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Le cabinet de Legault informé dès 2020 d'une dispute entourant SAAQclic

Le cabinet de Legault informé dès 2020 d'une dispute entourant SAAQclic

La Presse14 hours ago
Le cabinet du premier ministre aurait été informé dès 2020 de l'existence d'un « différend » entre la SAAQ et son fournisseur, « l'Alliance », touchant le déploiement de SAAQclic. Le témoignage d'une ancienne cheffe de cabinet devant la commission Gallant, mercredi, implique pour la première fois, aussi tôt dans la saga, l'entourage de François Legault.
Véronik Aubry, qui a occupé de 2019 à 2021 les fonctions de cheffe de cabinet du ministre des Transports d'alors, François Bonnardel, a relaté ses souvenirs d'une rencontre avec les représentants de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) en juillet 2020.
La PDG de la société d'État, Nathalie Tremblay, l'informait alors de l'existence d'un « différend » avec le consortium embauché pour réaliser SAAQclic, « l'Alliance ».
Le règlement intervenu à la suite de cette dispute contractuelle mettra plus tard la table à l'explosion du coût de la transformation numérique de la SAAQ à près de 1 milliard, du moins selon la vérificatrice générale du Québec.
À l'été 2020, Nathalie Tremblay assure toutefois à la cheffe de cabinet que la mésentente, qui aboutira finalement à un report d'un an de la livraison de la plateforme, n'affectera pas le montant du contrat, alors établi à 458 millions.
« On va aviser »
Véronik Aubry a révélé mercredi avoir informé de ce report une conseillère politique du cabinet du premier ministre, Ariane Gauthier, avec qui elle discutait de façon régulière sur des dossiers reliés à la pandémie.
« Quand il y a un report d'échéancier, c'est quelque chose qu'on va aviser », a-t-elle répondu après avoir été questionnée sur son rôle de cheffe de cabinet.
C'est des dossiers, souvent, que le bureau du premier ministre identifie et veut suivre.
Véronik Aubry, ancienne cheffe de cabinet de François Bonnardel
Véronik Aubry affirme avoir toutefois indiqué à la conseillère du premier ministre que le budget de 458 millions serait respecté, comme venait de le lui assurer la PDG de la SAAQ. Quant à savoir si l'existence du « différend », qui risquait de mettre à mal ce budget, avait été communiquée à l'équipe du premier ministre, Véronik Aubry a assuré l'avoir « mentionné ».
Cette révélation est loin d'être anodine, alors que le chef de la Coalition avenir Québec répète depuis le début du scandale, en février dernier, qu'il ignorait qu'un tel fiasco se dessinait avant le lancement raté de SAAQclic à l'hiver 2023.
« C'est clair que je ne le savais pas », a-t-il martelé lors d'une série d'entrevues en mars dernier1.
Le commissaire irrité
Mercredi, le commissaire Denis Gallant a montré son irritation vis-à-vis un membre du cabinet du ministre François Bonnardel qui se contentait d'informations « parcellaires » ou qui « ne reflétaient plus la réalité », et ce, à la veille de son témoignage très attendu.
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Mardi, les audiences de la Commission avaient permis d'apprendre que l'équipe du ministre savait que le coût total de SAAQclic n'était pas communiqué aux autres parlementaires.
Devant le conseiller politique Alain Généreux, qui concluait son témoignage, le commissaire Denis Gallant a avoué avoir « un sérieux problème » avec cette façon de faire.
Tout en se défendant de jouer le « Monday morning quarterback » (le gérant d'estrade), Denis Gallant lui a reproché de se satisfaire « d'informations parcellaires » quant à l'évolution de la transformation numérique de la SAAQ, devenu un gouffre financier depuis.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Le conseiller politique Alain Généreux
« Ce n'est peut-être pas écrit noir sur blanc, mais il y a des signaux », lui a-t-il fait valoir en pointant des documents présentés au responsable du dossier de la SAAQ pour le cabinet du ministre des Transports de 2019 à 2022.
« Pour nous autres, le projet, il était au vert », a maintenu, malgré tout, Alain Généreux, tout en rejetant la faute sur les hauts fonctionnaires. Plusieurs mois peuvent passer entre l'envoi de différentes présentations « où ils changent une ligne », fait valoir le conseiller.
Report évoqué dès 2020
En après-midi, le témoignage de la cheffe de cabinet Véronik Aubry a apporté un autre exemple du même acabit.
En mai 2020, la SAAQ s'apprêtait à faire parvenir un résumé annuel sur l'avancement de son virage numérique aux parlementaires.
Le document fait état d'un possible report du lancement de la plateforme SAAQclic, alors prévu pour décembre 2021, et est envoyé à l'avance au cabinet du ministre.
Même si la chose n'est pas certaine à 100 %, « je m'en doute bien, c'est fort probable », s'est rappelé avoir pensé Véronik Aubry, qui a dirigé le cabinet de 2018 à 2021.
Or, Véronik Aubry a admis mercredi avoir recommandé à la PDG de la SAAQ à l'époque, Nathalie Tremblay, de retirer ce passage.
La décision définitive allait être prise plus tard en 2020 et n'avait donc pas sa place dans un résumé de l'année précédente, a-t-elle expliqué au commissaire Denis Gallant.
« Je vois ça hautement problématique », s'est-il rapidement indigné.
« Même s'il y avait des signaux, je préférais qu'on ne mette pas de confirmation sur des informations qui ne sont pas nettes, claires et précises », s'est défendue Véronik Aubry.
« Quitte à laisser de l'information qui ne reflète plus la réalité », lui a répondu le commissaire, visiblement agacé.
Le témoignage de François Bonnardel, qui est maintenant ministre de la Sécurité publique, est attendu ce jeudi. Dès le début de cette saga, ce dernier a maintenu avoir été trompé. « On m'a menti, on vous a menti, on nous a menti, et nous irons au fond des choses », a-t-il déclaré, au Salon rouge, en février dernier.
1. Lisez l'article « 'Je ne le savais pas', plaide Legault »
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time3 hours ago

