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an hour ago
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Avant le deuxième test face aux Bleus, gare à la malédiction de Wellington pour la Nouvelle-Zélande de Scott Robertson
Les All Blacks ont un passif au Sky Stadium. Samedi prochain les conditions météo devraient les amener à revoir leurs plans de jeu. D'autant que plane l'ombre de la malice tactique de Fabien Galthié avant le deuxième test entre la Nouvelle-Zélande et les Bleus à Wellington, samedi. Les All Blacks ont pris leurs quartiers dans la région de Wellington en vue du second match qui les opposera à l'équipe de France, samedi au Sky Stadium. Ils se sont installés au NZCIS de Upper Hutt, un Campus dédié à l'Innovation et au Sport, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale. Pour sa deuxième saison à la tête de la sélection néo-zélandaise, Scott Robertson l'entraîneur en chef a annoncé son intention de jouer « vite », déployer un jeu fait de vélocité et de fulgurance. C'est le jeu qu'il aime, celui qui fait plaisir aux fans et aussi l'injonction comminatoire qui pèse sur le boss pour que son équipe, qui est un patrimoine autant qu'une marque, séduise le public, les services marketing de sa fédération, les partenaires et les diffuseurs. Étonnamment, il fait l'ellipse du terme « gagner ». Certes, c'est forcément induit. Mais entre l'intention et la réalisation, le chemin peut s'avérer tortueux. De fortes pluies et des vents attendus samedi Cette déclaration, c'est un peu comme s'il avait annoncé son plan de jeu à Fabien Galthié la semaine passée à Dunedin, preuve de la relative « tendresse » de Scott Razor Robertson. Le coach des All Blacks a certes remporté sept titres consécutifs en Super Rugby avec les Crusaders mais il lui faut désormais faire ses preuves au niveau international. Samedi dernier dans l'écrin du Forsyth Barr, sur le terrain le plus rapide de la Nouvelle-Zélande à cette époque de l'année (l'hiver Austral), ses joueurs ont pu prendre les Français de vitesse et l'inverse s'est vérifié. Samedi prochain, les conditions météo risquent fort de ne pas favoriser un jeu de passe vif et rapide. De fortes pluies et des vents à 30 km/h sont annoncés sur « Windy Wellington », le surnom de cette ville qui est l'une des plus venteuses du monde en raison de sa situation géographique : un isthme étroit entre la mer de Tasman et l'océan Pacifique, dans un couloir étroit entre deux chaînes de montagnes. Et quand il n'y pleut pas, il y a souvent cette Haze (brume) poisseuse qui donne au ballon des airs de savon. Samedi le match opposant les Blacks aux Bleus risque d'avoir des airs de Premiership anglais. Les All Blacks ont un lourd passif ici. En août dernier, ils avaient encaissé une défaite cinglante au Sky Stadium face aux Pumas argentins (30-38), auteurs de quatre essais contre trois. En juillet 2022 ils s'y étaient inclinés face à l'Irlande (32-22) ce qui avait failli coûter son poste au sélectionneur de l'époque, Ian Foster. 6 victoires sur les 10 derniers matches au Sky Stadium C'est simple, les dix dernières sorties au Sky Stadium, les Néo-Zélandais ont le palmarès de boxeur besogneux : 6 victoires, 1 nul, 3 défaites. On parle même de « malédiction de Wellington ». Un contexte qui peut, à la marge, donner un petit coup de pouce psychologique aux Français. D'autant que le capitaine Scott Barrett (31 ans, 81 sélections), touché au tendon d'Achille, est incertain. Razor est conscient que la « vibration » d'ici n'est pas optimum. « On n'en a pas encore parlé entre nous mais on en est conscients, avouait le coach. On en discutera dans la semaine. Il faut reconnaître ce passif et chercher à faire mieux. » Conjurer le sort. Quand on a parlé bulletin météo avec Razor, il a pris des airs exaltés façon Fabrice Luchini, preuve qu'il avait anticipé sa réponse : « Vous voulez parler de la pluie, du vent ? De celui qui tourbillonne ou des rafales latérales ? Bien sûr on se prépare à tous les scénarios. L'aléa des conditions météo c'est ce qui donne au rugby cette dimension si spéciale et qu'on aime. On mettra une couche de plus, un bonnet, et on y va s'y coller. On