
Avant le deuxième test face aux Bleus, gare à la malédiction de Wellington pour la Nouvelle-Zélande de Scott Robertson
Les All Blacks ont pris leurs quartiers dans la région de Wellington en vue du second match qui les opposera à l'équipe de France, samedi au Sky Stadium. Ils se sont installés au NZCIS de Upper Hutt, un Campus dédié à l'Innovation et au Sport, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale.
Pour sa deuxième saison à la tête de la sélection néo-zélandaise, Scott Robertson l'entraîneur en chef a annoncé son intention de jouer « vite », déployer un jeu fait de vélocité et de fulgurance. C'est le jeu qu'il aime, celui qui fait plaisir aux fans et aussi l'injonction comminatoire qui pèse sur le boss pour que son équipe, qui est un patrimoine autant qu'une marque, séduise le public, les services marketing de sa fédération, les partenaires et les diffuseurs.
Étonnamment, il fait l'ellipse du terme « gagner ». Certes, c'est forcément induit. Mais entre l'intention et la réalisation, le chemin peut s'avérer tortueux.
De fortes pluies et des vents attendus samedi
Cette déclaration, c'est un peu comme s'il avait annoncé son plan de jeu à Fabien Galthié la semaine passée à Dunedin, preuve de la relative « tendresse » de Scott Razor Robertson. Le coach des All Blacks a certes remporté sept titres consécutifs en Super Rugby avec les Crusaders mais il lui faut désormais faire ses preuves au niveau international. Samedi dernier dans l'écrin du Forsyth Barr, sur le terrain le plus rapide de la Nouvelle-Zélande à cette époque de l'année (l'hiver Austral), ses joueurs ont pu prendre les Français de vitesse et l'inverse s'est vérifié.
Samedi prochain, les conditions météo risquent fort de ne pas favoriser un jeu de passe vif et rapide. De fortes pluies et des vents à 30 km/h sont annoncés sur « Windy Wellington », le surnom de cette ville qui est l'une des plus venteuses du monde en raison de sa situation géographique : un isthme étroit entre la mer de Tasman et l'océan Pacifique, dans un couloir étroit entre deux chaînes de montagnes.
Et quand il n'y pleut pas, il y a souvent cette Haze (brume) poisseuse qui donne au ballon des airs de savon. Samedi le match opposant les Blacks aux Bleus risque d'avoir des airs de Premiership anglais. Les All Blacks ont un lourd passif ici. En août dernier, ils avaient encaissé une défaite cinglante au Sky Stadium face aux Pumas argentins (30-38), auteurs de quatre essais contre trois. En juillet 2022 ils s'y étaient inclinés face à l'Irlande (32-22) ce qui avait failli coûter son poste au sélectionneur de l'époque, Ian Foster.
6 victoires sur les 10 derniers matches au Sky Stadium
C'est simple, les dix dernières sorties au Sky Stadium, les Néo-Zélandais ont le palmarès de boxeur besogneux : 6 victoires, 1 nul, 3 défaites. On parle même de « malédiction de Wellington ». Un contexte qui peut, à la marge, donner un petit coup de pouce psychologique aux Français. D'autant que le capitaine Scott Barrett (31 ans, 81 sélections), touché au tendon d'Achille, est incertain.
Razor est conscient que la « vibration » d'ici n'est pas optimum. « On n'en a pas encore parlé entre nous mais on en est conscients, avouait le coach. On en discutera dans la semaine. Il faut reconnaître ce passif et chercher à faire mieux. »
Conjurer le sort. Quand on a parlé bulletin météo avec Razor, il a pris des airs exaltés façon Fabrice Luchini, preuve qu'il avait anticipé sa réponse : « Vous voulez parler de la pluie, du vent ? De celui qui tourbillonne ou des rafales latérales ? Bien sûr on se prépare à tous les scénarios. L'aléa des conditions météo c'est ce qui donne au rugby cette dimension si spéciale et qu'on aime. On mettra une couche de plus, un bonnet, et on y va s'y coller. On a déjà eu des matchs épiques dans des conditions difficiles. Tel est notre objectif : avoir une grande semaine et jouer ce qu'on a devant nous. »
Et s'il y avait pire que les éléments déchaînés ? L'esprit retors et sophistiqué de Fabien Galthié, capable de générer un plan de jeu diabolique ? Après tout le sélectionneur des Bleus est parvenu à façonner, en quelques jours, une équipe de novices en section de volontaires combatifs qui a posé des soucis aux All Blacks samedi dernier (victoire 31-27).
Forcément on a demandé à Razor si Fabien Galthié s'invitait dans sa tête, par sa capacité à créer un schéma tactique à possibilités multiples. Le coach a marqué un temps d'arrêt, comme s'il hésitait, puis a fini par répondre. « Non. Je respecte Fabien. Mais je suis concentré sur mon travail. C'est un stratège du jeu. C'est beau à voir. »
Samedi dernier, pendant les échauffements, plutôt que de regarder ses joueurs Fabien Galthié semblait attiré de manière magnétique par la préparation des All Blacks. Et Razor, lui, faisait la même chose, épiait le moindre « drill », à capter la moindre once d'information en observant les Bleus répéter leurs gammes ballons en main. « Fabien est un personnage unique, reconnaît Scott Roberston. J'adore ses lunettes (il fait le signe avec ses mains). Elles reflètent sa personnalité. Il comprend profondément le jeu. Son équipe parvient à jouer avec clarté sous pression. Ils ne lâchent rien. Leur combativité reflète bien son influence. » Élégant, malgré les nuages qui se profilent.
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