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Cette sablière illégale devait disparaître en juillet… Elle est toujours là

Cette sablière illégale devait disparaître en juillet… Elle est toujours là

24 Heures12 hours ago
À Avusy, l'entreprise de recyclage de déchets de chantier doit évacuer ses matériaux fin juillet. Ce délai ne pourra probablement pas être tenu, mais le départ reste fixé à fin décembre. Publié aujourd'hui à 10h14
Les 3,4 hectares doivent être rendus à l'agriculture. L'État assure que les sols ne sont pas contaminés.
GEORGES CABRERA
En bref:
Sous le soleil de la Champagne, les allers-retours des camions continuent. Les montagnes de gravats se dressent toujours face aux champs. À leurs pieds, les pelles mécaniques s'activent. À Avusy, la Sablière du Cannelet se prépare à plier bagage, mais ce n'est pas encore fait. Le délai pour vider ce site de recyclage de déchets de chantier, dans trois semaines, ne sera probablement pas tenu. Le départ définitif, en revanche, est toujours fixé à décembre 2025 pour un retour à l'agriculture un an plus tard.
Cette société est exploitée sans autorisation depuis une vingtaine d'années et a fait l'objet d'une longue saga judiciaire. Ses 3,4 hectares doivent désormais être rendus à l'agriculture. Malgré plusieurs tentatives judiciaires pour repousser le délai, l'évacuation des déchets a été fixée au 31 juillet prochain. Concasser au-delà du délai
Ce ne sera probablement pas le cas. Contactée, la Sablière n'a pas répondu à nos sollicitations. Mais l'État confirme. «Il leur faudra sans doute concasser au-delà de la date prévue pour sortir tous les matériaux restants, confirme Jacques Martelain, directeur du Service de géologie, sols et déchets (Gesdec). L'idée est de pouvoir évacuer les matériaux recyclés de manière définitive, après leur valorisation, et non pas les mettre en décharge.»
Selon les derniers relevés de drones transmis à la «Tribune de Genève», on trouve encore sur place 12 000 m3 de déchets bruts (du béton de démolition) devant être traités, stockés puis recyclés. En plus de stocks de briques, de terre cuite et autres déchets, il reste 43 000 m3 de matériaux déjà traités (graves). C'est moins que ce qui avait été comptabilisé en avril – avec respectivement 42 000 et 50 000 m3 – mais trop pour tout évacuer d'ici trois semaines. Pas assez de chantiers
Si l'entreprise tente d'écouler son stock sur les chantiers, ces derniers ne sont pas assez nombreux pour tout évacuer rapidement. «Il est dès lors fort probable que le surplus des matériaux présents sur le site doive être évacué pour être stocké ou valorisé dans d'autres exutoires», indique une récente réponse du Conseil d'État au député Sylvain Thévoz.
Le Gesdec ne transigera en revanche pas sur la date de libération du site, fin décembre. Et celui-ci est surveillé de près: l'État dit y mener des contrôles réguliers. «Les délais ne sont pas strictement respectés, mais sinon tout est fait dans les règles, poursuit le géologue cantonal. Nous leur demandons des relevés réguliers à l'aide de drones, et nous assurons qu'ils n'acceptent plus de nouveaux matériaux.»
Et si l'entreprise devait ne pas libérer le site à temps? L'État prendrait en main les travaux d'évacuation, dont les coûts seraient à charge de l'entreprise. Car dès 2026, la remise en état devra commencer.
Les allers-retours de camions sont encore fréquents pour déblayer le site, qui comporte encore 55'000 m³ de matériaux, selon les derniers relevés de drone.
GEORGES CABRERA Un sol pollué, mais pas contaminé
Dans quel état se trouve le sol sous les gravats? Il y a deux ans, l'État a demandé à la Sablière d'effectuer un diagnostic des eaux: avec le béton, la trop forte présence de chrome 6 devait être écartée. Verdict, le site est pollué, mais pas contaminé et n'a pas besoin de surveillance. Une fois les installations démantelées, il n'y aura plus qu'à réaménager.
Selon l'État, il n'y aurait pas d'autre polluant en sous-sol: quand un terrain reçoit des matériaux minéraux comme la Sablière, on ne trouve pas plus de substances que dans une décharge. Des forages ont quand même été menés pour s'assurer que la nappe phréatique n'était pas touchée. L'un a été effectué en amont immédiat du site, l'autre en aval, mais hors du périmètre, comme le prévoit la loi.
Aucune analyse n'a été menée sur la présence de PFAS, les substances per- et polyfluoroalkylées. On le saura lors de la mise à jour du cadastre des sites pollués dans les mois et années à venir, indique l'État. Qui précise: vu que le site est une ancienne décharge, il y a de fortes chances de trouver des PFAS dans les eaux souterraines.
Entre-temps, la Sablière du Cannelet a trouvé une porte de sortie: la Fondation pour les terrains industriels (FTI) lui a proposé un site à Vernier. «Il y a un engagement entre les parties et un contrat a été signé pour la mise à disposition d'un terrain», indique la Fondation. Mais ce n'est pas pour tout de suite: l'autorisation de construire est encore en instruction.
Le site est exploité sans autorisation depuis des décennies. Il devrait déménager à Vernier.
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Chloé Dethurens est journaliste au sein de la rubrique genevoise depuis 2019. Elle écrit pour la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d'infos
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24 Heures