a déjà eu des matchs épiques dans des conditions difficiles. Tel est notre objectif : avoir une grande semaine et jouer ce qu'on a devant nous. » Et s'il y avait pire que les éléments déchaînés ? L'esprit retors et sophistiqué de Fabien Galthié, capable de générer un plan de jeu diabolique ? Après tout le sélectionneur des Bleus est parvenu à façonner, en quelques jours, une équipe de novices en section de volontaires combatifs qui a posé des soucis aux All Blacks samedi dernier (victoire 31-27). Forcément on a demandé à Razor si Fabien Galthié s'invitait dans sa tête, par sa capacité à créer un schéma tactique à possibilités multiples. Le coach a marqué un temps d'arrêt, comme s'il hésitait, puis a fini par répondre. « Non. Je respecte Fabien. Mais je suis concentré sur mon travail. C'est un stratège du jeu. C'est beau à voir. » Samedi dernier, pendant les échauffements, plutôt que de regarder ses joueurs Fabien Galthié semblait attiré de manière magnétique par la préparation des All Blacks. Et Razor, lui, faisait la même chose, épiait le moindre « drill », à capter la moindre once d'information en observant les Bleus répéter leurs gammes ballons en main. « Fabien est un personnage unique, reconnaît Scott Roberston. J'adore ses lunettes (il fait le signe avec ses mains). Elles reflètent sa personnalité. Il comprend profondément le jeu. Son équipe parvient à jouer avec clarté sous pression. Ils ne lâchent rien. Leur combativité reflète bien son influence. » Élégant, malgré les nuages qui se profilent.

L'Équipe
18 hours ago
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« Regarder les All Blacks dans les yeux jusqu'au bout » : Laurent Sempéré plante le décor de la revanche des Bleus contre la Nouvelle-Zélande
Après avoir analysé le premier test des Français face aux All Blacks, perdu de peu samedi (31-27), Laurent Sempéré, entraîneur adjoint de Fabien Galthié en charge des avants, a planté le décor de la montée vers la revanche, dans six jours à Wellington. Il est 20 heures, à l'hôtel Rydges de Wellington. La nuit noire est tombée sur la capitale, le froid mord sèchement la ville. Le bar de l'établissement où les Bleus viennent de poser leurs valises partage sa salle avec un steakhouse dont les effluves de viande grillée chatouillent les naseaux et les papilles. Laurent Sempéré, entraîneur en charge des avants, n'a pas encore dîné. Le transit depuis Dunedin a été long, et une réunion s'est tenue dès l'arrivée afin de poser sur la table la lecture du match de chacun. Une méthodologie autant qu'un rituel, que détaille l'adjoint de Fabien Galthié : « On le fait le lendemain de match, chacun dans son coin, chacun par son prisme, sans être pollué par les avis des autres. Ensuite, on se rejoint et on fait un débrief ouvert, qui dure souvent plus de deux heures, où l'on échange sur des images. Chacun dit ce qu'il veut : des choses positives, négatives, et potentiellement des éléments qui peuvent nous servir pour le match suivant. » Comment préparer une équipe en cinq entraînements chrono ? Galthié aime répéter que l'environnement du XV de France est un univers stressé, où le temps est un luxe que l'on peut tout juste regarder en vitrine. Alors, quand il s'agit de configurer une équipe avec autant de novices pour défier les All Blacks, finalement vainqueurs de justesse, samedi (31-27), par quoi commence-t-on ? « Un de nos grands principes, c'est de maîtriser les choses simples, avec une stratégie bien précise, comprise et portée par tous, poursuit Sempéré. Avant le test de Dunedin, on avait cinq entraînements, et un match à Twickenham. Ce match a été super important dans la construction de ce groupe, parce qu'il a permis à des mecs de toucher un niveau international qu'ils ne connaissaient pas, et parce que, malgré un scénario contraire, ils sont allés chercher une victoire (24-26). » Chaque jour, chaque heure étant comptés, le staff fait passer le message à tous, spécialement aux nouveaux, qu'il faut gagner du temps, et donc communiquer le plus ouvertement et le plus vite possible. « Pour gagner du temps, il faut casser cette bulle qu'on a tous autour de nous » Laurent Sempéré, entraîneur