Dernières actualités avec #Châlons-en-Champagne


Le Parisien
13 hours ago
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Reims : la justice suspend la construction de la passerelle cyclo-piétonne qui devait remplacer le pont Charles-de-Gaulle
La vie n'est pas un long fleuve tranquille pour les futures berges de Reims , l'un des grands projets engagés par le maire de Reims, Arnaud Robinet (Horizons). Son souhait est de reconquérir les abords du canal , actuellement peu hospitaliers, pour en faire un lieu de détente, de promenade et de loisirs grâce à la création d'une place, d'un jardin aquatique, d'une halte nautique et d'une passerelle réservée aux modes doux. Une passerelle dont la construction pourrait prendre du retard après l'annonce, ce vendredi 25 juillet, par la municipalité, que « le juge des référés du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a décidé de suspendre l'exécution du permis d'aménager (…) au motif de l'absence de demande de l'accord du gestionnaire de l'A344 pour engager la procédure d'autorisation d'occupation du domaine public ». Autrement dit, la Sanef, concessionnaire de l'autoroute, n'a pas donné son autorisation formelle « alors même qu'une convention a été signée », assure la ville, qui se veut rassurante et promet de faire « rapidement purger le vice retenu et constater la régularisation de l'autorisation par le juge des référés afin qu'il lève la suspension ainsi ordonnée ». La passerelle cyclo-piétonne semble encore loin d'être sortie de terre. Elle viendrait remplacer le pont Charles-de-Gaulle, jugé surdimensionné et vieillissant par le maire, mais nécessaire par certains habitants et élus d'opposition. Un collectif avait déposé deux recours afin de sauvegarder l'ouvrage, que le tribunal a finalement rejetés. Le pont a donc disparu du paysage, l'été dernier , et les travaux d'aménagement des berges ont débuté dans la foulée. Mais pas ceux de la passerelle, initialement prévus pour décembre 2024. Pour expliquer ce retard, la ville a expliqué au printemps dernier qu'elle attendait le feu vert du ministère des Transports, car le futur ouvrage devra enjamber l'autoroute. Le 1er juillet, Arnaud Robinet a annoncé avoir reçu la décision ministérielle d'approbation, tandis qu'une association a fait savoir qu'elle avait déposé de nouveaux recours contre les permis d'aménager de la passerelle et des berges du canal. La passerelle à 13 millions d'euros, dont l'assemblage sur place est désormais prévu pour cet automne, sera-t-elle en fonction avant les élections municipales de mars 2026, comme initialement envisagé ? Pour l'instant, rien ne le garantit.


Le Parisien
21-07-2025
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« Vendanges de la honte » en Champagne : prison ferme pour trois personnes qui étaient jugées pour traite d'êtres humains
C'était le procès de l'esclavagisme. D'un modèle qui rappelle « les heures sombres de l'Alabama », avait cinglé l'un des avocats de la défense. Le verdict est tombé ce lundi : trois personnes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne à de la prison ferme pour avoir exploité et hébergé dans des conditions indignes une cinquantaine de travailleurs, souvent sans-papiers, lors des vendanges 2023 dans le prestigieux vignoble champenois . Le tribunal a assez largement suivi les réquisitions présentées par le parquet lors du procès pour traite d'êtres humains, qui s'est déroulé le 19 juin . La principale prévenue, dirigeante de la société de prestations viticoles Anavim, également poursuivie pour travail dissimulé, emploi d'étrangers sans autorisation et avec une « rétribution inexistante ou insuffisante », a été condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme avec mandat de dépôt. Deux autres prévenus, des trentenaires accusés d'avoir participé au recrutement des vendangeurs en Île-de-France, ont été condamnés à un an de prison ferme et respectivement deux ans et un an de sursis. Le président du tribunal a exigé la dissolution de la société Anavim, et a condamné une coopérative vinicole de la Marne, la Sarl Cerseuillat de la Gravelle, à une amende de 75 000 euros. Le procureur avait requis la dissolution d'Anavim et une amende de 200 000 euros pour la coopérative qui s'est laissée séduire par des prix « extrêmement concurrentiels ». La gérante d'Anavim, originaire du Kirghizistan, avait nié lors de l'audience être à l'origine des conditions d'hébergement des vendangeurs, renvoyant la balle aux deux autres prévenus. En septembre 2023, l'inspection