logo
Châlons-en-Champagne : trois personnes condamnées à de la prison ferme pour traite d'êtres humains durant des vendanges

Châlons-en-Champagne : trois personnes condamnées à de la prison ferme pour traite d'êtres humains durant des vendanges

Le Figaro21-07-2025
Soupçonnés d'avoir exploité 57 travailleurs immigrés dans des conditions précaires en 2023, les trois membres d'Anavim ont été lourdement condamnés ce lundi.
Le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, a rendu lundi 21 juillet sa décision à l'encontre des trois membres de la société Anavim, une entreprise de prestations viticoles, dans l'affaire de traites d'êtres humains durant les vendanges de 2023. La dirigeante d'Anavim a été condamnée à quatre ans de prison dont deux fermes ainsi qu'à une amende de 20.000 euros tandis que les deux autres prévenus ont été condamnés à un an de prison ferme et respectivement deux ans et un an de sursis.
Les trois personnes étaient accusées de «traite d'êtres humains», de «soumission de plusieurs personnes vulnérables à des conditions d'hébergement et de travail indignes», de «rémunération inexistante», ainsi que de l'exécution d'un travail dissimulé par des travailleurs étrangers «non munis d'une autorisation de travail salarié.»
Publicité
Le tribunal a donc largement suivi les réquisitions en prononçant exactement les peines demandées par le parquet lors du procès qui s'est déroulé le 19 juin.
«Système organisé»
Douze heures d'audience avaient été nécessaires devant le tribunal correctionnel pour examiner ce que le ministère public a qualifié de «système organisé». Le parquet avait demandé la reconnaissance de la culpabilité pour l'ensemble des prévenus et le ministère public avait réclamé la dissolution de la société Anavim.
Face aux accusations, la défense a tenté de contextualiser les faits en invoquant les difficultés récurrentes de recrutement de mains-d'œuvre pour les vendanges. En Champagne, où la récolte des raisins en septembre se fait exclusivement à la main, les besoins sont immenses. Chaque année, plus de 100.00 travailleurs saisonniers sont mobilisés. La pénurie de volontaires s'aggrave, compliquant la tâche des exploitants viticole.
Ils étaient entassés à 10-15 par chambres, à même le sol en terre battue sur des matelas, sans point d'eau, avec des toilettes bouchées Maître Maxime Cessieux, avocat des victimes et des parties civiles
À l'origine de cette affaire, un signalement de riverain, qui a alerté la gendarmerie sur la situation. À la suite de cette alerte, un contrôle sanitaire de l'inspection du travail est organisé, le 14 septembre 2023, dans un centre d'hébergement de travailleurs saisonniers dans la petite commune marnaise, située à une vingtaine de kilomètres d'Épernay, la «capitale du champagne». Dès le lendemain, des perquisitions sont déclenchées, notamment au siège de la société Anavim.
À Nesle-le-Repons, 57 travailleurs immigrés, la plupart originaires d'Afrique subsaharienne, logeaient dans des conditions d'hébergement très précaires. «Ils étaient entassés à 10-15 par chambres, à même le sol en terre battue sur des matelas, sans point d'eau, avec des toilettes bouchées», raconte au Figaro Maître Maxime Cessieux, avocat des victimes et des parties civiles. La préfecture a annoncé la fermeture de cette maison.
Publicité
Ces travailleurs, tous en situations irrégulières, avaient été embauchés dans des camps de migrants au nord de Paris par des recruteurs d'Anavim. Cette société est connue pour sous-traiter des ouvriers saisonniers au profit d'exploitations viticoles. Pour appâter ces hommes et femmes âgés de 16 à 65 au moment des faits, les recruteurs leur ont promis un salaire de 250 euros pour une semaine de travail. Une rémunération qu'ils ne toucheront finalement jamais.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Un homme tué d'une balle dans la tête devant une épicerie à Saint-Denis
Un homme tué d'une balle dans la tête devant une épicerie à Saint-Denis

