
Afghanistan : qui sont Peter et Barbie Reynolds, citoyens britanniques en danger de mort, retenus par les talibans à 80 et 75 ans ?
les talibans en Afghanistan
, Peter Reynolds, 80 ans, et son épouse, Barbie, âgée de 75 ans, sont en danger de mort selon une alerte lancée ce lundi par cinq experts indépendants de l'ONU.
Arrêté le 1er février à Nayac, dans la province de Bamiyan, par les autorités locales, en compagnie de leur traducteur afghan et de
leur amie sino-américaine Faye Hall, libérée depuis
, le couple a été détenu « dans un centre de haute sécurité pendant plusieurs mois, puis dans des cellules souterraines, sans lumière du jour, avant d'être transférés la semaine dernière » à la Direction générale du renseignement à Kaboul, ont révélé les experts.
Les deux ressortissants britanniques se sont rencontrés à l'Université de Bath. Ils sont rapidement partis vivre en Afghanistan et se sont notamment mariés à
Kaboul
, la capitale, en 1970, avant d'obtenir la nationalité locale en 2009. Sur place, ils ont dirigé pendant de longues années l'organisation Rebuild. Leur objectif : proposer des programmes d'éducation et de formations à destination des mères et des enfants afghans.
Selon une information de
CNN
datée de février, c'est ce point qui aurait causé leur arrestation,
l'éducation des femmes étant sévèrement contrôlée, si ce n'est interdite, par les talibans
. Cependant, aucune charge n'a officiellement été retenue contre les Reynolds, bien que la BBC ait avancé une autre thèse, celle de l'utilisation d'un avion par le couple « sans en informer le siège de la police de Bamiyan ou les forces de sécurité aux frontières ».
« En se basant sur certaines considérations, les autorités ont détenu quatre personnes : deux citoyens britanniques détenteurs de papiers afghans, une personne possédant les nationalités chinoise et américaine, et leur traducteur », avait indiqué au début de l'affaire le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur.
D'après les enfants du couple, qui se sont exprimés auprès du
Sunday Times
en février, l'initiative éducative de leurs parents avait pourtant été « approuvée par les autorités locales ».
Après le retour au pouvoir
des talibans
, en août 2021, Peter et Barbie Reynolds avaient insisté pour rester sur place. « Ils ne pouvaient pas partir alors que les Afghans étaient dans le besoin », a affirmé la fille du couple, Sarah Entwistle, toujours auprès du média anglo-saxon. Cette dernière a même confié que sa mère était devenue la première femme à recevoir un « certificat d'appréciation » des talibans, preuve de son « respect des règles ».
Leur état de santé est désormais très inquiétant du fait des conditions de détention. D'après le rapport publié par les cinq experts indépendants de l'ONU, Peter Reynolds a subi deux infections oculaires. L'octogénaire souffre également de tremblements intermittents à la tête et au bras gauche et a récemment fait un malaise. Leur fille avait révélé à CNN fin février que son père avait « besoin de ses médicaments pour le cœur » à la suite d'un accident ischémique transitoire subi en 2023.
Son épouse, quant à elle, souffre d'anémie. Son état est « faible et fragile » et elle a signalé souffrir d'engourdissements des pieds.
« Ils essayaient simplement d'aider le pays qu'ils aimaient, avait tancé un employé de Rebuild à l'Associated Press au mois de février. L'idée qu'ils soient détenus parce qu'ils enseignaient à des mères ayant des enfants est scandaleuse. »
Selon le Times, la maison des Reynolds a été perquisitionnée peu de temps après leur arrestation. Plusieurs employés ont même été interrogés au sujet d'un potentiel prosélytisme religieux orchestré par les deux seniors. Tous ont nié, de même que leurs enfants.
Emprisonné à l'origine aux côtés du couple britannique, Faye Hall, citoyenne américaine, a été libérée le 29 mars dernier. Arrêtée pour possession présumée d'un drone non autorisé, elle a d'abord refusé de quitter la prison sans Peter et Barbie Reynolds, avant d'y être forcée par les autorités, grâce au rôle de médiateur joué par Doha dans les négociations.
Si le ministère des Affaires étrangères britannique est à l'œuvre pour tenter d'exfiltrer ses deux ressortissants, son influence diplomatique est limitée, le Royaume-Uni ne possédant pas d'ambassade à Kaboul et ne reconnaissant pas les talibans.
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