time12 hours ago

  • 24 Heures

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À Avusy, l'entreprise de recyclage de déchets de chantier doit évacuer ses matériaux fin juillet. Ce délai ne pourra probablement pas être tenu, mais le départ reste fixé à fin décembre. Publié aujourd'hui à 10h14 Les 3,4 hectares doivent être rendus à l'agriculture. L'État assure que les sols ne sont pas contaminés. GEORGES CABRERA En bref: Sous le soleil de la Champagne, les allers-retours des camions continuent. Les montagnes de gravats se dressent toujours face aux champs. À leurs pieds, les pelles mécaniques s'activent. À Avusy, la Sablière du Cannelet se prépare à plier bagage, mais ce n'est pas encore fait. Le délai pour vider ce site de recyclage de déchets de chantier, dans trois semaines, ne sera probablement pas tenu. Le départ définitif, en revanche, est toujours fixé à décembre 2025 pour un retour à l'agriculture un an plus tard. Cette société est exploitée sans autorisation depuis une vingtaine d'années et a fait l'objet d'une longue saga judiciaire. Ses 3,4 hectares doivent désormais être rendus à l'agriculture. Malgré plusieurs tentatives judiciaires pour repousser le délai, l'évacuation des déchets a été fixée au 31 juillet prochain. Concasser au-delà du délai Ce ne sera probablement pas le cas. Contactée, la Sablière n'a pas répondu à nos sollicitations. Mais l'État confirme. «Il leur faudra sans doute concasser au-delà de la date prévue pour sortir tous les matériaux restants, confirme Jacques Martelain, directeur du Service de géologie, sols et déchets (Gesdec). L'idée est de pouvoir évacuer les matériaux recyclés de manière définitive, après leur valorisation, et non pas les mettre en décharge.» Selon les derniers relevés de drones transmis à la «Tribune de Genève», on trouve encore sur place 12 000 m3 de déchets bruts (du béton de démolition) devant être traités, stockés puis recyclés. En plus de stocks de briques, de terre cuite et autres déchets, il reste 43 000 m3 de matériaux déjà traités (graves). C'est moins que ce qui avait été comptabilisé en avril – avec respectivement 42 000 et 50 000 m3 – mais trop pour tout évacuer d'ici trois semaines. Pas assez de chantiers Si l'entreprise tente d'écouler son stock sur les chantiers, ces derniers ne sont pas assez nombreux pour tout évacuer rapidement. «Il est dès lors fort probable que le surplus des matériaux présents sur le site doive être évacué pour être stocké ou valorisé dans d'autres exutoires», indique une récente réponse du Conseil d'État au député Sylvain Thévoz. Le Gesdec ne transigera en revanche pas sur la date de libération du site, fin décembre. Et celui-ci est surveillé de près: l'État dit y mener des contrôles réguliers. «Les délais ne sont pas strictement respectés, mais sinon tout est fait dans les règles, poursuit le géologue cantonal. Nous leur demandons des relevés réguliers à l'aide de drones, et nous assurons qu'ils n'acceptent plus de nouveaux matériaux.» Et si l'entreprise devait ne pas libérer le site à temps? L'État prendrait en main les travaux d'évacuation, dont les coûts seraient à charge de l'entreprise. Car dès 2026, la remise en état devra commencer. Les allers-retours de camions sont encore fréquents pour déblayer le site, qui comporte encore 55'000 m³ de matériaux, selon les derniers relevés de drone. GEORGES CABRERA Un sol pollué, mais pas contaminé Dans quel état se trouve le sol sous les gravats? Il y a deux ans, l'État a demandé à la Sablière d'effectuer un diagnostic des eaux: avec le béton, la trop forte présence de chrome 6 devait être écartée. Verdict, le site est pollué, mais pas contaminé et n'a pas besoin de surveillance. Une fois les installations démantelées, il n'y aura plus qu'à réaménager. Selon l'État, il n'y aurait pas d'autre polluant en sous-sol: quand un terrain reçoit des matériaux minéraux comme la Sablière, on ne trouve pas plus de substances que dans une décharge. Des forages ont quand même été menés pour s'assurer que la nappe phréatique n'était pas touchée. L'un a été effectué en amont immédiat du site, l'autre en aval, mais hors du périmètre, comme le prévoit la loi. Aucune analyse n'a été menée sur la présence de PFAS, les substances per- et polyfluoroalkylées. On le saura lors de la mise à jour du cadastre des sites pollués dans les mois et années à venir, indique l'État. Qui précise: vu que le site est une ancienne décharge, il y a de fortes chances de trouver des PFAS dans les eaux souterraines. Entre-temps, la Sablière du Cannelet a trouvé une porte de sortie: la Fondation pour les terrains industriels (FTI) lui a proposé un site à Vernier. «Il y a un engagement entre les parties et un contrat a été signé pour la mise à disposition d'un terrain», indique la Fondation. Mais ce n'est pas pour tout de suite: l'autorisation de construire est encore en instruction. Le site est exploité sans autorisation depuis des décennies. Il devrait déménager à Vernier. GEORGES CABRERA Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Chloé Dethurens est journaliste au sein de la rubrique genevoise depuis 2019. Elle écrit pour la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Un camion en feu cause la fermeture du tunnel du Gothard
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24 Heures