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« Un droit de douane de 10 % peut suffire à fragiliser un importateur ; Ottawa en applique depuis mars à hauteur de 25 % sur plusieurs produits, un fardeau presque impossible à absorber sans refiler la facture au consommateur », écrit notre collaborateur. « Les contre-mesures d'Ottawa frappent fort : pendant que les Américains absorbent le choc, ce sont les consommateurs chez nous qui paient la facture à l'épicerie. » L'inflation alimentaire est de retour au Canada. Selon Statistique Canada, le taux d'inflation des aliments s'établit à 3,3 % en juillet, soit 1,6 point de pourcentage de plus que l'inflation générale. Cette fois-ci, ce ne sont pas les marchés mondiaux qui expliquent la hausse, mais bien nos propres choix politiques. Les prix du café (+28,6 %), des confiseries (+11,8 %) et des fruits frais (+3,9 %), notamment les raisins (+29,7 %), tous des produits faisant l'objet de contre-mesures tarifaires, figurent parmi les plus fortes augmentations. Depuis mars 2025, et après la fin du congé de TPS qui avait brouillé les données hivernales, l'inflation alimentaire dépasse l'Indice des prix à la consommation (IPC) de 1,4 point en moyenne. Une grande partie de l'écart provient des droits de douane imposés en guise de représailles par Ottawa sur des produits essentiels, souvent sans substituts provenant du pays. Ce constat est renforcé par deux faits. D'abord, les prix des principaux intrants agricoles – blé, soya, maïs – sont demeurés stables au cours des derniers mois, tout comme le dollar canadien. Ensuite, l'agroalimentaire fonctionne avec des marges extrêmement étroites. Un droit de douane de 10 % peut suffire à fragiliser un importateur ; Ottawa en applique depuis mars à hauteur de 25 % sur plusieurs produits, un fardeau presque impossible à absorber sans refiler la facture au consommateur. En mars dernier, le Canada est devenu le seul pays, à l'exception de la Chine, à riposter aux États-Unis avec des contre-mesures. Cette stratégie, héritée de l'ère Trudeau, se voulait une réponse au « tyran des tarifs » à Washington. Certains continuent d'y croire, mais la réalité démontre que d'autres avenues auraient pu être moins coûteuses pour les consommateurs. Pendant que l'inflation alimentaire a reculé à 2,9 % en juillet aux États-Unis, trois mois après le fameux « Jour de la libération » du 2 avril, elle a repris sa progression au Canada, enregistrant une hausse de 0,4 point par rapport à juin. Et rien n'indique que cette tendance s'inversera à court terme. Beaucoup prévoyaient une accélération de l'inflation alimentaire américaine, une fois écoulés les stocks d'ingrédients importés sans droits de douane, mais ce scénario ne s'est pas matérialisé. L'économie américaine a démontré sa capacité d'absorber les chocs grâce à une productivité plus élevée et à des chaînes d'approvisionnement diversifiées. Le Canada, avec une économie dix fois plus petite et beaucoup moins de flexibilité, n'a pas cette marge de manœuvre. Il y a une raison pour laquelle seuls deux pays – la Chine et le Canada – ont choisi de répliquer aux États-Unis avec des contre-mesures. Une telle approche transforme en réalité le coût de la vie en arme politique, mais tournée contre ses propres citoyens. Les chiffres de juillet en sont la preuve : ce sont les consommateurs chez nous qui paient la note à l'épicerie. Pendant ce temps, Ottawa encaisse des milliards de dollars en recettes douanières. Aucune donnée n'a été publiée sur les sommes accumulées ni sur l'utilisation prévue de ces fonds. Mark Carney, lui, comprend parfaitement à quel point les contre-mesures appliquées à l'épicerie peuvent faire mal ; c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, depuis son arrivée au pouvoir, il s'est bien gardé d'en ajouter de nouvelles. Mais au final, plusieurs continueront probablement de blâmer leurs épiciers pour la hausse des prix alimentaires, car c'est le point de contact le plus visible. Pour le premier ministre Carney et son gouvernement, ce réflexe est commode : il occulte le coût réel des politiques douanières. Mais la réalité est autrement plus complexe.

