
Où en est la destruction de contraceptifs décidée par Washington?
Publié aujourd'hui à 15h33 Mis à jour il y a 9 minutes
Une femme tient une pilule du lendemain.
AFP/Wojtek Radwanski
Annoncée mi-juillet, la décision de l' administration américaine de détruire, possiblement sur le sol français, un vaste stock de contraceptifs féminins a déclenché une vague de critiques mais le flou demeure sur l'état d'avancement du processus.
Engagée dans des coupes drastiques de son aide humanitaire et dans une politique anti-avortement, l'administration américaine a confirmé mi-juillet vouloir «détruire certains produits contraceptifs abortifs issus de contrats de l'USAID».
Ces contrats avaient été passés avec l'agence américaine pour le développement international par l'administration précédente de Joe Biden, a précisé le département d'Etat américain. «On ignore où se trouvent les camions»
Selon plusieurs médias, ces contraceptifs, dont la valeur s'élève à près de 10 millions de dollars, sont stockés dans un entrepôt à Geel, en Belgique, et leur incinération était prévue «à la fin juillet» en France.
C'est toute la question: le stock se trouve-t-il toujours à Geel? Les produits ont-ils été incinérés? A quel endroit?
La présidente du Planning familial en France, Sarah Durocher, a indiqué jeudi à l'AFP avoir été informée «il y a 36 heures d'un début de déstockage de ces cartons de contraceptifs». «Mais on ignore où se trouvent les camions et s'ils sont arrivés en France», a-t-elle ajouté.
Le nom de l'entreprise chargée de l'incinération n'a pas non plus été dévoilé. En France, le groupe Veolia, parfois cité, a indiqué avoir un contrat-cadre avec Chemonics, le prestataire logistique de l'USAID, mais précisé que ce contrat concernait «uniquement la gestion des produits périmés ce qui n'est pas le cas du stock» en Belgique.
Le groupe français Suez, autre géant du traitement des déchets, a dit «ne pas fournir de services de gestion des déchets pour tous les produits contraceptifs achetés par l'USAID».
Le ministère de la Santé a indiqué ne pas avoir d'information sur la présence ou non des contraceptifs sur le sol français. «Démarches diplomatiques»
En première ligne, la Belgique a réagi rapidement en assurant avoir «engagé des démarches diplomatiques auprès de l'ambassade des États-Unis à Bruxelles» et a assuré «explorer toutes les pistes possibles pour éviter la destruction de ces produits, y compris des solutions de relocalisation temporaire».
En France, le gouvernement, interpellé par les associations féministes et la gauche, a indiqué vendredi ne pas avoir les «moyens» de «réquisitionner» les contraceptifs.
«Nous avons examiné les moyens d'action dont nous disposions mais malheureusement, il n'existe pas de base juridique permettant une intervention d'une autorité sanitaire européenne et a fortiori de l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) pour récupérer ces dispositifs médicaux», a dit le ministère de la Santé à l'AFP.
L'annonce de cette destruction a suscité un tollé, notamment en France. Associations féministes, organisations syndicales et militants des droits de l'homme ont dénoncé un «gâchis économique» et une décision «insensée». «La France a la responsabilité morale d'agir»
«Je ne vois pas qui en France peut accepter que cela se fasse», a déclaré la numéro un des Ecologistes Marine Tondelier. Le Parti socialiste a exhorté le président Emmanuel Macron à ne pas «être complice de ce naufrage sanitaire et politique».
«La France a la responsabilité morale d'agir», a abondé le Planning familial, rappelant que la France était devenue en 2024 le premier pays au monde à avoir inscrit explicitement la liberté de recourir à l'avortement dans la Constitution.
Lancée mercredi par le collectif Avortement en Europe – les femmes décident, une pétition a récolté plus de 12.000 signataires.
Plusieurs organisations internationales engagées sur la question de la contraception ont indiqué avoir proposé, sans succès, à l'administration américaine de lui racheter et de reconditionner les stocks de contraceptifs.
L'administration Trump et les mesures anti-avortement Newsletter
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