time12 hours ago

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Un camion en feu cause la fermeture du tunnel du Gothard

L'axe transalpin du Gothard a été fermé pendant 5 h 30 vendredi après qu'un poids lourd a pris feu. L'ouvrage a rouvert en fin de soirée. Publié aujourd'hui à 10h18 Le tunnel du Gothard a pu rouvrir vendredi, aux alentours de 23 h 15. KEYSTONE Vendredi aux alentours de 17 h 30, un camion a pris feu dans le tunnel autoroutier du Gothard. D'après les informations de «SRF» , le conducteur du camion a été blessé. L'axe a pu rouvrir plus tard dans la soirée. Plus de 5 h de fermeture Le semi-remorque, qui transportait des produits alimentaires liquides, a pris feu quatre kilomètres après son entrée dans le tunnel. La cabine du véhicule a été entièrement détruite par l'incendie. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Un bouchon s'est alors formé devant les deux portails nord. Durant la fermeture, les personnes se trouvant dans les véhicules à l'intérieur du tunnel ont échappé aux épais dégagements de fumée et de gaz en se réfugiant dans les galeries de secours. Plus tard dans la soirée, elles ont pu faire demi-tour et sortir du tunnel. Ce n'est qu'à 23 h 15 que l'ouvrage a pu être rouvert, après une inspection approfondie des dégâts. À lire aussi Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Dans les maternités vaudoises, les bébés se font de plus en plus désirer…
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24 Heures