Le Parisien

time20 minutes ago

  • Le Parisien

Un homme tué d'une balle dans la tête devant une épicerie à Saint-Denis

Le tueur ne lui a laissé aucune chance. Un homme, dont on ignore l'âge, a été tué d'une balle dans la tête alors qu'il se trouvait dans une voiture garée devant une épicerie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans la nuit de lundi à mardi. Celle qui l'accompagnait a été atteinte à la jambe. Le(s) auteur(s) sont en fuite et recherchés par les forces de l'ordre. Il était environ 1h30 quand les faits se sont produits. Les secours convergent vers la rue Montmorency, quartier Allende, suite à des coups de feu devant une épicerie. Deux victimes, un homme et une femme, sont prises en charge dans une voiture garée juste devant. Inanimé sur le siège conducteur, l'homme présente un impact de balle à la tête. Quelques minutes seulement après leur arrivée, les secouristes le déclarent décédé. Dans le même temps, la femme qui l'accompagnait côté passager est soignée pour une blessure à la cuisse. Elle sera évacuée en urgence absolue à l'hôpital Delafontaine. Une grande partie de la nuit, les policiers ont procédé aux premières constatations et relevés d'indices. Une arme de poing a été retrouvée sur place et pourrait être l'arme du crime. Selon les premiers éléments, c'est au moment où les 2 victimes se sont stationnées devant le commerce pour y accéder qu'elles ont été prises pour cible par un individu sorti d'un autre véhicule… Ce même véhicule aurait ensuite pris la fuite. Une version qui reste soumise à vérification, mais qui accréditerait la piste d'un règlement de comptes. La scène s'est déroulée devant de nombreux témoins, des auditions sont à venir. Dans la nuit, un suspect a été interpellé, il s'agirait d'un proche de la passagère grièvement blessée. Une enquête pour homicide a été ouverte. Selon nos informations, elle a été confiée à la brigade criminelle, ce service de la police judiciaire parisienne régulièrement sollicité lorsqu'il s'agit de règlements de compte. Le parquet de Bobigny n'était pas joignable ce mardi matin.

Marseille : un nouvel homicide lié au trafic de drogue dans les quartiers nord
Marseille : un nouvel homicide lié au trafic de drogue dans les quartiers nord

Le Figaro

timean hour ago

  • Le Figaro

Marseille : un nouvel homicide lié au trafic de drogue dans les quartiers nord

Un homme de 24 ans a été tué à la cité de la Bricarde dans les quartiers nord de Marseille. C'est le neuvième mort sur fond de guerres de territoires liés au trafic de stupéfiants recensé dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l'année. Un homme de 24 ans a été tué par balles dans la nuit de lundi à mardi, dans le nord de Marseille, dans ce qui constitue un nouveau cas de narchomicide, c'est-à-dire un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants, a confirmé le parquet à l'AFP. Appelés sur place vers 00h30, cité de la Bricarde, dans le 15e arrondissement, les secours n'ont jamais réussi à ranimer la victime, touchée au thorax et en arrêt cardio-respiratoire. Publicité Le neuvième depuis le début de l'année De source policière, le tireur était seul et a aussitôt pris la fuite après les faits. Selon le parquet de Marseille, les tirs ont été effectués au fusil-mitrailleur par un tireur à pied. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. Selon un recensement de l'AFP, ce nouvel homicide est le neuvième depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône lié à la guerre de territoires entre bandes pour le contrôle des points de vente de stupéfiants qui gangrènent de nombreux quartiers populaires, principalement dans la cité phocéenne. En 2024, ces violences sur fond de trafic de drogue avaient coûté la vie à 24 personnes, après 49 morts en 2023, un record.

Bordeaux : le directeur du Crous suspendu pour «comportements inappropriés»
Bordeaux : le directeur du Crous suspendu pour «comportements inappropriés»

Le Figaro

timean hour ago

  • Le Figaro

Bordeaux : le directeur du Crous suspendu pour «comportements inappropriés»

Visé par une enquête interne depuis février qui a démontré que les «violences sexistes et sexuelles» dont il est accusé sont «en grande partie inexactes», Jean-Pierre Ferré est néanmoins mis à pied. Le ministère de l'Enseignement supérieur a annoncé lundi suspendre à titre conservatoire Jean-Pierre Ferré, le directeur général du Crous de Bordeaux, en raison de «comportements inappropriés» envers des membres féminins du personnel. Une enquête administrative visant le directeur général du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Bordeaux-Aquitaine avait été lancée, en février, après le signalement à son encontre de faits de harcèlement et d'agressions sexuelles. Jean-Pierre Ferré avait affirmé contester «fermement» ces accusations, dans un mail adressé à l'AFP en mai. Selon une source proche du dossier, quatre collaboratrices à Bordeaux avaient signalé quatre agressions sexuelles et une «relation forcée qui a abouti sur des rapports sexuels à plusieurs reprises». Trois autres victimes auraient été identifiées à Grenoble où ce dernier était en poste précédemment. Publicité Dénonciations «en grande partie inexactes» L'enquête, confiée à l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) a «démontré que la plupart des mentions relatives à de potentielles violences sexistes et sexuelles évoquées dans le courriel anonyme sont en grande partie inexactes», indique le ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Les «affirmations relatives à sept signalements qui auraient été effectués auprès du Centre national des œuvres universitaires et scolaires sont fausses et les accusations à l'égard de sa présidente infondées», poursuit le communiqué. Cependant, l'enquête a permis d'identifier des «comportements inappropriés» de la part du directeur général «envers plusieurs personnels féminins du Crous de Bordeaux», conduisant à sa «suspension immédiate à titre conservatoire» et au «lancement d'une procédure disciplinaire à son encontre». L'enquête de l'IGÉSR «ayant établi des faits susceptibles de revêtir une qualification pénale», le rapport a été transmis au procureur de la République de Bordeaux conformément à l'article 40 du code de procédure pénale, précise le ministère. Dominique Froment, directrice générale du Crous de Toulouse, est nommée directrice générale par intérim de celui de Bordeaux.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store