des avants du XV de France « Il n'y a pas de questions bêtes, et nous, coaches, devons être disponibles 24/24, affirme le technicien de 40 ans. C'est aussi l'avantage d'être en tournée. Pour faire germer l'idée que la performance est possible, pour dénouer un noeud chez un joueur, ça peut se passer au café, dans l'ascenseur, à la muscu ou en tapant à la porte de sa chambre. Si tu vois le joueur arriver de l'autre côté du couloir et qu'il tourne la tête, peut-être que c'est le moment de le laisser tranquille (sourire). Il y a eu des discussions fortes, oui. » Plus terre à terre, ce qui a aidé cette équipe à croire en elle, c'est « le niveau des entraînements à 42, effectif contre effectif. Une prise de conscience s'est produite. Un seul entraînement a été moins bon, le premier en arrivant ici. C'est peut-être la pression d'arriver sur le sol des Blacks, de mesurer l'enjeu. » Sur la route de Dunedin, un autre signal a permis de sentir que le ciment prenait : l'entraînement du capitaine, la veille du match, fut, au dire du staff, un des meilleurs de l'ère Galthié, par sa précision et son intensité. La mi-temps, l'autre « moment fort de la journée » C'est humain, et même rassurant : un des faits saillants du débrief de ce premier test reste la note d'amertume, la même au coucher qu'au réveil, « parce que les occasions de gagner en Nouvelle-Zélande sont très rares, souligne Sempéré. Mais pour le reste, l'état d'esprit des joueurs a été formidable. On a noté aussi ce qui s'est passé pendant la mi-temps, les clés qu'on a chacun pu amener, le rôle du capitaine (Gaël Fickou), tout a été très bénéfique. La mi-temps a été un moment fort de la journée. » L'ardeur déployée pour rattraper les coups et pour plaquer a été relevée, comme l'ont été les erreurs, parfois grossières, qui ont ouvert des espaces aux Blacks. « Le plus gros de la performance défensive ce week-end, ç'a été la façon dont on a pu perturber les libérations des Néo-Zélandais, ralentir leurs rucks. Ils nous ont joué pas mal de côtés fermés. On ne s'y attendait pas. On a bien réussi à bloquer leur jeu de passes devant la défense, notamment en fermant bien à l'extérieur. Mais on s'est fait breaker par un retour intérieur. Tout mis bout à bout, le bilan, c'est que tout ce qu'on a travaillé, tout le temps investi, les joueurs l'ont rendu sur le terrain. Il n'y a pas eu de déperdition. » La fierté comme « plus gros levier » de préparation La belle performance de Dunedin ne fera pas oublier au staff que ce premier résultat rageant entre dans un ensemble, avec une intention réelle derrière : « On est obligés de se projeter très vite sur le match. On a eu un peu le sourire dans le vestiaire, mais il a fallu vite se mettre au travail pour le deuxième test », insiste l'adjoint de Galthié. Pour le deuxième match de la série, samedi (9h05) à Wellington, quelle sera la tentation : faire confiance à l'équipe qui s'est procuré une balle de match, ou changer ? « On est conscients qu'on va amener des évolutions, mais toujours en maîtrisant le temps que cela prend pour les entraîner, pour les introduire, affirme Sempéré. Là, on récupère les finalistes (Pierre Bochaton, Nicolas Depoortère, Bastien Vergnes-Taillefer, Pierre-Louis Barassi et Joshua Brennan). Ils vont nous amener de la fraîcheur. Il va falloir les intégrer à ce projet. On va donc mesurer un peu le bénéfice-risque de l'évolution. » Des nouvelles séances de la semaine naîtra l'équipe du second test, avec toujours le même levier de motivation. « Le plus gros levier, c'est de les regarder dans les yeux jusqu'au bout et gagner une nouvelle balle de match, assure l'ex-talon parisien. C'est ce qui, cette semaine, va nous motiver. Tout en sachant qu'en face, on a une machine très bien huilée. » Et que les intentions néo-zélandaises devraient rester les mêmes, avec une chance de les voir progresser, encore, eux aussi. « On sait qu'ils veulent mettre de la vitesse. Ils ont réussi à le faire, mais on leur en a ralenti aussi, et ils ont eu aussi beaucoup de déchets. Est-ce que ce sont eux qui n'ont pas bien fait, ou nous qui avons bien fait ? » À lire aussi Holland, le colosse qui a contenu les Bleus pour sa première avec les All Blacks Pas réalistes, maladroits, surpris : les Blacks en ont bavé Ces Bleus n'ont rien d'une équipe «bis» Un pari réussi par les Bleus