time12 hours ago

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Comme la Suisse, le canton n'en finit plus de voir les naissances diminuer avec presque 400 accouchements de moins chaque année. Un phénomène qui devrait durer. Publié aujourd'hui à 10h07 Après avoir enregistré des pics par le passé, la maternité de l'Ensemble hospitalier de La Côte accueille entre 80 et 90 nouveau-nés de moins chaque année, à l'image du canton de Vaud qui a mal à sa natalité. MARIE-LOU DUMAUTHIOZ En bref: Cette fois, c'est confirmé: en Suisse, avoir un bébé ne fait plus rêver! Avec 1800 naissances de moins qu'en 2023 , soit 78'256, notre pays a passé sous la barre symbolique des 80'000, ce qui confirme un phénomène de diminution de la natalité enclenché en 2019, à rebours de la démographie et d'une « Suisse à 10 millions d'habitants ». En 2024, on enregistre 1,29 enfant par femme en moyenne, un chiffre qui ne cesse de diminuer depuis 2021. «Le recul du nombre de naissances freine ainsi plus particulièrement les agrandissements plutôt que les fondations de familles», indique l'Office fédéral de la statistique , comme si le pays était en train de devenir une fabrique à enfant unique, quand les couples n'y renoncent tout simplement pas. Le canton de Vaud – tout comme Genève – n'échappe pas à la règle, ce qui ne manque pas d'interpeller alors que l'actualité évoque en boucle l'incessante course contre la montre à laquelle se livrent toutes les régions pour construire des collèges, des salles de classe en containers et des lieux d'accueil des petits afin de faire face à l'explosion démographique. Entre 2022 et 2024, après les neuf mois qui ont suivi le Covid-19, particulièrement riches en heureux événements, les maternités vaudoises ont en effet perdu près de 400 nouveau-nés chaque année. On est passé en dessous de la barre des 8000 en 2023 (7973, soit un recul de 391) pour atteindre 7612 l'an dernier. La dégringolade de la natalité se confirme en 2025 Particulièrement concerné, l'Ensemble hospitalier de la Côte (EHC ) confirme le phénomène: «Depuis l'année Covid-19, nous sommes passés à des chiffres en dessous de 1400 avec un plancher à 1235 en 2024», détaille Caroline Boesch, responsable de la communication. Et la dégringolade n'est pas terminée, puisque à la fin mai 2025, l'EHC a certes eu le bonheur d'accueillir 437 bébés, mais cela en fait tout de même 91 de moins qu'en 2024. Comme les Hôpitaux universitaires de Genève, placés ici à titre de comparaison intercantonale, le CHUV et la maternité de Rennaz résistent bien, alors que d'autres maternités plus petites subissent une baisse constante à l'image du canton de Vaud. Le choix de donner la vie est évidemment une affaire qui appartient aux parents potentiels, mais lorsque la machine s'enraye, les répercussions sont nombreuses à long terme, si l'on ne pense qu'au financement de l'AVS ou à la pénurie de main-d'œuvre. On s'inquiète aussi dans les hôpitaux, puisque les maternités fonctionnent 365 jours par an et reposent sur un effectif calculé pour répondre à une demande 24 h/24… qui n'est plus toujours au rendez-vous. «L'organisation du personnel de la maternité prévoit une dotation sécuritaire en permanence pour absorber un flux variable de patientes, précise la responsable de la communication des eHnv à Yverdon. Nous pouvons ainsi nous adapter à ces changements.» Formation mise à mal La formation des sages-femmes est également une préoccupation étroitement liée à la natalité, comme le relevait récemment Carole Wyser, directrice générale de la Haute École de santé Vaud (HESAV). «Cela montre que nous avons une forte dépendance à l'étranger, ce qui va devenir un enjeu de santé publique», puisque les étudiants locaux éprouvent de grandes difficultés à trouver des stages, alors qu'il est requis de pratiquer 40 accouchements pour valider son diplôme. En 2024, la maternité de l'Ensemble hospitalier de la Côte, à Morges, a enregistré 89 naissances de moins que l'année précédente, une tendance qui se confirme déjà lors des six premiers mois de cette année. MARIE-LOU DUMAUTHIOZ Pour Damien Grohar, médecin-chef en gynécologie et obstétrique à l'EHC, le constat est sans appel: «Ça fait peur, c'est évident, mais ce n'est pas surprenant. Dans mes consultations de gynécologie, le message de beaucoup de femmes se rejoint sur le fait de ne pas faire d'enfant , il faut l'admettre.» Alors qu'il faisait partie du package de base quasi naturel de la plupart des couples il y a peu, le mythe a désormais la vie dure. «Je ressens chez mes patientes une anxiété générale, qui provient du climat géopolitique, qui comprend également l'atteinte à l'environnement à laquelle elles ne veulent pas contribuer», poursuit le médecin qui exerce à Morges. La carrière d'abord! Le désir de privilégier sa carrière professionnelle revient aussi très fortement ainsi que la question financière, longtemps un tabou. «Même s'il peut surprendre, c'est aujourd'hui le critère principal, estime le Dr Grohar. Le coût d'un enfant en Suisse est un vrai problème, sans parler de la difficulté à dénicher une place de crèche pour des femmes qui sont souvent étrangères sur l'arc lémanique et qui n'ont pas de structure familiale de base – leurs parents – pour les aider, rien