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Avant le deuxième test face aux All Blacks, les Bleus pris entre ambitions légitimes et obligations politiques

Avant le deuxième test face aux All Blacks, les Bleus pris entre ambitions légitimes et obligations politiques

L'Équipe3 days ago
Après un premier test plein de culot, les Français ont presque tout changé pour le deuxième acte de Wellington face à la Nouvelle-Zélande, avec pour consigne de laisser leur pudeur au vestiaire (samedi, 9h05).
C'est un marronnier de saison : chasser ses complexes avant l'été. Le petit rebond qui dépasse sur les hanches, les poches sous les yeux qui vous filent quinze ans de plus. Il faut s'en débarrasser avant la plage et les soirées blanches, alors on double les distances sur le rameur, on dort avec des sachets de thé sur les paupières selon des recettes trouvées sur internet. L'efficacité égale souvent celle de l'autodiagnostic sur Doctissimo, mais on le fait - presque - tous, et figurez-vous que Fabien Galthié aussi. « Samedi, abandonnez vos complexes ! », a martelé le coach à ses garçons.
Non, ce conseil n'est pas emprunté à l'horoscope d'un magazine féminin des années 1990. Il est le fruit de la révision vidéo du premier test où la timidité des Tricolores (27-31, samedi dernier), leur trop-plein de respect pour leur adversaire les aurait empêchés de jouer quelques coups gagnants supplémentaires. Rageant pour le staff qui n'a eu de cesse de souligner avoir été en possession d'une balle de match. Après, il faut quand même prendre sur soi pour oublier tout ce que l'on a appris pendant des années, une certaine forme d'atavisme intellectuel vis-à-vis du All Black. À trop le contempler comme ce grand frère adoré, on oublie parfois qu'il a deux bras, deux jambes et qu'elles fatiguent comme tout le monde.
Toute la semaine, on a donc entendu Galthié dresser des fauves plutôt que « des Bisounours » - ce sont ses termes -, tantôt flattés, souvent piqués à l'ego, avec pour objectif de les voir presser haut en défense, imposer leur rapport de force, mettre du rythme, ne jamais relâcher l'attention et, surtout, tenter leur chance quand elle se présente. C'est gonflé, optimiste, ou les deux. C'est en tout cas une conviction née du coup presque parfait de la semaine dernière.
Une équipe totalement remaniée
On se souvient, pourtant, de ce petit bruit de vestiaire à la sortie d'un match en Écosse au mois d'août 2019. Galthié venait de s'asseoir sur les genoux de Jacques Brunel pour préparer la Coupe du monde au Japon. Mêlée française sur ses propres 40 mètres. Crise de courage des attaquants bleus qui jouent depuis leur camp. Bilan de l'insolence ? Ballon perdu, essai écossais et défaite tricolore (14-17). Un classique de l'époque et une petite colère froide du futur sélectionneur qui était allé voir le coupable dans le vestiaire pour lui demander s'il avait souvent gagné à Murrayfield. Une démarche peu charitable ; à l'époque, cette équipe ne gagnait nulle part.
Là où le sélectionneur et son staff ont un peu plus épicé un plat déjà bien relevé, c'est en changeant dix joueurs sur les quinze titulaires de Dunedin. Ce choix de rompre avec le concept d'une équipe qui s'était construite sur deux matches (Angleterre, Nouvelle-Zélande acte 1) interroge. Perfectible, elle était en place sur ses bases, elle avait emmagasiné l'expérience d'un premier test face au mythe, et voilà qu'on la passe au mixeur pour la semaine suivante.
« Il faut croire en l'impossible »
Le staff des Bleus
Certes, on ne passe pas du concept de terre plate à une toute ronde dans un univers où on ne serait pas seul, mais vingt ans à suivre le rugby de haut niveau et voilà qu'on ne reconduit pas une équipe qui a presque gagné en Nouvelle-Zélande ? Les raisons sont d'abord politico-formatrices. On comprend le concept. Mieux que la population locale avec laquelle cela ne sert à rien d'insister. Tenir sa promesse vis-à-vis des managers du Top 14 pour être sûr qu'ils tiennent les leurs, explorer le vivier maison, tout ça, c'est bien, mais vachement moins que battre les Blacks chez eux, non ?
Eh bien oubliez encore tout ce que l'on vient de vous décrire. « Il faut croire en l'impossible », répète-t-on chez les Bleus, selon une phrase piquée dans un autre horoscope. Nous préférerons plutôt miser sur ce nouvel effet de surprise que détestent les très cartésiens Néo-Zélandais et sur l'injection des cinq finalistes arrivés en renfort. Du champion de France, du champion d'Europe, du revanchard, aussi. Certains avec le potentiel de gratter à la porte des premiums, comme Nicolas Depoortere au centre ou Léo Barré à l'arrière, et une paire d'ailiers Emilien Gailleton-Théo Attissogbe au QI rugby très au-dessus de la moyenne.
L'inconnue de la rencontre résidera davantage dans la capacité de ce paquet d'avants à rivaliser avec son adversaire. Son déficit de puissance assumé comparé à celui aligné lors du Tournoi des Six Nations ou en novembre, quand les Uini Atonio, Emmanuel Meafou et Grégory Alldritt sont sur leurs deux jambes, impose une autre forme d'agressivité autour de l'attelage Joshua Brennan-Matthias Halagahu ou d'une troisième ligne Pierre Bochaton-Esteban Abadie-Jacobus Van Tonder. Après tout, Scott Robertson ne mise pas non plus sur son tonnage. Il promet au contraire de la vitesse, un jeu foudroyant dont on a eu un maigre aperçu la semaine dernière entre deux boulettes, qui devraient déjà être moins nombreuses samedi, à moins que la météo s'emmêle, à moins que la malédiction du Sky Stadium ne rattrape encore une fois les All Blacks.
Croisé dans un café des docks, Mika jouait au rami avec un pote « Néo-Zède », une pinte chacun devant. Il vit aux antipodes depuis vingt ans. La semaine dernière, devant sa télé, il était fier d'être Français, alors il a fait le voyage jusqu'à Wellington, sans consulter les astres, mais en souhaitant très fort que les planètes s'alignent.
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