Le Figaro
a day ago
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Nouvelle-Zélande-France : à quelle heure et sur quelle chaîne regarder le deuxième test d'été des Bleus
Ce samedi 12 juillet, le XV de France défie à nouveau les All Blacks pour le deuxième match de la tournée d'été. Passé proche d'un exploit à Dunedin, le XV de France sera-t-il capable de résister de la même manière face aux All Blacks ce samedi 12 juillet ? Les Bleus ont certes perdu la première bataille samedi dernier (31-27) mais avec cinq novices, 18 joueurs à 0 sélection, seulement six Bleus à 18 sélections ou plus et sans ses joueurs «premium», les tricolores ont livré un magnifique match alors qu'on leur promettait l'enfer. Féroces en défense et opportunistes en attaque, les joueurs de Fabien Galthié ont failli faire déjouer des Néo-Zélandais peu inspirés et surtout maladroits. En fin de partie, la fraîcheur physique des All Blacks a fait la différence. Publicité Où et quand suivre Nouvelle-Zélande-France ? Le deuxième test de la tournée d'été se jouera dans l'enceinte du Wellington Regional Stadium, stade de l'équipe des Hurricanes. La rencontre démarrera à 09h05 (heure française) et sera à suivre sur les antennes de Canal +. À noter que Le Figaro réalisera un direct-commenté pour vous faire vivre au mieux ce choc.

L'Équipe
2 days ago
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Pas réalistes, maladroits, surpris par des Bleus solidaires : les All Blacks en ont bavé pour battre le quinze de France
Surpris par des Français vaillants et accrocheurs, les Néo-Zélandais, vainqueurs à Dunedin (31-27), samedi, ont montré de l'envie et des capacités mais ont multiplié les imprécisions et manqué d'efficacité. Il leur faudra hausser le ton samedi prochain pour le deuxième match à Wellington. Les saisons passent, les symptômes restent pour les All Blacks qui ont toujours cette difficulté à entamer leurs saisons, à oublier le Super Rubgy pour basculer dans la fenêtre internationale. L'an passé, dans ce même Forsyth Barr Stadium de Dunedin, ils s'étaient fait accrocher par l'équipe d'Angleterre (16-15). Pour le premier de leurs 13 matches de l'année, ils ont eu du mal à endiguer les furieux assauts des Français, motivés et solidaires, qui semblaient lire dans leurs intentions de jeu et les attendre. Il faut dire que leur coach Scott Robertson avait annoncé ses intentions, ne cessant de marteler qu'il souhaitait pratiquer un jeu rapide et explosif. C'est ce qu'ont tenté de faire ses joueurs en jouant vite, parfois trop vite, multipliant les maladresses ou les ballons perdus (16 turnovers). « Ce n'est pas forcément une question de vitesse, mais la manière de porter le ballon au contact, nuance Robertson. J'étais content quand même car jouer vite nous a permis de créer beaucoup de choses. On n'a juste pas assez concrétisé. » Les Néo-Zélandais ont aussi parfois subi les impacts. À la 19e minute, ils étaient menés 0-10 et au final ils ont encaissé 27 points. « C'est trop, concède l'arrière Will Jordan. On a pris deux essais faciles. Quand les phases duraient longtemps, on défendait plutôt bien, mais parfois ils trouvaient des brèches trop aisément. Il faut qu'on analyse ça. On a réussi à gagner des duels en avançant, mais ils ont dominé dans les airs en première période. Ils ont aussi récupéré pas mal de ballons traînants, ce qui a lancé leur jeu. C'était notre premier vrai test ensemble avec quelques nouveaux. Il faudra être plus cliniques la semaine prochaine. » « Je vais avoir quelques points de suture ce soir, mais ça fait partie du jeu. Je ne pourrais pas être plus heureux de cette première sélection » Du'Plessis Kirifi, troisième-ligne néo-zélandais Ont-ils pris les Français de haut ? « Non, je peux vous dire qu'on n'a pas fait preuve de complaisance, réfute Jordan. Perso, c'est ma première victoire face à la France, j'avais perdu mes trois premiers matches contre eux. C'était juste un peu brouillon pour un premier test. On a eu quelques