qu'au niveau de la garde. Si les politiciens ne trouvent pas de leviers, la natalité ne va pas remonter d'elle-même.» Entre les deux cantons lémaniques, la baisse de la natalité est légèrement plus prononcée (en pourcentage) sur Vaud que sur Genève sur les cinq dernières années, mais plus impressionnante sur le plan des chiffres bruts vaudois. Étant notamment passé par les HUG, le CHUV et à Nyon, le Dr Grohar s'inquiète du maintien de toutes les structures du canton. «À terme, certaines maternités – qui sont tenues d'assurer un service continu 24 h/24 – n'auront plus la taille critique et des regroupements seront inévitables, même si nous en sommes encore loin à Morges. Nous venons par exemple de rénover nos salles d'accouchement et le service de pédiatrie s'est étendu. En parallèle, il subsiste toujours une grosse activité en dehors des accouchements dans notre service.» Les enseignes privées, qui s'adressent à une «clientèle» plus aisée, n'échappent pas à la règle, la Clinique Cecil étant passée de 399 naissances à 321 en deux ans, alors que les chiffres ne sont pas détaillés pour les maisons de naissance . Le Chablais attire encore les cigognes! Malgré ce ciel nimbé de nuages, les cigognes n'ont pas perdu l'adresse de toutes les maternités, puisque le CHUV (-10) tient bon, alors que l'Hôpital Riviera-Chablais, à Rennaz, fait figure d'exception avec 41 naissances de plus que l'année précédente, sans toutefois pouvoir vraiment l'expliquer. Ces fluctuations, qui sont désormais la règle, nécessitent toutefois d'adapter la structure. «La dotation en personnel de notre maternité est ajustée de manière dynamique, précise-t-on à Rennaz. Nous avons la capacité de nous adapter aux fluctuations d'activité, qu'elles soient à la hausse ou à la baisse, comme cela a été le cas ces derniers mois.» Il reste encore des milliers de femmes – et donc de couples – comme ici, à Morges, à souhaiter la venue d'un enfant, mais l'anxiété liée à la situation géopolitique, le désir de faire carrière ainsi que les difficultés économiques sont autant de motifs qui poussent à y renoncer. MARIE-LOU DUMAUTHIOZ La descente amorcée est jugée comme «gérable» par la plupart des hôpitaux contactés et si personne ne dresse encore véritablement un constat alarmant, la situation de la France – qui a fermé 264 maternités depuis 2000 – est tout de même évoquée à mots couverts, la notion de regroupement étant diplomatiquement préférée à celle de fermeture ou de fusion. Il en va de la sécurité des accouchements par un personnel bien formé, une problématique qui ne frappe pas encore notre pays de manière aiguë. Mais elle fait l'objet d'un véritable débat national de santé publique dans l'Hexagone, pointé du doigt pour sa mortalité infantile établie à 4,1 décès pour 1000 naissances en 2024. Si les naissances sont en berne dans tout le canton, une lueur d'espoir pointe du côté de Rennaz qui affiche un résultat en hausse de 41 bébés de plus en 2024 par rapport à 2023. Un tartare ou une corbeille du terroir pour se distinguer Un steak tartare a-t-il de quoi inverser la courbe de la natalité? À Yverdon, c'est un des petits gestes proposés aux mamans après plusieurs mois d'«abstinence» des produits carnés crus pendant la grossesse. «Afin de répondre à cette demande, les eHnv ont décidé de leur offrir la possibilité de savourer un tartare de bœuf maison. Une alternative végétarienne est aussi proposée.» Dans presque toutes les maternités, des petits cadeaux sont offerts aux mamans ou aux nouveau-nés, ce qui peut aller du doudou au portrait réalisé par un photographe professionnel, les fleurs n'ayant plus vraiment la cote. À Morges, le nom de chaque enfant fait l'objet d' une publication gratuite dans le «Journal de Morges» , une tradition ancestrale très appréciée. «Nous offrons également un dîner au lounge de la Clinique avec un menu pensé pour la jeune maman, par exemple avec des sushis», explique Caroline Boesch, de l'EHC. Elle confie qu'un panier de produits locaux et artisanaux est aussi en gestation. Autant d'attentions qui peuvent paraître des détails mais qui n'en sont plus à une époque ou chacun se renseigne et compare «l'offre» des maternités comme celle d'un hôtel. Noah et Emma au sommet du hit-parade Dans un pays aux nombreuses différences linguistiques, les Suisses – et les habitants étrangers – semblent être d'accord sur un point: les prénoms à donner à leurs enfants. Depuis plusieurs années, Noah et Emma font en effet la course en tête sur le plan national (avec parfois Mia et Liam pour les chatouiller). Les Vaudois ne font donc pas dans l'originalité, puisque Noah, Liam, Gabriel et Arthur occupent systématiquement les quatre premières places depuis quelques années, seuls Louis, Matteo et Lucas étant capables de rivaliser. Côté filles, Emma, Alice, Olivia et Eva sont les prénoms le plus souvent retenus. Sur la natalité Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Cédric Jotterand est journaliste à la rubrique vaudoise, responsable du bureau de Morges. Il est par ailleurs rédacteur en chef du Journal de Morges, lauréat du Prix BZ du journalisme local. Plus d'infos @JotterandC Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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