du travail avait procédé à un contrôle de l'hébergement mis à disposition des vendangeurs par Anavim à Nesle-le-Repons, au sud-ouest de Reims, et constaté des conditions de vie portant « gravement atteinte » à leur sécurité, leur santé et leur dignité. Cet hébergement a ensuite été fermé par la préfecture, qui y avait constaté « des literies de fortune », « l'état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs » et des installations électriques dangereuses. « Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d'eau, rien du tout. Et puis on nous amène (…) pour faire des vendanges de 5h00 du matin jusqu'à 6h00 du soir », avait témoigné auprès de l'AFP Modibo Sidibe lors du procès. Une autre victime, Camara Sikou, avait répondu au tribunal qui lui demandait comment ils avaient été traités : « comme des esclaves ».


Le Figaro
21-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Châlons-en-Champagne : trois personnes condamnées à de la prison ferme pour traite d'êtres humains durant des vendanges
Soupçonnés d'avoir exploité 57 travailleurs immigrés dans des conditions précaires en 2023, les trois membres d'Anavim ont été lourdement condamnés ce lundi. Le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, a rendu lundi 21 juillet sa décision à l'encontre des trois membres de la société Anavim, une entreprise de prestations viticoles, dans l'affaire de traites d'êtres humains durant les vendanges de 2023. La dirigeante d'Anavim a été condamnée à quatre ans de prison dont deux fermes ainsi qu'à une amende de 20.000 euros tandis que les deux autres prévenus ont été condamnés à un an de prison ferme et respectivement deux ans et un an de sursis. Les trois personnes étaient accusées de «traite d'êtres humains», de «soumission de plusieurs personnes vulnérables à des conditions d'hébergement et de travail indignes», de «rémunération inexistante», ainsi que de l'exécution d'un travail dissimulé par des travailleurs étrangers «non munis d'une autorisation de travail salarié.» Publicité Le tribunal a donc largement suivi les réquisitions en prononçant exactement les peines demandées par le parquet lors du procès qui s'est déroulé le 19 juin. «Système organisé» Douze heures d'audience avaient été nécessaires devant le tribunal correctionnel pour examiner ce que le ministère public a qualifié de «système organisé». Le parquet avait demandé la reconnaissance de la culpabilité pour l'ensemble des prévenus et le ministère public avait réclamé la dissolution de la société Anavim. Face aux accusations, la défense a tenté de contextualiser les faits en invoquant les difficultés récurrentes de recrutement de mains-d'œuvre pour les vendanges. En Champagne, où la récolte des raisins en septembre se fait exclusivement à la main, les besoins sont immenses. Chaque année, plus de 100.00 travailleurs saisonniers sont mobilisés. La pénurie de volontaires s'aggrave, compliquant la tâche des exploitants viticole. Ils étaient entassés à 10-15 par chambres, à même le sol en terre battue sur des matelas, sans point d'eau, avec des toilettes bouchées Maître Maxime Cessieux, avocat des victimes et des parties civiles À l'origine de cette affaire, un signalement de riverain, qui a alerté la gendarmerie sur la situation. À la suite de cette alerte, un contrôle sanitaire de l'inspection du travail est organisé, le 14 septembre 2023, dans un centre d'hébergement de travailleurs saisonniers dans la petite commune marnaise, située à une vingtaine de kilomètres d'Épernay, la «capitale du champagne». Dès le lendemain, des perquisitions sont déclenchées, notamment au siège de la société Anavim. À Nesle-le-Repons, 57 travailleurs immigrés, la plupart originaires d'Afrique subsaharienne, logeaient dans des conditions d'hébergement très précaires. «Ils étaient entassés à 10-15 par chambres, à même le sol en terre battue sur des matelas, sans point d'eau, avec des toilettes bouchées», raconte au Figaro Maître Maxime Cessieux, avocat des victimes et des parties civiles. La préfecture a annoncé la fermeture de cette maison. Publicité Ces travailleurs, tous en situations irrégulières, avaient été embauchés dans des camps de migrants au nord de Paris par des recruteurs d'Anavim. Cette société est connue pour sous-traiter des ouvriers saisonniers au profit d'exploitations viticoles. Pour appâter ces hommes et femmes âgés de 16 à 65 au moment des faits, les recruteurs leur ont promis un salaire de 250 euros pour une semaine de travail. Une rémunération qu'ils ne toucheront finalement jamais.