erreurs dans notre structure défensive, et des essais refusés aussi. On n'a pas été aussi efficaces qu'on aurait voulu mais il faut rendre hommage aux Bleus et ce qu'ils construisent depuis 4-5 ans. » Le point positif, c'est que cette victoire a mis fin à une série de trois défaites d'affilée face à la France (2021, 2023 et 2024). Reste que face à des Bleus annoncés comme des sparrings-partners, les All Blacks ont pris cher. À l'issue du match, le troisième-ligne Du'Plessis Kirifi, qui étrennait sa première sélection, avait le visage en sang et le col blanc de son premier maillot rouge vermillon. « Je vais l'offrir tel quel à mon daron, sans le laver, souriait le joueur des Hurricanes. Je vais avoir quelques points de suture ce soir (samedi), mais ça fait partie du jeu. Je ne pourrais pas être plus heureux de cette première sélection. » Son coach n'était pas dans le même fluide vibratoire : quand il a débarqué en conférence de presse, Robertson avait le regard écarquillé d'un lapin surpris par les phares du plan de jeu de Fabien Galthié. Par l'intensité des émotions vécues aussi car, même face à des Bleus réduits à 14 à la suite du carton jaune de Gabin Villière (56e, 28-27) les Blacks ne sont pas parvenus à creuser l'écart. Incapables de tuer le match, ils demeuraient sous la pression des Français. Ce n'est qu'à la 74e minute que leur ouvreur Beauden Barrett a pu donner un peu d'air à son équipe en réussissant une pénalité. « Ca a été un combat toute la soirée. C'était typique d'un match contre les Français » Will Jordan, arrière néo-zélandais « On est déçus sur plusieurs aspects, concède Will Jordan pourtant virevoltant ce samedi et auteur de deux essais (20e, 47e). On avait l'impression d'en faire assez pour prendre un peu d'avance, puis on a encaissé deux essais un peu ''mous'' et des pénalités de loin. Du coup, ça a été un combat toute la soirée. C'était typique d'un match contre les Français. » Les All Blacks ont gagné, certes, mais cette première victoire à un coût qu'ils n'avaient pas estimé : l'ailier Sevu Reece, sorti dès la première minute, victime d'une commotion en s'assommant tout seul sur la hanche de Joris Segonds est out une semaine. Et des questions se posent sur le capitaine Scott Barrett, sorti à la 60e, en délicatesse avec son tendon d'Achille, et Tupou'Vaa'i se plaignant de l'épaule. Les All Blacks pensaient surprendre les Bleus avec un jeu en vivacité dans l'écrin du Forsyth Barr Stadium, le terrain le plus rapide de Nouvelle Zélande à cette époque de l'année. Ils s'en sortent de justesse et c'est à se demander ce qu'il en sera samedi prochain au Westpack Stadium de Wellington livré aux vents tournants et à la pluie de l'hiver austral ? À lire aussi Un pari réussi par les Bleus Les notes de Nouvelle-Zélande - France Ces Bleus n'ont rien d'une équipe «bis» Attissogbe : «Jouer mon jeu, libéré»

L'Équipe
2 days ago
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La gifle annoncée n'a pas eu lieu : critiqués en Nouvelle-Zélande, les Bleus ont prouvé qu'ils n'avaient rien d'une équipe « bis »
Promise à la déculottée, l'équipe de France a finalement rivalisé face à la Nouvelle-Zélande (défaite 31-27) sur ce premier test jusqu'à s'offrir une balle de match. De quoi dynamiser l'intérêt de cette tournée et du prochain test, samedi prochain, à Wellington. Jeunes expats français aux Antipodes, Maëlys et Simon avaient deux rendez-vous, ce samedi, à Dunedin, qui réclamaient un brin de chance. Le premier ? Aux aurores, sur une plage, avec des manchots à oeil jaune. D'après nos deux amateurs de volatiles aquatiques, ces spécimens sont presque aussi rares à apercevoir qu'une victoire bleue dans la région. Le second, lui, était fixé le soir, heure locale, au Forsyth Barr Stadium, avec le quinze de France. Des deux rencards, lequel s'est le mieux conclu, selon vous ? Avantage à la vie sauvage. D'une très courte crête. Car il s'en est fallu d'un rien pour que ces « Bleus bis » ne réussissent l'exploit de battre les All Blacks (31-27) devant le public le plus exigeant du pays en matière de rugby. Un peu plus de patience pour se dégager derrière un ruck de la part de Nolann