
Rogers vise des économies après être devenu actionnaire majoritaire de MLSE
Sammy Hudes
La Presse Canadienne
L'entreprise de télécommunications torontoise estime que le cours de son action sous-évalue ses actifs dans les médias et le sport et affirme explorer toutes les options possibles pour monnayer et faire ressortir la valeur marchande considérable et non reconnue de ces actifs.
Plus tôt ce mois-ci, Rogers a conclu une entente de 4,7 milliards avec son concurrent BCE pour l'acquisition de sa participation de 37,5 % dans MLSE. L'acquisition, clôturée le 1er juillet après avoir reçu les approbations réglementaires et des ligues nécessaires, a fait de Rogers l'actionnaire majoritaire du conglomérat sportif qui possède les Maple Leafs de la LNH, les Raptors de la NBA, les Argonauts de la LCF, le Toronto FC de la MLS et les Marlies de la LAH.
Rogers possède également les Blue Jays de Toronto de la MLB.
« Dans les secteurs du sport et des médias, il est clair qu'il existe une valeur sous-jacente importante et nous nous concentrons résolument, en regroupant les actifs, sur le renforcement de notre bilan », indique Tony Staffieri, président et chef de la direction de Rogers, lors d'une conférence téléphonique mercredi, à l'occasion de la publication des derniers résultats de l'entreprise.
PHOTO SAMMY KOGAN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Tony Staffieri, président et chef de la direction de Rogers
« Notre deuxième objectif consiste à dégager de la valeur pour les actionnaires. Nous continuons d'étudier les différentes options et, bonne nouvelle, nous avons de très bonnes options devant nous. »
M. Staffieri ajoute qu'il est prématuré de fournir davantage d'informations sur d'éventuelles « synergies » au sein de MLSE, mais que Rogers communiquerait probablement les détails de ses plans avant la fin 2026.
Il affirme que Rogers a « d'excellents antécédents » en matière d'optimisation de l'efficacité opérationnelle, évoquant notamment sa fusion avec Shaw Communications en 2023.
Nous avons conclu cette transaction avec l'objectif de réaliser de très fortes synergies entre nos propriétés sportives et médiatiques, et certaines étapes préalables sont nécessaires.
Tony Staffieri, président et chef de la direction de Rogers
« Mais la réflexion et la planification sont en cours et au moment opportun […] nous pourrons être plus précis. »
Certains observateurs du secteur ont spéculé sur la possibilité pour Rogers d'intégrer les Blue Jays et les stades associés à MLSE — une option évoquée par un analyste lors de la conférence téléphonique, qui s'est demandé si Rogers pourrait ainsi éliminer les « coûts redondants » de son portefeuille sportif.
« Je m'attends à ce que, grâce à l'intégration du Centre Rogers des Blue Jays de Toronto, de la Scotiabank Arena et des autres salles de MLSE, ainsi que des équipes sportives de MLSE, nous trouvions des synergies de revenus et de coûts », explique Glenn Brandt, chef de la direction des finances.
Par ailleurs, l'entreprise a mis à jour ses prévisions financières mercredi afin de refléter l'accord avec MLSE. Rogers prévoit désormais une augmentation de 3 à 5 % des revenus de ses services en 2025 par rapport à l'année précédente, contre une croissance de 0 à 3 %, grâce à la contribution attendue de MLSE.
Bénéfice en baisse
Rogers annonce une baisse de son bénéfice du deuxième trimestre par rapport à l'année précédente, en raison de la hausse des frais de restructuration, coûts d'acquisition et autres charges. L'entreprise torontoise indique avoir réalisé un bénéfice de 148 millions, soit 29 cents par action attribuable aux actionnaires, pour le trimestre clos le 30 juin.
Ce résultat est en baisse par rapport au bénéfice de 394 millions, soit 73 cents par action, réalisé au même trimestre l'an dernier.
Les frais de restructuration, coûts d'acquisition et autres charges ont totalisé 238 millions au cours du trimestre, contre 90 millions un an plus tôt.
Le chiffre d'affaires du trimestre s'est élevé à 5,22 milliards, contre 5,09 milliards un an plus tôt. Le chiffre d'affaires des services sans fil a progressé de 1 % par rapport à l'année précédente, grâce à la croissance du nombre d'abonnés, tandis que le chiffre d'affaires des équipements sans fil a progressé de 13 %, principalement grâce à la hausse des ventes d'appareils aux clients existants.
Le chiffre d'affaires des médias a progressé de 10 %, stimulé par les fortes audiences des séries éliminatoires de la LNH sur Sportsnet et par le lancement de la gamme de chaînes de télévision Warner Bros. Discovery. Le chiffre d'affaires du câble a progressé de 1 %.
Sur une base ajustée, Rogers a réalisé un bénéfice de 1,14 $ par action, en baisse par rapport à 1,16 $ par action au deuxième trimestre 2024.
Ces résultats ont été publiés alors que l'entreprise a annoncé 61 000 ajouts nets d'abonnés à la téléphonie mobile, dont 35 000 abonnés aux services postpayés, contre 112 000 au même trimestre l'an dernier.
Le taux de désabonnement mensuel net des abonnés mobiles prépayés de Rogers – une mesure du nombre d'abonnés ayant résilié leur abonnement – s'est établi à 1,00 %, en baisse par rapport à 1,07 % au deuxième trimestre précédent.
L'analyste Maher Yaghi de la Banque Scotia souligne que les résultats étaient « globalement conformes aux attentes ».
« Le nombre d'abonnés aux services sans fil a été relativement élevé, compte tenu de la normalisation continue du marché canadien résultant d'une croissance démographique plus faible », écrit-il dans une note.
« Bien que les résultats financiers montrent clairement l'impact des fortes pressions sur les prix, nous pensons que les récentes hausses de prix observées depuis début juin offrent un contexte plus positif pour le secteur. »
L'entreprise a enregistré un ajout net de 26 000 abonnés aux services prépayés au cours du trimestre, contre 50 000 ajouts au deuxième trimestre 2024.
Par ailleurs, le revenu mensuel moyen par utilisateur de Rogers pour la téléphonie mobile s'est établi à 55,45 $, contre 57,24 $ au deuxième trimestre de l'exercice précédent.
Le nombre d'ajouts nets d'abonnés aux services d'accès internet de détail s'est élevé à 26 000.
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