Le Parisien
10-07-2025
- Entertainment
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L'agence d'architecture Moatti-Rivière choisie pour le pôle cirque de Châlons-en-Champagne, futur atout touristique de la ville
Si Reims et Épernay sont connues pour leur champagne, l'autre grande ville de la Marne, Châlons-en-Champagne , brille par son soutien au cirque. Elle accueille ainsi l'un des quatorze pôles nationaux dédiés aux arts du cirque (PALC) et le Centre national des arts du cirque (CNAC), établissement de formation et de recherche créé en 1985. Et l'ambition de la municipalité dirigée par l'ancien ministre Benoist Apparu est d'investir encore un peu plus dans le domaine. « Nous misons sur le cirque parce que nous avons une pépite mondiale : le CNAC. Il y en a deux au monde, une à Montréal, l'autre à Chalons », a lancé l'élu châlonnais lors du dernier conseil municipal. L'édile a présenté aux conseillers un grand projet, sur 6 000 m², intégrant un musée qui présentera l'histoire du cirque, un espace de création et d'entraînement pour les artistes en résidence et un lieu de diffusion de spectacles. L'architecte lauréat du concours se nomme Moatti-Rivière, une fameuse agence qui a imaginé le réaménagement du premier étage de la tour Eiffel, le Musée arts déco Borély de Marseille et bientôt le Muséum d'histoire naturelle de Nantes . « Ce concours a suscité un grand intérêt puisque cent dossiers étaient éligibles », a fait savoir Emmanuelle Guillaume, l'adjointe au maire chargée de la culture. L'architecture du bâtiment se veut très novatrice, avec des « rideaux de scène » rappelant un théâtre, inspirés du tableau « Parade » de Picasso, et un toit massif qui évoquera la forme d'un ballon dirigeable. À partir de 2029, la ville espère attirer 50 000 visiteurs par an et faire de ce pôle un atout de rayonnement touristique. Ce serait donc un projet structurant pour une ville qui cherche à surmonter, depuis 2014, le départ de 1 000 militaires et d'autant de civils, après la dissolution du 1er Régiment d'artillerie de marine et de la 1re Brigade mécanisée. Le futur pôle cirque s'installera d'ailleurs au cœur de l'ancien quartier militaire Chanzy , peu à peu réinvesti depuis dix ans. Benoist Apparu a dû défendre son projet, face à une opposition municipale échaudée par les coûts d'investissement colossaux : 32 millions d'euros. « On voit bien que les villes moyennes qui ont une notoriété nationale, voire internationale, l'ont quasiment toutes obtenue grâce au champ culturel. C'est le cas d'Arles pour la photo, d'Angoulême pour la BD, d'Avignon pour le théâtre. Nous considérons que nous avons besoin de nous spécialiser dans une dominante culturelle », explique le premier magistrat. La ville espère un soutien de l'État, de la région Grand Est et de différents partenaires à hauteur de 50 % du montant du projet.