Le Garrec (20e) et garder intact son bel avantage (+ 10). Un ballon mieux contrôlé par Romain Taofifénua sur ce qui ressemblait à la munition du match (en-avant à la 77e). C'est à se demander s'il faut vraiment s'infliger une relecture du match. Si cela ne serait pas carrément cruel. Mais que voulez-vous, mon bon monsieur, c'est le boulot, il reste deux tests à jouer et la nécessité de se regarder dans le blanc des yeux pour les préparer. Les Bleus, ces nouveaux chasseurs de causes perdues Parce que l'écart définitif (31-27) ne reflète pas tout à fait la physionomie de la rencontre ni l'arrogante domination néo-zélandaise du deuxième acte. Flatteur, il récompense le courage de Gaël Fickou et de ses hommes, un état d'esprit remarquable qui leur a permis de rester au contact d'un bout à l'autre de la partie. C'était l'intention de départ. Celle-ci prouve encore une fois l'aptitude de l'encadrement français à insuffler une âme à cette équipe en à peine trois semaines de vécu commun. Du temps de la splendeur du pays de Galles, Fabien Galthié avait l'habitude de dire des joueurs de la principauté britannique qu'ils étaient des chasseurs de causes perdues. Une formule pour illustrer autant son admiration que leur pugnacité extrême sur chaque ballon, chaque action, même quand celle-ci apparaissait désespérée. Premium, platine ou aluminium, c'est devenu le mantra de son quinze de France. Agressifs sur chaque contact, chaque chasse, hargneux dans chaque ruck, à l'image de Gabin Villière, plaqueur puis gratteur quasiment sur sa ligne (46e), après que Cameron Roigard s'est encore fait la malle sur une feinte de passe, les Bleus sont revenus trois fois à la marque sur ce premier test, alors qu'on les voyait au bord de la rupture. Cet entêtement tricolore a fini par infiltrer le lobe frontal adverse. Les Blacks avaient choisi d'aller en touche sur chaque pénalité dès le début de la rencontre. Ils durent se résoudre à prendre les points (74e) pour s'offrir un matelas à peine plus confortable de quatre unités avant le money time. Un symbole d'impuissance et de frustration, alors que le contrat était clairement de porter le ballon et de mettre de la vitesse pour contourner la dépossession française. Une petite nuquette sur la suffisance qui a pu transpirer derrière certains jeux au pied un peu trop faciles ou quelques passes téléphonées. La pression va désormais changer de camp Le plan des Tricolores aurait été quasi parfait sans cette litanie de scories qui les a maintenus en permanence sous pression et dans leur camp. Plaquages manqués (27), retard dans le replacement, difficulté à bien sortir de leur camp : autant de fossoyeurs des ambitions des visiteurs, auxquels il faut ajouter neuf pénalités concédées et un carton jaune à Villière, qui aura bien tapé dans la jauge d'énergie. Au bout de la soirée : quatre essais encaissés et trois autres refusés. Même pour des raisons valables, cela laisse entrevoir la marge de progrès encore réalisable d'ici au deuxième test. Car ce premier match, improbable et spectaculaire, ouvert par un Kapa o Pango scénographié, intense, disputé dans une ambiance chargée d'électricité, donne une tout autre couleur à la suite de cette tournée et au deuxième test, à Wellington, samedi prochain. Parce que la pression va changer de camp. Parce que les consultants locaux ne vont plus ruminer toute la semaine l'insulte faite à leur fougère. Il fallait voir les mines déconfites en tribune quand un joueur français gagnait son duel, entendre les soupirs exaspérés sur le moindre ballon perdu, les broncas de mauvaise foi sur les décisions arbitrales qui ne convenaient pas. L'appréhension a changé de camp, et avec elle, la pression. En l'espace de quatre-vingts minutes, l'Agence touriste française a pris du galon, Mickaël Guillard, Attissogbe et Émilien Gailleton se sont fait un nom, et voilà que Scott Robertson et ses hommes se retrouvent sur le brasero à la place de nos Coqs. Ils n'en ont évidemment rien dit, mais ces All Blacks étaient vexés. Dans le contexte de la semaine écoulée, c'est une douce ironie dont il faudra se méfier. 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