu es joueur, tu restes un compétiteur donc forcément, tu vas disputer cette compétition à 100 %, c'est normal. Mais mentalement, ne pas avoir de coupure et enchaîner les matchs, ça peut devenir très usant. Les gens ne se rendent pas compte de l'exigence que ça demande d'être toujours au top. Au-delà de l'aspect physique, il ne faut pas oublier qu'un joueur doit bien aller mentalement pour être performant. »
« Être footballeur professionnel, ça ne donne pas des droits supplémentaires, mais ça n'en enlève pas non plus. » Gilles Vervisch, philosophe auteur du livre De la tête aux pieds – philosophie du football
D'où l'importance des vacances pour recharger les batteries, couper pendant quelques semaines, passer du temps avec les siens, tout ce qui est essentiel à un être humain pour aller mieux. Ce calendrier surchargé, l'international français n'est pas le seul à s'en plaindre, de Toni Kroos, à Pep Guardiola, en passant par Jürgen Klopp, Raphaël Varane, ou encore Kevin De Bruyne. En septembre dernier, avant un match de Ligue des champions contre l'AS Monaco, Jules Koundé soulignait déjà l'inaction des instances à propos des cadences : « Ça fait trois ou quatre ans qu'on le dit et personne ne nous écoute. Il va arriver un moment où on va faire grève. » Pour la grève, on attend toujours.
Pour beaucoup, les arguments avancés par le latéral blaugrana sur le calendrier surchargé ne sont pas valables. Néanmoins, et jusqu'à preuve du contraire, les footballeurs restent des travailleurs (certes pas tout à fait comme les autres) et ont donc le droit de demander des meilleures conditions de travail. « Être footballeur professionnel, ça ne donne pas des droits supplémentaires, mais ça n'en enlève pas non plus », introduit le philosophe Gilles Vervisch, auteur du livre De la tête aux pieds – philosophie du football.
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