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Entente de principe avec Air Canada
Entente de principe avec Air Canada

La Presse

time15 hours ago

  • La Presse

Entente de principe avec Air Canada

D'une durée prévue de quatre ans, l'accord, qui doit être ratifié par les membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), prévoit des augmentations salariales globales pouvant aller jusqu'à 21 %. L'entente de principe entre Air Canada et ses 10 000 agents de bord incarne une avancée en matière de rémunération du travail au sol – une des principales revendications des grévistes. Reste à voir si cela sera suffisant pour convaincre les salariés de voter en faveur de l'accord. « Est-ce que c'est pour cela que nous nous sommes battus ? Non ! », « Vous avez trahi vos membres pour de la publicité »… Certains commentaires – rédigés principalement en anglais – visibles sur la page Facebook de la composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) montrent que la tournure des évènements ne semblait pas faire que des heureux. D'une durée prévue de quatre ans, l'accord, qui doit être ratifié par les agents de bord, prévoit des augmentations salariales globales pouvant aller jusqu'à 21 %, selon les informations que La Presse a pu confirmer. Le grand changement : les agents de bord seront désormais rémunérés pour une heure avant le décollage – où s'effectue notamment l'embarquement – pour un vol effectué par un avion monocouloir et 70 minutes dans le cas d'un gros porteur. Pour ce segment, la paye sera à la moitié du taux horaire normal la première année et grimpera à 70 % à la fin du contrat de travail. « C'est une avancée significative », estime Robert Kokonis, président de la société de conseil AirTrav, établie à Toronto, dans un entretien téléphonique. « Pour chaque vol, c'est au moins une heure supplémentaire de rémunération. » Dans le cadre des négociations entre les deux parties, Air Canada affirmait que le temps passé au sol est couvert par une formule prévue dans la convention collective, et qu'une rémunération supplémentaire est prévue si les agents de bord sont appelés à travailler en dehors d'une plage horaire définie. La partie syndicale voyait les choses d'un autre œil, estimant que ses membres étaient seulement rémunérés lorsqu'un avion commençait à s'éloigner de sa position de stationnement jusqu'à son immobilisation afin de permettre aux passagers de descendre. « Ces changements [sur le travail au sol] ont commencé à changer il y a quelques années, souligne M. Kokonis. De plus en plus de compagnies aériennes reconnaissent qu'elles doivent s'y conformer. » Delta Air Lines, dont les agents de bord ne sont pas syndiqués, a commencé à rémunérer en 2022 un temps d'embarquement limité à la moitié du taux horaire. L'an dernier, les agents de bord d'American Airlines ont également obtenu une rémunération pour le temps d'embarquement grâce à une convention collective. Chez Air Transat, on avait tenté d'obtenir, sans succès, cette rémunération lors des négociations syndicales, l'an dernier. Le bénéfice d'exploitation affecté Il faudra un certain temps avant de savoir si l'entente de principe sera avalisée par les agents de bord d'Air Canada. Les présentations virtuelles du SCFP à ses membres doivent avoir lieu jusqu'à mardi prochain. Le vote débutera le lendemain pour s'échelonner jusqu'au 6 septembre. Air Canada, dont les avions sont demeurés cloués au sol pendant trois jours, avait été contrainte de mettre ses prévisions financières sur la glace en raison du conflit de travail. Elle prévoyait auparavant engranger un bénéfice d'exploitation ajusté oscillant entre 3,2 et 3,6 milliards. Puisque le transporteur risque de mettre jusqu'à dix jours pour renouer avec son niveau d'activité habituel, l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, estime que la grève risque d'avoir une incidence négative allant jusqu'à 300 millions sur le bénéfice d'exploitation. Mercredi, à la Bourse de Toronto, le titre du transporteur aérien a retraité de 1,5 %, ou 29 cents, pour clôturer à 19,11 $.

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